Dans Jean 3:16 est-ce que « le monde » veut dire tout le monde ou juste les élus / prédestinés ? [Claude]

Je crois bien que cela veut dire tout le monde. Si je reprends tout le verset : « En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle », je comprends que l’amour de Dieu concerne tout le monde, mais que tout le monde ne le reçoit pas. Pour ne pas périr et avoir la vie éternelle, il faut croire dans le Fils unique, Jésus-Christ. Dire que Dieu aime le monde, tout le monde, ne veut pas dire que tout le monde est sauvé, juste comme ça. La foi, réponse au don gratuit de réconciliation que Dieu nous fait en Jésus-Christ, ouvre au salut.

J’ai entendu cela récemment. Est-ce un bon résumé de l’Evangile ? « Il a fallu la crèche pour amener Dieu à l’homme mais la croix pour élever l’homme à Dieu. » [Anonyme]

Je ne pense pas, même si le mouvement de ce texte est assez beau, à mon point de vue. Mais le résumé de l’Évangile, c’est que c’est Dieu (et lui seul) qui est venu jusqu’à nous, comme un homme, en Jésus-Christ (donc depuis sa naissance jusqu’à sa mort et sa résurrection, en passant par son ministère) pour rétablir, entre Lui et nous, la relation brisée par le péché. Je ne veux pas oublier la résurrection du Christ, car c’est elle qui valide le pardon de Dieu (I Corinthiens 15. 17). En fait, pour essayer de reprendre les termes de la phrase que vous citez, je dirais plutôt : « Il a fallu Jésus-Christ pour amener Dieu à l’homme et pour élever l’homme à Dieu. »

Le terme « fornication » désigne-t-il toutes les activités sexuelles de personnes non mariées ? [Eric]

Le mot grec traduit par fornication est parfois traduit par « impudicité » ou « impureté sexuelle ». Il désigne tout ce qui dans la sexualité humaine est en décalage avec la volonté de Dieu pour l’homme et la femme.
Cette volonté est exprimée à la création par ce verset, répété 5 fois dans le Nouveau Testament :  » C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. » Genèse 2/24. C’est ce projet d’unité et de fidélité que met en mots et en gestes l’engagement du mariage. L’Ancien Testament nous montre comment le péché peut contrarier ce projet en citant un certain nombres de pratiques qui s’y opposent (Exode 20/14, Lévitique 18 etc etc).

Jésus réitère cet appel à l’unité et la fidélité du couple, en laissant entendre que la dureté du cœur qui y conduisait est par lui levée (Matthieu 19/8 // Ezéchiel 36/28). Bref, la Bible, en rejetant la fornication, nous encourage  à vivre ce qui nous est donné : l’amour, comme engagement pour l’autre, lequel engagement se vit dans le mariage (Ephésiens 6/21-32).

Quel intérêt- pour un chrétien- de regarder des films d’horreur ? [Pep’s]

Je ne connais pas grand chose en ce qui concerne les films d’horreur.  J’ai plutôt l’habitude de questionner l’intérêt de ce que je regarde,  lorsque fatiguée par une longue journée de travail, j’en viens à me trouver devant un épisode de « Joséphine ange gardien » ou « Camping paradis » !

Que dire ? Les films d’horreur mettent en images ce qui nous fait peur. Ils montrent le mal. La question que vous posez peut probablement aussi s’appliquer aux films et documentaires qui traitent de sujets occultes ou criminels.
Globalement, je pense que la Bible nous encourage à avoir pour intérêt deux choses principales : la Gloire de Dieu et notre édification (1 Corinthiens 10/31, Éphésiens 4/29).
Le fait de regarder des films d’horreur peut nuire à notre édification et à la gloire de Dieu quand nous en tirons une fascination pour le mal ou lorsqu’ils nous encouragent à oublier que Christ a la victoire, nous menant dans la dépression ou la peur. Cela peut, en revanche, peut-être, être édifiant quand cela nous donne de voir la réalité de la vie pour courir dans les bras de notre sauveur…
Bon disons-le, je crois que la plupart des fans d’horreur sont plutôt dans la première catégorie…discernement et distance nécessaires, donc !

Comment comprendre Genèse 1-2? Si la Terre a 6000 ans alors la science fait elle erreur dans les datations? Si nous sommes le fruit de l’évolution, la mort existait avant la chute de l’homme ? [Nicolas]

Deux questions en une, Nicolas ! Pour répondre à la première, effectivement la chronologie biblique prise à la lettre tomberait en flagrante contradiction avec ce que nous savons de l’âge de la Terre et de l’humanité. Le rédacteur du premier chapitre de la Bible n’avait pas nos connaissances scientifiques, mais son message est vrai, inspiré, pertinent : le monde n’est pas éternel, tout a un commencement (contre la vision païenne, antique, d’un univers statique, d’un temps circulaire…). Rien n’y est donc divin ou sacré, ni lune ni soleil ni étoiles. Ce sont des créatures, comme nous le sommes aussi. Genèse ch.2 compare le monde à un jardin à cultiver et à garder. C’est une image, mais qui n’est pas sans résonance dans nos préoccupations écologiques d’aujourd’hui. Adam et Eve ne sont pas, pour leur part, à identifier à Lucy, à l’australopithèque ou autres hominidés, mais aux humains à qui Dieu s’est révélé, ce qui justement a fondé leur statut d’êtres créés à son image.

Bref, il ne faut pas confondre (ni opposer d’ailleurs) le récit biblique avec un exposé scientifique des débuts de l’univers ou de l’histoire de l’Homme. Ce sont des genres différents, écrits l’un pour décrire, dire le « comment », l’autre expliquer, donner une réponse au « pourquoi la vie ? pourquoi le monde ? » etc.

Il faut garder en tête cette distinction en abordant la question de la mort, et cette mise en garde de Dieu à l’homme en Genèse 2,17 : « le jour où tu mangeras de ce fruit que je t’interdis, tu mourras ». Voici comment nous pouvons la comprendre. L’homme n’a pas été créé comme possédant l’immortalité, dans la mesure où, simple créature, nue et fragile, il ne vit que du souffle de Dieu. Il n’a pas davantage été « programmé » par Dieu pour mourir et retourner au néant. Mais en se séparant de son Créateur, il se sépare de ce qui le fait vivre un peu comme un scaphandrier couperait son tuyau d’alimentation en oxygène. Notez que sitôt mangé le fruit, l’homme et la femme éprouvent la honte de leur nudité, c’est à dire de leur statut de créature limitée, faible. Ils ont voulu se prendre pour des dieux, ils découvrent qu’ils sont poussière. « j’ai eu peur (de toi, dit Adam à Dieu qui le cherche), parce que j’étais nu, et je me suis caché » Genèse 3,10. Il y a mort et mort ! La mort, dans la Bible, ce n’est pas seulement l’arrêt des fonctions biologiques, c’est être privé de la présence de Dieu.

Existe t-il différents types d’offrandes ? [May]

Bonjour May, je ne sais pas trop à quelles offrandes vous pensez : aux offrandes prescrites au peuple d’Israël dans la loi de l’Ancien Testament ? Certainement, il en était de diverses sortes. Il faut d’abord distinguer celles qui avaient pour but d’obtenir quelque chose de la part de Dieu : son pardon, l’effacement des fautes (notamment le sacrifice du Yom Kippour décrit en Lévitique ch.16), la réintégration dans la communauté de l’Alliance. Je n’entre pas dans le détail des divers types de sacrifices, un bon dictionnaire biblique devrait pouvoir vous éclairer à ce sujet.

Ces offrandes là, pour les chrétiens, n’ont plus lieu d’être puisque Christ s’est offert en sacrifice parfait et définitif pour nous réconcilier avec Dieu. Mais les hébreux offraient aussi en diverses circonstances un animal (sacrifié) ou les prémices d’une récolte (don de blé, libations de vin ou d’huile) en signe de reconnaissance au Seigneur. Bref, pas pour exprimer une demande, mais simplement pour dire merci ! L’apôtre Paul nous invite à donner dans ce sens, non pas seulement notre argent, notre temps, nos compétences, nos forces… mais nos corps, c’est à dire nous-mêmes, en reconnaissance à Dieu pour sa miséricorde envers nous (Lire Romains 12,1ss).

Mais si votre question, May, se rapporte aux offrandes que l’on peut faire à l’Eglise, nous passons à des distinctions plus « techniques » : cotisation en tant que membre d’Eglise, don ponctuel ou exceptionnel à une mission, une oeuvre, bénévolat pour soutenir un projet ou une construction, offrande à l’occasion d’un événement familial… Les occasions et moyens de dire merci ne manquent pas ! Mais finalement le don fait au Seigneur, quel que soit sa forme, est toujours quelque chose de gratuit, désintéressé puisqu’il ne s’agit plus d’obtenir quoi que ce soit en retour. Un geste d’amour, un peu fou, quoi. Parce qu’au fond, il s’agit toujours de se donner soi-même à Dieu.

Aimer Jésus et la nation- est-ce « christiano-compatible » ? [Nico]

Le verbe « aimer » a plusieurs sens. Par exemple, je n’aime pas mon conjoint de la même façon que j’aime mes enfants, même si mon amour est aussi profond pour l’un que pour les autres ! De même, aimer notre nation (sa langue, ses valeurs, sa culture) n’est pas incompatible avec l’amour que le Seigneur attend de nous, même si celui-ci est de nature différente. L’obéissance des disciples, l’attachement à notre Sauveur, le désir de vivre à sa suite, etc, sont d’une autre nature que le civisme ou l’attachement à la Patrie, que l’Ecriture nous recommande d’ailleurs (qu’il s’agisse de payer ses impôts ou respecter les autorités, tout ce qui concerne le « vivre ensemble », comme on dit). On peut donc être chrétien et patriote ! Ce qui ne nous empêche pas de garder, à la lumière de l’Evangile, un sens critique vis à vis de notre société, de notre pays, de ses responsables et de ses relations avec les autres Etats.

En effet, la nation peut devenir une sorte de valeur absolue, adorée comme une idole. Cela s’appelle le nationalisme, qui se traduit par la haine des autres peuples. L’amour du prochain étant indissociable de l’amour de Dieu, tout ce qui prétend prendre la place qui revient à Dieu seul conduit au rejet de l’autre. Cette dérive reprend des couleurs de nos jours, et même sur notre continent, hélas, comme si les horreurs de la dernière guerre n’avait pas suffi à en dégoûter l’humanité à tout jamais…

La communion par la prière entre chrétiens vivants et ceux déjà morts est-elle une vérité biblique ? Les morts peuvent ils « porter » nos prières ? [Laurent]

Le symbole des apôtres évoque la « communion des saints », c’est à dire ce lien qui unit les croyants de tous les temps, y compris ceux et celles qui nous ont précédés dans l’éternité. Dans un passage magnifique, l’épître aux Hébreux nous en précise la nature : « vous vous êtes approchés… de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, avec ses milliers d’anges. Vous vous êtes approchés d’une assemblée en fête, celle des fils premiers-nés de Dieu, dont les noms sont inscrits dans les cieux »…(He 12,22-23). Donc en un sens oui, nous sommes en communion parce qu’unis dans un même culte rendu au Père par l’immense assemblée de ses enfants, cette grande foule de témoins dont nous sommes entourés (Hé 12,1). Mais nous ne sommes pas pour autant en lien de prière entre vivants et morts ! La prière nous relie à Dieu seul, par la médiation d’un seul : Jésus-Christ. Il n’est pas question dans la Bible de communiquer avec les morts ni qu’ils soient des sortes d’intermédiaires de nos requêtes. Saül s’y est essayé en violation de la loi de Dieu (lire le curieux récit de son dialogue avec Samuel décédé en 1 Samuel ch.28,7-25).

Est-ce que Dieu peut guérir l’état d’une personne qualifiée de perverse narcissique? (elle accepte Dieu et son état de malade narcissique). [Wapi]

La Bible dit que Dieu guérit le corps et l’âme (Psaume 34/19, Psaume 147/3). Jésus est spécialement venu apporter cette guérison (Luc 4/17-21) obtenue à la croix où il a porté nos maladies comme notre péché, pour nous en libérer (Esaïe 53/4).
Ainsi, je crois fermement que Dieu guérit ceux qui comptent sur lui, en Christ. Cela arrive parfois subitement, cela prend parfois du temps et implique de saisir tous les moyens disponibles en termes de soins médicaux, cela adviendra parfaitement dans le monde à venir (Apocalypse 21/4).
La première étape vers la guérison demeure la reconnaissance de la maladie. Cette prise de conscience, qui n’a rien d’évident, montre que Dieu est déjà à l’oeuvre. La seconde étape est de croire que Dieu veut nous relever, pour lui confier véritablement la maladie, ses causes et ses conséquences. Il ne reste alors plus qu’à mener le bon combat de la foi, dans la patience , la persévérance et la certitude que Dieu manifestera sa force dans notre faiblesse. Corinthiens 12/7-10

Les craintes du réchauffement climatique sont-elles alarmistes et fausses- compte tenu de la promesse de Dieu dans Genèse 8:22 ? [Erick]

« Tant que la terre durera, semailles et moissons, froid et chaleur, été et hiver…. jamais ne cesseront ». Dans cette promesse de Dieu à Noé, qui assure que le déluge ne connaîtra pas de nouvelle édition, une note de la Traduction Oecuménique de la Bible, éditée voici plus de 30 ans, voyait l’assurance que le comportement pervers de l’homme ne saurait affecter la permanence des lois de la nature… Mais hélas, le contraire peut être constaté aujourd’hui !

Toutefois le péché de l’homme, sa frénésie de consommation et de possession avec les effets qui en résultent pour l’environnement n’anéantissent pas les promesses de Dieu. En réponse à la foi de Noé, Dieu a levé la malédiction qui pesait sur le sol depuis la chute (Genèse 3,17). Dans l’angoisse planétaire qui monte face au réchauffement climatique et toutes ses conséquences (dont la montée des eaux !), le rôle primordial des chrétiens est de rappeler deux choses : 1) l’amour de Dieu veille sur sa création. Cela fonde notre espérance et nous garde du fatalisme. Cette espérance, nous pouvons la nourrir activement en changeant notre propre manière de vivre, de consommer, de voyager, de nous chauffer… Elle ne saurait nous démobiliser, sur l’air de « tout finira par s’arranger, dormons tranquilles ». 2) Il nous faut aussi rappeler que ce monde présent passe, il est provisoire. La promesse de Dieu à Noé vaut « tant que la terre durera ». Nous avons à poser les signes d’une création nouvelle, ces nouveaux cieux et cette terre nouvelle où la justice habitera, c’est à dire la juste manière de vivre devant Dieu et les autres. Il ne nous est pas demander de bâtir ce qui sera l’oeuvre de Dieu. Tout au plus pouvons-nous la préparer, la saluer de loin, par exemple en adoptant un mode de vie plus respectueux des dons du Créateur…