Jésus-Christ est-il un coach en développement personnel ? qui pratique avec ses disciples ou les foules ? [PP]

Franchement, je ne crois pas : « mauvais comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants » (Matthieu 7. 11) ; « Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive! En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la retrouvera. » (Matthieu 16. 24-25) ; « c’est de l’intérieur, c’est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l’immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. » (Marc 7. 21-22) « Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: ‘Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire.’ » (Luc 17.10) ; « Celui qui aime sa vie la perdra et celui qui déteste sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. » (Jean 12. 25).

Si un coach en développement personnel sortait de telles phrases à ses clients, je ne suis pas vraiment sûr qu’il ferait carrière longtemps…

Comment durer quand on sait pas quand ça finit ? [Jo]

Votre question, Jo, me semble se référer à la situation que nous vivons en ce moment, avec le confinement dont nul ne sait précisément quand et comment il prendra tout à fait fin. D’une manière plus générale, je crois que cela nous renvoie à la notion de persévérance et d’endurance dans la foi, qui est souvent évoquée dans le Nouveau Testament. Jésus en parle clairement : « Quant au jour et à l’heure, personne ne les connaît, pas même les anges dans le ciel ni le Fils: le Père seul les connaît. Faites bien attention, restez en éveil et priez, car vous ignorez quand ce temps viendra » (Marc 13. 32-33). La prière, la lecture régulière et attentive de la Bible, la relation fraternelle, sont autant de moyens pour durer, quelles que soient les circonstances extérieures. C’est aussi ainsi que je comprends « Demeurez dans mon amour » (Jean 15. 9). Que le Seigneur nous donne à tous de vivre ce temps présent plus comme une occasion à saisir pour approfondir notre relation avec lui et demeurer dans son amour que comme un mauvais temps à endurer pour éviter qu’il n’empire.

Est-il inopportun de dire « Jésus » au lieu de « Yeshouah » pour désigner/invoquer le Messie ? N’y a-t-il pas là un risque de dérive superstitieuse et occulte ? [Peps]

Jésus est la traduction française de « Yeshouah », nom qui en hébreu signifie « Dieu sauve/guérit ». Je pense que le problème n’est pas dans la forme du nom que l’on emploie pour le prier, mais dans la manière que l’on a d’utiliser soin nom.On peut être tout aussi superstitieux en utilisant le nom « Yeshouah » qu’en utilisant « Jésus » si on en fait une formule magique pour être exaucé dans toute nos demandes.

Comment savoir si Dieu nous aime vraiment ? [Max]

Les questions les plus courtes sont parfois les plus fondamentales ! L’amour de Dieu n’est pas vraiment de l’ordre d’un « savoir » qui s’imposerait à nous. C’est une assurance intérieure. Pensez à une personne qui vous aime. Comment êtes-vous sûr de son amour ? C’est une conviction intime, une joie d’être avec elle, un sorte d’évidence.

Cette assurance est un don de l’Esprit. L’Esprit de Dieu, on le reçoit parfois sans le chercher mais il nous faut néanmoins le demander : « Si donc, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent » (Luc 11, 13). Cette phrase de Jésus nous enseigne que Dieu aime aussi, les personnes mauvaises. Même nos fautes et nos péchés n’éloignent pas de nous Son amour, au contraire, « à plus forte raison » !

L’Esprit nous permet de comprendre que Jésus a donné sa vie par amour pour nous personnellement et « il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15,13).

Maintenant Max, je me risque à ajouter autre chose bien que je ne vous connaisse pas : se poser cette question comme vous le faites, c’est déjà connaître la beauté et le prix de l’amour de Dieu pour vous. Votre question traduit peut-être la crainte de voir un jour cet amour disparaître, de l’attrister. Peut-être que jamais aucun amour vivant et ardent n’est donné ou reçu sans que cette crainte ne se réveille dans notre cœur. Paradoxalement, cette crainte exprime aussi la force de notre amour pour Celui qui nous a aimé en premier.

Je m’inquiète de la part occulte dans les films Star Wars : parler aux fantômes- référence à Endor- naissance virginale de Darth Vader- projection astrale- thèmes bouddhistes- etc. Faut-il éviter? [Jean]

Sans prétendre donner une définition de l’occultisme, il faut néanmoins préciser de quoi il s’agit. L’occultisme désigne des connaissances cachées et transmises à des initiés. Il s’est toujours trouvé dans toutes les cultures et civilisations des personnes qui argumentent en faveur de l’occultisme pour dire que certaines choses doivent rester secrètes car il faut avoir atteint un certain niveau, faire preuve d’une certaine intelligence pour manier correctement ces connaissances. Ces secrets peuvent être transmis d’une manière confidentielle à des initiés soigneusement sélectionnés. Ils peuvent aussi parfois être cachés dans des œuvres artistiques que tout le monde pourra voir d’une manière anodine et que quelques-uns seulement pourront décrypter parce qu’ils connaissent le code. La critique chrétienne de l’occultisme tient en trois points : 1) Le Dieu de la Bible se révèle et se fait connaître. Il ne nous dissimule pas la vérité ultime sur Lui et sur le monde mais Il la fait connaître à tous. Il prend le risque de la vérité et nous fait désirer la vérité. 2) Ce que l’on garde secret entre pairs est rarement pour le bien. C’est le plus souvent un objet de honte ou un secret gardé en vue d’une manipulation d’autrui pour servir un intérêt partisan et mal intentionné. 3) L’occultisme est une porte d’entrée à la confusion spirituelle, l’inversion du bien et du mal et l’enchaînement par des forces de destruction qui sont l’œuvre du Malin comme le spiritisme.

A l’opposé, l’Évangile encourage tout être humain à rechercher et partager la vérité révélée dans la Bible en Christ. L’Évangile encourage aussi la discrétion dans les relations plutôt que le secret. Jésus a dit : « vous connaîtrez la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres » Jean 8, 32. L’occultisme justifie une hiérarchie humaine entre ceux qui sont dignes de connaître des vérités importantes et eux qui n’en sont pas dignes. Le Christianisme est à cet égard « démocratique » : nous n’avons pas à faire nous-mêmes ce genre de tri entre les êtres humains.

Après ce long détour, je reviens Jean à votre question. Repérer des manifestations occultes dans une œuvre artistique, un discours, une chanson, un film comme vous le faites, c’est déjà ne plus y être assujetti. La puissance du Christ est incomparablement supérieure à celle du Diable. Vous n’avez donc pas à être inquiet ni à avoir peur. En effet, si nous ne pouvons pas éviter la confrontation avec l’occultisme qui imprègne toute la culture humaine parce que la honte, l’orgueil et la fascination pour le Mal font partie de notre humanité, nous pouvons muscler notre vie spirituelle et être protégé en toute circonstance de toute influence occulte par la puissance de l’Esprit de Dieu qui nous gardera dans la lumière du Christ et sa promesse : « Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura en lui la lumière de la vie ». Jean 8,12.

Puisque Dieu est comparé à un père comme à une mère dans la Bible ; puisque Dieu nous a créés homme et femme à son image- pourquoi Jésus préfère-t-il parler de Dieu comme d’un Père exclusivement ? [Etienne]

Je ne pense pas que Jésus parle de Dieu comme un père exclusivement. La parabole de la veuve et de la pièce de monnaie perdue nous le montre. Dieu, venu en Jésus-Christ, s’est incarné dans un lieu, un temps et donc un contexte précis et particulier, dans lequel l’image favorite pour parler de Dieu était celle d’un Père. Pour se faire comprendre, Jésus a donc réemployé ces images là en majorité. Mais, tout en étant lui-même un individu de sexe masculin, il a pu pleurer sur Jérusalem en disant : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu! » (Luc 13. 34). Jésus prend ici l’image d’une poule, donc d’une figure maternelle, pour parler de Dieu.

Comment expliquer la sainte trinité ? [Grâce]

C’est très difficile d’expliquer un mystère, Grâce ! Je vais m’appuyer sur une analogie qu’a proposé Augustin, un grand théologien chrétien du 4eme/5eme siècle. Considérons le soleil : on ne peut pas le regard en face sinon on devient aveugle. Mais ce que l’on peut en savoir tient aux rayons qu’il envoie et qui arrivent sur terre. Pourtant on ne peut pas dire que le soleil soit seulement ses rayons. C’est aussi une boule de feu qui les émet. Et pourtant, sans les rayons du soleil, pas de soleil. Le soleil, c’est le Père, les rayons, le Fils. Mais même si je ferme les yeux, je peux sentir le soleil à sa chaleur, qui est transmise par ses rayons. Pourtant cette chaleur n’est pas identique aux rayons ni au soleil lui-même. Cette chaleur, c’est l’Esprit. Je ne sais pas si je vous ai bien expliqué, mais pour ma part j’ai beaucoup aimé cette présentation que je cite de mémoire.

Pourquoi Jésus n’évoque-t-il jamais sa crucifixion ? [Christian]

C’est vrai que dans les Evangiles, Jésus n’évoque pas toujours la perspective de sa crucifixion de manière très directe. Cependant, il annonce à ses disciples qu’il va mourir à de multiples reprises.

Parfois de manière imagée :

« Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs dirent : Il a fallu quarante six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras ! Mais il parlait du temple de son corps » (Jean 2.19-21)

Ou bien très explicite :

« Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il aille à Jérusalem, qu’il souffre beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour« . (Matthieu 16.21)

Il y aussi un moment où Jésus, sans utiliser le mot « crucifixion », fait comprendre à ceux qui l’écoutent qu’il sera exécuté sur une croix :

« Et moi, quand on me placera en haut, au-dessus de la terre, j’attirerai à moi tous les êtres humains. » En disant cela, Jésus montre comment il va mourir. » Jean 12.32-33

Et puis enfin, Jésus évoque la croix directement, lors de ce passage célèbre :

« Si quelqu’un veut me suivre, qu’il s’abandonne lui-même, qu’il prenne sa croix et me suive. » Matthieu 16.24

J’imagine qu’avec toutes ces annonces, cela devait être assez clair ! Pour qui veut bien entendre…

Mon fils demande pourquoi- si Dieu est tout-puissant- il n’a pas détruit le diable immédiatement- et pardonné tout de suite Adam et Eve après qu’ils aient mangé le fruit de l’arbre interdit. [Isabelle]

Si je ne me trompe pas Isabelle, vous nous avez déjà posé une question semblable, ce qui laisse penser que la première proposition de réponse n’a pas convenu à votre fils ! Il est peut-être utile de relire avec votre fils le récit de la Genèse (chapitres 2 et 3) que vous évoquez, en attirant son attention sur le fait que peut-être, le problème était autant le fait que l’homme se soit caché de Dieu que d’avoir mangé du fruit de « l’arbre interdit ». Pourquoi Adam s’est-il caché, alors que Dieu est miséricordieux ? Peut-être parce qu’il a trop cru le serpent qui lui a présenté Dieu comme quelqu’un de méchant. En conséquence, il n’a pas pu imaginer que Dieu lui pardonnerait et il a préféré se cacher, ce qui n’a fait qu’aggraver la situation. Nous avons souvent peur de Dieu. C’est parce qu’il sait cela qu’il est venu jusqu’à nous comme l’un d’entre nous, en Jésus. Dieu le Père, créateur et Tout Puissant, cela peut peut-être me faire peur. Mais Jésus, je n’ai aucune raison d’avoir peur de lui. Et sur la croix c’est lui qui a détruit la puissance du diable. En ressuscitant, il vient me dire à moi, qu’il me pardonne et qu’il veut que je commence une nouvelle vie avec lui, dans ce pardon.