Je ne suis pas sûr de comprendre exactement de quoi vous parlez, Dominique : de votre désir ou de vos besoins ? Pour ce qui me concerne, s’il y a bien une personne à qui je peux faire part de mes besoins, après Dieu, c’est ma femme ! Il me semble qu’il vous faudrait regarder plus profondément en vous ce qui fait que vous pensez avoir encore des besoins d’ordre sexuel sans plus éprouver de désir pour votre femme, qui est la partenaire que Dieu vous a donné pour vous combler sur ce plan. Vous me dites que votre femme « semble » ne pas en souffrir. Mais en avez-vous déjà vraiment parlé avec elle ? Êtes-vous franchement sûr que vous ne feriez de mal à personne en satisfaisant vos besoins avec une autre. Cette autre, serait-elle heureuse de savoir qu’elle est là dans votre vie pour satisfaire vos besoins ? Pensez-vous que vous pourriez vraiment rester attaché à votre épouse en vous liant sexuellement à une autre ? D’autant plus que la sexualité est sans doute un des moyens les plus forts pour rester attacher à son conjoint. Il n’y a pas que le couscous dans la vie !
Catégorie : Vie
La fidélité conjugale a été conçue à une époque où la plupart des gens mourraient très jeunes. Nous vivons maintenant beaucoup plus longtemps- on devrai évoluer non ? [Nath] ?
La fidélité est le moyen par lequel un homme et une femme s’engagent à être présents l’un pour l’autre dans les bons comme dans les mauvais moments de la vie. Ils se font ainsi le cadeau inestimable de la confiance mutuelle, dans un monde qui n’en offre franchement pas beaucoup. Je trouve donc qu’avec l’allongement de la vie, on a encore plus besoin de fidélité !
De plus, je crois que notre relation a Dieu ne dépend pas simplement de l’évolution de nos sociétés. Dieu lui ne change pas et sa parole demeure éternellement. L’appel à la fidélité qu’il nous lance (non seulement dans le couple mais aussi dans notre relation à lui, la foi) demeure donc, je crois, vrai en tout temps. Comment pourrions-nous faire confiance en un Dieu qui changerait tous les quatre matins ? Ce n’est pas nous qui sommes au centre de notre vie de foi, c’est Dieu ! En terme d’éthique, surtout, nous n’avons pas à faire évoluer notre positionnement en fonction des changements de la société, mais à rappeler la volonté de Dieu pour nous, volonté valable hier, aujourd’hui, toujours.
Si j’ai loupé la personne que Dieu avait préparée pour moi, aurai-je un plan B ? [Benji]
L’existence du plan B présuppose l’existence d’un plan A.
Et la représentation qui est derrière c’est que Dieu aurait un top 10 des personnes idéales pour nous, ce qui nous permet (sur plus de 3 milliards de personnes du sexe opposé) de rester dans le meilleur de ce que Dieu pense possible pour nous.
Je vais vous donner plusieurs réponses.
Elles sont contradictoires, mais je crois qu’elles portent une part de vérité.
- D’abord, j’imagine que Dieu pourrait très bien ne pas avoir un plan A ni un plan B pour ce qui concerne nos relations. Il espère qu’on va trouver quelqu’un et qu’on va se donner les moyens de partager les plus possible, pour tenir ensemble, pour le meilleur et pour le pire.
- Si Dieu a un top 10, je ne pense pas que la rencontre de l’être aimé soit comme un concours d’école d’ingénieur où on a une meilleure école si on arrive premier que si on arrive 8ème. Et que donc plus on tarde moins on a de choix et plus on est obligé de baisser ses critères.
Donc j’ai l’impression que ce serait plutôt dans le caractère du Dieu de la Bible d’imaginer que tel ou tel type de vis-à-vis serait vraiment bien pour nous. En espérant qu’on soit bien disposés pour un choix pertinent. - A contrario, je pencherais pour encore une autre solution, c’est qu’on puisse dire que Dieu ne fait qu’un projet pour nous. Et on trouve la personne.
Ou on ne la trouve pas. Alors je pense que si on l’a loupée, Dieu refait des projets pour nous, de bonheur et non de malheur. Il n’a que des plans A en somme.
Il est le Dieu qui rend les possibles à nouveaux possibles.
Cette option me plaît plus.
Mais je ne crois finalement pas que la Bible nous parle d’une conjugalité, ni même d’une vie, où tout est totalement écrit d’avance.
Est-ce qu’une chrétienne peux avoir des relations sexuelles sans l’objectif d’avoir un enfant ? [Mamita]
Qu’est-ce que Jésus aurait fait s’il avait eu un iPhone ?
Il y a beaucoup de questions pour lesquelles il est compliqué de trouver une réponse, car justement elles sont liées à un progrès technologique inimaginable il y a deux mille ans.
C’est donc la question de la relation interpersonnelle et de la relation à Dieu qui va compter.
Aujourd’hui, la sexualité est dissociée de la fécondité parce qu’il est possible du fait de la contraception d’avoir des relations sexuelles qui ne comportent pas le risque ou la chance d’une grossesse et d’une naissance.
Mais à l’époque de Jésus, avoir une relation sexuelle menait forcément à un fort risque de fécondité ! et donc la question de la filiation à assumer, qui en découlerait, était première.
Dieu a intégré le plaisir à la sexualité pour que nous ne soyons pas trop paresseux pour croître et multiplier. S’il y a plaisir à la sexualité, c’est pour qu’on n’oublie pas de faire des enfants : c’est quand même mieux que ce soit un plaisir plutôt qu’un devoir.
Compte tenu de cette évolution technologique et de la révolution sociétale qui l’accompagne, une chrétienne peut effectivement avoir des relations sexuelles qui sont dissociées de la question de la fécondité. L’enjeu sera en revanche de ne pas se disperser. L’intime de la sexualité est là pour créer de la relation intense entre l’homme et la femme. La sexualité de plaisir sera donc une façon de construire la complicité et l’intensité du vécu de couple.
Ce qui ne peut que réjouir le cœur de Dieu (inventeur de la sexualité belle et bonne).
Pourquoi notre jour mis à part est-il passé du sabbat juif (samedi) au dimanche ? [Jean]
Parce que c’est le jour de la résurrection de Notre Seigneur. Il s’est donné à voir le lendemain matin du sabbat, lorsque les femmes sont venues au tombeau pour prendre soin de son corps supplicié. Mais il est ressuscité ! Il a ainsi montré qu’en lui toutes choses étaient faites nouvelles. La nouvelle création a commencé avec ce premier-né d’entre les morts, pour ce premier jour de la semaine, nouvellement mis à part.
Certains prédicateurs prétendent ressusciter des morts car Jésus nous permet de faire les mêmes œuvres que lui. Qu’en penser ? [Augustinus]
Le Seigneur est souverain. Si pour que l’annonce de son royaume progresse, la résurrection d’un mort s’opère par sa grâce, je crois qu’Il peut le faire. Le danger est de penser que c’est tel ou tel prédicateur qui en a le « pouvoir », « l’autorité », alors que c’est une œuvre de Dieu, ou encore qu’une communauté où de tels miracles ne se produisent pas ne serait pas vraiment chrétienne. Si on affirme qu’un miracle s’est produit mais que cela a pour effet d’orienter le regard vers la personne par qui il s’est produit et pas vers le Christ, je crois qu’il faut se méfier.
Que choisir entre la guerre juste (Calvin et Bèze) ou les pacifistes (Trocmé- Lasserre- Brousson- Schweitzer) ? Le NT est-il ambigu ? [David]
Je crois que c’est surtout notre vie, marquée par le péché, qui est ambiguë. Dieu, en Jésus-Christ, est venue mettre la clarté de son esprit dans nos ambiguïtés. Cela étant dit, je crois qu’à la lumière du Nouveau Testament, nous pouvons dire qu’il n’y a pas de guerre juste. Il n’y a aucune « bonne raison » de tuer quelqu’un, même dans la guerre. Un général s’est d’ailleurs récemment exprimé sur la question : https://www.youtube.com/watch?v=sOZTgyiD-Zg
Une fois que l’on a dit cela, il faut aussi se rappeler que Dieu est venu jusqu’à nous en Jésus-Christ à cause de la dureté de notre cœur (Matthieu 19.8). Il ne justifie aucune des choses que cette dureté nous amène à commettre, mais il fait avec pour le tourner en bien, si nous ouvrons notre cœur à son action. Mais il ne me paraît pas possible de raisonner trop dans l’abstrait face à des questions aussi difficiles.
Pourquoi les chrétiens sont obsédés par le sexe avant le mariage ? Jésus n’en a pas vraiment parlé non ? [Jeanne]
Je ne sais pas si ce sont les chrétiens qui sont obsédés par le sexe avant le mariage ou la société qui les entoure qui est obsédée par le sexe tout court. Dans la culture dans laquelle nous évoluons, la sexualité est disjointe de l’engagement. Il n’y a qu’à regarder n’importe quel film pour s’en rendre compte. C’est ce contexte qui pousse peut-être certaines personnes ou certaines églises à insister fermement sur la question du mariage. En effet, la vision biblique du couple humain repose sur l’unité et l’engagement. Genèse 2/24 dit cela : « L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair ». Ce verset est répété à 5 reprises dans la Bible, y compris dans la bouche de Jésus (cf Matthieu 19/4-6). Jusqu’à aujourd’hui, la seule façon d’engager sa vie avec une autre personne reste le mariage, qui est une belle et bonne chose que Dieu a voulue et dont nous pouvons nous réjouir.
Le péché- parvenu à son plein développement- a pour fruit la mort (Jacques 1:15). Les gens meurent du fait du péché ? [Lucia]
Partons d’un verset plus explicite. Romains 5/12 dit cela : « Le péché est entré dans le monde à cause d’un seul homme, Adam, et le péché a amené la mort. ».
Nous voilà donc ramenés à l’histoire du premier couple humain, Adam et Eve. Dans les chapitres 2 et 3 de la Genèse, nous apprenons qu’ils vivent heureux et à jamais dans le jardin d’Eden, recevant de Dieu ce dont ils ont besoin dans une relation parfaite. Malheureusement, trompé par le serpent, l’humain se met à penser que ce que Dieu lui donne n’est pas suffisant. Il veut plus. Il veut être comme un dieu. Il mange alors du fruit du seul arbre que Dieu lui avait interdit. Il dit ainsi à Dieu qu’il préfère mener sa propre vie, indépendamment de lui. Ainsi est entré le péché dans le monde, et avec lui, la mort (Genèse 2/15-17, 3/4,3/19, 3/22).
Depuis, il y a quelque chose qui nous conduit à vouloir faire notre vie sans Dieu en nous prenant nous-mêmes pour des dieux, chacun poursuivant ce qu’il pense bon ou mauvais, avec toutes les conséquences négatives que nous connaissons bien. Nous sommes pécheurs. Et comme toutes ces choses que nous poursuivons en dehors de Dieu ne font pas vivre, coupés de la source de la vraie vie, de Dieu, nous mourrons. Là est la condition de tous les humains depuis Adam.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car Jésus-Christ est venu nous réconcilier avec le Père. En lui, la vie éternelle nous est rendue.
« Car le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur ». Romains 6/23
Comment être sûr que la personne qu’on aime est celle qui est faite pour nous ? [Pierre]
Au risque de déplaire, je ne crois pas en ces histoires amoureuses qui se forment « parce que c’était lui, parce que c’était elle » Nous ne sommes pas programmés pour nous aimer à la façon d’âmes jumelles qui attendraient leur réunion avant de pouvoir aller deux par deux dans une harmonie pré-établie. Ça, c’est le discours des contes pour enfants, lequel a du mal à coller à la réalité.
La réalité, c’est qu’on se croise, qu’on se parle, qu’on se plaît, qu’on s’accroche, qu’on apprend à se connaître de mieux en mieux. On se rend compte qu’on est séduit, qu’on a des idées en commun sur ce que peut-être l’amour. Et puis on tombe amoureux. Et alors dans la mesure où rien n’empêche que ce qui a été vécu ici puisse être vécu avec une autre personne, il faut donc faire un choix.
J’en ai choisi une, je me suis marié avec elle, et puis ça change tout. Elle est devenue particulièrement unique à mes yeux. Alors le défis maintenant c’est de faire vivre et perdurer cet amour en le nourrissant du pardon, de la fidélité, de l’attention, de la soumission l’un à l’autre, et surtout: de la joie!