Que pensez-vous de Jeanne d’Arc ? Ses visions ont-elles été causées par la maladie ou peut-être par des démons ? [Jim]

Jeanne d’Arc, considérée comme l’une des saintes patronnes de la France par l’Eglise catholique romaine, a justifié son combat contres les armées anglaises, pour la libération du Royaume de France, par des visions de saints.

Je suis, a priori, réservé sur des apparitions d’individus déjà décédés et pas encore ressuscités. En même temps je crois que Dieu peut parler à travers des visions (il peut aussi nous parler à travers des temps d’absence de visions et il n’hésites pas à nous rappeler que les visions ne viennent pas forcément de lui). Ainsi, par exemple : 1 Samuel 3, 1, Jérémie 23, 16,Osée 12, 11Luc 1, 22, Colossiens 2, 18.

Concernant Jeanne d’Arc je ne saurai jugé de l’authenticité des visions qu’elle a évoqué et je laisse ce travail à Dieu… j’ai déjà assez à faire pour comprendre les visions que je reçois… et peut être est-il prudent de s’arrêter à cela pour vous également 😉

Un athée est mort. Que puis-je dire pour réconforter la famille si je sais que la personne est probablement en enfer ? [Elle]

Lorsqu’une famille est touchée par la mort de l’un des siens, nous voulons faire preuve de bonnes intentions par de mots réconfortants. Le risque est grand alors de dire des paroles qui ne correspondent pas à nos croyances, mais qui rassurent nos interlocuteurs… ou plus souvent encore nous rassurent nous-mêmes face à l’affliction de nos interlocuteurs.

Alors d’une part : Le mort étant mort, je pense qu’il n’y a plus rien à dire le concernant qui pourrait réconforter véritablement sa famille. Les seules paroles concernant le mort qui me semblent justes sont celles du souvenir (et donc de la reconnaissance) de sa vie passée sur terre. Il est possible à cette occasion, de dire à la famille endeuillée qu’en tant que croyant vous remerciez Dieu pour la vie du défunt et ce à quoi il a participé.

D’autre part : Les autres membres de la famille, eux, sont bien vivants. Il est donc important de leur parler de leur propre existence et de l’amour de Dieu pour eux !!!

Mais avant toutes choses, n’oubliez pas de demandez à Dieu de vous aider pour l’accompagnement de cette famille… car il connait chacun de ses membres mieux que vous mêmes et il sait exactement ceux dont chacun a besoin !

Jésus est Dieu ou un prophète ? [LamieKone]

Jésus est prophète et il est Dieu.

Il est prophète au sens où un prophète est quelqu’un qui parle de la part de Dieu le Père, le créateur du ciel et de la terre.
Et il est aussi Dieu, parce que Dieu a considéré qu’il était son Fils, d’une part, et d’autre part, parce que traditionnellement Jésus est considéré comme le Christ, le Messie, l’Elu, l’Oint, la Parole présente au commencement du monde, la deuxième « personne » de la Trinité (la troisième étant le Saint-Esprit).

Vous retrouvez un peu tout ça en un seul verset :

Dieu [le Père] dit : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le !”
(Marc 9:7)

Est-ce correct de prier Dieu en l’appelant « Papa » ? [Simone]

Jésus est très innovant et révolutionnaire en appelant Dieu « Père ».
C’est nouveau de faire cela, pour deux raisons :
– dire que Dieu est son père était vu comme une preuve d’arrogance dans le peuple Juif et quasiment aucune mention n’est faite du mot Père pour parler de Dieu dans le Premier Testament, sinon dans des expressions évoquant la paternité de Dieu (Exode 4,22-23 – 1Chroniques 17,13 – Proverbes 3,12) ou parlant de Dieu étant “comme un père » ; voyez Esaïe 63,16 : « C’est toi, Éternel, qui es notre père ».
Mais on n’appelle jamais Dieu “Père » directement.
– la deuxième raison c’est que Dieu ne devient père que quand… il a un Fils. Et même si Israël a été son fils premier-né, en tant que peuple (voir la citation d’Exode plus haut), il n’a un vrai Premier-né que quand advient le Fils unique venu du Père, à savoir au moment du baptême de Jésus : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Matthieu 3,17).

Le terme Abba n’est employé que trois fois dans le Nouveau Testament, bien que Jésus nous apprenne à prier Dieu en tant que Notre Père (Matthieu 6,9). Ce terme se trouve en Marc 14,36 – Romains 8,15 – Galates 4,6. Abba est un mot araméen, qui veut dire “Père“ mais avec une forme renforcée. Il est un peu à mi-chemin entre “Papa » et “Père », simplement parce qu’il est accessible dans le babillage de l’enfant. Pour autant, le choix de Marc et de Paul est bien particulier. A chaque fois, il est fait mention de “Abba, Père”. Abba n’est jamais employé seul. Le mot “Abba” est araméen, laissé tel quel, et le deuxième est en grec, la langue du Nouveau Testament. Comme il n’y a pas de ponctuation dans le grec de l’époque (koinè) on pense que l’interprétation la plus juste serait : “Abba [c’est-à-dire] Père ». Or, le mot grec qui est utilisé pour “Père » en grec n’est justement pas le mot “Papa” (mpampas) mais bien “Père” (pater). Matthieu et Paul expliquent comment on dit “Père » en araméen, et le traduisent pour leurs lecteurs grecs.

Certains voudraient y voir un langage affectueux ou de proximité. Je ne crois pas que cela soit le cas. C’est un langage intense d’implication, certes. Mais je pense que ces trois textes ne nous incitent pas à jouer aux enfants de cette façon qui nous ferait utiliser le mot “Papa”. En effet, le fait de devenir enfants de Dieu (Jean 1,12) n’est pas une infantilisation, une forme de régression en arrière vers l’enfance, mais une adoption d’adultes consentants. Quand Jésus nous fait prier “Notre Père”, il ne choisit pas le terme “Papa” et il insiste sur le collectif, bref : sur la révérence et l’aspect communautaire de la paternité de Dieu qui nous crée comme famille.

C’est pour cela que je prie Dieu en lui disant : “Père” ou “Notre Père” ou “Père Éternel”.

 

Quelles différences théologiques / culturelles existe-t-il entre les Eglises réformées française et anglo-presbytériennes ? [David]

Il faut d’abord dire qu’il y a des ressemblances : toutes ces unions d’Églises s’inscrivent dans la tradition réformée ou presbytérienne, datant de la Réforme protestante du XVIème siècle, à la suite des écrits de Calvin, Zwingli, Bucer ou Knox notamment. Et elles sont organisées sur le même principe presbytérien synodal.

Mais il y a des différences, comme vous le mentionnez, d’ordre théologique et culturel.
Théologiquement certaines Églises sont plus conservatrices (évangéliques) et d’autres plus libérales. Même s’il faut se méfier des étiquettes trop rapidement apposées. Dans les Églises anglo-presbytériennes, la référence à la Confession de foi de Westminster (1647) est une élément important, ce qui est rarement le cas en France.

Au delà de sa théologie, une Église est influencée par la culture dans laquelle elle sert. Par exemple :
– En France le temps du désert et des persécutions ont très fortement influencé les Églises réformées. Ce qui fait que l’adage pour vivre heureux vivons caché est souvent un réflexe premier dans ces Églises. Même si cela change.
– Les pays anglo-saxons ont un fonctionnement plus décentralisé, moins jacobin que la France. De ce fait on retrouve cela dans l’organisation de leurs unions d’Églises. Au niveau de l’Assemblée Générale (équivalent d’un Synode national ou général), il est laissé plus de place à l’initiative des Églises locales et des Consistoires pour la détermination des sujets qui seront abordés. 

Il faut noter que culturellement et théologiquement il y a aussi des différences entres les Églises réformées en France et en francophonie. 

Mais au delà de ces différences et ressemblances, la vraie question à se poser est de savoir si l’union d’Églises à laquelle j’appartiens est fidèle ou non à sa mission donnée par Jésus-Christ ; si oui alors comment continuer ? et si non, que faut-il réformer ?

Mon entreprise travaille en partie dans un secteur immoral (commerce des armes- contrats militaires). En tant que chrétien- devrais-je démissionner et travailler ailleurs ? [Stephane]

Je ne suis pas très à l’aise avec l’idée de vous dire ce que vous devez faire, Stéphane. Que vous dit votre conscience, quand vous priez et que vous soumettez votre situation professionnelle au Seigneur ? Le texte biblique me semble clair quant au fait qu’il faut refuser la violence sous tous ces aspects. Maintenant, je ne peux pas prendre la place de Dieu dans ce qu’il convient de vous faire choisir. Si, au fur et à mesure que vous poursuivez votre chemin dans cette entreprise, vous sentez le malaise grandir (car je pense qu’il est déjà un peu là, sinon vous ne poseriez pas la question), je crois qu’il vous faudra vraiment vous poser la question dans la prière et sous le seul regard du Seigneur.

Un gnostique est-il un chrétien ? [NewDeli]

Un gnostique est une personne qui pense qu’elle peut avoir accès à Dieu par sa connaissance, sa propre initiation.
Mais la révélation chrétienne n’est pas due à une quelconque connaissance, si ce n’est celle de Jésus. Et le Christ ne se donne pas d’abord à connaître mais à recevoir, à croire comme le dit par exemple l’évangile selon Jean (3,16 ou 11,25).
La question pour un chrétien est d’avoir une relation de foi avec le Christ. Cette relation mène à Dieu. Dans ce même évangile Jésus dit : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (14,6).
En ce sens un gnostique n’est pas chrétien.

Si ma conscience dit que quelque chose est acceptable mais que la Bible dit que c’est un péché- la Bible a-t-elle préséance ? [Jeannie]

Votre question, Jeannie, me pose un problème, car je la trouve très vague. À titre personnel, depuis ma conversion, je cherche à développer une compréhension toujours plus grande de qui est Dieu, tel qu’il s’est révélé à moi en Jésus-Christ, et de la manière dont, par son Esprit, Dieu vient renouveler mon intelligence et ma conscience, afin qu’il me soit donné de progresser sur le chemin de la sanctification où Il m’appelle. Je n’y arrive pas tout le temps, loin de là, mais je m’efforce d’avancer, avec le texte de la Bible, lu, prié, médité, comme repère et garde-fou. Si ma conscience et la Bible sont à ce point séparée que je dois chercher qui a la préséance, c’est que, sur la question que je me pose, je ne me suis pas encore assez laissé travailler par Dieu. Avant donc de trancher, je vais prier, lire la Bible (quand je trouve des passages pour m’éclairer), et vérifier où en est ma conscience en cherchant avant tout quelle est la volonté de Dieu dans l’histoire.

Jésus exhortait ses disciples à guérir et chasser les démons comme lui-même le faisait, pourquoi ne nous a-t-il pas appelé aussi à changer l’eau en vin et à marcher sur l’eau ? [Jean-Luc]

Pour Jésus il y a des impératifs de plus ou moins grande importance.

Celui qui revient le plus souvent (plus souvent même que le commandement d’amour), c’est d’annoncer que « le Royaume de Dieu s’est approché (de nous/vous) ».

Et cette annonce majoritaire est adjointe régulièrement, dans l’ordre d’occurence des plus importantes, de ces mentions :
1. Guérissez les malades
2. Chassez les démons
3. Purifiez les lépreux et ressuscitez les morts.

Viennent ensuite toutes les autres, comme :
– laver les pieds des autres croyants,
– prendre un repas en mémoire de lui,
– baptiser les personnes, même issues des nations non juives,
– aimer les ennemis,
– etc.

Jamais il ne demande de changer l’eau en vin ni de marcher sur l’eau.
Peut-être parce qu’il a concédé à le faire juste pour signifier sa puissance. Mais que ce qu’il nous demande, c’est de faire des choses significatives pour les autres, qui portent un fruit immédiat dans leur vie.

C’est certainement pour cela qu’il insiste sur l’évangélisation, la guérison, la libération.

Dieu est souverain. Son omnipotence signifie-t-il qu’il planifie et contrôle toutes choses ? [Marc]

La question que vous posez, Marc, renvoie à une compréhension de la souveraineté et de l’omnipotence qui suppose que si je peux faire quelque chose, je dois le faire. Il me semble que cette façon de voir est liée à notre condition humaine, justement marquée par l’impuissance à tout faire, et tenté par la réponse technicienne du contrôle absolu sur tout ce qui m’entoure. La Toute Puissance de Dieu le rend libre de répondre « non » à la question : Suis-je obligé de faire ce que je peux faire ?