Peut-on vivre avec un non-chrétien ? Le couple peut il être sanctifié par un des deux partenaires ? [Pauline]

Concernant les questions conjugales, notre époque diverge profondément des enseignements bibliques. Mais si la vision moderne du mariage avait rendu les couples heureux, on serait au courant, non ? Comment un don de Dieu est-il devenu une usine à malheur ? C’est assez sage de penser ces questions avec Dieu au moins autant qu’avec ses copines…

Interrogé sur ces sujets (1 Corinthiens 7 en particulier), Paul évoque des situations différentes pour le couple déjà marié et pour le chrétien qui ne l’est pas encore. Il fait aussi la différences entre des réponses certaines venant du Seigneur et des réponses personnelles inspirées. Ses convictions reposent entre autres sur : 1° une conception du couple comme don de Dieu (à faire fructifier pour Sa gloire et non seulement à consommer pour son plaisir) ; 2° une conception de l’amour où la décision prévaut sur le sentiment (d’où découlent ses convictions sur le pardon, la persévérance dans la relation…).

Dans le cas d’un mariage déjà acté avec un non-chrétien, Paul répond avec plein d’espérance. Oui, il est nécessaire de persévérer dans cette relation aussi longtemps que le partenaire non-chrétien souhaite rester (dans la fidélité bien sûr !). Cette relation ne peut être que bénéfique spirituellement pour le non-chrétien et Dieu reconnaît et assiste ce mariage légitime.

Dans le cas d’un couple à venir, Paul évoque comme une évidence que ce couple doit être « dans le Seigneur ». Par exemple, il évoque le remariage des veuves en disant : « elle est libre de se remarier avec qui elle veut, à condition, bien entendu, que ce soit avec un chrétien » (1 Co 7, 39). Cette affirmation peut sembler dure à notre mentalité romantique et sentimentale, mais le mariage est à la fois plus compliqué encore que cette réponse et mille fois plus beau qu’un coup de foudre passionné mais éphémère… Que le Seigneur vous comble selon son projet !

Je ne fais que donner des sommes modiques pendant la quête, or je gagne très correctement ma vie. Je sais que c’est ingrat vis-à-vis de dieu. Que me conseillez vous ? Quelle serait la juste part ? [M.]

La question du don n’est pas facile à traiter dans une société comme la nôtre. Ainsi, alors que nous sommes sans cesse invités à nous poser en consommateurs de toutes sortes de choses et de services, Jésus nous appelle à engager à sa suite toute notre vie, ce qui inclut notre vie financière.

Pourquoi donner ?
Parce que Jésus nous appelle à faire des disciples et que l’église a besoin de nous, finances comprises pour accomplir sa mission (Matthieu 28/16-20)
Parce que nous savons que tout nous vient de Dieu, notre argent et notre salut en Jésus-Christ. Le don est ainsi lié à notre reconnaissance pour ce que Dieu donne et nous invite à partager (voir 2 Corinthiens 8/7-15).
Parce que nous mettons notre confiance en Dieu plus qu’en notre argent et que nous décidons de faire un pas de confiance. (Matthieu 6/25-33)

Combien donner ?
La question de la somme est à traiter honnêtement, devant Dieu, dans la prière, sans légalisme. La Bible nous offre quelques jalons en nous parlant de la « dîme » (10 pour cent des revenus). Lévitique 27 : 30-32 ; Deutéronome 14 : 22-29 et 26 : 12-14 ; Matthieu 23 : 23 ; Hébreux 7 : 1-10

Puisse le Seigneur continuer de conduire vos réflexions sur cette question !

La médecine (notamment la psychiatrie) obtient des résultats notables avec l’hypnose thérapeutique. Des réserves sur cette pratique très encadrée, sans rapport avec l’hypnose de spectacle ou de manipulation ? [Mia]

Pour avoir étudié le sujet avec un psychiatre et un neuro-biologiste que je connais, le sujet est moins binaire que ce que vous sous-entendez. D’une part l’hypnose thérapeutique n’est pas si encadrée que cela pour l’instant, bien que tout évolue assez vite en ce moment. Les pratiques sont très différentes entre la France et la Suisse par exemple.

L’hypnose est un phénomène que Dieu a installé dans l’humain. Ainsi nous avons une capacité à l’auto-hypnose, quand nous nous « déconnectons » dans une réunion ennuyeuse par exemple. La mobilisation de notre prénom ou une insistance des autres personnes nous fait sortir de cet état. Comme toute chose créée par Dieu, c’est l’usage qu’on en fait qui peut déraper vers du mauvais.

Dans toutes les sortes d’hypnoses la question est multiple :
– quelle est l’intention profonde et la motivation du thérapeute et du soigné ? S’il y a des jeux de transferts et d’influence, cela fausse le rapport. Si c’est juste mobiliser le cerveau dans ce qui ressemble à un état de conscience modifié, pourquoi pas, si c’est bien cadré.
– le thérapeute est-il sain au niveau psychique et spirituel ? Le cas échéant, si cette personne a été praticienne de l’occultisme ou d’autres phénomènes paranormaux, elle peut devenir contaminante au niveau spirituel, comme dans toute interaction où l’on « donne des droits » à quelqu’un sur sa psychè, son système neurologique, son âme, son esprit.

Maintenant, nous pourrions nous questionner sur l’effet étrange de l’ouverture à d’autres façons de soigner : beaucoup de pratiques sont indistinctement amenées, sans discernement. En tant que chrétiens, nous devons réfléchir à qui et à quoi nous nous soumettons.

Juste quelques mots sur Matthieu 5:38-48 (aimez vos ennemis, tendez l’autre joue etc …) ? Qu’est-ce que çà vous inspire ? 1 ou 2 exemples concrets ? [JMR]

Ce passage me dit que Dieu, en Jésus est venu réconcilier les hommes avec Dieu et les hommes entre eux. Nous sommes invités à entrer dans son sillage en refusant de perpétuer le cycle de la violence et en désirant pour l’autre la réconciliation que Dieu est venue apporter aux humains. Des exemples ? Ma collègue a manœuvré pour que je perde mon travail, parce qu’elle ne m’appréciait pas…au lieu de la traiter de méchante et de l’enfermer dans ce rôle, je décide de faire l’effort de prier pour que Dieu la touche et la conduise. Quelqu’un que je voulais aider a profité de mon aide pour me voler un objet auquel je tenais…au lieu de le détester, de chercher vengeance et de décider que je n’aiderais plus personne, je cherche la meilleure solution pour lui même si cela me coûte, en espérant qu’il se repentira et je continue d’offrir mon aide à ceux qui me le demanderont…Ces exemples fictifs, bien quotidiens et assez anodins, ne sont rien comparés aux témoignages de ceux qui se sont laissé emprisonner maltraiter et même tuer au nom de leur foi chrétienne. Nous en trouvons quelques témoignages dans le livre des Actes, comme dans l’histoire de l’Eglise…Le film qui s’appelle « Mission » traite assez bien, je pense, de ce sujet…

Le Yoga, le Qi Quong et la sophrologie sont-ils compatibles avec le christianisme ? [Jean-François]

Le yoga et le Qi Gong sont clairement liés, au départ, à l’adoration de divinités et donc à des visions non chrétiennes du monde et de l’Homme. De même, la sophrologie n’est pas sans lien avec l’avènement du New Age et des résurgences païennes. La difficulté du problème que vous soulevez est qu’il y a sans doute des éléments pertinents dans ces pratiques, liés à des savoirs que l’Homme a acquis par expérience et auxquels la mentalité occidentale a longtemps été, peut-être excessivement, fermée. Mais au lieu de rendre gloire au Créateur, les Hommes tombent parfois dans l’adoration de créatures (Romains 1,20-23), si bien qu’il y a un tri difficile à faire pour le chrétien dans ces pratiques. Je crois qu’il serait excessif de dire que tout dans le yoga, le QI Gong et la sophrologie est mauvais et donc incompatible avec le christianisme…  Mais je dirais qu’il faut être très prudent, et préférer d’autres moyens de relaxation ou de soin.  Il faut comme chrétiens chercher ce qui nous édifie et nous rapproche de Dieu… il y a de multiples moyens d’atteindre ce que promet de bon le Yoga, le Qi Gong et la sophrologie… donc autant les éviter… sinon, s’en remettre à sa conscience : est-ce que ce que je pratique manifeste une adoration à Dieu seul et ne me prive pas de ma liberté d’enfant de Dieu? Plus simplement, est-ce qu’il n’y a pas des choses que je peux régler prudemment dans ma vie au lieu de me risquer à des pratiques plus que douteuses ?

N’a-t-on pas tendance à confondre vie éternelle et paradis? Comme honte éternelle et enfer? (Joel)

Heureusement, Dieu sait de quoi Il parle ! Jésus promet la vie éternelle à ceux qui reconnaissent Sa voix comme étant celle du Messie, Fils de Dieu (Jean 10, 27-28). Elle commence ici-bas dès la décision de suivre Jésus, et a des conséquences au-delà de notre mort terrestre puisqu’Il nous prépare une place dans le royaume des cieux (Jean 14, 2-3). Le mot « paradis » apparaît trois fois dans le Nouveau testament. En Luc 23, 43 quand Jésus s’adresse au brigand attaché sur une croix à côté de Lui, lors de la description d’une expérience spirituelle de Paul (2 corinthiens 12, 4), et en Apocalypse 2, 7, aux croyants persévérants. Les utilisations sont effectivement un peu différentes et il existe un débat théologique quant à savoir si le paradis pourrait être un lieu intermédiaire où les esprits attendraient sans corps la résurrection ou si c’est un autre mot pour désigner le royaume des cieux, donc la destination finale des ressuscités.

Ce qui est sûr c’est que le paradis est généralement présenté comme un « lieu » encore mystérieux, destiné à ceux qui ont cru. La vie éternelle est une réalité dynamique que l’on reçoit dès maintenant, à l’image de l’eau vive qui ne tarit pas (Jean 7, 38).

En ce qui concerne l’enfer, le mot utilisé dans la Bible est « géhenne ». C’est là où on récolte ce qu’on a semé, où on est comme consumé par un feu qui ne s’éteint pas, et où il y a des grincements de dents. Bref, clairement un lieu séparé de Dieu, et où on ne veut pas être. La « honte éternelle » (expression de l’ancien testament : Daniel 12, 2 et Jérémie 23, 40) désigne l’état qui accompagnera ceux qui n’ont pas voulu répondre à l’appel de leur créateur et sauveur dans un lieu correspondant de toute évidence à « l’enfer ». Bref, il y a différentes manières dans la bible de parler de ce qu’on gagne en Dieu et de ce qu’on perd sans Lui… Choisissons la Vie en abondance!

Quelle est la place et/ou le sens des fiançailles dans la Bible ? [Eve]

Comme de beaucoup d’autres sujets, la Bible n’aborde celui des fiançailles que comme image empruntée à la vie quotidienne et utilisée pour parler de la relation qui unit l’humain à Dieu dans la foi. Il n’y a pas dans la Bible de « traité des fiançailles » (pas plus que du mariage d’ailleurs).

La première chose que l’on peut dire est que, dans la Bible et selon les coutumes en vigueur à l’époque, le temps des fiançailles désigne celui qui sépare le moment où un homme et une femme s’engagent l’un vis à vis de l’autre de celui où ils sont liés l’un à l’autre par le mariage. Ce temps pouvait parfois durer plusieurs années, par exemple lorsqu’une fille était promise à un homme très jeune. C’est donc un temps d’attente, de préparation, mais surtout un temps pendant lequel le seul lien qui unit les deux personnes est la confiance qu’ils se font l’un à l’autre. Fort logiquement c’est donc un grand malheur qu’un homme s’autorise à coucher avec la fiancée d’un autre (cf Deut 30,28).

La seconde chose que l’on peut dire est que cette image des fiançailles est employée pour illustrer la force du lien qui unit Dieu à son peuple, image de son amour inconditionnel et patient, confiant et nous appelant sans cesse à un engagement plus entier (cf. Jérémie 2,2). De même que l’horizon des fiançailles est l’engagement par le mariage, celui de la foi est l’union parfaite avec Dieu en Christ (Ap 21,9 par exemple) source de joie et de plénitude.

Sauvés… mais de quoi ? [Mireille]

La Bible, ainsi que notre expérience quotidienne à tous, croyants, nous disent la rupture profonde (l’aliénation) entre Dieu et nous, et par suite la rupture entre nous et les autres, et entre nous et nous-mêmes. C’est de cette aliénation que Jésus-Christ nous sauve, à travers la foi, c’est-à-dire la confiance que nous accordons à ce salut. Par la mort et la résurrection de Jésus, nous sommes restaurés dans la communion avec le Père, réunis à nous-mêmes et trouvons des frères et sœurs dans nos prochains.

On peut dire les choses autrement (la Bible tente plusieurs approches pour mieux cerner la question).

On peut dire qu’à cause de cette rupture, nous sommes en dette à l’égard du Dieu juste, nous qui « transgressons tous les jours et de plusieurs manières ses saints commandements, attirant sur nous, par son juste jugement, la condamnation et la mort » (confession des péchés de Calvin et Bèze). Dans cette manière de dire, c’est donc de cette condamnation, et même de ce jugement, que nous sommes sauvés.

On peut dire aussi que par cette rupture nous appartenons au mal / aux ténèbres / au diable qui se met en travers de nous-mêmes, de nous et des autres, de nous et de Dieu. C’est alors de cet « esclavage du péché » que nous sommes sauvés, « rachetés à grand prix », tout comme les Hébreux avaient été sauvés de leur esclavage en Égypte.

Dans toutes ces manières de dire, et quelle que soit votre propre manière de dire cette aliénation, c’est d’elle que nous sommes sauvés, c’est donc quelque part de nous-mêmes en tant que nous vivons sans Dieu ou contre lui. En Christ, nous sommes devenus libres, et c’est son Esprit qui nous fait vivre cette liberté au quotidien.

 

Qui est sauvé ? [Monique]

Il y a plusieurs interprétations du salut dans le christianisme, que je résumerai comme suit :

universel : tous sont sauvés parce que Dieu l’a voulu,
très large : Dieu veut sauver tout le monde, mais certains refusent, et il ne cherche pas à les sauver contre leur gré,
large : Dieu sauve selon certaines modalités, ceux qui croient en Christ étant sauvé par grâce (leur foi est le signe qu’ils ont accueilli le salut, justement), et ceux qui n’y croient pas sont sauvés selon le critère de l’obéissance à la loi, les autres ne sont pas sauvés,
restrictif : seul un petit nombre serait sauvé, soit parce que Dieu l’aurait décidé ainsi, soit parce que les humains ne voudraient pas vivre jusqu’au bout le plan de salut.

C’est à dessein que je donne ces quatre alternatives, simplifiées ; car l’ensemble de ces positions peut être étayé par des textes bibliques et de façon assez cohérente, si on veut bien être honnête intellectuellement. Il y a à l’intérieur même de la Bible plusieurs conceptions, mais une même certitude : Jésus-Christ est venu pour ouvrir le salut aux humains, et tous en ont besoin ! “C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.” (Ephésiens 2,8).

Personnellement, je pense que Dieu veut en sauver un maximum. Mais j’attends là-haut de voir… Ce dont je suis sûr c’est que la foi, c’est l’assurance du salut, la certitude d’être déjà sauvé par Dieu en Christ !

Finalement, la création est parfaite, ou pas ? D’où vient le bug ? [Steph]

Une création parfaite ? C’est vrai. Mais c’est encore plus compliqué que ça je crois…
« Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide : il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. » (Genèse 1,1-2).
L’expression informe et vide est le mot hébreu Tohu-(w)Bohu qu’on utilise en français pour dire un grand bazar. Donc la création telle que l’humain la découvre doit être qualifiée d’autre chose que « parfaite » à mon sens. Elle est plutôt mise en ordre. Dieu dit à la lumière de se distinguer de la ténèbre, et ça arrive (v. 3), et tout ce qui est confusion, brouillon, mélangé, est mis en ordre. Ce n’est pas la perfection au sens premier du terme, c’est-à-dire sans aucune ombre. C’est l’ombre d’un côté et la lumière de l’autre. Reste la part de l’ombre, le « mauvais côté de la force », mais il n’est plus question que ce soit mélangé, c’est soit l’ombre, soit la lumière. Et le Serpent, futur prince du mensonge, est du côté de l’ombre…