Vous faites bien, Marie, de croire que votre maître, votre chef est Jésus. C’est bien le cas ! Dans le passage que vous mentionnez, Paul parle de la façon dont les Corinthiens doivent organiser leurs célébrations. Il s’agit de donner un cap, une référence. Il y a pleins de détails, dans ce texte, qui méritent un travail approfondi sur le texte grec d’origine pour être saisis dans toute leur richesse, que la traduction française a du mal à rendre. C’est pourquoi je n’entends pas ce passage comme un exposé parlant de l’essence de ce qu’est un homme ou de ce qu’est une femme, mais comme une direction à suivre pour rendre un témoignage qui honore Dieu dans une assemblée de chrétiens d’un temps et d’un lieu particulier. Le fond du problème pour Paul est que les Corinthiens soient « convenables » aux yeux des autres et entre eux. Comment, à notre époque et dans le lieu où nous nous trouvons, rendre un témoignage comparable ? Voilà, je crois ce que ce passage nous pose comme question. À nous de nous mettre à l’écoute de l’Esprit pour trouver une mise en œuvre pour aujourd’hui.
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Pourquoi Dieu a t il crée l‘Homme ? [Simon]
Pourquoi Dieu a-t-il créé l’Homme ?
Il faudrait le lui demander.
Parce qu’il en avait envie ?
Pour pouvoir discuter ?
Pour quoi Dieu a-t-il créé l’Homme ?
Pour le bonheur et pour la vie.
Pour régner sur la création, en tant que seul animal doté d’un Esprit.
Pour continuer la mise en ordre du monde créé par l’autorité de la Parole.
Pour être, homme et femme, image de Dieu, et devenir à sa ressemblance.
Pour être ambassadeur de son Amour, de sa réconciliation.
Notamment
« Devenu comme l’un de nous ». « Faisons l’homme à notre image ». Que signifie nous quand Dieu parle ? [Joyce]
Question très intéressante mais épineuse ! Les deux citations que vous utilisez se trouvent dans les chapitres 1 et 3 de la Genèse (« Devenu comme l’un de nous » : Genèse 3. 22 ; « Faisons l’homme à notre image » : Genèse 1. 26). Genèse 1 désigne Dieu sous le vocable « Élohim » qui est un pluriel, mais tout le temps conjugué au singulier, sauf là ! Genèse 3 utilise deux noms conjoints : Élohim, précédé du tétragramme imprononçable « YHWH » que l’on traduit par « Le Seigneur » ou « L’Éternel ». Pour les chrétiens, très vite, on a compris ce « nous » comme exprimant la Trinité (Dieu Père, Fils et Saint-Esprit). Ce n’est bien sûr pas écrit en toute lettre, mais cela a le mérite de nous faire comprendre qu’un élément essentiel de la nature humaine, à l’image de Dieu, est d’être relationnelle : l’être humain est homme et femme, et au sein du couple, c’est dans cette altérité là que l’image de Dieu se vit et se comprend.
Dans 1 Corinthiens 11, Paul indique que par signe de respect la femme qui prie ou prophétise doit se « couvrir la tête ». Comment comprendre ce passage ? [Marianne]
D’abord en le bien lisant : comme dans beaucoup de passages de cette lettre, Paul répond à des questions que lui ont posées les chrétiens de Corinthe. Le relatif mélange d’arguments au début du chapitre en témoigne, mais surtout le renversement dans l’argumentation de Paul au verset 11, marqué par le « toutefois » et par « dans le Seigneur ». Ensuite, il souligne que ses interlocuteurs utilisent des arguments tirés de « la nature » (et justement pas « du Seigneur », d’autant que par ailleurs leur pratique – prier la tête découverte, pour les hommes – est l’inverse de celle du judaïsme, donc aussi d’autres chrétiens), et que si lui aussi parle à partir de « la nature », les arguments pourront se contredire, comme les versets 14-15 contredisent les versets 5-6.
Mais surtout, sa conclusion, sa réponse pastorale à la demande des chrétiens de Corinthe, se trouve bien dans ce verset 15 : « En effet la chevelure lui a été donnée en guise de voile. » Il n’y a donc pas de rejet formel des a priori implicites de la question corinthienne, mais une conclusion qui s’impose : oui, les femmes qui « prient ou prophétisent » doivent être voilées, mais Dieu y a pourvu en leur donnant des cheveux ! Il n’y a donc pas lieu d’en rajouter… Ce qu’indique le verset suivant qui signifie la fin définitive de la discussion.
Comme dans beaucoup de textes bibliques, la réponse aux questions que pose l’Écriture se trouve dans l’Écriture elle-même, et en l’occurrence dans le même passage, qui nous révèle accessoirement que dans l’Église de Corinthe des femmes pouvaient présider le culte, ou à tout le moins la prière publique. Le souci de Paul dans cette épître est de ne pas choquer (ni ses interlocuteurs ni la société), sans rien renier de l’Évangile (en Christ « il n’y a plus ni homme ni femme », Galates 3 / 28). Nous devons, quant à nous, bien lire le texte, sans le ramener à nos a priori : que dit-il vraiment ?
Est-ce qu’il est permis de prendre deux femmes ? [Jean-René]
Si la question est « est-ce qu’il est permis ? », la réponse est « non » ! Mais si la question est « qu’est-ce que c’est, l’amour conjugal ? », alors on peut aller un peu plus loin…
Car aussi bien l’Ancien Testament (Genèse 2 / 18. 23-24) que le Nouveau (Matthieu 19 / 3-10 ; 1 Corinthiens 7 / 2-5 ; Éphésiens 5 / 21…) soulignent que l’union selon Dieu d’un homme et d’une femme font d’eux un seul être, chacun appartenant à l’autre et soumis à l’autre. Il n’est donc aucunement question de « prendre femme », mais de se reconnaître comme voués l’un à l’autre, ce qui implique clairement la durée, le pardon mutuel et la fidélité, et donc la monogamie. Car comment appartenir (c’est-à-dire à 100 %) à deux personnes différentes ?! Et qu’en penseraient les femmes en question (car cette question est une question d’homme, or « Dieu a créé l’être humain à son image, mâle et femelle », dit la Bible) ?
La polygamie, tout comme l’adultère, appartiennent à une autre conception de la sexualité, dans laquelle celle-ci ne fonde pas un nouvel être, mais se contente d’être une fonction vitale qu’il s’agit d’assouvir pour son propre plaisir (sexuel ou social). La Bible montre que telle était la réalité, que ce soit à l’époque des Patriarches ou pour les rois d’Israël, mais aussi (peut-être marginalement) à l’époque de Jésus. Ce qui ne le légitime en rien !
Enfin, je dois dire que la question de ce qui est permis ou défendu est dépassée dans le christianisme. Puisque je ne puis être justifié par l’observance de quelque commandement que ce soit, mais par la seule grâce de Dieu manifestée dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ et saisie dans la foi, alors c’est l’œuvre de l’Esprit que de conformer ma vie à la volonté bonne de Dieu, malgré et à travers les résistances du « vieil homme » en moi. L’apôtre Paul a écrit à ce sujet de belles choses sur « tout est permis, mais… » (1 Corinthiens 6 / 12 ; 10 / 23)
Qu’en est-il de l’enseignement féminin à un auditoire mixte ? Les protestants évangéliques admettent qu’une femme enseigne à des femmes mais très rarement à des hommes (sauf petits garçons). [Jo]
Tout d’abord, « les protestants évangéliques », c’est une réalité diverse, certaines Églises évangéliques (libristes, baptistes, etc.) ont des pasteurs femmes, d’autres (Foursquare) ont des couples pastoraux ; d’une manière ou d’une autre, il y a donc dans ces Églises-ci des femmes qui enseignent ou prêchent à tous, donc aussi aux hommes adultes !
Bibliquement, je voudrais souligner deux versets (parmi d’autres). Le principe est posé par l’apôtre Paul dans sa lettre aux Galates (3 / 28) : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni mâle ni femelle, car vous tous, vous êtes un en Christ Jésus. » C’est-à-dire qu’en Christ, devant Dieu, les distinctions sociales, y compris celles qui sont de l’ordre de la création, ne pèsent plus rien. Ça ne veut pas dire qu’il y a confusion, mais que Dieu regarde chacun quel qu’il soit à travers Christ. On n’est pas pasteur homme ou pasteur femme, mais pasteur, point.
Les ministères ecclésiastiques seront donc fondés sur les dons de l’Esprit, qui sont évidemment liés au contexte dans lequel il les donne : sauf exception prophétique, l’Esprit ne va pas envoyer enseigner ou prêcher quelqu’un qui, dans une société donnée, ne sera pas écouté à cause de ce qu’il est ! En France, c’est lorsque les femmes ont investi la vie publique entre les deux guerres (les hommes ayant disparu dans la Première) que l’Esprit saint en a aussi appelé au ministère pastoral… ce que les Églises ont mis du temps à reconnaître !
Le second verset vient de la première lettre à Timothée (2 / 12) : « Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre autorité sur l’homme mais qu’elle demeure dans le silence. » Soit on prend cette phrase (et les versets environnants : 11-15) au pied de la lettre, et il faut bien voir qu’ils disent le contraire d’autres versets dont celui de Galates. Soit on considère que l’Écriture ne peut pas se contredire, mais qu’elle doit s’éclairer elle-même, et alors il faut essayer de comprendre autrement ce passage. Tout s’éclaire si l’on considère que « l’homme » figure le Christ nouvel Adam (1 Cor. 15 / 45), et « la femme » son épouse, l’Église (Éph. 5 / 24. 27. 29-30). Alors évidemment, l’auteur de l’épître ne permet pas à l’Église de se placer au-dessus du Christ, ni d’inventer quoi que ce soit en-dehors de lui : la place de l’Église est celle de Marie aux pieds de Jésus pour recevoir sa parole (Luc 10 / 39), pas ailleurs. C’est pourquoi nous confessons « l’autorité souveraine des Saintes Écritures » et « reconna[issons] en elles la régle de la foi et de la vie » !
« La soumission des femmes », pourquoi tant de messages sans la fin du passage ??? [e-Za]
C’est clair ! Je veux dire : « Paul est au clair ! » et contrairement à ce qu’on dit souvent, à l’intérieur du système hyper patriarcal dans lequel il vit il n’est pas machiste, voire parfois, il est plutôt égalitariste. Souvenez-vous de 1 Corinthiens 7:4 : « La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. » Un propos totalement révolutionnaire pour l’époque.
La citation que vous évoquez est la suivante : « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur […] Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle […] » (Ephésiens 5*). Et sous une autre forme quasi équivalente en Colossiens 3,18-19**.
Sincèrement, la barre est mise beaucoup plus haute pour les maris que pour les femmes si on réalise à quel point Christ a aimé l’Eglise : il est mort pour elle… Qui sont les maris prêts à mourir pour leurs femmes.
Alors oui, e-Za, si on entend 8 prédications sur la soumission des femmes aux maris, et 2 sur les devoirs des maris, c’est juste à cause du machisme… de Paul ? Non. Des prédicateurs.
Point barre. Que l’Eglise entière, mais en particulier ses enseignants, se repentent.
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* Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l’Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église, parce que nous sommes membres de son corps. (Ephésiens 5,22-30)
** Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles. (Colossiens 3,18-19)