Que signifient les 144 000 élus dont parle l’Apocalypse ? [FP]

En Apocalypse 7,14 et 14,1 on parle des élus, des sauvés, qui sont au nombre de 144.000.

Les Témoins de Jéhovah prennent ce chiffre à la lettre. Il semble que l’Apocalypse soit plutôt un livre codé. Qui aurait pu comprendre que « Les sanglots longs des violons de l’automne… » puisse être le code de lancement de la libération de la France à la fin de la deuxième guerre mondiale ? Sous l’oppression romaine, il fallait utiliser certains langages pour évoquer la lutte contre l’Empire.

144.000 c’est 12 fois 12 fois mille.
12 peut évoquer les tribus d’Israël ; mais aussi les disciples/apôtres
1000 veut traditionnellement dire la multitude.

Il est donc probable que ce chiffre veuille dire qu’Israël et l’Eglise, ainsi que la multitude (reste à savoir s’il s’agit du monde entier ou seulement d’un grand nombre…), seront sauvés par Christ à la fin des temps.

Si un « pasteur » rejette le Credo (divinité, naissance virginale, expiation, résurrection de JC) est-il chrétien ? Si il rejette les Sola (autorité Bible, Jésus seul,..) est-il encore protestant ? [Nicolas]

Dans la Bible (Actes 18, 24-28), Apollos avait déjà commencé à prêcher avec enthousiasme plein de bonnes choses, alors qu’il lui manquait des éléments de connaissance importants concernant le baptême. Après l’avoir écouté, Priscille et Aquilas ont comblé ce qui manquait à sa connaissance et il fut encouragé par les chrétiens à poursuivre son ministère. Il aimait Jésus, il avait soif d’en savoir plus, il poursuivit l’œuvre du Seigneur en progressant toujours davantage dans la grâce et la connaissance de Dieu.

Être chrétien, c’est d’abord appartenir à Jésus et lui avoir dit « oui » à Lui. La doctrine vient en second et une compréhension fine de celle-ci demande du temps, de l’étude et beaucoup d’humilité devant Dieu. Maintenant, le Credo et les articles que vous mentionnez (naissance virginale, expiation, résurrection…), c’est quand même élémentaire… L’Église qui a ordonné un pasteur qui rejette ces articles manque cruellement de discernement ! Effectivement, un tel pasteur n’est pas encore chrétien et il est donc gravement en danger à exercer une telle charge. Priez pour lui, mais fuyez ses prédications.

Une sœur que j’aime beaucoup de mon Eglise m’a dit qu’elle est lesbienne et qu’elle ne veut pas se repentir, en tant qu’enfant de Dieu que dois-je faire ? Car dans Rom 1:26 je lis que c’est un péché. [Fafa]

La vie chrétienne est un chemin. Nous commençons par y entrer en découvrant qui est Dieu, le salut qu’il nous offre en Jésus-Christ et souvent dans un second temps, et petit à petit tout au long de notre vie, son autorité et les changements qu’il veut, par le Saint-Esprit, opérer en nous. Nous sommes tous appelés à des changements que le Seigneur ne manquera pas de conduire en nous au fur et à mesure que notre confiance grandira et que nous le laisserons faire. A nous, donc, de nous encourager les uns les autres, dans la foi, la lecture honnête de la Bible et la prière dans la confiance en ce que le Saint-Esprit opère.

Tu as partagé avec cette sœur ce que la Bible dit et tu pries pour elle ? Tu as bien conscience que tu as aussi à te soumettre à la Parole, à laisser Dieu agir dans ta vie et tu sais, d’expérience, que cela n’est pas facile ? Tu es prêt(e) à discuter de cela avec elle si elle te sollicite, à prier avec elle ? Concrètement, je crois que c’est là tout ce que le Seigneur te demande. Aller plus loin, forcer les choses risquerait d’être une source de découragement dans sa marche avec le Dieu qui connait les cœurs et sait agir en nous, avec juste rigueur et juste douceur.

« C’est pourquoi encouragez-vous les uns les autres et aidez-vous mutuellement à grandir dans la foi, comme vous le faites déjà. »
1 Thessaloniciens 5/10

« Nous vous en prions aussi, frères, avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont découragés, supportez les faibles, usez de patience envers tous. » 1 Thessalonicien 5/14

L’Écriture dit que Dieu interdit le meurtre (Ex 20,13) et aussi qu’il commande de tuer (Dt 18,20). Comment cela est-il possible ? Est-ce Dieu qui commande de tuer ou est-ce une interprétation humaine ? [Muriel]

La réponse sera en deux parties : l’opposition que vous soulignez, et le commandement de tuer.

L’opposition que vous relevez n’en est pas une, pas plus dans la Bible que dans le droit des sociétés humaines. L’interdit porte effectivement sur le meurtre, ou plus précisément sur l’assassinat. Il n’appartient à personne de se faire justice lui-même (sous peine que ça dégénère, comme en Genèse 4 / 23-24). Ni à plus forte raison de tuer qui il veut quand il veut ! Mais la société peut exercer la peine de mort envers un coupable reconnu tel et qui en est passible selon la loi. Il y a la même chose dans l’Ancien Testament, qui faisait loi pour l’ancien Israël. La question de savoir aujourd’hui si la peine de mort est utile et légitime dans une société est une autre question.

À la lumière de Matthieu 5 / 21-22 et de Jean 8 / 3-11 notamment, les chrétiens ont considéré que le « commandement de tuer » était irréalisable et aboli. Irréalisable car alors il faudrait l’appliquer à tout le monde ! L’apôtre Paul considère ainsi que le but de la loi biblique est de convaincre tout le monde de péché, afin que dans la foi ceux qui adhèrent à Jésus-Christ puissent recevoir le pardon du péché et vivre de sa vie et non plus de leurs œuvres. On peut le lire dans toute l’épître aux Romains, mais en particulier 5 / 21-23 et tout le début du chapitre 7…

Le commandement de tuer nous révèle simplement que telle ou telle faute mérite la mort, et qu’ainsi, aux yeux de Dieu, vivre ainsi, c’est être mort. Dans le « Sermon sur la montagne », Jésus rend extrême cette vision, afin que personne ne pense pouvoir y échapper. Mais c’est afin que tout un chacun puisse entendre l’Évangile, parole de grâce, de vie, de liberté : en Christ, nous qui ne le méritions pas, nous sommes réconciliés avec Dieu. L’Ancien Testament, dans sa rigueur, préparait ainsi le Nouveau ! C’est donc bien au Christ qu’il faut s’attacher (en lequel il n’y a pas de condamnation à mort, mais un appel à vivre renouvelé par l’Esprit) et non aux commandements de l’Ancienne alliance qui ne trouvent sens et aboutissement qu’en lui.

Les chrétiens parlent souvent d’immortalité de l’âme. Cette conception vient de Platon, reprise par la tradition catholique est-elle biblique ? Est-elle compatible avec la résurrection ? [Miriam]

Miriam, vous avez raison, il n’y a pas d’immortalité de l’âme dans la Bible. L’âme meurt. La meilleure preuve : « Les morts se lèvent-ils pour te louer, Eternel ? » (Psaume 88,10). Les morts sont morts. Mais voilà, ça résiste ! Beaucoup confondent la migration de l’esprit humain dans le séjour des morts avec une forme d’immortalité de l’âme.

Quand on meurt :
– le corps meurt et repart à la terre, « car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. » (Genèse 3,9),
– l’âme (psychè, le psychisme) s’éteint, comme la flamme de la bougie s’éteint quand la cire (du corps) est épuisée,
– l’esprit de l’humain retourne au séjour des morts, où il attend gentiment la Résurrection finale, au Dernier jour, après le Jugement. Et donc il est dans une attente que beaucoup de textes bibliques dont des paroles de Jésus appellent « sommeil ». Il n’est pas noctambule et ne se balade pas. Il n’est pas sous hypnose et ne parle pas. Il attend.

Si Christ n’était pas vraiment mort il ne serait pas ressuscité.
Il en va donc de même pour nous.

« La soumission des femmes », pourquoi tant de messages sans la fin du passage ??? [e-Za]

C’est clair ! Je veux dire : « Paul est au clair ! » et contrairement à ce qu’on dit souvent, à l’intérieur du système hyper patriarcal dans lequel il vit il n’est pas machiste, voire parfois, il est plutôt égalitariste. Souvenez-vous de 1 Corinthiens 7:4 : « La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. » Un propos totalement révolutionnaire pour l’époque.

La citation que vous évoquez est la suivante : « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur […] Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle […] » (Ephésiens 5*). Et sous une autre forme quasi équivalente en Colossiens 3,18-19**.

Sincèrement, la barre est mise beaucoup plus haute pour les maris que pour les femmes si on réalise à quel point Christ a aimé l’Eglise : il est mort pour elle… Qui sont les maris prêts à mourir pour leurs femmes.

Alors oui, e-Za, si on entend 8 prédications sur la soumission des femmes aux maris, et 2 sur les devoirs des maris, c’est juste à cause du machisme… de Paul ? Non. Des prédicateurs.
Point barre. Que l’Eglise entière, mais en particulier ses enseignants, se repentent.

 

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* Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l’Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église, parce que nous sommes membres de son corps. (Ephésiens 5,22-30)

** Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles. (Colossiens 3,18-19)

Pourriez-vous me dire la différence entre péché et iniquité. Merci. [MumCh]

Dans les deux testaments, les mots « péché » (repli sur soi) et « iniquité » (injustice) sont utilisés comme des synonymes renforçant l’idée que le peuple de Dieu s’est éloigné de lui, lui a été infidèle et n’a donc pu pratiquer la juste justice.

Jérémie, par exemple, utilise ce procédé à plusieurs reprises: « Reconnais seulement ton iniquité,reconnais que tu as été infidèle à l’Eternel, ton Dieu […] et que tu n’as pas écouté ma voix » (3, 13), « C’est à cause de la multitude de iniquités, du grand nombre de tes péchés, que je t’ai fait souffrir ces choses » (30, 15)…
Paul dira (Romains 4, 7): « Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, et dont les péchés sont couverts !« 

Cette proximité des deux mots « péché » et « iniquité/injustice » vient du fait qu’être dans le péché c’est être éloigné de Dieu et donc de sa justice. Par nature, nous ne vivons pas selon la justice de Dieu.

Les conséquences en sont que, naturellement, nous ne pratiquons pas la juste justice de Dieu: nous n’aimons que ceux qui nous aiment, nous n’invitons que ceux qui nous ressemblent et nous ne voulons travailler qu’avec ceux qui pensent comme nous.

La vie chrétienne est une vie de relation avec Dieu, dans l’attention à sa volonté et les paroles que nous lui adressons. Tu es appelé(e), cher MumCh, à écouter la justice que Dieu t’a offerte, par la vie, la mort et la résurrection du Christ. Tu es appelé(e), cher MumCh, à vivre de cette justice et selon cette justice. Ainsi, tu peux suivre la juste justice de Dieu (les commandements résumés par Christ en Matthieu 22, 37-40 : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu [..] Tu aimeras ton prochain comme toi-même« ).

La présentation d’enfant n’est-elle-pas un baptême sec ? [CR]

La question de savoir s’il faut ou non baptiser les bébés (pédobaptisme) traverse l’Eglise ; l’enjeu est plutôt qu’elle ne la divise pas. Dans une Eglise comme l’Eglise protestante unie de France, il y a les deux conceptions.

Les partisans du baptême d’adulte pensent que :
– le baptême est complet quand il y a l’annonce de la grâce, mais aussi la repentance et la confession de la foi « Jésus-Christ est le Seigneur ». Comment un bébé pourrait-il se repentir et confesser sa foi. Les pédobaptistes défendent que c’est la foi des parents qui supplée, et que le baptême serai complété, ou plutôt confirmé, quand le jeune ou moins jeune adulte confessera sa propre foi,
– afin de donner part à l’accueil d’un bébé, les partisans du baptême adulte préconisent une présentation d’enfant. Ce n’est pas la présentation au Temple comme l’a vécue Jésus, une sorte de présentation à Dieu, mais bien une présentation à l’assemblée, afin d’inclure ce petit humain dans la communauté. Vous trouverez une liturgie sur ce site,
– la transmission linéaire de génération en génération est vraisemblablement une donnée du passé. Un christianisme d’adhésion revient désormais, d’où la nécessité de présenter les enfants, les catéchiser, et les appeler à choisir librement le baptême, pour ne pas avoir des hordes de baptisés non-croyants…

Alors attention aux diatribes en Eglise. Le risque est énorme de tomber dans ces deux formulations moqueuses :
– de la part des pédobaptistes : « La présentation est un baptême sec ».
– de la part des adeptes du baptême de confessant : « Le pédobaptisme est une présentation mouillée ».
Ce serait mortifère.

Le baptême de bébés ne met-il pas l’accent sur une foi familiale plutôt que personnelle ? [Gilbert]

Le baptême des bébés prend ses racines dans une haute conception de la famille en tant que cellule communautaire placée sous le regard de Dieu. Cette vision anthropologique est attestée bibliquement dès l’Ancien Testament. Noé, seul juste trouvé sur la terre, monte avec sa famille dans l’arche ; Abraham fait circoncire sa génération avant que ce rite devienne une pratique faite sur les bébés des générations d’après, pour signifier l’alliance de Dieu avec la descendance du patriarche… Les chrétiens qui baptisent les enfants voient dans l’acte du baptême une promesse comparable : Dieu fait alliance avec son peuple. « Cette promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin… » Actes 2, 39.

Dans le Nouveau Testament, il n’y a pas de description de baptême d’enfant, mais pas de restriction explicite non plus. La question centrale sera donc la place de la repentance et de la confession de foi. Des textes bibliques semblent ouvrir la possibilité d’une confession de foi familiale : « et il fut baptisé lui et toute sa maison » (Actes 16, 33). D’autres textes semblent clairement lier le baptême à une repentance et une confession de foi individuelle (1 Pierre 3, 21).

Pour revenir aux luthériens, Martin Luther n’a jamais remis en cause la pratique du baptême des enfants parce qu’il ne voyait pas d’arguments bibliques assez certains pour bouleverser une pratique séculaire. Notons que son combat n’était pas concentré sur les signes extérieurs de la foi mais sur la foi elle-même ! De ce point de vue, il a toujours affirmé l’absolue nécessité de croire pour être sauvé et non seulement d’être baptisé… Il pensait donc qu’un enfant baptisé petit, au nom du Dieu trinitaire avec de l’eau et qui croyait une fois devenu adulte avait tout ce qu’il faut, quel que soit l’ordre…

Pour approfondir encore cette question, saviez-vous que Luther était fermement convaincu que la pratique du baptême devait se faire par immersion totale et non seulement par aspersion ?