Devrions-nous jamais nous référer à Jésus comme « Dieu » ou juste comme « Fils de Dieu » ? Devrions-nous adorer et révérer Jésus ou Dieu le Père seul ? [Solitaire]

Le Nouveau testament parle de Jésus comme Fils de Dieu, pas directement comme Dieu. Dans l’évangile de Jean au chapitre 14 Jésus se présente comme unique chemin vers le Père. Dans ce même chapitre Jésus fait la promesse de l’envoi de l’Esprit, qui sera avec nous pour toujours.

A vos deux questions je répondrais que la foi consiste d’abord à être en relation personnelle avec Dieu et à l’écoute de Jean 14 précisément en lien avec Dieu au nom de Jésus par l’Esprit. Cela me parait plus important que ce référer à lui comme ceci ou cela. De plus comme Jésus le dit lui-même, toujours dans ce chapitre 14, connaissant Jésus vous connaîtrez aussi son Père.

Les gens sont constamment entourés de tentations sexuelles. Comment pouvons-nous les vaincre ? [Vincente]

Regardons à la première tentation :

En Genèse 2/15-16, Dieu dit : « Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » En Genèse 3/1, le tentateur dit :  » Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? ».

Ainsi, la tentation vient de ce que nous regardons aux commandements de Dieu comme à ce qui va nous contraindre, nous empêcher de vivre alors que les commandements de Dieu vont plutôt nous donner la direction pour vivre de belles choses. La Bible nous dit que l’homme et la femme sont créés pour vivre leur sexualité dans le cadre du mariage, d’un engagement de leur être l’un pour l’autre. La première chose à faire est alors certainement de considérer la beauté de ce projet de Dieu pour l’homme et la femme afin de désirer le vivre et de repousser les mensonges qui nous laissent entendre qu’il est bon de vivre une sexualité libre d’engagement.

Cela n’est néanmoins pas suffisant, tant il est vrai que de savoir ce qui est bon ne nous permet pas de le faire (Romains 7/18-20). Nous devons pour cela être conscients que nous ne pouvons pas de nous-mêmes vaincre. Nous ne pouvons que nous confier en celui qui a la victoire sur le mal, le péché, et la mort, Jésus vivant en nous, par le Saint-Esprit. Voir Matthieu 4/1-11, Romains 8.

Quelle est la signification de Hébreux 10:26-27 ? [CC]

Que penser de ce qu’est pécher volontairement alors que nous sommes au fait de ce qu’est la vérité ?

Dans l’évangile selon saint Jean (14, 6), le Christ se fait connaître comme étant lui-même la vérité. Ce rappel me semble indispensable pour saisir la force des versets 26 et 27 d’Hébreux 10.

Premier pas: Lorsque je vis en Christ, je vis dans la vérité et la clarté et non plus dans le mensonge et la confusion.

Deuxième pas: Le péché est justement d’être ce mensonge et cette confusion qui se placent entre Dieu et moi. Que ce péché vienne de moi ou qu’il provienne d’une puissance extérieure à moi.

Troisième pas: Si je place volontairement du mensonge et de la confusion entre Dieu et moi c’est que je ne ne vis plus en Christ. Je suis donc sous l’influence de puissance contraire à Dieu. Mon comportement est donc un rejet réel du Christ et de son sacrifice unique et parfait. Mon comportement est en opposition à l’Esprit qui donne la vie.

Quatrième pas (celui de la grâce): Heureusement Christ est justement venu pour sauver les éprouvés et perdus que nous sommes. Il connait ce comportement « stupide » que nous adoptons, il nous appelle par notre nom et il souffle en nous son esprit d’appel à la conversion.

Cinquième pas (celui de la conversion/de la foi): Son esprit témoignant, nos cœurs s’ouvrent à lui et nos bouches crient : « Sauve-nous/Hosanna ».

Comment concilier « aucune condamnation en Jésus-Christ » et les condamnations des paraboles : vierges folles- mauvais serviteur- etc . Et Matt.7.23 ? [Midosi]

Romains 8 commence ainsi : « Il n’y a plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » et poursuit par « car la loi de l’Esprit qui nous donne la vie en Jésus-Christ t’a libéré du péché et de la mort ». Ainsi, être en Jésus-Christ, ce n’est pas seulement dire qu’on l’est, comme en Matthieu 7/23. C’est bien plutôt accueillir sans cesse et à nouveau l’action transformatrice de Dieu, par le Saint-Esprit, ce qui va peu à peu modifier notre manière de penser et d’agir. Les paraboles que vous désignez parle de la manière dont nous pouvons tenter de nous soustraire à ce que Dieu veut accomplir en nous. Or, si nous ne laissons alors pas Dieu faire de nous des chrétiens, nous ne le sommes  par vraiment. Voir en cela aussi Matthieu 25/31-46 qui suit justement les paraboles que vous avez désignées ici.

Dans certaines Bibles, Joël 2,28-32 est numéroté 3,1-5. Quelqu’un pour éclairer ma lanterne ? [Joëlle]

Le découpage des textes bibliques en chapitres et en versets -qui est particulièrement pratique pour nous repérer- n’était pas prévu lors de la rédaction de ces textes : Ce découpage a eu lieu entre les XIII° et XVI° siècles !

A cette époque-là déjà, plusieurs éditions de la Bible étaient répandues.

Pour nombre d’historiens et théologiens ce sont les principales raisons de ce découpage actuel différent : les Bibles s’inspirant plutôt de la Vulgate latine auraient trois chapitres (avec 32 versets pour le chapitre 2) et celles s’inspirant plutôt de la Bible hébraïque auraient quatre chapitres (avec 27 versets pour le chapitre 2 et 5 versets pour le chapitre 3).
Pourtant cette argumentation ne fait pourtant pas l’unanimité parmi les intellectuels.

Alors: A trois ou quatre chapitres, ce qui importe c’est le message délivré par le prophète Joël et notamment la promesse de l’effusion d’esprit, proclamée à nouveau par Pierre.

Que penser des coloriages chrétiens, finalement inspirés des techniques de mandala ? [Anonym]

A la différence de ce que nous vivons en Occident, la séparation entre le sacré et le profane, le spirituel et le culturel est très floue en Orient. Dès qu’il s’intéresse à une pratique ou à une pensée orientale, le chrétien occidental est donc appelé à la vigilance.

Les mandalas bouddhistes sont faits pour méditer en lien avec une divinité, pour aider à la procuration de certaines émotions, comme peuvent le faire un chant, une position du corps ou la décoration d’un lieu de rassemblement. D’ailleurs, le rôle de certaines décorations (telles que les rosaces) d’églises catholiques ressemble fort à celui des mandalas pour les bouddhistes. Si un coloriage est fait dans le but d’aider à la relation avec le Dieu unique adoré par les chrétiens, cela peut être un support comme un autre à la spiritualité chrétienne.

Toutefois, je crois que l’on peut sérieusement s’interroger sur une certaine fascination des chrétiens occidentaux pour des pratiques orientales, et plus généralement liées au mouvement New Age. Est-ce qu’il y a une carence dans les pratiques des églises occidentales pour accompagner à la croissance en Christ ? Ou bien cet attrait est-il (au moins potentiellement) idolâtre ?

Quelqu’un m’a blessée dans l’Eglise – et j’ai pardonné. Cependant, j’éprouve toujours un grand malaise avec cette personne. Du coup, ai-je vraiment pardonné ? [Isabelle]

L’expérience se charge bien souvent de nous montrer que le pardon n’est pas à notre portée et que nous avons décidément vraiment besoin de la grâce que le Seigneur donne, par son Saint-Esprit.

Alors qu’il nous est donné, de voir que nous devons pardonner, puis de décider de pardonner, puis d’être libéré de la rancœur qui nous pesait tant, nous devons encore, après cela, continuer à nous ouvrir à l’oeuvre que le Seigneur veut accomplir en nous en lui demandant patiemment de restaurer nos relations avec la soeur ou le frère qui nous a blessé. Nous devrons alors, encore, lui faire confiance, et nous laisser conduire. Parfois, une rupture nécessaire advient, parfois, la confiance est rétablie…

Puisse le Seigneur vous éclairer et vous donner joie et paix !

Peut-on croire en la Trinité- en l’Esprit-Saint- et ne pas croire à la présence réelle du corps et du sang du Christ dans la Cène- comme Zwingli ? [Elan]

La position de Zwingli est respectable (et puisque Zwingli a pensé comme ça, je ne peux que répondre « oui » à la question que vous posez, de la façon dont vous la posez), mais ce n’est pas la mienne.

Je crois que le Christ est réellement présent au cours de la Cène, et pas que cet acte est un simple mémorial (auquel cas, il faudrait, au mieux, ne la faire qu’une fois par an, le jeudi saint, pour vraiment commémorer, comme le président de la République avec le tombeau du soldat inconnu le 8 mai et le 11 novembre). Je ne suis pas un ancien combattant (avec tout le respect que je leur dois) de la foi. Le combat de ma foi et de ma vie pour Christ est toujours actuel et intense, et j’ai bien besoin de sa grâce signifiée réellement dans la Cène, pour reprendre force et courage. C’est bien par son Esprit qu’il se rend présent, mais sa présence est pour moi bien réelle.

Les chrétiens prient Jésus et le Père. Est-il juste de prier l’Esprit-Saint ? [Simon]

Non seulement cela me paraît juste, mais même hautement recommandable ! Je laisse l’apôtre Paul vous répondre mieux que moi : « De même, l’Esprit Saint aussi nous vient en aide, parce que nous sommes faibles. En effet, nous ne savons pas prier comme il faut ; mais l’Esprit lui-même prie Dieu en notre faveur avec des supplications qu’aucune parole ne peut exprimer. Et Dieu qui voit dans les cœurs comprend ce que l’Esprit Saint veut demander, car l’Esprit prie en faveur des croyants, comme Dieu le désire. Nous savons que toutes choses contribuent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qu’il a appelés selon son plan. » (Romains 8. 26-28). Jésus-Christ nous a envoyé son Esprit pour venir à notre secours. Ne refusons pas un tel allié dans la prière !

Que signifie le terme « onction » que les Eglises charismatiques d’aujourd’hui emploient sans cesse ? [Andry]

L’onction des descendants d’Aaron pour être prêtres pour Israël est définie en Exode 40,14-15 : « Tu feras approcher ses fils, tu les revêtiras des tuniques, et tu les oindras comme tu auras oint leur père, pour qu’ils soient à mon service dans le sacerdoce. Cette onction leur assurera à perpétuité le sacerdoce parmi leurs descendants. »

Etaient oints (aspergés d’une huile ou d’un parfum), les prêtres, les prophètes et les rois. D’où l’idée d’une onction sacerdotale, d’une onction prophétique et d’une onction royale. « Oint » en hébreu a donné le mot Messie en français, et « oint » en grec a donné le mot Christ. Jésus est celui qui est « oint » par excellence, il est le Christ et le Messie, celui qui a reçu sur une seule et même personne la triple onction sacerdotale, prophétique et royale.

Ceux qui sont chrétiens sont donc de « petits oints ». C’est aussi ce que suggère 1 Jean 2,27 : « Pour vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, et qu’elle est véritable et qu’elle n’est point un mensonge, demeurez en lui selon les enseignements qu’elle vous a donnés. »

Dans certaines théologies néo-pentecôtistes, l’onction fait référence à l’expérience du baptême du Saint-Esprit, où l’Esprit Saint descend pour oindre ses présents apôtres. Mais un abus de ce qui est depuis Jésus une image (Jésus n’a pas été oint d’huile), fait que les leaders se désignent parfois comme spécialement inspirés, spécifiquement choisis et revêtus d’une autorité sacerdotale, prophétique ou de leadership. Ainsi ils doivent, pour certains, passer l’essentiel de leur temps à essayer de manifester ou signifier qu’ils auraient plus d’onction, plus de puissance, plus d’Esprit-Saint que les autres.

Comme si l’Esprit n’était pas souverain, entre les mains du Père, pour se donner lui-même, et nous conduire dans l’humilité du service.