J’ai lu des théologiens libéraux américains. Ils rejettent Noël comme un mythe parce que Marc (ancien évangile) ne le mentionne pas. L’incarnation est-elle fausse? Jésus de Fils de Dieu par adoption ? [Sophie]

Si nous voulons appuyer notre foi sur la pensée humaine, nous pouvons croire ce qu’avancent les théologies libérales au grès des modes et des temps. Si nous voulons appuyer notre foi sur la Bible, telle qu’elle est reçue par l’Eglise depuis les premiers siècles de son histoire, nous devons croire en l’incarnation. Ayant confiance en l’Esprit, qui a conduit la rédaction des Écritures et sa réception, j’ai fait le choix d’appuyer les contenus de ma foi sur la Parole telle qu’elle nous est donnée à travers les différents livres de la Bible.

Lorsque je lis la Bible, je remarque que les Évangiles de Luc et de Matthieu parlent de la naissance du Christ, Fils de Dieu, que l’Évangile de Marc, s’il ne raconte pas cette naissance, ne remet pas en question cette donnée (Marc 14/61-62) et que l’Évangile de Jean est on ne peu plus clair sur ce qui advint en Christ (Jean 1, Jean 16/28 etc). Paul, dans ses lettres, est fidèle à cette donnée, reprenant, dans l’un des plus beau passage de l’Ecriture, ce qui était probablement un hymne de la première Eglise (voir Philippiens 2/5-12).

Il est remarquable que la doctrine de  l’incarnation donne toute sa cohérence et sa spécificité à la foi chrétienne. Alors que les autres religions invitent l’homme à s’élever vers Dieu par toutes sortes de moyens, nous croyons que notre Dieu est venu vers nous pour nous libérer du péché et de la mort. C’est parce que  Jésus a été homme qu’il a pu prendre sur lui le péché des humains. C’est parce qu’il est Dieu qu’il nous en a libéré.

Dieu nous a créés à son image. J’ai la bête et l’agneau en moi (parfois je ne choisis pas la vie). Est-ce que Dieu aussi ? [Ano]

Dieu a créé l’humain a son image (Genèse 1/26), pour vivre en harmonie dans la relation à lui et au monde. L’histoire se poursuit et l’homme, deux chapitre suivant commet le premier péché. A partir de ce moment, l’image de Dieu en lui sera gâtée à jamais. L’humain tâchera de se croire Dieu à la place de Dieu. Il sera alors pécheur avant d’être mort (Genèse 3, Romains 5/12).

Sans Christ, il n’y a donc rien de bon en nous. Nous sommes seulement et uniquement pécheurs (Romains 7/14-20). Ainsi, lorsque nous pensons penser comme un agneau, nous le faisons souvent pour de mauvaises raisons. Parfois aussi, nous pensons qu’une chose est bonne alors qu’elle ne l’est pas vraiment. D’autres fois encore, nous voudrions faire le bien, mais nous faisons le mal.

Notre seule chance d’être libérés du péché qui conduit à la mort n’est donc pas ce que nous identifions comme nos bonnes pensées, mais Christ, le vrai agneau qui est venu ôter le péché du monde. (Romains 5/18, Jean 1/29). En lui, nous avons le pardon de nos péchés, la restauration de notre relation à Dieu et aux autres,  l’Esprit-Saint qui seul, peut nous conduire à des actes justes (Romains 8/13-15).

Choisir la vie,  ce n’est donc pas choisir de suivre ce que nous identifions comme nos « bons penchants » mais choisir Christ, dans la confiance et dans l’obéissance, jour après jour !

Les non-chrétiens peuvent-ils être sauvés ? Je pense aux civils irakiens. Sont-ils triplement condamnés : vie sous la dictature- massacrés- puis envoyé en enfer ? [D]

 » Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »

La Bible nous dit très clairement qu’il n’y a pas de salut en dehors de Jésus-Christ. Sans lui, nous sommes pécheurs, séparés de Dieu pour toujours. Unis à lui, nous sommes au réconciliés avec Dieu et nous recevons une vie nouvelle. Nous ne craignons alors, rien, que nous soyons physiquement vivants ou décédés (Romains 8/31 suivant).

Que dire des civils irakiens ? Comme vous et moi, comme tous les humains de cette terre, ils ne peuvent pas se sauver par eux-mêmes. Ni leurs qualités, ni leurs souffrances, ni leur travail ne leur vaut le salut. Ils ont donc besoin de Jésus-Christ, pour être réconciliés avec Dieu et vivre vraiment aujourd’hui et  toujours. Leur salut est donc l’affaire de Dieu, qui en Jésus-Christ appelle à la foi.

 

Pourquoi nos prières ne sont parfois pas accomplies- même lorsque nous demandons de bonnes choses au nom de Jésus ? [Elodie]

« Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils » lit-on en Jean 14/13 comme en de multiples autres endroits de nos Bible. Souvent nous avons l’impression de demander de belles choses à Dieu. Nous pensons que s’il faisait ce que nous lui demandions, sa gloire serait manifeste et les hommes heureux.  Pourquoi-donc ces choses ne s’accomplissent-elles pas ?

Peut-être simplement parce que ce que nous pensons être une bonne chose ne l’est pas vraiment. En effet, nous sommes parfaitement incapables de mesurer les conséquences, le sens, la portée de ce qui arrive ou n’arrive pas. Ainsi, je peux penser qu’il n’est pas bon que je perde mon travail. Peut-être vais-je me rendre compte, quelques années après une période de chômage, que celle-ci m’a permise de m’épanouir dans le service de Dieu ? La mort nous semble être quelque chose de mauvais et nous prions souvent ardemment pour qu’elle n’advienne pas. La mort, en Christ, est pourtant un gain (Philippiens 1/21-22). Nous prions parfois pour que nos proches se convertissent à Christ et cela ne semble pas fonctionner : nous ignorons que Dieu travaille les cœurs en son temps et qu’il faut que certains passent pas des moments difficiles pour en venir à croire.

Prier, c’est remettre nos problèmes entre les mains de Dieu, dans le reconnaissance que nous ne sommes pas des dieux capables de savoir ce qui est bon ou mauvais. C’est alors que Dieu répond, selon sa volonté, qui n’est pas la nôtre.

1Jean 5/15 « L’assurance que nous avons auprès de lui, c’est que, si nous demandons quoi que ce soit selon sa volonté, il nous entend. Et si nous savons qu’il nous entend, quoi que ce soit que nous lui demandions, nous savons que nous avons ce que nous lui avons demandé »

Les gens sont constamment entourés de tentations sexuelles. Comment pouvons-nous les vaincre ? [Vincente]

Regardons à la première tentation :

En Genèse 2/15-16, Dieu dit : « Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » En Genèse 3/1, le tentateur dit :  » Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? ».

Ainsi, la tentation vient de ce que nous regardons aux commandements de Dieu comme à ce qui va nous contraindre, nous empêcher de vivre alors que les commandements de Dieu vont plutôt nous donner la direction pour vivre de belles choses. La Bible nous dit que l’homme et la femme sont créés pour vivre leur sexualité dans le cadre du mariage, d’un engagement de leur être l’un pour l’autre. La première chose à faire est alors certainement de considérer la beauté de ce projet de Dieu pour l’homme et la femme afin de désirer le vivre et de repousser les mensonges qui nous laissent entendre qu’il est bon de vivre une sexualité libre d’engagement.

Cela n’est néanmoins pas suffisant, tant il est vrai que de savoir ce qui est bon ne nous permet pas de le faire (Romains 7/18-20). Nous devons pour cela être conscients que nous ne pouvons pas de nous-mêmes vaincre. Nous ne pouvons que nous confier en celui qui a la victoire sur le mal, le péché, et la mort, Jésus vivant en nous, par le Saint-Esprit. Voir Matthieu 4/1-11, Romains 8.

Quel était le mouvement du christianisme social ? Cela existe-t-il encore ? [Cécile]

Le christianisme social est un mouvement qui date de la fin du XIXème siècle. En réaction contre le capitalisme qui générait alors beaucoup de misère et éloignait les plus démunis de Dieu, le christianisme social prônait une moralisation des individus et de la société afin qu’une vie selon Dieu et non selon l’argent, soit possible. Ainsi, le christianisme social s’est-il ingénié à annoncer l’Evangile dans les classes populaires, luttant contre l’athéisme marxiste, l’alcoolisme ou les moeurs dissolues sans ménager les critiques contre la société et des riches qui entretenaient la misère. Le christianisme social a pu conduire à la mise en place de propositions alternatives au capitalisme, tels les coopératives, ainsi qu’à des prises de positions politiques.

En 2010, un mouvement  « du christianisme social » s’est créé en association, se réclamant de ces idées. Ces dernières ont néanmoins visiblement beaucoup évoluées. Ainsi, le christianisme social tel qu’il est compris à la fin du XXIème siècle privilégie le politique et le social par rapport au travail d’évangélisation. Il se focalise ainsi sur les changements sociétaux plus que sur le changement des individus, appelés autrefois à croire et à faire selon Dieu.

Que dire à une personne s’interrogeant sur la réincarnation? Quels arguments avancer ? Cette même personne désirant connaître le point de vue chrétien sur le sujet. [Myriam]

Vous pouvez expliquer à cette personne que l’espérance chrétienne n’est pas la réincarnation mais la résurrection. C’est la promesse de Jésus, qui affirme : « La volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour. » Jean 6/39-40.
C’est ainsi que Dieu, créateur et restaurateur de notre esprit, de notre âme et de nôtre corps, nous donnera à la fin des temps de vivre avec lui toujours, avec notre esprit, notre âme et notre corps alors libérés du péché, du mal et de la mort. Il s’agit du corps glorieux dont il est question en Philippiens 3/20-21, voir aussi 1 Corinthiens 15/35-58.

L’idée de résurrection semble assez folle à beaucoup. Je la trouve, quant à moi assez pertinente car :
-Elle dit la réalité de la mort puisqu’elle postule que rien en nous n’a la capacité de perdurer par elle-même. Elle nous force à mettre notre confiance en Dieu seul, alors que l’idée de réincarnation, laisse croire aux gens que quelque chose perdure d’eux-même.
-Elle dit la puissance de Dieu, qui a créé et peut recrée.
-Elle dit l’amour de Dieu, qui nous aime tels que nous sommes, corps, âme et esprit et veut nous garder ainsi (voir Psaume 139).

En revanche l’idée de la réincarnation telle qu’elle est apprécie en occident me semble souvent reposer sur des phantasmes. On s’imagine volontiers vivre une autre vie, avoir un autre corps, tout en restant soi-même et on trouve cela plutôt cool de s’imaginer en grenouille sautant de nénuphar en nénuphar. C’est négliger le rôle que le corps a dans notre vie. Or, sera-t-on vraiment nous-mêmes avec un corps de grenouille et le cerveau qui va avec ?
N’oublions pas que dans le bouddhisme, qui est la religion qui a répandu l’idée de la possibilité d’une réincarnation, cette dernière est une punition, le but de l’humain étant de ne plus se réincarner pour atteindre la félicité.

Le marxisme et le protestantisme sont-ils compatibles ? Devrions-nous éviter le marxisme parce qu’il est trop athée ? Selon la Bible- il n’y a jamais d’espoir de gouvernement mondial unifié ? [PKJ]

Le marxisme repose sur un ensemble de principes qui s’opposent en effet, à la foi chrétienne. Nous pouvons en nommer ici quelques uns :

-L’idée que l’histoire est conduit par la « lutte des classes » et le déploiement des forces économiques. La fin de l’histoire, correspond, pour les marxistes à la victoire de la classe prolétarienne qui amènera enfin la paix et le bonheur dans le monde. La Bible dit  que Christ est l’alpha et l’omega, le commencement et la fin de l’histoire que Dieu conduit.
-L’idée que les idées religieuses viennent des rapports de pouvoir et sont « crées » par les classes dominantes pour servir leurs intérêts. Ainsi, le christianisme et considéré par Marx comme « l’opium du peuple ». La Bible, au contraire, nous raconte l’histoire d’un Dieu vivant qui parle et agit pour sauver les hommes et vient ainsi heurter et déplacer les idées qu’ils inventent pour se justifier.
-Le marxisme estime que la fin de l’histoire, le bonheur, la paix et la liberté adviendront quand la classe prolétarienne dominera. Il s’agira alors d’instaurer une « dictature du prolétariat », armes à la main, afin de forcer les riches à ne plus l’être. Le marxisme considère donc que la violence conduira une classe social à sauver le monde contre une autre catégorie sociale. Les chrétiens pensent que Dieu en Jésus, est venu sauver les hommes pécheurs par amour.

S’il propose des solutions mensongères du point de vue de la foi chrétienne, le marxisme
établit un diagnostique de notre condition de pécheur intéressant à considérer : l’idolâtrie de l’argent, la violence que les uns exercent sur les autres en raison du profit, notre facilité à inventer des idées qui nous confortent dans nos positions. A nous de chercher, dans la Bible, des réponses chrétiennes aux questions posées…dans la foi, l’espérance et l’amour.

Concernant la positivité d’un gouvernement mondial, exercé en ce monde pas des humains pécheurs, l’idée semble exclue par la Bible de son début à sa fin, et heureusement ! (Genèse 11 et Apocalypse).

Êtes-vous d’accord avec la thèse de Max Weber sur les liens entre le protestantisme et le capitalisme ? [Lionel]

Max Weber, dans son ouvrage de 1920 intitulé ‘L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme », tante d’expliquer quels facteurs spirituels et sociaux ont conduit à ce qu’il observait à son époque : les couches sociales supérieures sont protestantes en majorité. Son ouvrage met en avant deux facteurs théologiques qui selon lui, expliqueraient cet état de fait.

Le premier facteur mis en avant par le sociologue est la revalorisation par Luther du métier, comme manière de servir Dieu. Ainsi, le fait de travailler, auparavant considéré comme une simple nécessité vitale de valeur moindre par rapport à la prière des moines prend un sens devant Dieu. Calvin ira plus loin dans la valorisation du travail, en invitant les hommes à agir avec Dieu pour sa gloire.

Le second facteur mis en avant est la doctrine calviniste de la prédestination. Calvin, en affirmant que Dieu a  choisi d’avance ceux qu’il destinait au salut, a provoqué de l’angoisse, dans le cœur des croyants. Ces derniers, ne pouvant pas savoir s’ils étaient élus ou non, se sont mis à chercher dans leur manière de vivre des signes de leur salut. Le fait de vivre de manière simple sans trop chercher à profiter des biens matériels associé au désir de travailler dur pour la gloire de Dieu et d’en récolter des richesses a été perçu, par ces protestants, comme des marques rassurantes de leur élection. Il auraient ainsi été encouragés à accumuler le capital qui a rendu possible le développement du capitalisme.

Le travail sociologique de Max Weber met en avant des doctrines et des principes éthiques qui correspondent à ce que nous dit la Bible au sujet de la vocation et du salut, selon l’interprétation des réformateurs. Il nous montre aussi comment ces doctrines et ces principes ont pu être tordus par les humains angoissés et avides que nous sommes tous, au fond. Bref, Max Weber nous dit le péché qui se cache dans nos intentions, seraient-elles pieuses.  Il m’invite à tâcher aujourd’hui, de vivre avec Dieu simplement, dans  confiance et dans l’amour, pour devenir semblables à Christ, qui à priori, n’était pas un capitaliste.

« Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères ». Romain 8/29

 

 

En tant que chrétien- j’ai peur de Dieu quand je lis Matthieu 25.31-46- c’est à dire d’être un mauvais serviteur sans m’en rendre compte- ce qui sera révélé au jugement. Que faire ? [Christophe]

Votre angoisse était celle de Luther avant la Réforme. Celui-ci en est libéré par la Bonne Nouvelle qui nous est transmise par la Bible. En Jésus-Christ, liés à lui par la foi, nous sommes acquittés par Dieu qui ne regarde pas à notre péché, mais à la justice de Christ.

En effet, la Bible dit :
Romains 8/1 : « Il n’y a aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » Jean 5/25 : « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement; mais il est passe de la mort à la vie. » Voir aussi, Éphésiens 2/1-8, Romains 8 etc…

Forts de le certitude de notre salut dans la foi, nous devons néanmoins considérer les appels que Dieu nous adresse dans la Bible (la loi) avec sérieux. Ils nous disent notre péché et nous permettent d’apprendre à compter toujours plus sur lui, en lui demandant pardon et aide.La loi nous indique une voie sur laquelle, reconnaissants pour ce que Dieu a accompli pour nous en Christ, il est bon de marcher.

N’angoissez donc pas quant à ce que vous n’avez pas fait ou ce que vous avez fait. Demandez plutôt à Dieu de vous montrer ce qu’il vous appelle à changer dans votre vie, demandez lui pardon et tâchez de compter sur lui pour vous donnez de le servir toujours mieux dans l’écoute et l’obéissance à sa Parole vivifiée par l’Esprit.

« La tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. » 1 Corinthiens 7/10