On entend de plus en plus parler « de la nécessité de se repentir des péchés de nos ancêtres et de couper dans la prière les liens générationnels avec eux… ». Que penser de cette pratique étrange ? [Martialis]

Il est clair que Jésus n’a jamais exprimé les choses de cette façon-là et qu’il ne faut pas faire toute une théologie sur un seul verset. Ezéchiel 18,20 ne dit-il pas : « Celui qui pèche, c’est celui qui mourra. Le fils ne supportera pas les conséquences de la faute commise par son père, et le père ne supportera pas les conséquences de la faute commise par son fils. » A quoi Jésus ajoute cette idée : « Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché. » (Jean 9,3) quand on accuse un aveugle-né d’être aveugle à cause de son péché ou de celui de ses parents.

Pour autant :

  • on trouve l’idée de confesser les péchés des pères dans Lévitique 26,39-40 : « Ceux d’entre vous qui survivront seront frappés de langueur pour leurs iniquités, dans les pays de leurs ennemis; ils seront aussi frappés de langueur pour les iniquités de leurs pères. Ils confesseront leurs iniquités et les iniquités de leurs pères, les transgressions qu’ils ont commises envers moi, et la résistance qu’ils m’ont opposée. » ainsi qu’en Néhémie 9,20 ou Psaume 106,6.
  • Jésus coupe lui-même avec Joseph (lors du séjour au Temple à douze ans en Luc 2) et Marie (à Cana en Jean 2) pour pouvoir entrer dans son ministère. Il signifie que la paternité de Joseph n’est plus première, mais que c’est celle de Dieu ; et que la maternité de Marie n’est plus opératoire, car elle est devant le Messie seulement « femme ».
  • Il dit qu’il faut couper radicalement, parfois, avec sa famille de sang pour pouvoir le suivre. Luc 14,26 : « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »

Il semble donc qu’il ne soit pas incohérent de s’assurer que la prégnance des liens du sang de domine pas sur notre identité héritée d’en-haut.

Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup… (Matt 7-13) Comment trouver cette porte étroite ? [Mark]

Quelle est la porte étroite ? La Bible répond très facilement à cette question. C’est Jésus, qui nous dit en Jean 10,9 :
« Je suis la porte.
Si quelqu’un entre par moi,
il sera sauvé ;
il entrera et il sortira,
et il trouvera des pâturages ».

Se remarier après un divorce est-il accepté par la foi chrétienne ? [Takpa]

La foi chrétienne n’est pas une instance qui autoriserait ou défendrait telle ou telle pratique, elle est d’abord confiance en Dieu et en sa Parole. Il est vrai que notre maître, Jésus, s’exprime sur le divorce sans complaisance, qualifiant même d’adultère celui / celle qui renvoie son conjoint pour contracter une nouvelle union. A son époque, la loi de Dieu, telle que l’interprétaient ses spécialistes, autorisait en effet un mari à renvoyer son épouse pour des motifs parfois très futiles. Jésus rappelle alors (voir notamment Marc 10,2-12, et Matthieu 19,1-12) que l’union du couple est un don de Dieu, et il ajoute que si la loi de Moïse envisage le divorce, c’est à cause de la dureté du coeur humain. Il conclut : « que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni ».

Certains ont tiré de cette parole de Jésus que l’union conjugale était indissoluble. Mais Jésus dit bien que le mariage ne doit pas être rompu, et non pas qu’il ne peut pas l’être. Le péché de l’homme, c’est justement ce qui détruit l’oeuvre du Créateur, peut briser même les liens d’amour qu’il a tissés, voulus, bénis entre un homme et une femme ! Notre dureté, notre manque d’amour et de foi a -hélas- ce pouvoir de contrecarrer, torpiller le projet de Dieu. Dans ces conditions, quand la vie à deux est devenue source de trop grande souffrance (violence sous diverses formes, égoïsme, infidélité, mépris…), la séparation peut constituer un moindre mal. Et si le constat est évident que le couple est vraiment mort, malgré tous les efforts pour se pardonner, apprendre à mieux se comprendre et s’aimer, il faut rappeler que le Seigneur n’enferme personne dans un échec passé, le condamnant en quelque sorte à un perpétuel célibat dans le cas d’un divorce. Pour quiconque se repent et croit, une vie nouvelle est possible, et cela est vrai aussi de la vie conjugale.

Entrez par la porte étroite. Car large est la porte- spacieux est le chemin qui mènent à la perdition- et il y en a beaucoup… (Matt 7-13) Comment trouver cette porte étroite ? [Mark]

En acceptant avant tout d’être vous-même trouvé par celui qui vous guidera jusqu’à cette porte, vous donnera la force de la traverser, et continuera de vous conduire à chaque fois qu’il vous faudra la franchir à nouveau. Car on ne la passe pas qu’une fois dans sa vie ! Chaque jour, l’existence nous met au défi de la franchir encore : ne pas juger (Matthieu 7.1) pardonner, faire confiance à Dieu (Matthieu 7. 11) sans faire confiance aveuglément à tous ceux qui prétendent parler en son nom (Matthieu 7. 15-21) faire le bien sans se rendre forcément compte qu’on le fait, ou s’assurer que ce n’est pas parce que l’on fait quelque chose de bien que l’on est automatiquement en Jésus-Christ (Matthieu 7. 21-23) voilà quelques exemples de l’étroitesse de cette porte. Elle est infranchissable, tant que nous n’avons pas accepté que Jésus seul soit notre guide.

Je n’ai jamais eu d’amis. J’ai été victime d’intimidation à l’école parce que je suis extrêmement timide- introverti- peu charismatique et sans personnalité. Que dit la Bible aux gens comme moi ? [Céli]

Ce que j’entends à travers votre question est une immense souffrance, liée au regard que les autres ont porté sur vous et que vous portez sur vous-mêmes. Ce qui me vient le plus spontanément, est cette parole de Jésus, dans l’évangile de Matthieu : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos. » (Matthieu 11. 28). Ce fardeau de la mauvaise image de vous-même que vous portez depuis si longtemps, Jésus vous invite à venir le déposer à ses pieds. Je ne suis vraiment, mais vraiment, pas sûr que vous soyez véritablement sans personnalité. Il me semble plutôt que l’on ne vous a jamais permis de découvrir ou d’exprimer votre personnalité. Dieu, en Jésus-Christ le peut, et n’attend que cela. En m’ouvrant à lui, j’ai découvert qui j’étais, et avant tout qu’il m’aimait. Cela est vrai pour vous aussi, je le crois sincèrement.

Le mal n’existait pas avant Satan puisque le mal n’est pas en Dieu : comment donc Lucifer (créature de Dieu) a t-il pu avoir l’idée du mal ? [Samuel]

Il ne me semble pas que le mal soit une idée. Le mal est un acte, ou l’absence d’acte bon. En lisant la Bible, je ne reçois pas de réponse théorique sur l’existence du mal. Les premiers chapitres de la Genèse ne sont pas une réflexion abstraite sur le problème du mal, mais expliquent de façon imagée la situation de l’être humain devant Dieu. Ainsi, le mot mal n’apparaît que pour parler du fruit de « l’arbre de la connaissance du bien et du mal ». Un fruit, ça se mange, on n’en n’a pas l’idée. De même, Lucifer n’est pas un nom biblique (dans les langues d’origine de la Bible, l’hébreu et le grec). Il n’apparaît que dans la traduction latine de Jérôme. Les premiers chapitres de la genèse parlent plutôt du serpent. Pourquoi le serpent ? Pourquoi a-t-il parlé à Ève de la façon dont il lui parle ? Nous n’avons pas la réponse à ces questions, sans doute parce qu’elle ne nous aideraient pas à comprendre comment nous comporter devant Dieu et face au mystère du mal, comme celui du bien d’ailleurs.

Dans Deut. 5 v 9 à10- Dieu dit « qu’il punit les fils pour la faute de leur père jusqu’à la 3ème et 4ème génération ». Une maladie congénitale ou héréditaire peut-elle en être aujourd’hui la conséquence ? [Deborah]

Je ne pense pas. Le verbe traduit par « punit » dans le passage que vous citez veut d’abord dire « chercher », »visiter », « examiner ». J’entends ce verset comme une façon de nous dire que Dieu, de génération en génération, cherche à « rattraper le coup » de la faute d’un père, en visitant ses descendants, afin que, par la repentance et la conversion, les choses s’améliorent. Il peut arriver que des mécanismes traumatiques se reproduisent de génération en génération, mais c’est plutôt pour moi le signe que l’on ne laisse pas Dieu venir ! Le cas des maladies héréditaires ne me semble pas relever de la même chose. Je ne me sens pas en mesure d’affirmer a priori, que les maladies de ce type soient liées au péché d’un ancêtre dans la famille affectée, même si cela n’est pas non plus impossible. Mais je ne peux pas dire que cela soit liée à une punition que Dieu reporterait de génération en génération.

Que s’est-il exactement passé lors de l’Ascension de Jésus ? C’est son corps qui est monté au ciel (comme on le voit dans les films sur le Christ) ou c’est son âme ? [Rija]

Si vous trouvez quelqu’un qui prétend vous dire ce qui s’est exactement passé lors de l’Ascension de Jésus, fuyez, c’est un fou dangereux ! De la même manière qu’on ne peut pas expliquer de façon systématique la Trinité ou al Résurrection, ce qui s’est passé à l’Ascension ou à la Pentecôte ne me semble pas pouvoir être décrit de façon exacte. Cela ne veut pas dire qu’il s’agit d’un mythe ! C’est un mystère, qui vient dire que désormais un humain est aux côtés de Dieu, et que quand Dieu regarde l’humanité, il la regarde à travers cet humain. Par la foi, je me place derrière Jésus sous le regard de Dieu, afin que, quand Il me regarde, se soit à travers Jésus qu’il le fasse.

Le complexe d’Œdipe est-il le fruit d’une parole de malédiction ? [Rémi]

Le complexe d’Œdipe est une théorie de la psychanalyse, que Sigmund Freud a énoncé dans sa première topique (terme employé pour décrire les étapes du fonctionnement de l’esprit humain). Elle donc le fruit d’une réflexion humaine, qui, comme toute réflexion de ce type, est respectable mais ne peut, à mes yeux être placée au même niveau que la Parole de Dieu. Elle a d’ailleurs été critiquée sur bien des plans. Il ne s’agit donc pas d’une vérité propre à tout être humain. Je ne pense pas pouvoir dire qu’il s’agisse du fruit d’une parole de malédiction. Qui aurait prononcé cette parole ? Pourquoi ? À qui s’adresse-t-elle ? Cela me semble faire trop de questions supplémentaires…

« Dieu aurait pu se passer de la croix ». Que répondre à ce type de message ? [Pierre-Henry]

Dieu a choisi la croix comme une réponse à toutes nos prétendues sagesses et toutes nos tentatives de penser hors de son alliance. Je répondrais pour ma part sobrement par les réponses que la Bible elle-même nous propose :

  • Il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. – Colossiens 1,20
  • [Christ] a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix. – Colossiens 2,15
  • Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j’en parle maintenant encore en pleurant. – Philippiens 3,18
  • La prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. – 1 Corinthiens 1,18
  • Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! – Galates 6,14
  • Celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. – Matthieu 10,38