Marc 12:25 signifie-t-il qu’il n’y a pas de mariage/sexe dans la vie éternelle ? Ainsi- la douleur du rejet amoureux- des problèmes de mariage- est abolie ? [Claude]

Il me semble que le verset que vous citez dit explicitement que le mariage concerne la vie présente et que les lois relatives à la vie quotidienne « ici-bas » n’auront plus nécessairement lieu d’être dans le Royaume. Je ne sais pas si cette considération peut aider à abolir la douleur du rejet amoureux, qui me semble d’un autre ordre. Même si le mariage ne recevait pas dans cette vie la bénédiction de Dieu, vivre une situation de rejet amoureux resterait douloureux. Je pense qu’alors c’est davantage la promesse d’Apocalypse 21.4 qui peut être évoquée : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. »

Jésus et Pierre marchant sur l’eau (Marc 6- Matt 14) ne constitue-t-il pas une violation de la mise à l’épreuve de Dieu (Luc 4:9-12) ? [Robert]

Vous faites sans doute référence, Robert, à la demande de Pierre à Jésus de marcher lui aussi sur l’eau, lorsque les disciples ont vu le Christ rejoindre leur barque battue par les flots. Seul Matthieu l’évoque. Marc et Jean ne mentionnent pas cet élément dans leur récit de l’épisode. Il me semble important de voir que les disciples étaient alors effrayés et ont cru voir un fantôme. Or, il ne faut pas faire confiance à un fantôme, ni à qui que ce soit qui prétend être Jésus (voyez Matthieu 24. 5) ! La demande de Pierre me semble aller dans le même sens que celle de Gédéon lorsque l’ange est venu le rencontrer (Juges 6. 17-18). Il ne s’agit pas d’incrédulité, mais de s’assurer que l’on n’est pas sujet à une illusion.

La Bible ne promettrait pas le bonheur ? Tout au plus elle permettrait la joie ? Je lis beaucoup de choses contradictoire à ce sujet… [Alexis]

Effectivement, la dureté de la vie semble être un paramètre quelque peu inévitable, un peu comme les accidents climatiques, les rhumes hivernaux, et autres contrariétés plus graves.

Peut-être nous faut-il relire les versets 7 à 9 du psaume 4 :

Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? » Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage ! Tu mets dans mon coeur plus de joie que toutes leurs vendanges et leurs moissons. Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d’habiter, Seigneur, seul, dans la confiance.
Psaume 4,7-9

Dans ce texte, c’est bien bonheur et joie qui sont articulés.
Pour moi le bonheur est quelque chose de psychique, de ressenti, tandis que la joie est quelque chose de plus spirituel, moins émotionnel, plus profond dans notre être.

Dans l’âme (psychique), il y a des allers et venues des larmes au rire, de l’angoisse à la confiance, etc. Dans l’esprit, il peut y avoir un positionnement de l’ordre du choix, un peu comme David dans les psaume, qui choisit de ne pas larmoyer quand il dit au psaume 103 : « Mon âme [maintenant], bénis l’Eternel ! ». Bref, par la foi nous choisissons la joie de l’esprit, tandis que bonheur et malheur sont plus subis dans notre âme.

Puis-je faire partie des franc-maçons ? [Julia]

Chère Julia, je crois que je ne serais pas à ma place si je me mettais à dire aux gens ce qu’ils ont à faire ou pas. Je vous livre simplement cette réflexion: L’accès à la franc-maçonnerie et la progression dans cet ordre, quelles que soient les intentions de ce mouvement, procède de ce que l’on appelle une initiation : il y a des choses que les gens « extérieurs » à la franc-maçonnerie ne doivent pas savoir et qui sont réservées à ceux qui y entrent ou en font partie. C’est précisément le mouvement contraire qui caractérise le christianisme : il faut faire sa voir ce que Dieu a révélé à tous les humains en Jésus-Christ. Les chrétiens bénéficient d’une révélation qui ne leur est pas réservée mais qui est une vérité à partager. Il n’est jamais fait d’enquête à votre sujet quand vous faites votre catéchisme chrétien. C’est vous qui découvrez si le message et la personne de Jésus font écho dans votre vie (c’est le sens étymologique du mot catéchisme).

La plupart des protestants ont-ils soutenu la révolution de 1789? Qu’en est-il des excès du régicide et du règne de la terreur ? [An]

Bonjour An, votre question est restée un certain temps en souffrance car il ne se compte guère d’historiens qualifiés parmi notre équipe de pasteurs ! Je vous réponds après avoir consulté notamment l’Histoire Générale du Protestantisme d’E.G. Léonard (vol 3 p.143ss). Dans leur ensemble, les protestants en France ont accueilli favorablement la Révolution car elle devenait pour eux, après la période de clandestinité et de persécution ouverte par la Révocation de l’Edit de Nantes, synonyme de liberté de conscience, et d’égalité retrouvée pour les droits civiques. C’est cette liberté que réclama notamment Rabaut-St-Etienne, pasteur Nîmois député à la convention, et pas seulement la « tolérance » du culte non-catholique décrétée par Louis XVI en 1787. La déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen l’accorda. Mais la Terreur, instaurée en 1793 par les révolutionnaires les plus radicaux fut aussi une offensive contre le Christianisme en général, et pas seulement le catholicisme. L’instauration du calendrier républicain amena la suppression du dimanche, des fêtes chrétiennes et l’interdiction des services religieux au profit du culte (athée) de la Raison. Alors beaucoup de protestants ont retrouvé le culte clandestin, en famille… D’autres, et quelques pasteurs, ont abjuré leur foi et adopté la nouvelle « religion ». Par ailleurs, 16 députés protestants membres de la Convention avaient voté la mort du Roi Louis XVI en 1791.

Que penser de la profusion des témoignages- depuis des siècles- sur l’apparition de la vierge Marie ? Que doit-on penser des faits historiques sur lesquels reposent ces témoignages ? [Benn]

Dieu est souverain. Il lui est possible de se révéler à des êtres humains de toutes cultures, de toutes traditions, et donc même à des personnes pétries de culture catholique, pour qui la vierge est une figure centrale. Cela ne me semble pas vouloir dire que Marie soit toujours vivante, car je ne lis nulle part dans la Bible qu’elle soit ressuscitée. Lorsque l’officier romain Corneille a eu la vision d’un ange de Dieu, il ne s’est pas mis a adorer cet ange ou à lui rendre un culte. Il a obéit à ce qu’il entendait car il a compris que cette vision venait de Dieu. On ne nous dit rien de la forme que cet ange avait pour Corneille. Dans le même ordre d’idée, à la Pentecôte, l’Esprit de Dieu a permis aux apôtres de parler dans des langues qu’ils ne connaissaient pas, car Dieu est souverain sur toutes les langues humaines, il n’y en a pas une qui soit plus divine qu’une autre.

Dans Jean 3:16 est-ce que « le monde » veut dire tout le monde ou juste les élus / prédestinés ? [Claude]

Je crois bien que cela veut dire tout le monde. Si je reprends tout le verset : « En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle », je comprends que l’amour de Dieu concerne tout le monde, mais que tout le monde ne le reçoit pas. Pour ne pas périr et avoir la vie éternelle, il faut croire dans le Fils unique, Jésus-Christ. Dire que Dieu aime le monde, tout le monde, ne veut pas dire que tout le monde est sauvé, juste comme ça. La foi, réponse au don gratuit de réconciliation que Dieu nous fait en Jésus-Christ, ouvre au salut.

J’ai entendu cela récemment. Est-ce un bon résumé de l’Evangile ? « Il a fallu la crèche pour amener Dieu à l’homme mais la croix pour élever l’homme à Dieu. » [Anonyme]

Je ne pense pas, même si le mouvement de ce texte est assez beau, à mon point de vue. Mais le résumé de l’Évangile, c’est que c’est Dieu (et lui seul) qui est venu jusqu’à nous, comme un homme, en Jésus-Christ (donc depuis sa naissance jusqu’à sa mort et sa résurrection, en passant par son ministère) pour rétablir, entre Lui et nous, la relation brisée par le péché. Je ne veux pas oublier la résurrection du Christ, car c’est elle qui valide le pardon de Dieu (I Corinthiens 15. 17). En fait, pour essayer de reprendre les termes de la phrase que vous citez, je dirais plutôt : « Il a fallu Jésus-Christ pour amener Dieu à l’homme et pour élever l’homme à Dieu. »

Pourquoi le sang est-il un élément clé- que ce soit celui d’un homme ou d’une femme ? Pourquoi le sang lie-t-il deux personnes ? [Eva]

Je crois que l’on peut résumer la réponse à votre question avec Lévitique 17,11 : le sang (ici celui des animaux), que Dieu a, dans l’ancienne alliance, donné pour servir de sacrifice, est une représentation de la vie (voir aussi Genèse 9,5-6, et Psaume 9,13 pour le sang des humains).

Toujours concernant les règles rituelles de l’ancienne alliance, des dispositions sont prises en lien avec l’écoulement de sang menstruel et celui lié à l’accouchement  (Lévitique 12; 15,19s; 18.19), renvoyant ainsi Israël à la sacralité de la vie.

Enfin, c’est sans doute parce qu’il représente la vie que le sang est utilisé pour sceller des alliances : il symbolise l’engagement à la vie à la mort des différents partis, le fait qu’on ne puisse pas revenir sur l’engagement pris à l’alliance. C’est dire la profondeur de la fidélité et de l’amour de Dieu qui a offert son Fils pour une alliance en son sang (Matthieu 26,28) !

1 Chroniques 22: 8 est-il la plus ancienne déclaration pacifiste de l’histoire ? [DLS]

Le livre des Chroniques daterait de la fin du IVe siècle avant Jésus-Christ. Certains passages de la Genèse, comme le récit de Caïn et Abel (dans lequel Dieu s’oppose clairement au meurtre d’Abel par son frère) ou les motifs du Déluge (la violence) sont certainement plus anciens. L’Exode, avec les dix commandements (« tu ne tueras point ») daterait du VIIe siècle avant Jésus-Christ. Je ne pense donc pas qu’on puisse dire que 1 Chroniques 22: 8 est la plus ancienne déclaration pacifiste de l’histoire, même si ça n’enlève rien à la valeur de ce texte.