Le bouddhisme est il une philosophie néfaste et si oui en quoi est il contraire à l’enseignement de Jésus ? [Émile]

Je vais aborder votre question, Émile, en partant de son dernier point. Le bouddhisme est profondément différent du christianisme (et en fait des trois monothéismes) en ceci que, comme pour l’hindouisme, la notion de personne est une illusion. C’est ce qu’on appelle l’anatman (absence de soi, absence d’âme, impersonnalité), ce qui est en lien avec la notion de vacuité (Sunyata) qui affirme qu’aucune chose n’a d’existence propre. Le but de la pratique bouddhiste est de parvenir à l’extinction (nirvana) de toute souffrance attachée à l’extinction de toute personne. Et cette pratique se traduit par la mise en pratique de préceptes qui permettent de suivre le « noble chemin ». Il y a donc une « méthode » à appliquer. Dans le christianisme, il n’est pas question de dire que mon corps, mon âme ou mon esprit soient des illusions. Et Dieu lui-même est une personne qui désire entrer en relation avec moi et vivre une relation d’amour avec moi pour l’éternité. Cette relation, je n’ai pas à la mériter, mais à en vivre, parce qu’elle m’est donnée gratuitement par Dieu en Jésus-Christ. C’est dans la force de son amour que je peux alors mettre en pratique ce qu’il attend de moi. Je n’ai donc pas à vous dire si le bouddhisme est néfaste ou pas. Je vous laisse mesurer la différence de fond que j’ai essayé de (très rapidement) décrire, pour que vous voyiez par vous-même si les deux sont compatibles.

J’ai entendu cela récemment. Est-ce un bon résumé de l’Evangile ? « Il a fallu la crèche pour amener Dieu à l’homme mais la croix pour élever l’homme à Dieu. » [Anonyme]

Je ne pense pas, même si le mouvement de ce texte est assez beau, à mon point de vue. Mais le résumé de l’Évangile, c’est que c’est Dieu (et lui seul) qui est venu jusqu’à nous, comme un homme, en Jésus-Christ (donc depuis sa naissance jusqu’à sa mort et sa résurrection, en passant par son ministère) pour rétablir, entre Lui et nous, la relation brisée par le péché. Je ne veux pas oublier la résurrection du Christ, car c’est elle qui valide le pardon de Dieu (I Corinthiens 15. 17). En fait, pour essayer de reprendre les termes de la phrase que vous citez, je dirais plutôt : « Il a fallu Jésus-Christ pour amener Dieu à l’homme et pour élever l’homme à Dieu. »

Combien de fois Jésus parle en référence à l’Ancien Testament. [Rogerio]

Je n’ai pas compté et je crois que cela serait un peu trop long pour une réponse ici. Par contre je crois que non seulement par ses paroles mais aussi par ses actes, comme par sa mort et sa résurrection, Jésus accomplit le Premier Testament, peut-être pas par des parallèles littéraux, du mot à mot, mais dans l’accomplissement du sens de ce qui est écrit : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » (Matthieu 5. 17)