Comment les protestants commémorent-ils le massacre de la Saint-Barthélemy et la révocation de l’édit de Nantes ? [Fred]

Le massacre de la Saint-Barthélémy et de la révocation de l’édit de Nantes sont avant tout des moments de l’histoire de France, et c’est avant tout dans ce cadre qu’il arrive qu’ils soient évoqués lors d’événements publics tels que des conférences et des expositions, par exemple lors d’anniversaires symboliques (exemple en 1985 le 300° anniversaire de la révocation, ou en 1998 le 400° de l’Édit de Nantes en lui-même). Les protestants participent alors à l’organisation de ce type de manifestation en tant que citoyens et le maintien de la mémoire est quasiment un service rendu à la société dans son ensemble pour éviter que ne se renouvelle ce genre de tragédie.

Mais honnêtement c’est un sujet qui nous préoccupe assez peu : il concerne l’histoire et non la foi protestante. Elle nous projette plus dans l’avenir et l’espérance que dans le retour permanent sur une histoire douloureuse; plus que cela, le Christ nous enseigne le pardon et nous libère. D’ailleurs, savez-vous qu’en grec le mot « mémoire » signifie aussi « tombeau » ? A Pâques le Christ s’est échappé du tombeau de nos mémoires pour nous tirer vers la vie, et à vrai dire cela est plus important pour nous que les commémorations historiques !

La bague de fiançailles ou bague de mariage est-elle biblique ? Sinon quel objet de croyance pour les chrétiens ? [Alphonse]

Dans l’antiquité, l’anneau était effectivement le signe d’un engagement. On trouve dans la Bible quelques allusions à un échange d’anneau pour formaliser des fiançailles (par exemple Abraham avec Rebecca en Genèse 24, 22 et s) mais il semble que cela n’était pas réservé au mariage (par exemple dans le récit dit du retour du fils prodigue, dans l’évangile de Luc, chap 15, c’est le père qui fait passer un anneau au doigt de son fils).

D’autre part, cet anneau n’est en aucun cas un objet de croyance; il n’est qu’un anneau, c’est à dire un signe qui renvoie toujours à une relation. On ne place pas sa confiance dans un objet, mais dans quelqu’un. Lors d’un mariage, l’échange des alliances n’est que le signe de l’alliance que le couple a décidé de librement contracter et de la confiance qu’ils se font l’un à l’autre.

Les anges sont-ils réels ? Quel est leur rôle ? [Jean]

Si l’on traduit le mot « ange » littéralement (c’est un mot grec à l’origine) il s’agit tout simplement d’un messager. Les anges sont des messagers de Dieu. A partir de là, tout est affaire de foi : si vous croyez en Dieu et pensez qu’il peut communiquer avec vous aujourd’hui, il se peut que vous croisiez des anges; sinon ce sera sans doute plus difficile et donc moins « réel » !

Dans la Bible, de nombreux récits mettent en scène des anges, et bien souvent les personnages qui les croisent ne les reconnaissent qu’après coup, ce qui laisse à penser qu’ils n’apparaissent pas avec des ailes et une auréole mais ont forme humaine (exemples : Genèse 18, 1-2, Juges 6,10 et s, Hébreux 13,2…). Alors voilà : vous avez déjà peut-être déjà réellement croisé un messager de Dieu sans en avoir conscience…

Que penser de ces tags « Jésus sauve »- que l’on trouve partout dans Paris ? Est-ce à la gloire de Christ ? [Peps]

« Qu’importe? De toute manière, que ce soit pour l’apparence, que ce soit sincèrement, Christ n’est pas moins annoncé: je m’en réjouis, et je m’en réjouirai encore. » Philippiens 1. 18. Je ne suis pas dans la tête des personnes qui font ces tags, je ne peux donc rien dire quant à leurs intentions. Mais en lisant votre question, c’est ce verset de Paul qui m’est tout de suite venu à l’esprit. Bien sûr, cela ne veut pas dire que je cautionne la pratique du tag ou du graffiti qui tombe sous le coup de la loi…

Une information

Suite à une arrivée massive de questions posées par des robots ou des personnes malveillantes, nous rappelons que notre règle interne nous fait répondre uniquement à des personnes dont l’email de référence a été correctement renseigné.
L’équipe 1001questions.fr qui vous souhaite une belle année 2019

Pensez-vous que Dieu a donné aux humains le mandat d’explorer l’espace (Genèse 1-28) ? [Doug]

Je crois que Dieu a doté l’être humain d’une raison, d’une capacité de réflexion, ainsi que d’une curiosité qui peuvent l’amener à se mettre en quête de nombreux domaines de découvertes. Tant qu’il s’agit de mieux s’émerveiller devant la grandeur de la création et donc devant la majesté du créateur, tant qu’il s’agit de développer chez soi le sens de la responsabilité à l’égard de cette création pour laquelle le créateur nous appelle à une domination à son image, je crois qu’il faut même encourager ces explorations (dans l’espace autant que dans l’infiniment petit, dans le ciel comme au fond des océans). Mais si ces recherches sont mues par l’avidité ou la cupidité (trouver toujours de nouveaux gisements d’hydrocarbures, de nouvelles substances pour produire des biens de consommation…) ou par l’orgueil, alors, comme toute autre attitude humaine stimulée par de telles motivations, elles ne correspondent plus à la volonté de Dieu pour nous.

Les chrétiens devraient-ils être écologistes ? L’environnementalisme est-il idolâtre ou païen? [Frédéric]

Si la « nature » est considérée comme « Création » et donc l’œuvre du Créateur, la créature humaine doit exercer une sainte domination sur le monde créé, pour y figurer son statut d’image de Dieu. Le projet était quand même que l’humain s’occupe correctement du jardin.
Mais l’échec de ce projet ne date pas d’hier, et les pépins sont vite arrivés.

Le Nouveau Testament nous présente une création qui a besoin d’être sauvée. Et c’est la raison pour laquelle Jésus est envoyé. L’Apocalypse, le dernier livre de la Bible, nous dit aussi que ce qui adviendra, c’est une « Jérusalem céleste », qui descendra. Donc désormais le projet de l’humain, tout en respectant la création, ne doit pas devenir idolâtre effectivement, et vénérer la création plus que le créateur comme le dit Paul en Romains 1. Il ne s’agit pas de rebâtir et restaurer la Jérusalem terrestre. D’ailleurs ce n’est plus un jardin, c’est bien une ville. La Jérusalem ancienne sera détruite.

Donc, pour simplement ne pas s’empoisonner, il faut être écologistes.
Et pour laisser Dieu sauver le monde, il faut arrêter de vouloir le sauver nous-mêmes.

En Hébreu, le nom de Jésus est Yeshua , il a été traduit en Grec par yesous puis est devenu Jésus . Comment les apôtres appelaient-ils Jésus ? Pourquoi avoir traduit son prénom d’origine ? [Isabelle]

C’est le même nom que notre Josué du premier testament.
La mutation de Yeshouah à Jésus s’est simplement opérée par glissement successifs au fil des époques.

Hébreu : Yeshouah, puis…
Grec : Yesous, puis…
Latin : Iesus, puis…
Français moderne : Jésus.

Ce n’est pas à proprement parler une traduction, mais juste une évolution dans la prononciation, tout comme Charlemagne ne s’appelait pas « Charlemagne » avec notre prononciation dans la langue franque de l’époque devenue vieux françois et français…
Dans le même sens, en restant sur une même époque, si vous avez une amie malgache qui s’appelle Hanitra, les français vont prononcer son nom « Anitra » alors qu’elle le prononcera en malgache « An’tch ».

Il n’y a donc pas de problème d’utiliser Jésus, Yesous, ou Yeshouah (d’autant plus que le « ah » final est quasiment imprononçable pour un français, et que donc, il sera presque impossible d’être fidèle à sa prononciation authentique).

Comment devons-nous comprendre qu’en Josué 10-12-14 le soleil reste immobile ? [Learner]

Le livre de Josué emprunte explicitement ce récit à un autre livre qui ne nous est pas parvenu, le « Livre du juste ». L’épisode se situe lors de la conquête de la terre promise. Il s’agit d’un miracle, qui a permis au peuple de Dieu de remporter un succès complet sur ses ennemis amorites (juste auparavant, des grelons gros comme des pierres ont même atteint ceux qui tentaient de fuir). Les récits bibliques ne sont pas avares d’autres interventions de Dieu qui bousculent les lois de la nature (comme l’ouverture de la Mer Rouge lors de la sortie d’Egypte). Josué demande à Dieu d’arrêter la course du soleil et de la lune.

Deux questions se posent : ce miracle a-t-il eu lieu, historiquement ? Bien des explications ont été tentées. La plus plausible serait une éclipse, on pourrait comprendre alors que le soleil (comme la lune bien entendu) se sont arrêté… de briller (des chercheurs anglais auraient établi qu’une éclipse annulaire a eu lieu le 30 octobre 1207 avant notre ère au Proche-Orient, ce qui peut correspondre à la période de la conquête). Il reste que, de même que pour le miracle de la mer Rouge (Tsunami ? violent coup de vent ?), qu’aucune explication d’ordre scientifique n’est sûre à 100%. L’intention de l’auteur n’est pas de nous faire chercher ou comprendre comment cela s’est passé, mais de nous inviter à croire que Dieu est intervenu pour sauver son peuple.

L’autre question, plus importante, est de saisir la signification de cette intervention de Dieu sur le soleil et la lune. Si les astres « sont immobiles » (sens exact du verbe hébreu utilisé ici), eux que les peuples antiques adoraient voire craignaient comme des dieux, c’est qu’ils ne sont que des objets célestes au service du Créateur et de ceux avec qui il a fait alliance.

Un couple d’amis catholiques a fait une FIV pour avoir leur petite fille et ils sont mal vus par leur Eglise car la naissance n’était pas naturelle. Comment rassurer la maman ? [Aude]

Je ne sais pas si ce qui compte, Aude, c’est d’abord de rassurer une personne soucieuse de rester en communion avec sa famille chrétienne, ou plutôt de l’inviter à chercher, avec vous peut-être, dans la Parole de Dieu, un guide pour sa foi et pour sa vie. Elle y découvrira que les Ecritures ne sont pas avares de naissances qui n’ont rien de « naturel », et qui sont même improbables, voire carrément hors-normes ! Pensez à Sarah, ménopausée depuis longtemps, qui riait quand on lui disait qu’elle aurait un fils… à Anne, la stérile, qui devint mère de Samuel… sans oublier une certaine Marie de Nazareth. D’autres femmes eurent recours à des moyens que la morale réprouverait pour devenir enceintes (Tamar par exemple qui se déguisa en prostituée, en Genèse ch.38, et pourtant Juda, son client et beau-père, déclarera qu’elle a été plus juste que lui-même, qui ne voulait pas lui donner son fils en mariage, Gn 38,26).

Bien sûr, les moyens techniques de plus en plus sophistiqués dont dispose aujourd’hui la médecine ne sont pas sans danger. Les hommes peuvent être tentés de jouer aux apprentis sorciers, voire de se prendre pour Dieu en disposant à leur guise de la mort et de la vie. Mais dans le cas que vous évoquez, il s’agit d’un couple qui était animé d’un désir d’enfant, et quoi de plus naturel, quoi de plus légitime ? Si le Seigneur leur a permis d’en avoir un malgré leur infécondité, a exaucé leur désir et leur persévérance en dépit de toutes le difficultés (les procréations médicalement assistées impliquent des traitements lourds et à l’issue incertaine), qu’il en soit loué !