Quel est le sens biblique de notre offrande à l’Eglise ? [Lemurien]

Paul disait dans la deuxième épitre aux Corinthiens (9,7) : « Que chacun donne comme il l’a résolu en son coeur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie. »

L’offrande fait partie de la louange. D’ailleurs il faudrait dans nos cultes la mettre dans la louange plutôt que connectée aux annonces (au business) de l’association cultuelle. Dans l’esprit de la dîme du premier testament, on donne les prémices de ce qu’on reçoit à l’Eternel, et le donner à l’Eglise est une façon d’œuvrer pour la gratuité de l’annonce de la Bonne Nouvelle du Royaume. Donc si nous donnons c’est dans la joie. Car le seul sacrifice qui vaille, depuis que Jésus a donné sa vie, c’est le sacrifice de louange, d’offrir notre reconnaissance (Hébreux 13,15).

Jésus était très proche des pourris- mais loin de donner raison à leurs pêchés- les transformait. J’ai plus l’impression d’être submergé par leur désordre- et je perds confiance. Quoi/comment être ? [Manu]

Je ne suis pas sûr de bien comprendre votre question, mais je vais essayer de partager avec vous ce qu’elle m’évoque. Vous parlez, si je vous suis, du sentiment que vous avez d’être submergé par le désordre que les péchés provoquent en vous. Si tel est le cas, alors ne perdez pas courage ! Au contraire, cette sensation, pour très désagréable qu’elle soit, est le signe que vous êtes sur le chemin de la repentance, chemin par lequel vous pouvez découvrir la profondeur de la miséricorde et de l’amour de Dieu, un amour qui va VOUS transformer, comme il a transformé les « pourris » dont vous parlez, et qui ont rencontré Jésus. C’est votre tour ! Ouvrez votre cœur à Sa bonté, à Sa tendresse, comme tant d’autres l’ont fait comme je l’ai fait. Ça ne vous rendra pas parfait d’un coup (nous sommes dans la vraie vie) ,mais ce sera le pas décisif pour vous faire avancer sur le chemin de la sanctification.

Est-ce normal qu’après avoir pardonné à un parent, on ressente un désarroi ? Le pardon unilatéral, comment faire pour ne plus être en attente que l’autre reconnaisse ses torts ? Que dit Jésus ? [Kym]

Jésus est radical en Matthieu 18. Dieu nous pardonne quand on regrette (c’est la parabole du serviteur indigne). Mais en plus, il nous dit de pardonner soixante-dix fois sept fois, autant dire, pardonner à la folie ! Parce que ça consiste à pardonner quelqu’un toutes les trois minutes durant une journée où on ne dormirait même pas !!!

Donc pour notre esprit, nous pouvons trouver la satisfaction de juste pardonner, comme Dieu a pardonné, totalement et radicalement.
Ceci dit, pour que le pardon soit pleinement satisfaisant pour notre âme, nous avons aussi besoin de la repentance de l’autre en vis-à-vis. Et là c’est plus dur. Car il nous faut accepter qu’il n’y ait parfois pas de retour. Souvent c’est même parce que l’autre n’a pas compris, ou pas voulu comprendre qu’il nous avait blessé.

Le désarroi peut venir du fait qu’on fait une vraie démarche qui a pour but la restauration complète de la relation, mais que là il manque quand même quelque chose si la restauration n’est pas vraiment activée du côté de l’autre.

La Bible est-elle plus violente que le Coran ? [Anna]

La Bible plus violente que le Coran ? Voici une proposition de non-réponse en deux trajectoires :

1. D’abord ces deux livres sont des objets avec des textes. Ils peuvent raconter des histoires violentes et comporter des textes qui appellent à la violence.
Mais c’est surtout la lecture qu’on en fait et l’usage pour lesquels on s’en sert qui peut être violent.

2. La Bible comporte pas mal de récits violents, parce que la vie est violente. Elle comporte aussi des paroles dures où des humains appellent à la violence, et des passages où l’on peut voir que Dieu se comporte d’une façon que nous pouvons considérer comme violente vue d’aujourd’hui. Mais la Bible, contrairement au Coran comporte une mise en ordre radicale, avec un premier et un nouveau testaments. Le Nouveau, avec les évangiles à son commencement, nous offre par la parole de Jésus un changement radical, qui consiste en particulier par le refus total de la violence. Ce qu’on entend derrière le « Aimez-vos ennemis » de Jésus en Matthieu 5,44, l’affirmation de l’apôtre Paul « Non, ce n’est pas contre des êtres humains que nous devons lutter. Mais c’est contre des forces très puissantes qui ont autorité et pouvoir. Nous devons lutter contre les puissances qui dirigent le monde de la nuit, contre les esprits mauvais qui habitent entre le ciel et la terre. » en Ephésiens 6,12. La mort de Jésus sur la croix se veut « dernier sacrifice » comme le décrit l’épître aux Hébreux, afin que justement les violences s’arrêtent.

Celui qui n’a pas le vêtement de noce est rejeté… pourquoi ? [André]

Vous faites référence à la fin d’une parabole (synonyme de comparaison), une petite histoire destinée à illustrer l’action et le règne de Dieu dans le monde (Psaume 78,2) que l’on trouve en Mt 22,1-14. Jésus prononce cette parabole parmi d’autres à l’intention des chefs du peuple et des anciens qui lui demandent de quelle autorité il enseigne et opère des signes (Mt 21,23). Par cette parabole, il les invite à se positionner devant Dieu.

Dans cette histoire, il parle d’un roi très généreux qui invite massivement au banquet des noces de son fils. Ce roi veut simplement bénir son peuple, se réjouir avec lui. Et il ne rencontre que peu d’enthousiasme. Malgré un effort de communication (Mt 22,3-4), il rencontre même du mépris, si bien que même ses émissaires qui distribuent les invitations sont violentés et tués (Mt 22,6).

Face à l’ « impolitesse » des invités de départ, le roi décide finalement de convier tous ceux que ses serviteurs trouveraient dans les rues (Mt 22,10), ce qui a un certain succès. Mais parmi les présents, quelqu’un n’a pas les vêtements de la fête : il vient pour un grand repas, une grande réjouissance, et il s’y rend avec dédain.

Imaginons aujourd’hui une grande fête dans un palace présidentiel… tout le monde est en smoking et en robe de soirée, mais quelqu’un arrive en pyjama ! Comment le maitre de cérémonie recevrait-il la chose ? Les chefs du peuple, si attachés aux honneurs (23,5-7), comprennent très bien ce qui se joue dans la parabole de Jésus.

Jésus rappelle que Dieu n’est pas n’importe qui, que parce qu’Il a nos vies et celle du monde entre Ses mains il est logique de l’honorer. Les responsables juifs du 1er siècle ont marqué, par leur attitude, beaucoup de mépris pour Dieu le Père et son Fils… ça aura inévitablement des conséquences… Jésus conclut la parabole en disant « beaucoup sont appelés, mais peu sont élus ». Tout le monde ne comprend pas l’autorité de Dieu, la joie d’une rencontre avec Son Fils, et les bienfaits qu’il y a à les honorer et à leur donner la place qui leur reviennent, tout simplement. Avec cette parabole, Jésus dit en somme : « réfléchissez bien à votre attitude envers moi… de quel côté êtes-vous ? Qui a réellement autorité dans votre vie ? Qui d’après-vous détient vraiment le pouvoir ? ». Et il interpelle indirectement son peuple sur la confiance qu’il attribue à ses leaders (Mt 23,3).

Est-il bien de dire que les protestants sont des catholiques non-romains ? [Françoise]

Il y a plusieurs façons de se définir : en opposition, en écho, en continuité… En France, pour des raisons historiques et parfois par facilité, le protestantisme s’est souvent défini ‘contre’ : par opposition au catholicisme romain notamment. En matière de foi chrétienne, nous sommes appelés à nous définir par rapport au Christ : pour Lui.

De fait les protestants sont des catholiques non-romains. Mais ils devraient d’abord et avant tout être des disciples du Christ. Les protestants sont des chrétiens, dont l’expression de la foi se vit dans une tradition donnée. Leurs liens avec les catholiques romains se font par le Christ et non par le côté catholique.

La Trinité résumerait Dieu à un Père, un Fils et un Esprit-Saint ? Dieu est plus grand que ça, on ne peut pas capter sa nature ; c’est dur de le diviser en trois. Jésus serait Dieu et Fils de Dieu ? [Sarah]

Oui on ne peut pas limiter Dieu dans des définitions.

Mais en même temps on a besoin d’éléments pour le comprendre.

Dire qu’il est Père est un langage pour nous exprimer qu’il est un Dieu relationnel et pas seulement un « étant ».
Dire qu’il est Fils nous dit que quand on regarde Jésus, on voit le Père.
Dire qu’il est Saint-Esprit nous explique que Dieu n’est pas seulement créateur (début), sauveur (milieu), mais qu’il est aussi actuel.

Et dire que Dieu est un et trois à la fois, c’est aussi nous dire qu’il ne faut pas rêver de comprendre parce que c’est mathématiquement impossible. Définir avec de l’incompréhensible, c’est justement dire que ça dépasse nos capacités de perception.

La Trinité est donc un langage.
Ce n’est pas une définition de l’être de Dieu.
C’est une pédagogie.

Jésus est venu accomplir la loi. La loi dit « Tu ne tueras pas ». Personne ne prend la vie de Jésus- mais il la donne… et donc- logiquement- il se suicide. En quoi Jésus accomplit-il alors la Loi ? [Munch]

Le commandement appelant à ne pas tuer, (Exode 20, Deutéronome 5), use d’un mot hébreu qui parle du meurtre prémédité d’une autre personne et donc pas de suicide. Si le suicide est considéré comme une triste chose par les chrétiens, c’est une question de logique. En effet, si Dieu nous donne la vie et une espérance en Jésus-Christ, le suicide est le rejet de ce que Dieu donne.

La question est différente en ce qui concerne le sacrifice de Jésus-Christ, qui accueille, bien au contraire, la vie et la mission que le Père lui a donné, pour le salut des humains. Il accomplit alors la loi en aimant jusqu’au bout les humains dans l’obéissance au Père (Jean 15/13, Hébreux 5/7-9), pour que la vie triomphe (Romains 5/7-9).

Il a agi ainsi afin que nous puissions, dans les bons et les mauvais moment de la vie, compter sur lui et espérer toujours.

Comment suivre la Parole sans ce couper du monde ? Y a-t-il des versets dans la Bible là-dessus ? [Marianne]

Qu’est-ce que « suivre la Parole » ? Et même, avant, dirais-je: qu’est-ce que la « Parole » ?

Le quatrième évangile –celui selon saint Jean– offre -en écho avec les premières pages de la Bible qu’est le livre de la Genèse- une réponse à cette dernière question: la Parole est ce qui a amené à l’existence toutes choses. La Parole est donc connu pour l’action qu’elle produit: donner la vie.
Puis l’évangile rajoute : la Parole a pris corps (chair) afin de donner, selon la volonté de Dieu, le pouvoir de devenir son enfant (à Dieu).

Comme nous sommes des individus « incarnés », Dieu a choisi d’incarner sa Parole. Cela, pour nous permettre d’en être mieux saisi, de mieux voir ses bienfaits.

Dieu réalise des actions accessibles pour nous, afin de nous permettre d’être épanouis avec nous-mêmes, avec notre environnement (toute la création) et avec lui. Ces actions sont donc « dans le monde créé ». Dieu ne veut pas nous sortir du monde.

Suivre la Parole, c’est suivre Christ, c’est recevoir un épanouissement de sa vie, dans ce monde.
Pourtant, l’esprit du monde ne souhaite pas nous voir épanouis. Cela explique que nous sommes méprisés, rejetés, écrasés.
Le chrétien est donc appelé, par la seule puissance de la Parole de Dieu (Christ), à combattre l’esprit méprisant du monde et à annoncer la vie véritable, à vivre une vie dans et par la vérité.

Que signifie en Matthieu cette histoire de 7 démons qui reviennent quand un a été chassé ? [Kris]

Jésus, en Matthieu 12,45 nous avertit en effet, que si un démon est chassé, ça ne suffit pas à libérer la personne. La liberté ce n’est pas le vide intérieur. La nature a horreur du vide ; bien que ce proverbe ne soit pas biblique, c’est un peu ce que Jésus essaye d’expliquer. Si ce n’est pas un autre esprit — je devrais écrire un autre Esprit — à savoir l’Esprit du Christ, qui vient régner à la place de l’esprit mauvais, le Malin enverra sept autre démons, pour se venger, par colère, et comme ils trouveront la place vide, ils s’installeront.

Bref, il ne suffit pas de vider, il faut remplir.
Sinon d’autres le feront à notre place.