Pourquoi ça rajouterait quoi que ce soit de faire bénir son couple à l’église ? Dieu nous connaît déjà… non ? [Jules]

Voyez Jules, vivre cette bénédiction à l’église a plusieurs impacts :

  1. D’abord c’est placer explicitement devant Dieu votre couple.
  2. Ensuite c’est avoir un espace plus personnel que la plupart des cérémonies civiles qui ne sont pas très denses au niveau existentiel.
  3. Mais surtout, le mariage civil est un contrat. Un contrat, c’est en général 90% d’articles pour dire ce qu’on fera quand ça se passera mal. Pour la bénédiction à l’église, c’est plutôt une alliance. Une alliance, c’est quelque chose qui ne prévoit pas de sortie, et de clauses de sortie. Et surtout dans l’alliance avec Dieu, c’est Dieu qui s’engage pour votre couple. Et c’est quand même beaucoup plus puissant, et surtout plus fiable que des engagements humains qui sont souvent fragiles.

Dans un « processus » de délivrance, quel est l’impact positif ou négatif des médicaments ? Même question dans le cas particulier de Seropram 20mg et Lamotrigine 100mg ? Quand peut-on arrêter la prise ? [Fabienne]

Je ne suis pas spécialiste des questions de délivrance et encore moins médecin. Je noterai cependant trois choses :

-Dieu a donné aux hommes l’intelligence de pouvoir comprendre la création. La médecine, fruit de cette compréhension est une bonne chose. Les médicaments qui vous sont donnés vous aident probablement à garder la stabilité nécessaire à votre démarche spirituelle, peut-être, un peu, comme la civière en Luc 5/17.
-Dieu peut  guérir et délivrer. Il convient alors de donner aux médecins l’occasion de constater son oeuvre en les laissant décider du moment propice à l’arrêt du traitement, le cas échéant. Voir en cela Marc 1/44 et la recommandation que Jésus adresse au lépreux guéri de se conformer aux uses et coutumes de son temps.

-Quels que soient les processus et leurs aboutissements visibles, rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu, manifesté en Jésus-Christ (Romains 8/37-39). La grâce de Dieu  accompagne ceux qui comptent sur lui et elle est suffisante ( 2 Corinthiens 12/9).

Que devient notre âme après notre mort ? [JLuc]

Dans certaines conceptions grecques, dont nous sommes culturellement les héritiers, l’âme est une réalité immortelle, qui est un temps prisonnière d’un corps et qui en est libérée à la mort, soit pour toujours, soit pour être à nouveau enfermée dans un autre corps.

Il faut bien dire que cette conception n’est pas biblique, même si la Bible en utilise parfois les mots. Je ne peux donc pas vous dire où va une telle âme après la mort du corps…

Pour la Bible, tous les êtres justement dit « animés » sont donc des « âmes vivantes » jusqu’à leur mort. Après celle-ci, il n’y a donc plus rien. Ou pour le dire de manière plus imagée, comme fait la Bible, les morts sont au « shéol » ou aux « enfers » qui est un « non lieu », une manière de dire l’inexistence. Dans cette manière d’exprimer ce qu’est une vie, le corps, quant à lui, est ce qui nous met en relation, et il disparaît à la mort. Vivants, nous sommes donc à la fois corps et âme (et non pas : nous avons un corps et une âme). Il n’y a pas d’après la mort.

La Bonne nouvelle, c’est que Jésus a vaincu la mort. Ce que la Bible exprime par le mot de résurrection, c’est-à-dire de réveil, de relèvement d’entre les morts. Ce n’est pas un débouché naturel, c’est un cadeau de Dieu, en Christ, qui nous est promis dans la foi. La résurrection des corps, la vie éternelle de l’âme, c’est dire que nous, à la fois les mêmes et différents car libres du péché qui nous avait atrophiés, nous vivrons éternellement auprès de Dieu notre Père, unis à son Fils comme nous le sommes déjà.

Or Dieu n’est pas lié au temps et à l’espace. Ceux qui vivent en lui ne sont ou ne seront donc pas non plus liés à un lieu ou à un temps. Le lieu et le temps de « l’âme » (c’est-à-dire de nous) après la mort, c’est : en Dieu, dans sa communion, à sa table (image biblique), dans son règne (autre image biblique), au paradis (image utilisée aussi par la Bible).

10 ans de lutte contre mon homosexualité. Aujourd’hui, avec l’impression d’avoir tout essayé, la frustration et la fatigue me gagnent. Je me vois abandonner la foi en Dieu et en moi. [anonym]

Sans avoir plus de détails, je pense que vous posez ici une question qui concerne chaque chrétien : celle du découragement. Nous essayons de bien faire, nous essayons de bien croire et nous nous décourageons devant le manque de résultat et la différence entre ce que nous avons espéré et ce que nous voyons se produire dans nos vies.
L’erreur que nous commettons alors est bien souvent celle s’essayer de bâtir notre vie chrétienne par nos propres forces selon notre propre idéal…au lieu de compter sur Dieu en acceptant simplement ce qu’il nous donne au jour le jour, dans la confiance qu’il a un plan  pour nos vies.Deux options se présentent alors à nous : abandonner le combat et nous laisser conduire par ce qui nous mènera loin de Dieu ou laisser Dieu combattre.
Demandez-vous si vous n’êtes pas en train de tenter de vous sauver vous-mêmes pour pouvoir dans la repentance, rendre les armes de votre combat à Dieu qui en Jésus, a la victoire sur tout ce qui cherche à nous séparer de lui.
Tenez le coup, les yeux fixés sur Jésus (Hébreux 12/1-3), dont la victoire peut  se manifester dans votre vie (Philippiens 4/13). N’hésitez pas à prendre avec des frères et des sœurs un temps de discernement, de partage et de prière. Ne perdez surtout pas courage…

2 Corinthien 12/9 :  » Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. »

 

Si Dieu pardonne tous ceux qui se repentent, cela veut dire que ceux qui ont toujours fait du mal aux autres (les méchants), et leurs victimes (les gentils) auront de Lui la même chose ? (Kourama).

Nous désirons qu’à nos oeuvres correspondent une récompense ou une punition et il nous est difficile, d’un point de vue humain, d’accepter que  gentils et méchants, travailleurs et les fainéants, puissent être au bénéfice du même salut. Jésus parle de cette difficulté, alors qu’il raconte l’histoire des ouvriers de la 11ème heure ( Matthieu 20/1-16).
Comme le suggère la parabole, la justice de Dieu n’est pas la justice des hommes. La lettre aux Romains nous dit que la justice de Dieu, la vraie justice, est un don qui se reçoit dans la foi (Romains 3/22-26). Cette justice ne dépend, en effet, pas de nous, mais de l’oeuvre que Jésus a accomplie, du pardon qu’il nous a acquis en mourrant sur la croix pour nous offrir une vie nouvelle qui ne se finit pas.
Alors, oui, tout ceux qui acceptent l’oeuvre du Christ et qui se repentent, les méchants et les gentils (qui ne le sont jamais vraiment puisque nous sommes tous pécheurs) reçoivent le pardon et le salut que Dieu promet à ceux qui s’attachent à Jésus-Christ. Ceux-ci comme, ceux-la, recevront la grâce de devenir un jour, parfaitement gentils, relevés, restaurés, renouvellés à l’image de ce Jésus auquel ils se sont attachés.

Bonjour ! La Terre est-elle la seule planète habitable dans l’univers ? Qu’en dit la Bible ? [Peps]

Bonjour ! Je crois profondément que la Bible n’est pas un livre de sciences, mais un livre de vie. Elle est inspirée et écrite pour les humains (donc terriens) et leur parle d’un salut en Christ seul, réalisé dans et pour l’univers entier. Le Christ en effet est la parole de Dieu par laquelle tout a été fait (Jean 1 / 3 ; Colossiens 1 / 16).

La Bible n’évoque aucune autre planète que la nôtre. Mais c’est pour nous, habitants de cette planète-ci, qu’elle fut écrite. D’autres planètes sont-elles habitées ? Si c’est le cas et qu’il y a « là-bas » des êtres pensants susceptibles d’être en relation personnelle avec Dieu, alors Christ est mort aussi pour eux. Sera-ce à nous de le leur annoncer comme une bonne nouvelle ? L’avenir et l’Esprit nous le diront, à nous ou à nos lointains descendants… En tout cas la Bible n’évoque nulle part la possibilité d’une telle « race » qui serait exempte de péché. Et les anges ne sont pas des extra-terrestres !

Par contre, pour reprendre votre formulation exacte, l’existence d’autres planètes « habitables » dépend de notre science de deux manières : à elle de les découvrir, et à nous de les rendre habitables si elles ne le sont pas. La question est alors celle du devenir de notre humanité en d’autres lieux à coloniser. Ne parle-t-on pas déjà, pour des années pas si éloignées, de la terraformation possible de Mars ? Là encore la Bible n’en dit rien, sinon la vocation de l’être humain à « dominer la terre » (Genèse 1 / 26-29) , c’est-à-dire tout ce qui est habitable – et ce qui ne veut pas dire saccager ni détruire, mais peut vouloir dire exploiter…

 

Dans le fait de « faire ce que je ne veux pas, et ne pas faire ce que je voudrais » (malgré la prière), dois-je voir un défaut dans mon autorité en Christ ? [Rémi]

Quand l’apôtre Paul énonce ce paradoxe de ce qu’on veut et ne veut pas (Romains 7,19), il n’est pas en défaut « d’autorité en Christ » comme vous dites. Il exprime juste que, aussi spirituels que nous soyons, nous restons des êtres charnels aussi, et que notre âme, notre psychologie, a son inertie propre.

Nous restons donc pécheurs.
L’enjeu est d’être toujours « pécheur-repentant-pardonné », et pas seulement pécheur.

J’aimerais savoir à quoi ça sert de jeûner. Autrement dit, pourquoi, dans certains cas, la prière ne serait pas, à elle seule, suffisante ? [Yemi]

À rien, et à beaucoup de choses !

Si le but du jeûne, et aussi d’ailleurs le but de la prière, c’est d’influencer Dieu, ça ne sert à rien. Dieu sait très bien ce dont nous avons besoin, et il nous le donne en surabondance, que ce soit pour notre vie ou bien pour notre mission de témoignage. On n’achète pas Dieu, c’est lui qui nous a « rachetés à grand prix »…

La prière n’est donc pas suffisante pour obtenir quelque chose de Dieu. C’est le sacrifice du Christ qui sert à ça ! La prière chrétienne se fait donc « en son nom », c’est-à-dire en nous tenant « en lui », unis à lui, selon aussi le Psaume 133 : « Voici : qu’il est bon et qu’il est agréable d’habiter, frères, comme un seul ». C’est de cette fraternité avec Jésus dans la prière que parlait le psaume à propos des prêtres… que nous sommes tous par notre baptême en sa mort.

Cette unité en Christ suffit à tout. Mais par ailleurs, nous pouvons avoir besoin de nous maîtriser afin que le « vieil homme » qui s’agite en nous ne reprenne pas le dessus en nous éloignant de Christ. Le jeûne est un des moyens, qu’il est loisible à chacun d’utiliser ou pas. Le jeûne peut nous servir, à nous. Luther reprenait, dans son traité De la liberté du chrétien, la distinction entre nos deux natures, une qui est en Christ et n’a besoin de rien d’autre, et une qui lui échappe encore et a besoin d’être bridée, ce à quoi le jeûne peut servir. Mais c’est un moyen dangereux, car il peut induire en nous la pensée qu’ainsi nous nous rapprochons de Dieu ; ce serait alors le contraire de l’Évangile ! Rappelez-vous par ailleurs : « Voici le jeûne que je préconise : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens du joug, renvoie libres ceux qu’on écrase », etc. (Ésaïe 58 / 6…)

Si nous sommes sauvés par la foi (Éphésiens 2:8) faut-il tout de même aller jusqu’à la croix (Philippiens 2:8) pour vraiment suivre Jésus ? Est-ce cela le véritable chemin de vie ? [Tiba]

S’agirait-il donc de deux chemins différents : le salut par la foi, et le chemin de la croix ? Jésus a suivi ce chemin, évidemment, le seul à l’avoir fait vraiment, parce que ce chemin est celui de notre salut, de notre communion restaurée avec Dieu au prix de sa mort qui est victoire sur la mort (la sienne et la nôtre). Personne d’autre n’étant à la fois vrai Dieu et vrai homme ne peut suivre un tel chemin, et il n’en est nul besoin. Mais nous sommes tous appelés à suivre le Christ sur son chemin à lui. C’est cela-même qui est la foi. Dans sa traduction de la Bible, Chouraqui traduisait « foi » par « adhérence », donc non pas seulement adhésion intellectuelle, croyance, mais véritablement être « collé » à Jésus, ne plus faire qu’un avec lui : « ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Galates 2 / 20). C’est bien sûr l’œuvre du Saint-Esprit, et non de ma petite volonté infirme…

Entendez bien : il ne s’agit pas de se construire un chemin de pénitence et de sacrifice, comme certaines spiritualités chrétiennes ont pu le penser jadis. Mais de recevoir du « sacrifice unique et parfait » du Christ à la fois la révélation que nous sommes « morts par nos fautes » et que nous sommes vivants avec lui pour toujours. Avec lui, pas pour lui, pas vers lui, pas à condition de… C’est ce que la grâce divine accomplit en moi, c’est ça « suivre Jésus », c’est là que le salut qu’il m’a gagné opère pour moi, « par la foi ». C’est ce chemin qui me transforme (qui me « sanctifie »). Ce n’est pas un autre chemin que celui sur lequel Dieu m’a placé dans le monde (cf. Jean 17 / 15-19). Mais c’est une nouvelle manière de le parcourir, qui se manifeste par l’amour mutuel que la Parole de Dieu fait naître en nous et entre nous.

Ce chemin de foi peut être dit chemin de croix, dans la mesure où l’Esprit de Dieu me « dépouille des œuvres des ténèbres » (Romains 13 / 12), me délivre du souci de moi-même qui me tire vers le bas. Mais n’est-il pas « heureux, celui dont la transgression est remise, et dont les péchés sont pardonnés », même si c’est au prix de ce à quoi il tenait tant avant de connaître Christ ? (cf. aussi 1 Pierre 1 / 14-25)

Vivre le Carême, c’est quoi pour un protestant ? [Pierret]

Le Carême est une période de privation, de jeûne. Alors dans la bible il y a au moins deux indications intéressantes :
– « Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » Matthieu 6,16-18
– Et parce que c’est plus intéressant de dire les choses de manière positive
« Voici le jeûne auquel je prends plaisir : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les opprimés, et que l’on rompe toute espèce de joug ; partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile ; si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne pas de ton semblable. Alors ta lumière poindra comme l’aurore, et ta guérison germera promptement ; ta justice marchera devant toi, et la gloire de l’Éternel t’accompagnera. » Esaïe 58,6-8