Puisque Dieu est comparé à un père comme à une mère dans la Bible ; puisque Dieu nous a créés homme et femme à son image- pourquoi Jésus préfère-t-il parler de Dieu comme d’un Père exclusivement ? [Etienne]

Je ne pense pas que Jésus parle de Dieu comme un père exclusivement. La parabole de la veuve et de la pièce de monnaie perdue nous le montre. Dieu, venu en Jésus-Christ, s’est incarné dans un lieu, un temps et donc un contexte précis et particulier, dans lequel l’image favorite pour parler de Dieu était celle d’un Père. Pour se faire comprendre, Jésus a donc réemployé ces images là en majorité. Mais, tout en étant lui-même un individu de sexe masculin, il a pu pleurer sur Jérusalem en disant : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu! » (Luc 13. 34). Jésus prend ici l’image d’une poule, donc d’une figure maternelle, pour parler de Dieu.

Doit-on se faire rebaptiser parce que le premier baptême a été fait par aspersion ? [Roosevelt]

Votre question Roosevelt en comporte en fait deux : celle du re-baptême et celle du procédé utilisé : l’aspersion ou l’immersion. Je vais essayer de répondre à ces deux questions mais en les distinguant : Il y a dans toute démarche de baptême deux éléments importants et précieux : le premier élément est la grâce de Dieu manifestée en Jésus Christ, une grâce attestée par la communauté croyante qui baptise et le second élément est la réponse croyante de la personne qui reçoit la grâce qui sauve. Ces deux éléments ne sont pas symétriques. La grâce de Dieu est première, royale, magnifique. La réponse humaine est seconde, souvent balbutiante et doit rester consciente de son humilité. Et même humble, cette réponse doit tout au travail du Saint-Esprit en nous. Si une personne prend conscience arrivée à un âge avancé que son baptême reçu enfant dans l’indifférence est la chose le plus merveilleuse de sa vie parce qu’elle découvre le pardon et l’amour de Dieu pour elle, alors, je ne lui conseille pas un re-baptême mais une confirmation de son baptême. Le baptême ne devient pas vrai dans la mesure où je le comprends, mais il est vrai par ce qu’il proclame le Salut obtenu par Jésus il y a 2000 ans sur la croix pour nous et pour moi. Un de mes amis répétait souvent : « nous avons tous été baptisés il y a 2000 ans sur le Golgotha. La cérémonie de baptême n’est que le faire-part de ce qui est arrivé par Jésus ». D’autres pasteurs, d’autres églises auront un autre enseignement sur ce sujet, mais je vous livre là ma conviction intime. Ensuite la quantité d’eau n’est pas importante. Dans certaines églises d’Orient on baptise les bébés et les enfants par immersion. Le sens est le même qu’une aspersion. Ceci est une affaire de coutume locale et de choix relatif à chacun. Je pense que le geste de l’immersion est très beau et représente mieux que l’aspersion le sens biblique de recouvrement, de plongée dans la mort et de résurrection. Mais la signification spirituelle du baptême ne dépend pas d’un formalisme quel qu’il soit. Il m’est arrivé une fois d’accompagner une confirmation par immersion d’un jeune adulte qui avait été baptisé enfant par aspersion.

Matt 26-52 signifie-t-il que tous les chrétiens sont appelés à être pacifistes ? [Madeleine]

Il s’agit là d’un verset propice à de nombreuses interprétations. Pour ma part j’aurais tendance à ne pas trop l’extraire du reste du récit au risque de faire des contresens. Par exemple ce verset peut être lu comme un appel pacifiste, mais d’autres pourraient s’appuyer sur ce verset pour justifier une opinion en faveur de la peine capitale. 

Effectivement je suis de ceux qui estiment que dans ce passage, le Seigneur condamne expressément la violence et la persécution en faveur de Sa cause. Son règne, spirituel, ne saurait s’étendre par de tels moyens mais seulement par amour. 

En revanche je ne suis pas tout à fait à l’aise avec la notion de pacifisme, car celle-ci est trop souvent vécu comme de la passivité. Au contraire le Christ nous met en marche, et exprimer son amour tout autour de nous n’est pas toujours confortable ni paisible. 

Comment expliquer la sainte trinité ? [Grâce]

C’est très difficile d’expliquer un mystère, Grâce ! Je vais m’appuyer sur une analogie qu’a proposé Augustin, un grand théologien chrétien du 4eme/5eme siècle. Considérons le soleil : on ne peut pas le regard en face sinon on devient aveugle. Mais ce que l’on peut en savoir tient aux rayons qu’il envoie et qui arrivent sur terre. Pourtant on ne peut pas dire que le soleil soit seulement ses rayons. C’est aussi une boule de feu qui les émet. Et pourtant, sans les rayons du soleil, pas de soleil. Le soleil, c’est le Père, les rayons, le Fils. Mais même si je ferme les yeux, je peux sentir le soleil à sa chaleur, qui est transmise par ses rayons. Pourtant cette chaleur n’est pas identique aux rayons ni au soleil lui-même. Cette chaleur, c’est l’Esprit. Je ne sais pas si je vous ai bien expliqué, mais pour ma part j’ai beaucoup aimé cette présentation que je cite de mémoire.

Une femme peut-elle faire de l’évangélisation ? [Christian]

Oui ! Dans les évangiles, les premières personnes à avoir fait de l’évangélisation (littéralement : annoncer la Bonne Nouvelle) sont des femmes. Celles qui s’étaient rendues au tombeau de Jésus et à qui Dieu a commandé d’annoncer que Jésus était ressuscité (Jn 20.17-18 ; Mc 16.7 ; Mt 28.10)

Au moment de la Pentecôte (Actes 2), Pierre affirme que la prophétie de Joël vient de s’accomplir : « Je répandrai de mon Esprit sur tout être humain ; vos fils et vos filles deviendront prophètes »

Dans les salutations finales de sa lettre aux Romains (chap 16), Paul mentionne Pricille comme une de ses collaboratrice au service de Jésus Christ, ainsi qu’une autre femme, Junia, décrite comme une « apôtre remarquable » (apôtre signifie littéralement : personne qui est envoyée)

Au-delà de ces quelques exemples bibliques, il y a depuis toujours des femmes qui, dans leur foyer, sur leur lieu de travail, auprès de leurs amis ou dans un ministère (de pasteure, prédicatrice, catéchète, etc.) ont amené des personnes à la foi en Jésus Christ.

L’évangélisation est la mission de toutes les chrétiennes et de tous les chrétiens !

Comment comprendre l’étang de feu et de soufre (Apoc. 21:8) ? Qu’est-ce que l’enfer de la Bible ? Y est-on dans un état conscient ou inconscient ? [JP]

A proprement parler le mot « enfer » n’est pas un mot biblique, mais une notion appartenant plutôt à la mythologie grecque. Si la Bible parle effectivement de cet étang de feu dans l’Apocalypse, c’est de façon tout à fait métaphorique (tout particulièrement dans ce livre qui est très imagé !) comme chaque fois qu’elle évoque la géhenne, lieu où le feu ne s’éteint pas (mot biblique celui-là). Dans les deux cas, il s’agit de sensibiliser le lecteur non pas tant à ce qui se passera après la mort qu’avant : nous avons des choix à poser ici et maintenant pour choisir avec le Christ de vivre une vie « vivante », agrandie, éternelle, heureuse, et pas une vie qui n’en soit pas une, « mortelle », condamnée aux regrets, à la souffrance et à l’angoisse. Ces feux-là me semblent nous menacer bien plus sûrement et consciemment dans notre vie immédiate qu’une hypothétique description d’une réalité qui de toute façon nous échappera toujours.

Qui étaient les femmes de Caïn et d’Abel ? [Michel]

On ne le sait pas; sans doute parce que cette question n’intéressait pas du tout l’auteur de ce récit des origines qu’est le livre de la Genèse ! Ces textes n’ont pas la prétention de nous livrer un récit historique cohérent, mais de nous interroger sur les questions fondamentales qui habitent l’humanité depuis qu’elle existe. La question posée par l’histoire de Caïn et Abel est celle de la violence qui s’installe dans les relations humaines y compris les plus proches (entre frères) lorsque la méfiance et la jalousie sont les règles du jeu. Quand il n’y a plus de confiance en Dieu, les relations entre humains se détériorent. A partir de là, la question de savoir qui étaient les femmes de Caïn et Abel est secondaire, et non traite par le récit.

Pourquoi Jésus n’évoque-t-il jamais sa crucifixion ? [Christian]

C’est vrai que dans les Evangiles, Jésus n’évoque pas toujours la perspective de sa crucifixion de manière très directe. Cependant, il annonce à ses disciples qu’il va mourir à de multiples reprises.

Parfois de manière imagée :

« Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs dirent : Il a fallu quarante six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras ! Mais il parlait du temple de son corps » (Jean 2.19-21)

Ou bien très explicite :

« Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il aille à Jérusalem, qu’il souffre beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour« . (Matthieu 16.21)

Il y aussi un moment où Jésus, sans utiliser le mot « crucifixion », fait comprendre à ceux qui l’écoutent qu’il sera exécuté sur une croix :

« Et moi, quand on me placera en haut, au-dessus de la terre, j’attirerai à moi tous les êtres humains. » En disant cela, Jésus montre comment il va mourir. » Jean 12.32-33

Et puis enfin, Jésus évoque la croix directement, lors de ce passage célèbre :

« Si quelqu’un veut me suivre, qu’il s’abandonne lui-même, qu’il prenne sa croix et me suive. » Matthieu 16.24

J’imagine qu’avec toutes ces annonces, cela devait être assez clair ! Pour qui veut bien entendre…

Mon fils demande pourquoi- si Dieu est tout-puissant- il n’a pas détruit le diable immédiatement- et pardonné tout de suite Adam et Eve après qu’ils aient mangé le fruit de l’arbre interdit. [Isabelle]

Si je ne me trompe pas Isabelle, vous nous avez déjà posé une question semblable, ce qui laisse penser que la première proposition de réponse n’a pas convenu à votre fils ! Il est peut-être utile de relire avec votre fils le récit de la Genèse (chapitres 2 et 3) que vous évoquez, en attirant son attention sur le fait que peut-être, le problème était autant le fait que l’homme se soit caché de Dieu que d’avoir mangé du fruit de « l’arbre interdit ». Pourquoi Adam s’est-il caché, alors que Dieu est miséricordieux ? Peut-être parce qu’il a trop cru le serpent qui lui a présenté Dieu comme quelqu’un de méchant. En conséquence, il n’a pas pu imaginer que Dieu lui pardonnerait et il a préféré se cacher, ce qui n’a fait qu’aggraver la situation. Nous avons souvent peur de Dieu. C’est parce qu’il sait cela qu’il est venu jusqu’à nous comme l’un d’entre nous, en Jésus. Dieu le Père, créateur et Tout Puissant, cela peut peut-être me faire peur. Mais Jésus, je n’ai aucune raison d’avoir peur de lui. Et sur la croix c’est lui qui a détruit la puissance du diable. En ressuscitant, il vient me dire à moi, qu’il me pardonne et qu’il veut que je commence une nouvelle vie avec lui, dans ce pardon.

Pourquoi c’est le bazar dans les numéros des psaumes suivant les Bibles ? [Eva]

Pourquoi y a-t-il une différence de numérotation des psaumes suivant les bibles catholiques et protestantes ?

Les versions catholiques réunissent les psaumes 9 et 10 en un seul ; donc elles sont sur les versions protestantes en arrière de un numéro depuis le psaume 10.
Les psaumes 114 et 115, version protestante, sont réunis. Dans la version catholique, ils sont en un seul (113), plaçant celles-ci sont en retard de deux numéros depuis le psaume 113.
Le psaume 116, version protestante, est, au contraire, partagé en deux (114 et 115) dans la version catholiques ; ce qui rétablit la différence en arrière de un numéro depuis le psaume 115.
Le psaume 147, version protestante est de nouveau partagé (version catholique 146 et 147) ; ce qui fait que les différentes versions se raccordent à partir du psaume 148.