Pourquoi Dieu semble avoir le peuple d’Israël comme petit chouchou ? [Léa]

Parce que Dieu est amoureux !

La Bible nous dit d’abord que le projet de Dieu est la bénédiction de « toutes les familles de la terre ». Après le refus répété de l’humanité de recevoir et de vivre d’un tel amour, « Dieu a choisi Israël pour fils » afin qu’à travers l’obéissance de ce peuple, tout le monde puisse reconnaître dans le Dieu d’Israël le vrai Dieu unique et bon pour tous. Cela a abouti au « seul juste », Jésus-Christ, en qui les paroles prononcées sur Israël ont été accomplies. C’est en lui, et non en un peuple particulier, que le salut est offert à tous « sans les œuvres de la Loi ».

Par ailleurs, l’amour implique de choisir. On n’est pas amoureux de tous les gens, mais d’un(e) en particulier. Pour dire l’amour de Dieu qui n’est pas théorique mais réel, la Bible utilise ces images-là, qui supposent donc un amoureux partial, jaloux, protecteur, qui ne se satisfait pas des infidélités de son peuple, mais lui renouvelle pourtant sans cesse son amour exigeant. Ainsi m’aime-t-il moi aussi…

Pourquoi Moïse est-il souvent représenté avec des cornes ? [Zoulou]

En Exode 34:29-30 on voit Moïse descendre du Sinaï et il est dit qu’il rayonnait à cause de son exposition à la présence de Dieu. Il semble qu’une erreur s’est faite durant la traduction en latin (par Saint Jérôme ? par des copistes plus tardifs ?) : on a parlé de cornes à cause du mot « coronatus » qui veut dire « couronné de lumière » et qui est devenu « cornutus » (avec des cornes).
Et l’erreur a été dupliquée jusqu’à devenir un classique dans l’art occidental latin.

Rien à voir avec le bouc émissaire, la vache de l’étable, ou le cocu des vaudevilles, donc…

Avec qui Caïn a-t-il pu se marier puisqu’il était le seul avec Abel et qu’il l’a tué ? [Sophie]

Question piège ? Non ! Mais deux sortes de réponses possibles (et pas contradictoires).

Si vous tenez à lire le texte comme un récit historique, alors vous pouvez appliquer le principe d’éclairer l’Écriture par l’Écriture… et constater ainsi qu’Adam « engendra des fils et des filles » (ch. 5, v. 4), dont il n’est pas dit que c’était seulement après Abel, Caïn et Seth.

Mais vous pouvez aussi considérer que les auteurs (humains et divin) ont voulu s’adresser à vous (et à tout être humain) à travers cette histoire d’un meurtrier pardonné mais point repentant, et qui se hâta de faire le contraire de la volonté bonne de Dieu pour lui. Caïn est ainsi la figure de ce qui, en nous, s’opposera toujours à Dieu et nous mènerait au Déluge… s’il n’y avait pas une autre figure qui nous soit donnée pour dire la grâce de Dieu pour les pécheurs.

Comment doser ce qui est humain et ce qui est divin dans la Bible ? [Etienne]

Malheureusement il est difficile de dire quelle est la part de l’humain et quelle est la part du divin, même si on part du principe que le texte est inspiré. C’est la rencontre de l’humain et du divin qui produit le texte biblique.

C’est pour cela que nous soulignons souvent que le texte arrive dans un contexte culturel précis. Il n’est pas non plus seulement le produit d’une culture puisqu’il vient contredire parfois des impératifs de la culture dans laquelle il a été produit.

C’est aussi une question de foi. La spiritualité de Jésus n’est pas seulement un rationalisme ou une sagesse philosophique où tout est établi, presque scientifiquement. Au-delà de l’étude de la Bible, au-delà de la compréhension de l’histoire, au-delà de l’intelligence du texte, il y du « tout-autre » qui vient nous étonner et nous émerveiller. Seule la foi peut faire dire à l’un ou à l’autre que ce lieu est le lieu de Dieu, et que le texte, mélangeant le divin et l’humain par le processus de l’inspiration, est bien un texte qui « fait foi ».

Pourquoi appeller Dieu « Dieu » ? [Anne]

Le mot « Dieu » du latin, « Deus », qui veut dire dieu, sans majuscule, un dieu. Parmi d’autres. Et ce mot latin vient lui même d’une racine indo-européenne qui est « DEI », et qui veut dire « briller ». On retrouve ce mot dans de nombreuses langues : THEOS en grec, ZEUS aussi, et c’est cette même racine qui a donné le mot DIURNE en français (qui a rapport avec la lumière du jour).

Dieu serait donc celui qui est lumière. D’ailleurs Jésus a dit : « Je suis la lumière du monde » (Jean 9:5) ou « Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres » (Jean 12:46). A l’inverse, ça ne veut pas dire que la lumière soit Dieu, ou que le soleil serait une divinité ! 🙂
A ne pas oublier à Noël où, maladroitement ou pas, chacun en jugera, on a plaqué la naissance de Jésus, le Soleil de Justice, sur une date qui célébrait le Dieu soleil proche-oriental, Mythra. D’où les problèmes de confusions sur le sens de Noël.

J’aurais bien envie de lire la Bible mais on m’a dit qu’il ne fallait surtout pas commencer par le début… Ca veut dire quoi ? [Saïd]

Je trouve que c’est exagéré de dire « surtout ne pas commencer par le début »… Ca dépend d’où vous en êtes avec Dieu, de votre arrière-plan. C’est vrai que même si les deux premiers chapitres de la Bible sont très positifs et réjouissants, l’histoire se gâte rapidement par la suite… bien que le début de la Bible est riche d’enseignements et d’interpellations, il peut paraître un peu démoralisant de commencer par là.
Commencer par un des évangiles (Evangile= « bonne nouvelle »), qui parlent de Jésus (qui est finalement la clé de toute la Bible), est peut-être plus enthousiasmant pour une première approche !

Qu’est-ce que l’EPUdF ? [Gilbert]

L’EPUdF, c’est l’Eglise Protestante Unie de France, qui est une communion luthéro-réformée, c’est-à-dire le fruit de l’union des anciennes Eglise Evangélique Luthérienne de France (1872-2013) et Eglise Réformée de France (1938-2013). Le processus d’unification a formellement commencé en 2007 et s’est achevé en 2013, mais depuis plus de quarante ans, ces deux Eglises interagissaient dans de nombreux dossiers, notamment via la CPLR : Communion Protestante Luthéro-Réformée.
Par cette création d’une nouvelle union d’Eglise se rassemblent les deux principales dénominations historiques de la Réforme, luthérienne (issue de Luther) et réformée (issue de Calvin).

J’ai envie de prier Dieu pour mes parents qui sont morts, mais je me demande si c’est bien de le faire [Stéphanie]

Franchement, non, ne le faites pas. Même si tout le monde comprendra qu’il n’est pas simple d’arrêter du jour au lendemain de s’adresser à des gens qu’on a beaucoup aimé et à qui on a beaucoup parlé.

Jésus dit à plusieurs reprises qu’il ne faut pas s’occuper des morts, les prier, ou quoi que ce soit, car cela nous fait perdre du temps que nous aurions pu consacrer à des vivants. Lisez Matthieu 8:22 ou encore Marc 11:27.

Si nos parents sont morts, Dieu qui s’en charge et nous ne pouvons plus rien faire pour eux. Ils nous échappent totalement. Voici ce qui en découle :
– Pourquoi faudrait-il dire à Dieu ce qu’il a à faire à leur sujet alors que justement nous n’avons plus de prise ? C’est différent de l’intercession pour des vivants, puisque, pour des vivants, nous pouvons aussi agir et demander à Dieu de nous aider à agir.
– Jésus est venu pour nous libérer de la préoccupation de ce qui se passe après la mort. Il nous dit juste d’avoir confiance, et que, dans un lieu et dans un temps que nous ne connaissons pas, il nous garantit une victoire de la vie sur la mort.
– Nous sommes vivement incités à consacrer notre temps à nous occuper des vivants, puisque là, nous pouvons faire, souvent, quelque chose pour eux, pour que leur vie soit plus vivante. Après leur mort, il sera trop tard.

Quoi qu’il en soit, laissez-vous conduire dans la confiance de Jésus qui savait que son Père le libérait de la mort.

En fin de compte c’est quoi le péché ? [Jeff]

A Caïn qui fut le premier meurtrier, il a été expliqué : « Si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi : mais toi, domine sur lui. » (Genèse 4:7)
Le péché, c’est ce qui nous coupe de Dieu par nos actions, quand nous faisons quelque chose dont Dieu a pourtant bien explicité qu’il ne fallait pas le faire. Les Dix commandements (Exode 20 ou Deutéronome 5) sont là pour nous dire de façon mémorisable quelles sont les zones à risque dans la désobéissance et le péché.
Jésus a été plus loin. Il a souhaité dans son Sermon sur la montagne (Matthieu 5) nous faire aller du péché comportemental au péché en parole : il a dit que si on insultait quelqu’un, qu’on le traitait d’imbécile, c’est comme si on l’avait tué, et donc on avait à subir la peine d’un meurtrier.
Et il a été encore plus loin. Puisque dans le même passage, il parle non plus du péché en actes, ni du péché en paroles, mais du péché en pensée : celui qui pense à coucher avec la femme de son prochain est adultère comme s’il avait couché avec elle physiquement.
Le péché nous sépare donc de Dieu, que ce soit parce que notre corps a fait quelque chose de mauvais, notre parole a créer un désordre dans la création, ou nos pensées ont été vraiment injustes.
Dans les deux langues bibliques (hébreu et grec), le mot péché se dit par un terme qui évoque le fait de louper une cible. Dieu avait donné un objectif, nous avons loupé la cible.