Que faire si on se rend compte que son Église locale ne prêche pas la vérité de l’Évangile ? Fuir- rester- subir ? 1 Cor 15:33 dit que les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs… [Antoine]

Le passage que vous évoquez, Antoine, me semble être écrit par Paul pour « réveiller » les chrétiens de Corinthe qui se sont laissés influencer par des tenants de la négation de la résurrection. En est-il de même pour vous ? Craignez-vous de vous faire influencer par les personnes qui, dans l’Église que vous fréquentez, annoncent un message contraire à l’Évangile ? Il me semble important de pouvoir, dans une communauté qui se dit chrétienne, porter le message évangélique, même dans l’adversité, de façon souterraine si nécessaire.

Mon chien bien-aimé est très vieux et malade. Un vétérinaire devra l’euthanasier. Le protestantisme a-t-il des idées sur la moralité de l’euthanasie des animaux de compagnie malades et souffrants ? [Oliver]

Dans la triste situation que vous décrivez, Oliver, il me semble que l’euthanasie porte justement son nom, selon son étymologie de « bonne mort ». Il vaut sans doute mieux abréger les souffrances de cet animal. Je ne crois pas que le Seigneur nous appelle à nous crisper sur nos attachements pour nos animaux de compagnies, au point de le laisser endurer de trop longue période de douleur. Votre tristesse est bien compréhensible, mais je ne crois pas qu’il vous faille alourdir votre cœur avec de la culpabilité.

J’ai vu « Silence » de Scorsese. Que penser du dilemme « Soit je renie ma foi- soit des gens meurent » ? [Marie-Gabrielle]

Le film que vous évoquez, Marie Gabrielle, présente entre autre la situation de missionnaires jésuites au Japon, saisis par des membres de « l’inquisition » bouddhiste japonaise, et sommés de renier leur foi pour sauver des vies de nouveaux convertis japonais. Dans ce cadre précis, il s’agit donc d’une campagne missionnaire, confrontée à un appareil d’état oppressif. La torture psychologique autant que physique fait partie des tribulations que les témoins de Jésus-Christ peuvent avoir à subir (Marc 13. 9-10 par exemple). Il est bien sûr facile de pérorer sur ce genre de problème, assis dans son fauteuil devant son ordinateur. Il s’agit de situations épouvantables, dans lesquelles émettre un jugement abstrait me paraît dangereux. Dieu connaît les cœurs de chacun et je ne me sens pas en mesure de dire a priori quelle attitude (renier ou refuser de le faire) est la « meilleure » quand les vies d’autres personnes sont en jeu. Cela vient surtout montrer combien des êtres humains pris dans des structures de pouvoir peuvent alors se détourner du Dieu vivant et devenir des monstres. Je ne peux aussi que me souvenir que le mot grec traduit par « témoin » veut aussi signifier « martyr ».

Les prémonitions peuvent-elles venir de Satan? Une fois, j’ai eu une vision impromptue de quelque chose de terrible qui s’est réalisé plus tard. Cela ne semblait pas venir de Dieu. [Aurélie]

Le principe de la prophétie dans la Bible, c’est que Dieu alerte son peuple dans le but d’éviter un problème. C’est la différence avec ce que les Ecritures appellent la divination, qui est une sorte de prophétie, mais qui vient effectivement… de l’autre côté de la force. La divination enferme tandis que la prophétie libère.

Il faut donc utiliser aussi son intelligence, comme nous y invite l’apôtre Paul : « Ne méprisez pas les prophéties. Mais examinez toutes choses et retenez ce qui est bon ; abstenez-vous de toute espèce de mal. » (1 Thessaloniciens 5,20-22).

Que signifie éviter d’étudier la généalogie (Tit 3:9) ? La Bible regorge de généalogies alors qu’est-ce que cela signifie dans son contexte ? Devrions-nous éviter d’étudier la philosophie (Col 2:8) ? [Louis]

Dans le passage que vous citez, Paul exhorte Tite, celui-ci qui chargé d’organiser l’église de Crète, d’établir des anciens et de lutter contre ceux qui enseignent de fausses doctrines.

Tite est invité à encourager l’Eglise et à éviter les disputes inutiles.

Le terme généalogie est cité entre d’autres termes négatifs : discussions folles, généalogies, querelles, disputes. Il semble donc qu’il s’agisse plutôt de disputes autour des généalogies.

La philosophie, d’un terme grec ancien signifie « amour de la sagesse ». Elle est une démarche de réflexion critique et de questionnement sur le monde, la connaissance et l’existence humaine.( Wikipédia)
La philosophie nous permet de structurer nos réflexions, mais elle ne peut pas prétendre apporter « la réponse » pour nos vies. Elle est un outil à utiliser à bon escient. La Vérité c’est Jésus !

Je suis chrétien, mais ma foi est faible parce que je crains la mort. Je ressens également une anxiété accablante au sujet du mal et du péché dans ce monde et crains donc les gens. Que faire ? » [Anonyme]

Qui n’a pas peur de la mort ? Même le chrétien le plus convaincu peut des moments de faiblesse et de peur.

Jésus lui-même dans le jardin de Gethsémané a éprouvé des angoisses (Matthieu 26,37) et a dit à ses disciples : «  mon âme est triste jusqu’à la mort…. », puis à son père : «  Mon père s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi. »

Le chrétien qui confesse que Jésus-Christ est son Seigneur, sait que Jésus a vaincu la mort. Elle est encore là, elle est encore notre ennemi, mais nous savons que : « le dernier ennemi qui sera détruit » (1 Corinthiens 15, 26)

La Bible dit que «  le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. » Romains 6, 23

Le pardon vous est accordé si vous avez déposé vos péchés au pied de la croix, donc la mort a perdu son pouvoir sur vous (1 Corinthiens 15, 55 ).

La bible est remplie de paroles encourageantes nourrissent notre foi et nous aider à surmonter nos peurs et votre pasteur de prier avec vous afin que vous trouviez la paix du cœur.

Comme le dit Bonhoeffer, les chrétiens ne devraient jamais rejoindre l’armée ni être impliqués dans des préparatifs de guerre. Comment les chrétiens peuvent-ils travailler activement pour la paix ? [Jean]

Jésus avait sur terre une attitude résolument non-violente et un enseignement très fort à ce sujet « Heureux les artisans de paix ! »
(Mt 5.9), « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent » (Mt 5.44).

Mel Gibson a fait un film sur ce sujet (Tu ne tueras point, 2016), l’histoire d’un soldat chrétien qui a refusé de porter les armes au nom de sa foi. Dans le film, Desmond, le héros, qui doit se défendre d’avoir refusé de tuer dit à un moment : « Comment pourrais-je vivre avec moi-même si je ne reste pas fidèle à ce que je crois ? ». La question de fond est bien une question de fidélité : La fidélité envers Dieu et sa Parole prime sur l’obéissance aux autorités humaines.

Sur le travail pour la paix de la part des chrétiens, Bonhoeffer a une pensée très intéressante :

« La paix sur la terre n’est pas un problème, mais un commandement donné à la venue du Christ. Il y a deux façons de réagir à ce commandement de Dieu : l’obéissance inconditionnelle et aveugle de l’action, ou la question hypocrite du Serpent : « Dieu aurait-il vraiment dit ? » Cette question est l’ennemie mortelle de l’obéissance, et par conséquent de toute paix véritable. […] Celui qui remet en question le commandement de Dieu avant d’obéir, a déjà renié Dieu […] La paix signifie se donner soi-même entièrement à la loi de Dieu, ne pas vouloir la sécurité mais, dans la foi et l’obéissance, confier la destinée des nations au Dieu tout-puissant, ne pas chercher à la diriger pour ses propres desseins. Les combats sont gagnés non par les armes, mais avec Dieu. Ils sont gagnés même lorsque le chemin mène à la croix. » (Conférence de Fanø, août 1934)

Si mon Eglise (pas EPUdf!) est devenue trop sexuellement libérale, déforme les interprétations bibliques et que le clergé intimide les paroissiens, dois-je partir ou essayer de la réformer ? [Raphaël]

Par principe, nous sommes conviés à ne pas abandonner nos assemblées (Hébreux 10:25). Disons que, comme dans toute affaire de conviction, il y a un principe général de cet ordre : la fidélité.

Après ça, l’apôtre Paul en Romains 14:23 nous invite à considérer que « tout ce qui n’est pas le fruit d’une conviction spirituelle est un péché ». Donc c’est en votre âme et conscience que, devant Dieu, vous pouvez faire le choix de quitter ou ne pas quitter cette Eglise.

Tant qu’on pense qu’on peut influencer, voire réformer, il faut rester, mais si la participation aux réunions d’Eglise devient une occasion de souffrance ou de torture, et si on en a la conviction reçue d’en haut, il est possible de changer d’Eglise, certainement. Mais sans l’illusion de trouver l’Eglise parfaite qui n’existe pas.

Comme on le dit trivialement : « Si vous trouvez un jour l’Eglise parfaite, n’y entrez pas, elle ne le serait plus… »

La Bible semble dire que les fantômes pourraient être réels (1 Sam 28, Matt 14:26 et Luc 24:39). Jésus ne réprimande pas les disciples pour une croyance superstitieuse. Comment comprenons-nous cela ? [Lucie]

En réalité, le mot « fantôme » est un choix de certains traducteurs de Bible pour faciliter notre compréhension du texte. Le mot « fantôme » n’existe pas en tant que tel dans les textes originaux en grec et en hébreu.

Dans le Nouveau Testament, le terme original grec est le mot « esprit » (pneuma). Certaines éditions de la Bible choisissent de traduire ce mot tantôt par « fantôme », tantôt par « esprit » en fonction du contexte.

Lorsque la Bible parle des esprits, rien à voir avec l’idée qu’on se fait des fantômes aujourd’hui (des personnes décédées qui viennent hanter les vivants). Il ne s’agit pas d’une superstition pour autant. Dans le Nouveau Testament, Jésus et ses disciples sont régulièrement confrontés à des « esprits » qualifiés de « mauvais » ou « impurs ».

Jésus a autorité sur les esprits mauvais. Par la foi et par la prière nous pouvons user de son autorité pour chasser ces esprits qui asservissent les humains. (Voir par exemple Marc 9.14-29)