Devenir chrétien ! pour quoi faire ??? [Daniel]

Et bien… Pour rien. Non, objectivement, je n’ai pas de bonne raison à vous soumettre pour vous convaincre de de venir chrétien. J’en aurais plutôt plein de mauvaises… Mais que vous connaissez sans doute déjà si j’en juge par la ponctuation de votre question.

En fait on ne devient pas chrétien « pour faire quelque chose »; on devient chrétien parce qu’à un moment on ne peut pas faire autrement. C’est un peu comme si je vous demandais : « Tomber amoureux ! Pour quoi faire ??? » Là aussi nous sommes tous capables de lister les conséquences désastreuses de ce genre de chute, tout en connaissance la puissance de ce sentiment… Mais sérieusement, qui décide qu’il(elle) va tomber amoureux ??? Ce genre de choses vous arrive, et puis après on voit ce que l’on fait avec. Dans le cas de la relation amoureuse, cela peut devenir une belle histoire ou faire souffrir. dans tous les cas, il y a un « avant » et un « après ».

En général, on devient chrétien le jour où on réalise que Dieu est tellement amoureux de nous qu’il nous a fait, à chacun, le formidable cadeau de ce qu’il avait de plus précieux : son fils. Ce jour-là ne se décrète pas, il se vit. Littéralement, il ne « sert » à rien. Cela n’a aucune fonction utilitaire, et pourtant cela change la vie. Souvent, on éprouve le besoin de répondre à cet amour en s’engageant (c’est le baptême), de le partager (c’est l’Église), de le nourrir et de lui permettre de s’épanouir (en lisant la Bible, en priant…). Et voilà : on est devenu chrétien, mais c’est surtout Dieu qui a « fait » des choses pour nous…

Quel est ce Royaume de Dieu cité en Matt 24:14 ; pourquoi Jésus insiste sur cette « bonne nouvelle » dit-on ? [Jules]

La Bonne Nouvelle, dans ce discours de Jésus de Matthieu 24,14, c’est ce qui précède au verset 13 : « Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. »

Tout le passage insiste sur les occasions de chute, la dégradation des mœurs et de la foi des croyants. Il y a donc une bonne nouvelle à être des marathoniens de la foi, qui s’engagent sur la durée et pas seulement sur des coups de tête ou durant des temps forts.

Le Royaume de Dieu s’est approché de nous.

En lisant Ps 2 et Rom 2.5-8 je comprends que la colère de Dieu s’abattra au jour du jugement sur le non-chrétien. Qu’est ce qui doit pousser l’Homme dans les bras de Christ ? Cette colère ou son amour ? [Christophe]

Les passages que vous citez ne sont pas les seuls qui parlent de la colère et du jugement de Dieu. La Bible nous dit en effet que Dieu est juste, que l’homme ne l’est pas et que le salut du monde passera donc  nécessairement pas un jugement.
Qu’est-ce que le jugement de Dieu ? Rien d’autre que la reconnaissance et l’élimination de ce qui en nous et autour de nous déraille ( le péché, le mal et la mort). Ainsi, comme vous le voyez, l’amour de Dieu, son désir de sauver l’homme est lié à son jugement. L’un et l’autre s’accomplissent parfaitement en Jésus, venu payer notre dette en mourant pour que ceux qui l’accueillent soit sauvés du jugement qui pesait sur eux pour être conduits en une vie nouvelle.
Concernant ce qui doit nous conduire dans les bras du Christ, la réponse est simple : c’est Dieu lui-même. Nous pouvons lire cela en Jean 6/44, par exemple ou en Ephésien 2/8-10. C’est en effet le Saint-Esprit qui nous donne de reconnaître notre péché, le mal et la mort en même temps que la justice que Jésus nous offre par amour. C’est lui qui nous donne la force de nous repentir et d’entrer avec confiance, dans la vie nouvelle qu’il met devant nous.

Un héritage m’est proposé ; ma situation étant déjà bonne. Je veux obéir à Jésus sur tout cet argent- or ; j’entends «prends- conserve». Comment savoir si j’ai l’intelligence obscurcie- si je pèche ? [Christophe]

Je ne peux pas entendre à votre place ce que le Seigneur a comme projet pour vous, et pour vous avec cet argent ; s’il vous demande de le prendre et de le conserver c’est peut-être qu’il veut vous amener à en faire quelque chose que vous ne savez pas encore ?

Ce qui est sûr par contre dans la Bible c’est que l’argent doit rester un moyen, et pas un but en soi, au risque de devenir une idole qui prend le pouvoir sur nos vies. Je ne vous cite que la parole la plus évidente (Luc 16,13) : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent. » Dans cet Évangile en particulier, Jésus nous met en garde contre ce pouvoir de l’argent que nous voyons aujourd’hui tous les jours à l’œuvre autour de nous.

Concernant cet héritage que vous mentionnez, la bonne question à se poser pour rester fidèle à l’Evangile est donc peut-être : en l’acceptant, de quoi vais-je hériter dans ma vie (qui peut être attaché à ceux qui vous lèguent cet argent par exemple), et est-ce que cela ne m’empêchera pas de témoigner de Christ ? Ou encore : vais-je rester libre vis à vis de cet argent, ou vais-je me mettre à prendre des décisions en fonction de lui ? Et pour savoir si on est libre ou pas vis à vis de l’argent, la Bible nous donne un tuyau : être capable de donner de son argent est plutôt bon signe !

Pourquoi Jean prêchait-il dans le désert ? Pourtant les gens venaient se faire baptiser (eau=désert ?). D’où vient l’institution du baptême d’eau ? [Marie]

Jean prêchait dans la région proche du Jourdain qui est assez désertique. Il baptisait, comme ce fut le cas pour Jésus, dans le Jourdain.

Le baptême d’eau était une pratique rituelle, toujours pratiquée en judaïsme, liée à la purification, dans des bains qu’on appelle mikveh. Ce baptême était lié à la repentance et accompagnait une décision de changer de vie radicalement, quand il n’était pas pratiqué pour la pure forme par ceux qui le vivaient.

A part ça Jean prêchait dans le désert parce qu’il préparait les chemins du Seigneur (lire Esaïe 40,3, Marc 1,3). Il y annonçait l’advenue du règne de Dieu. Parce que contrairement à ce qu’on croit souvent les déserts ne sont pas déserts du tout. Dans la représentation de l’époque le désert est le lieu d’habitation des démons notamment. Bref, avant que Jésus ne vienne prêcher aux puissances et aux humains, Jean-Baptiste commençait à annoncer aux créatures spirituelles ce qui était en train d’advenir avec l’arrivée du Messie, du Christ, l’Oint de Dieu.

Dans Ézéchiel 44 / 25 : « Un sacrificateur n’ira pas vers un mort, de peur de se rendre impur. » Pourquoi assiste-t-on à un culte avant l’enterrement ? [Marc]

Plusieurs remarques pour répondre à votre question.

Tout d’abord, l’Ancien Testament est ancien ! Non pas à cause de sa date d’édition, mais parce qu’il est dépassé par le Nouveau qu’il annonçait. Dans le Nouveau, il n’y a plus de sacrificateurs, ni d’impureté rituelle (cf. Actes 10). Le Christ est le seul sacrificateur et l’unique victime expiatoire (cf. l’épître aux Hébreux). Il n’y a d’ailleurs plus de Temple non plus depuis 1.950 ans… Pasteurs et chrétiens ne sont pas des prêtres, sinon par la prière pour les autres, l’intercession, et pour ce faire ils le sont tous de par leur baptême, quelles que soient les circonstances.

Quant au texte que vous citez, la réponse en est bien sûr l’histoire du « bon Samaritain » (Luc 10 / 30-37), où le sacrificateur et le lévite appliquent ce verset, tandis que le Samaritain (Jésus ?) s’approche, lui, du blessé qui est peut-être mort (moi ?). C’est Jésus qui accomplit l’Ancien Testament en rendant caduques ses ordonnances rituelles, par sa propre mort et sa résurrection, gage de la mienne.

La question du culte à l’occasion d’un enterrement ou d’une crémation est très différente, en protestantisme. Il ne s’agit pas de s’approcher du mort (le culte peut avoir lieu sans la présence du cercueil, d’ailleurs), mais d’une famille en deuil, pour prier avec elle (les « condoléances » au sens propre), et écouter ensemble la Parole que Dieu lui adresse, témoignage justement de cette résurrection pour le défunt comme pour chacune des personnes présentes. Ce culte n’est donc pas nécessaire (pour éviter toute idolâtrie, les Réformés d’autrefois s’en passaient), mais il est à la fois l’expression de la fraternité chrétienne (soutenir des frères et sœurs dans la peine) et la mission de l’Église (annoncer l’Évangile en toute circonstance).

A la fin de sa vie terrestre Jésus dit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Quel connexion avec le psaume 22 ? [Nathan]

Il semble qu’alors qu’il expirait Jésus a effectivement récité le psaume 22, comme le ferait tout bon Juif reprenant des paroles bibliques pour rythmer les étapes majeures de son existence.

Relisez tout le psaume en imaginant Jésus sur la croix prononçant non seulement cette parole mais l’ensemble du psaume. C’est étonnant !

La Bible dit que nous sommes mis à part dès le sein de notre mère, choisis par Dieu comme Israël, et d’autre part que le salut est offert à tous en J.-C. Quelle est notre part dans tout ça ? [Manu]

C’est une question qui depuis toujours divise le christianisme. Pélage, comme le judaïsme avant lui, insistait sur la part de l’être humain dans son salut. Le catholicisme souligne qu’avec l’aide de Dieu, l’être humain peut faire ce qu’il faut. Au sein-même du protestantisme, alors que les Réformateurs insistaient, eux, sur la prédestination des croyants, le méthodisme (et à sa suite la majorité du courant évangélique, notamment le pentecôtisme), a réintroduit la nécessité du choix.

Pourquoi donc faudrait-il que nous y ayons notre part, dans notre salut ? Nous en sommes indignes, et « incapables par nous-mêmes d’aucun bien » (cf. la confession des péchés de Calvin et Bèze). C’est un pur cadeau. Je ne puis qu’en être reconnaissant, dès que j’ai conscience de l’avoir reçu, et le mettre en œuvre dans ma vie et autour de moi avec l’aide du Saint-Esprit, comme témoignage rendu à Jésus-Christ.

Mais le salut n’est-il pas offert à tous en Jésus-Christ, comme vous l’écrivez ? Certes ! C’est bien pour ça que le témoignage évangélique est nécessaire, et qu’un chrétien ou une Église ne peut pas justifier n’importe quoi… Pour saisir ce salut, il faut bien que l’être humain ait d’abord une conscience aiguë de son indignité, de son péché, pour recevoir joyeusement le fait que Christ l’a pris sur lui et l’en a libéré par sa mort et sa résurrection. « Vous êtes sauvés par grâce, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » (Éphésiens 2 / 8)

Comment les deux s’articulent-ils pour les autres ? C’est dans la main de Dieu, pas dans la mienne ! À moins que ce ne soit une question de regard. J’ai lu une fois (sous une plume pentecôtiste), que celui qui était à l’extérieur semblait avoir le choix d’entrer ou non, pour s’apercevoir une fois dedans qu’il y était attendu et qu’il n’aurait pas pu faire autrement… Quant à moi qui sais être dedans, je ne puis que rendre grâces humblement.

Jean 19,30 : « Jésus rendit l’esprit ». Quelle différence avec l’expression « rendre l’âme » ? [Joël]

L’expression « rendre l’âme » est rare dans la Bible (Genèse 35,18), « rendre l’esprit » également. Que se passe-t-il quand on meurt ? Dans la manière biblique et hébraïque de dire les choses, on dit que l’âme périt, ou qu’elle descend au séjour des morts, alors que le corps a disparu. C’est que l’esprit ne souffle plus, s’en est allé. L’expression « rendre l’esprit » semble donc plus conforme à cette manière-là de dire les choses : le souffle donné par Dieu à toute âme, toute vie (Psaume 104,29-30), s’en retourne à lui.

Dans l’expression utilisée pour Jésus, il y a aussi un autre sens : lui qui vivait totalement de l’Esprit de Dieu, il rend cet Esprit (qui est une personne) disponible pour d’autres, pour ses disciples (Jean 14 / 16-17, 28). « Rendre l’Esprit » à son Père, c’est dire ultimement sa confiance. Ressuscité, il est en communion parfaite avec le Père et avec cet Esprit. « C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. » (1 Corinthiens 15,45)

Un chrétien peut-il chanter la Marseillaise ? [Olivier]

A l’approche du 14 juillet… que vous dire ?
D’abord que chanter n’est pas un acte anodin. Nous chantons beaucoup de choses qui nous édifient (Ephésiens 5,19 – Colossiens 3,16) et pas mal d’autres choses qui ne nous édifient pas. Méditez les paroles des comptines pour enfants « A la pêche aux moules » ou « Une souris verte », et vous réfléchirez peut-être à les faire chanter à vos bambins.

Chanter n’est pas un acte anodin parce que ce qui passe par notre bouche et en particulier ce qui en sort peut nous souiller, d’après Jésus (Matthieu 15,11). Il s’agit de proclamations, et si Dieu aime les proclamations bénissantes, l’ennemi du Christ adore les proclamations maudissantes.

Les questions que je me poserais donc avant de chanter la Marseillaise seraient les suivantes :
– L’étendard sanglant levé contre la tyrannie… quel est ce sang ? Contre quelle tyrannie ? Celle de l’Ancien Régime avec sa monarchie de droit divin ? Ou, a posteriori, celle de la Terreur, pur produit de la Révolution ?
– Le sang impur qui abreuve nos sillons. On lit tout et n’importe quoi pour justifier cela. Il y a simplement en finale de cet hymne national une jubilation à voir un sang couler dans la terre. Relisez ce que dit Dieu à Caïn en Genèse 4. Ne pas faire couler le sang est un impératif non négociable des Ecritures. L’idée d’un sang impur en saurait en tout cas s’appliquer à du sang humain, dans la Bible. Parce que le sang, c’est la vie et que cette vie est donnée par le Seigneur.

Personnellement, vous l’aurez compris, je ne chante pas ce chant. Je pense que le nationalisme est un fléau de l’humanité, car il est une haine non jugulée, ajoutée à un patriotisme, qui lui peut être paisible.
Il y a des hymnes nationaux qui sont plus sobres, d’autres qui sont franchement à la gloire de Dieu. Si vous avez des idées pour une réforme de la Marseillaise, écrivez au Président de la République !