Mon père vient de mourir. Beaucoup de chrétiens sincères priaient pour lui. Comment pouvons-nous comprendre Matt 18:19 quand il y a échec ? [DL] ?

La question que vous posez est particulièrement délicate, car des situations comme celles que vous décrivez peuvent être de nature à mettre en cause notre foi. Je partagerai donc avec vous simplement ma lecture personnelle du passage biblique que vous citez. Depuis le verset 15 du chapitre 18 de l’évangile de Matthieu, Jésus parle de la réconciliation en cas de conflit. Cela me paraît essentiel à rappeler, car le verset que vous citez est souvent sorti de son contexte, ce qui ne permet pas de l’entendre pour ce qu’il dit. On en parle pour s’encourager quand on n’est pas nombreux lors d’un culte, ou pour affirmer que Dieu exécutera forcément ce que des personnes se mettent juste d’accord pour Lui demander. Cette question du pardon et de la réconciliation est pourtant essentielle dans la vie spirituelle : « Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. » (Matthieu 6. 14-15). Je ne veux bien sûr pas dire que la prière que vous avez adressée n’a pas été exaucée parce que vous auriez des conflits que vous n’avez pas réglé (je n’en sais rien en fait), mais que l’expérience difficile que vous avez traversé ne vient pas remettre en cause cette parole du Christ.

La communion par la prière entre chrétiens vivants et ceux déjà morts est-elle une vérité biblique ? Les morts peuvent ils « porter » nos prières ? [Laurent]

Le symbole des apôtres évoque la « communion des saints », c’est à dire ce lien qui unit les croyants de tous les temps, y compris ceux et celles qui nous ont précédés dans l’éternité. Dans un passage magnifique, l’épître aux Hébreux nous en précise la nature : « vous vous êtes approchés… de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, avec ses milliers d’anges. Vous vous êtes approchés d’une assemblée en fête, celle des fils premiers-nés de Dieu, dont les noms sont inscrits dans les cieux »…(He 12,22-23). Donc en un sens oui, nous sommes en communion parce qu’unis dans un même culte rendu au Père par l’immense assemblée de ses enfants, cette grande foule de témoins dont nous sommes entourés (Hé 12,1). Mais nous ne sommes pas pour autant en lien de prière entre vivants et morts ! La prière nous relie à Dieu seul, par la médiation d’un seul : Jésus-Christ. Il n’est pas question dans la Bible de communiquer avec les morts ni qu’ils soient des sortes d’intermédiaires de nos requêtes. Saül s’y est essayé en violation de la loi de Dieu (lire le curieux récit de son dialogue avec Samuel décédé en 1 Samuel ch.28,7-25).