Si j’ai loupé la personne que Dieu avait préparée pour moi, aurai-je un plan B ? [Benji]

L’existence du plan B présuppose l’existence d’un plan A.
Et la représentation qui est derrière c’est que Dieu aurait un top 10 des personnes idéales pour nous, ce qui nous permet (sur plus de 3 milliards de personnes du sexe opposé) de rester dans le meilleur de ce que Dieu pense possible pour nous.

Je vais vous donner plusieurs réponses.
Elles sont contradictoires, mais je crois qu’elles portent une part de vérité.

  1. D’abord, j’imagine que Dieu pourrait très bien ne pas avoir un plan A ni un plan B pour ce qui concerne nos relations. Il espère qu’on va trouver quelqu’un et qu’on va se donner les moyens de partager les plus possible, pour tenir ensemble, pour le meilleur et pour le pire.
  2. Si Dieu a un top 10, je ne pense pas que la rencontre de l’être aimé soit comme un concours d’école d’ingénieur où on a une meilleure école si on arrive premier que si on arrive 8ème. Et que donc plus on tarde moins on a de choix et plus on est obligé de baisser ses critères.
    Donc j’ai l’impression que ce serait plutôt dans le caractère du Dieu de la Bible d’imaginer que tel ou tel type de vis-à-vis serait vraiment bien pour nous. En espérant qu’on soit bien disposés pour un choix pertinent.
  3. A contrario, je pencherais pour encore une autre solution, c’est qu’on puisse dire que Dieu ne fait qu’un projet pour nous. Et on trouve la personne.
    Ou on ne la trouve pas. Alors je pense que si on l’a loupée, Dieu refait des projets pour nous, de bonheur et non de malheur. Il n’a que des plans A en somme.
    Il est le Dieu qui rend les possibles à nouveaux possibles.
    Cette option me plaît plus.

Mais je ne crois finalement pas que la Bible nous parle d’une conjugalité, ni même d’une vie, où tout est totalement écrit d’avance.

Est-ce qu’une chrétienne peux avoir des relations sexuelles sans l’objectif d’avoir un enfant ? [Mamita]

Qu’est-ce que Jésus aurait fait s’il avait eu un iPhone ?

Il y a beaucoup de questions pour lesquelles il est compliqué de trouver une réponse, car justement elles sont liées à un progrès technologique inimaginable il y a deux mille ans.
C’est donc la question de la relation interpersonnelle et de la relation à Dieu qui va compter.

Aujourd’hui, la sexualité est dissociée de la fécondité parce qu’il est possible du fait de la contraception d’avoir des relations sexuelles qui ne comportent pas le risque ou la chance d’une grossesse et d’une naissance.
Mais à l’époque de Jésus, avoir une relation sexuelle menait forcément à un fort risque de fécondité ! et donc la question de la filiation à assumer, qui en découlerait, était première.

Dieu a intégré le plaisir à la sexualité pour que nous ne soyons pas trop paresseux pour croître et multiplier. S’il y a plaisir à la sexualité, c’est pour qu’on n’oublie pas de faire des enfants : c’est quand même mieux que ce soit un plaisir plutôt qu’un devoir.

Compte tenu de cette évolution technologique et de la révolution sociétale qui l’accompagne, une chrétienne peut effectivement avoir des relations sexuelles qui sont dissociées de la question de la fécondité. L’enjeu sera en revanche de ne pas se disperser. L’intime de la sexualité est là pour créer de la relation intense entre l’homme et la femme. La sexualité de plaisir sera donc une façon de construire la complicité et l’intensité du vécu de couple.

Ce qui ne peut que réjouir le cœur de Dieu (inventeur de la sexualité belle et bonne).

Face à ceux qui (se) disent “Pourquoi pas Le Pen”, comment expliquer pourquoi “Pas Le Pen” ? [P.]

Nous n’allons pas vous dire pour qui voter.
Parce qu’il n’y a pas un vote chrétien.
Mais il y a des chrétiens qui votent.

Dans un second tour de présidentielle, il n’y a pas d’un côté un candidat qui serait du côté de Dieu, et de l’autre un candidat qui serait contre Dieu. Parce que le processus électoral républicain, bien qu’il soit plus démocratique que d’autres systèmes, permet juste au peuple de choisir son « César ».

Si l’on voulait cribler les propositions électorales des uns et des autres, on aurait bien du mal à savoir ce qui est conforme à notre foi ou ce qui ne l’est pas. Quels coefficients mettre à nos préoccupations ? L’éthique prime-t-elle sur le reste ? Jésus était tout sauf moral : il défendait ceux qui transgressaient des lois justes (une femme adultère), il brisait les interdits de la religion paisible en place (activité durant le sabbat), il promouvait des collaborateurs du système fiscal romain (Matthieu), etc.
Certains se sont récemment hasardé à lister les sujets et à cocher ce qui serait chrétien-compatible. Je pense que c’est une immense erreur : s’ils n’ont assurément pas oublié la question des unions civiles homosexuelles, presque tous ont oublié la préoccupation pour la justice sociale et l’équité, qui sont cent fois plus mobilisées dans les préoccupations du Dieu biblique…

Notre rôle de citoyens, c’est de voter, de faire des choix.
Notre rôle de chrétiens, c’est de prier pour la paix du pays, et prier pour les autorités afin qu’elles promeuvent la paix. Et dans cette paix, la liberté de conscience est de toute première importance.
Et là je ne suis pas sûr que les deux candidats soient à égalité.

Par ailleurs, en référence au statut d’Israël en Canaan et à l’identité de voyageurs et étrangers sur la terre qu’évoque Paul, les Écritures me semblent faire du respect des étrangers un point tout à fait crucial.
Et là je ne suis pas sûr que les deux candidats soient à égalité.

Ces deux candidats sont surtout à égalité sur le traitement privilégié de leurs collaborateurs, de leur compromission avec le pouvoir de l’argent (Mammon), leur caractère influençable par des grandes nations (USA et Russie par exemple), leur démagogie et leur désir de séduire, etc.

Bref, voter ne sera jamais élire la bonne personne contre la mauvaise personne.
Ce sera toujours choisir, faire un choix en conscience entre la peste d’un César-Jules et le choléra d’un César-Auguste. Mais n’oublions pas que le taux de létalité du choléra et de la peste n’est pas du tout le même… L’important sera donc de voter, parce que l’abstention est pour le coup la pire des lâchetés car elle consiste à se défaire de ses responsabilités (relisez la parabole de Jotam en Juges 9,7-21).

Pourquoi notre jour mis à part est-il passé du sabbat juif (samedi) au dimanche ? [Jean]

Parce que c’est le jour de la résurrection de Notre Seigneur. Il s’est donné à voir le lendemain matin du sabbat, lorsque les femmes sont venues au tombeau pour prendre soin de son corps supplicié. Mais il est ressuscité ! Il a ainsi montré qu’en lui toutes choses étaient faites nouvelles. La nouvelle création a commencé avec ce premier-né d’entre les morts, pour ce premier jour de la semaine, nouvellement mis à part.

Certains prédicateurs prétendent ressusciter des morts car Jésus nous permet de faire les mêmes œuvres que lui. Qu’en penser ? [Augustinus]

Le Seigneur est souverain. Si pour que l’annonce de son royaume progresse, la résurrection d’un mort s’opère par sa grâce, je crois qu’Il peut le faire. Le danger est de penser que c’est tel ou tel prédicateur qui en a le « pouvoir », « l’autorité », alors que c’est une œuvre de Dieu, ou encore qu’une communauté où de tels miracles ne se produisent pas ne serait pas vraiment chrétienne. Si on affirme qu’un miracle s’est produit mais que cela a pour effet d’orienter le regard vers la personne par qui il s’est produit et pas vers le Christ, je crois qu’il faut se méfier.

Que choisir entre la guerre juste (Calvin et Bèze) ou les pacifistes (Trocmé- Lasserre- Brousson- Schweitzer) ? Le NT est-il ambigu ? [David]

Je crois que c’est surtout notre vie, marquée par le péché, qui est ambiguë. Dieu, en Jésus-Christ, est venue mettre la clarté de son esprit dans nos ambiguïtés. Cela étant dit, je crois qu’à la lumière du Nouveau Testament, nous pouvons dire qu’il n’y a pas de guerre juste. Il n’y a aucune « bonne raison » de tuer quelqu’un, même dans la guerre. Un général s’est d’ailleurs récemment exprimé sur la question : https://www.youtube.com/watch?v=sOZTgyiD-Zg

Une fois que l’on a dit cela, il faut aussi se rappeler que Dieu est venu jusqu’à nous en Jésus-Christ à cause de la dureté de notre cœur (Matthieu 19.8). Il ne justifie aucune des choses que cette dureté nous amène à commettre, mais il fait avec pour le tourner en bien, si nous ouvrons notre cœur à son action. Mais il ne me paraît pas possible de raisonner trop dans l’abstrait face à des questions aussi difficiles.

Pourquoi les chrétiens sont obsédés par le sexe avant le mariage ? Jésus n’en a pas vraiment parlé non ? [Jeanne]

Je ne sais pas si ce sont les chrétiens qui sont obsédés par le sexe avant le mariage ou la société qui les entoure qui est obsédée par le sexe tout court. Dans la culture dans laquelle nous évoluons, la sexualité est disjointe de l’engagement. Il n’y a qu’à regarder n’importe quel film pour s’en rendre compte. C’est ce contexte qui pousse peut-être certaines personnes ou certaines églises à insister fermement sur la question du mariage. En effet, la vision biblique du couple humain repose sur l’unité et l’engagement. Genèse 2/24 dit cela : « L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair ». Ce verset est répété à 5 reprises dans la Bible, y compris dans la bouche de Jésus (cf Matthieu 19/4-6). Jusqu’à aujourd’hui, la seule façon d’engager sa vie avec une autre personne reste le mariage, qui est une belle et bonne chose que Dieu a voulue et dont nous pouvons nous réjouir.

Comment on accompagne quelqu’un qui parle toujours à une personne morte et qui ne peut pas entendre que c’est un choix de mort ? [Léa]

Vous avez certainement partagé vos convictions avec cette personne et vous lui avez certainement donné des arguments bibliques. Elle ne les entend pas. Vous avez fait votre part et c’est maintenant le moment de constater que Dieu seul, par son Esprit, peut ouvrir les cœurs. Persévérez dans la prière et tenez-vous prête à échanger de nouveau avec cette personne si l’occasion se présentait. Croyez-moi, les ressources de Dieu sont immenses !

Quel est le message central de Jésus ? [Diana]

Les théologiens font souvent la différence entre :
Evangelium Christi : la bonne nouvelle donnée par Christ,
Evangelium de Christo : la bonne nouvelle au sujet de Christ.

Le message du Nouveau Testament, c’est que Dieu le Père a manifesté son amour d’une façon incroyable en décidant du pardon des péchés, en envoyant son Fils, et en leur assurant une vie qui n’est plus bloquée par la mort (ma paraphrase de Jean 3:16). C’est l’Evangelium de Christo. L’Évangile concernant le Christ.

Le message de Jésus était un peu différent. Il l’a répété à plusieurs reprises et c’était : « Le Royaume de Dieu s’est approché de vous » (Matthieu 3:2, 4:17, 10:7, Marc 1:15, Luc 10:9, 10:11, 21:31…). C’est l’Evangelium Christi. L’Évangile proclamé par le Christ.

Bref, cette dimension du Royaume de Dieu (du Règne de Dieu je préfère dire) n’est plus quelque chose de lointain, ce n’est plus quelque chose pour la fin des temps, ce n’est plus quelque chose de méta-physique, c’est au milieu de nous, c’est proche, ça s’approche toujours et sans cesse, entre déjà-là et pas encore là.

Jésus demande de rester simples- mais lire la Bible est super compliqué. Pourquoi ? [Jeanne]

Jésus a appelé à sa suite des gens sans instruction, comme des pêcheurs, Pierre, par exemple. Il a aussi appelé des gens très instruits, comme Paul, qui avait étudié les Ecritures juives. Nous croyons que s’il nous appelle, il saura nous donner d’accueillir sa Parole, de la comprendre, par son Esprit (Jean 16/13). Ainsi, lorsque nous lisons la Bible en demandant à l’Esprit-Saint de nous éclairer, nous pouvons être certains que nous recevrons ce que nous devons en recevoir. Alors même que nous pouvons parfois avoir l’impression de ne comprendre que peu de choses, il nous est possible de saisir ce qui nous est donné et le mettre en pratique. Puis, mois après mois, années après années, aidés par les enseignements entendus à l’Eglise, pas des Bibles commentées et par le partage avec nos frères et sœurs, notre connaissance grandira et nous percevront des choses que nous ne percevions pas avant. La pire des choses serait certainement, en cette matière, de croire que nous aurons un jour assez étudié pour ne plus avoir quelque chose de neuf à recevoir de Dieu.
« La crainte de l’Eternel est le commencement de la science; Les insensés méprisent la sagesse et l’instruction. » Proverbes 1/7