Qu’est-il arrivé aux personnes ressuscitées de Matt 27:53 ? Est-ce que la déchirure du voile du temple et un événement réel ou un langage symbolique ? [Marguerite]

Concernant les personnes ressuscitées, il est claire qu’elle sont…de nouveau mortes, tout comme Lazare en Jean 11. Ainsi, la Bible précise que la résurrection finale aura lieu dans le temps de la fin. Alors seulement, les croyants auront ce corps glorieux qui ne mourra pas (Philippiens 3/21, 1 Corinthiens 15/42-43). Les résurrections, opérées par Jésus pendant son ministère terrestre, nous disent que son autorité s’exerce sur la mort même. Elles annoncent sa résurrection, le jour de Pâques, laquelle est le prémisse de celle que les croyants espèrent à juste titre pour eux-mêmes (1 Corinthiens 15/20). Ainsi, la résurrection décrite dans l’Evangile de Matthieu a un sens spirituel, symbolique si on veut, fort. Elle transmet une vérité sur ce que Jésus est en train d’accomplir. Il en est de même avec la déchirure du voile du Temple, qui signifie que ce qui séparait l’humain de Dieu, le péché, est ôté par le pardon qui est désormais acquis par le sacrifice du Fils de Dieu. Ainsi, en Christ, nous pouvons aujourd’hui entrer librement en relation avec Dieu, sans devoir passer par l’institution du Temple et ses sacrifices.
J’ai un jour, assisté à un débat véhément sur la question : « La déchirure du voile du Temple s’est-elle vraiment produite ou est-une histoire inventée pour nous transmettre une vérité sur ce qui advient en Christ crucifié ? ». L’un disait qu’il était « scientifiquement impossible » que le voile se soit déchiré, l’autre avançait que rien n’est impossible à Dieu. Je dirais, pour ma part, que le sens spirituel de ces récits est le plus important. Nous devons, premièrement, saisir le sens de ce qui nous est raconté. Quant à savoir ce qui est physiquement advenu ou non, je ne me risquerais pas à affirmer qu’il n’en ait pas été ainsi. Ce n’est pas parce que quelque chose transmet du sens, que cette chose ne s’est pas produite et ce d’autant plus que ce signe vient du créateur de toutes choses.

Certaines recherches indiquent que les films/jeux violents peuvent désensibiliser les gens. Les chrétiens devraient-ils éviter ou même préconiser la censure ? [Maurice]

Voilà ce que dit Jésus demande au Père en ce qui concerne leur relation à la société qui les environne. Ainsi : « Je ne fais pas la demande que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par la vérité ! ta Parole est [la] vérité. » Jean 17/15-17.
Ainsi, le chrétien ne doit pas fuir le monde, les jeux et films qui s’y trouvent, mais y vivre selon Dieu qui renouvelle l’intelligence (Romains 12/2). A nous, donc de demander à Dieu de nous éclairer sur l’attitude que nous devons avoir face aux différents supports qui nous sont donnés. Je crois que nous pouvons commencer par nous interroger sur nos motivations. Si je joue à un jeu violent pour le sentiment de puissance que cela me donne, je peux probablement en conclure que cette activité n’est pas à la gloire de Dieu. Si je regarde un film violent pour comprendre la société dans laquelle je vis et la souffrance de mes contemporains afin de pouvoir leur annoncer l’Évangile, les choses se posent en des termes différents. Notre sensibilité particulière est aussi à prendre en compte : suis-je un nouveau chrétien, capable de me laisser entraîner par les valeurs que les supports transmettent ? Ou suis-je un chrétien affermi capable du recul nécessaire ?

Comment savoir que Dieu a répondu à votre prière pour accepter une demande de copinage ? Je ne le faisais pas- je l’ai fait cette fois et je crois que ça s’est retourné contre moi. [11eEtoile]

Je ne comprends  la difficulté précise que vous rencontrez. Cependant, je suis certaine que lorsqu’on confie, dans la prière, quelque chose à Dieu en Christ, il s’en occupe. Parfois, il refuse de nous donner ce que nous lui demandons, parfois, il nous demande d’attendre, parfois il nous donne ce que nous lui avions demandé selon sa volonté, parfois surprenante. Il répond à nos prière tel le bon Père qu’il est, par amour, pour notre bien. Ainsi, je suis certaine que Dieu vous a répondu. Il est possible que sa réponse ne vous convienne pas ou qu’il vous ait refusé ce que vous lui aviez demandé. Votre problème est en tous cas à la bonne place, entre les mains du Père. Il ne laissera jamais ce que vous lui aviez confié se retourner contre vous. Peut-être avez-vous simplement besoin de lui demander le discernement nécessaire pour reconnaître ce qui vient de lui ?
« Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ ». Philippiens 4/6-7.
 » Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira.Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain? Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. » Matthieu 7/7-11

L’échec dépend-il toujours du péché ? [Ordiana]

Bonne question. La Bible ne parle pas vraiment d’échec, comme nous en parlons aujourd’hui. Aujourd’hui, échouer, c’est ne pas réussir à atteindre les objectifs que nous nous étions fixés…je crois que la notion contemporaine d’échec n’est pas vraiment biblique.
En effet, dans la Bible, ce n’est pas nous qui fixons notre objectif, mais Dieu. Et son objectif ultime, c’est notre salut. (Jean 3/16).
Si nous comptons sur Dieu, si nous recevons le pardon et la vie qu’il nous donne en Christ, nous ne pouvons pas être en échec. Nous avançons simplement vers notre avenir. Ce qui nous paraît être des échecs, des déceptions, ne son que des épreuves à traverser dans la confiance, la fidélité et l’espérance (Voir Hébreux 12). Oui, il en est ainsi : que je loupe mon permis, mes études, mon gâteau au chocolat, que je ne réussisse pas à élever mes enfants dans la foi, ou que je ne trouve pas de mari, en Christ, l’amour de Dieu qui fait vivre toujours est pour moi, l’objectif de ma vie est donc rempli et le péché ne pourra rien y faire (Romains 8/31-39).

L’échec dans la Bible, c’est le rejet de la grâce que Dieu veut me faire en Christ. C’est essayer de me sauver par mes propres moyens, en croyant qu’avoir une belle maison, un beau jardin, un beau mari avec un chien, de belles idées, un bon job ou je ne sais quoi suffit à nous faire vivre. Il est alors là, en effet, question du péché, comme le dit l’étymologie hébraïque d’un mot qui signifie péché, nous manquons notre cible : la vie avec Dieu, toujours. (Jean 3/17-19; Jean 14/6)

Les protestants ont-ils une liberté de conscience leur permettant d’être en désaccord avec un pasteur ? [Daniel]

Voici ce que Dieu nous dit par la bouche de Jérémie « Les pasteurs sont abrutis, ils ne cherchent pas le Seigneur, c’est pourquoi, ils sont sans compétence et le troupeau est à l’abandon » (Jérémie 10/21).

Jérémie désigne ici les chefs du peuple d’Israël et non ceux que nous appelons pasteur dans les églises, aujourd’hui, certes. Mais il dit quelque chose de fort : bien conduire les autres, c’est les conduire selon le Seigneur, en le cherchant Lui et sa Parole.

Ainsi, les pasteurs, comme les autres peuvent déraper. Ils dérapent quand ils s’éloignent de la Parole de Dieu. C’est ainsi que  ceux qui ne sont pas pasteurs sont invités à les reprendre. C’est cet attachement à la Parole qui a permis à Martin Luther de refuser de se soumettre au pape en acceptant une théologie qui n’avait pas ses racines dans la Bible. Il a alors prononcé cette parole célèbre qui illustre ce qui est souvent appelé la « liberté de conscience protestante » :  Ainsi a-t-il déclaré : « Ma conscience est captive de la Parole de Dieu ».

Considérons cependant avec reconnaissance le travail de ceux qui ont été formés et appelés au ministère de pasteur. Prenons garde de ne pas les reprendre par pure rébellion, sur nos propres idées et principes mais bien sur la base de la Parole, dans la recherche du Seigneur, l’écoute de l’Esprit et la suivance de Jésus, le seul Bon Berger (Psaume 23, Jean 10). Ainsi, la Bible, quand elle met à jour l’infidélité des conducteurs du peuple, met aussi à jour l’infidélité du peuple  qui est tout aussi soumis au péché et à l’erreur que ses pasteurs. Ainsi, Ézéchiel 34/1-15 parle de l’infidélité des bergers et Ézéchiel 34/17-30 de celle des brebis, en concluant par « Vous êtes mon troupeau, le troupeau de mon pâturage, vous les hommes, moi, je suis votre Dieu ».

Bref, pasteur ou non, conscients de nos limites, nous devons nous aider les uns les autres à chercher notre Bon Berger et sa volonté.

Pourquoi faut-il encore dire à chaque fois « Que la grâce soit avec vous » alors que nous sommes déjà sous la grâce ? [Mima]

Ce phrase vient de la Bible. Elle est écrite par Paul, qui termine souvent ainsi les lettres qu’il rédige pour les communautés chrétiennes des premiers temps de l’Eglise. Si on regarde la lettre aux Romains, où cette expression est utilisée à deux reprises, nous pouvons entrevoir deux raisons à l’emploi de ces mots.
*Romains 16/20 : L’expression est utilisée, comme à d’autres endroits, juste après avoir évoqué un danger pour l’Eglise, ici, ceux qui égarent les gens en s’opposant à l’enseignement reçu. Je pense que Paul donne indique, par cette expression, que la solution pour sortir de ce problème doit se trouver auprès du Dieu qui fait grâce. Il nous est important de nous rappeler cela, alors que nous sommes si souvent tentés de chercher la réponse à nos problèmes dans nos propres forces. Il s’agit donc d’une invitation à nous souvenir que le grâce de Dieu est là, pour nous et en même temps qu’un appel à y avoir recours.
*Romains 16/24. L’expression est répétée ici après les salutations que Paul et son secrétaire adressent aux membres de la communauté de Rome. Elle exprime tout le bien qu’ils souhaitent à la communauté, ainsi que le fait qu’il reconnait que ce bien ne peut venir que de Dieu. C’est un peu comme s’il confiait à Dieu la communauté à laquelle il s’adresse.

Pour résumer, répéter cette phrase encore et encore signifie : Seigneur, nous reconnaissons la grâce qui nous est faite en Jésus et même si nous avons parfois du mal à l’accueillir, à compter sur elle, nous reconnaissons que en avons terriblement besoin. Bon programme pour un culte,  non ?

Que faut-il changer- quand un pays va mal ? Le peuple ou son dirigeant ? [Dod]

Dans l’Ancien Testament, la raison qui conduit le peuple de Dieu à aller mal est la désobéissance. Ainsi, les problèmes politiques et sociaux adviennent quand le peuple se détourne de Dieu pour suivre ses faux dieux, idoles, désirs, principes. Ainsi, Jérémie 5/23 : « Ce peuple a un coeur rebelle et désobéissant ». Les dirigeants qui conduisent mal le peuple, sont tout aussi impliqués que ceux qui les suivent ou les attaquent pour établir un autre pouvoir humain à leur place. Cela vient du péché, cette inclinaison humaine qui veut que nous voulions faire aller les choses selon nous-mêmes, en nous prenant pour des dieux, qui forcément, vont se tromper et se disputer, chacun allant selon une dynamique qu’il croit juste. Au problème du cœur qui ne cherche pas Dieu, une solution cardiaque doit être trouvée. Ainsi, Dieu promet-il en Jérémie 31/33 : « Je mettrai ma loi à l’intérieur d’eux, je l’écrirai sur leur coeur, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » (Voir aussi Ezéchiel 36/26). La solution pour changer un pays ne vient pas de ce que nous ferions de l’extérieur. Il ne vient ni de la politique, ni de la guerre, ni d’une morale imposée. Il vient de ce qu’il se produit à l’intérieur du coeur des gens. Il vient de ce que Dieu peut produire en nous pour nous donner de cesser de poursuivre nos politiques illusoires pour nous laisser conduire par Dieu. Ainsi, au lieu de nous demander comment changer les autres, les pays et ses dirigeants, nous devrions d’abord laisser Dieu changer nos propres coeurs en nous convertissant chaque jour, en nous détournant chaque jour de notre manière humaine de vivre selon le péché, pour apprendre à aimer Dieu et notre prochain, dans le concret de nos vies. Nous devons aussi, dans cette perspective, prier pour que ce changement se produise dans le coeur de ceux qui nous entourent, et en particulier dans le coeur de nos dirigeant.

La question n’est donc pas : « Que faire pour changer le mal en bien ? »  mais « qui peut changer le mal en bien ? ». La réponse est Dieu, en Christ, par son Esprit. Le chemin le voici : « Convertissez-vous et croyez en l’Evangile ! » Marc 1/14

1 Timothée 2:1-4
« J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. »

Comment lutter contre l’esprit d’hérésie et l’apostasie ? [Lambert]

Il apparaît dans les lettres du Nouveau Testament qu’il existe trois manières de lutter contre les hérésies et l’apostasie.
*La première concerne les églises. Elles doivent s’assurer que les prédicateurs qu’elle reconnait prêchent une juste doctrine qu’elles ont la responsabilité de dire au monde. Cf : 1 Timothée 1/3, Tite 1/1-9, Ephésiens 4/9-14.
*Le seconde concerne les prédicateurs. Ils doivent prêcher la vérité même si cette vérité heurte les gens et les conduit à devoir souffrir. Cf, 2 Timothée 4/3, 1 Timothée 4/1s.
*Enfin, la Bible donne un rôle aux membres de l’église, à ceux qui écoutent les discours des prédicateurs. Il s’agit, tout d’abord, de se méfier de ce qui, dans les fausses doctrine est séduisant, plaisant, flatteur, « moderne ». Cf 2 Jean 9, Hébreux 13/9, 1 Timothée 6/3-4, Galates 1/6-8. Enfin, la Bible dit que les croyants doivent refuser d’entendre le prédicateur qui répand de fausses doctrines Cf : 2 Jean 10.

Pourquoi Pierre n’a-t-il pas pardonné à Ananias et à Saphira (Actes 5 vs. Matt 18/22) ? [Thomas]

Le texte d’Actes 5 ne nous dit pas que Pierre a refusé de pardonner à Ananias et Saphira. Il nous montre plutôt la première étape de ce que nous devons faire lorsque notre frère ou notre soeur a péché : le lui dire (Matthieu 18/15-17). Suit à cela, Ananias et Saphira auraient pu demander pardon à Dieu et à l’Eglise ou refuser de demander pardon. Pierre aurait dû alors lui pardonner comme l’indique Matthieu 18/22 et laisser ainsi le jugement de son comportement à Dieu. Le processus s’est arrêté avant, puisque le couple est décédé. J’espère que Pierre leur a pardonné !

1 Samuel 8 fustige la royauté. Mais Jésus est Roi dans l’Apocalypse. Qu’en faire ? [Annelise]

Le texte que vous citez oppose la royauté humaine, marquée par le péché et ses conséquences à la Royauté de Dieu. Ce qui pose problème à Samuel, dans la demande du peuple d’établir un roi, c’est qu’il désir remplacer la royauté que Dieu exerçait directement sur lui par une royauté humaine (1 Samuel 8/6, 1 Samuel 12/12).

Jésus vient apporter le Royaume (Marc 1/14-15). En lui, Dieu vient régner sur les siens qui doivent se convertir, cesser de suivre les faux rois du monde. Ce règne se manifestera pleinement à la fin des temps. C’est un règne d’amour et de justice, qui nous rend libre des mauvais règnes humains. Philippiens 2/6-11-Actes 5/ 29.