Le purgatoire est il une réalité biblique ? [Rémy]

Non ! Le terme purgatoire vient d’un mot latin qui signifie purifier. C’est un lieu où la personne décédée séjournerait en attendant de ‘passer’ au paradis.

Soit on met sa foi dans le Dieu de Jésus-Christ et à ce moment-là il y a la promesse de la vie éternelle auprès de lui, c’est ce que l’on appelle communément le paradis. Soit on ne l’est pas et on est séparé éternellement de lui, c’est l’enfer. il n’y a donc pas de moyen terme. Il s’agit bien d’une alternative, un choix pour toute personne, pendant sa vie sur cette terre. Après il est trop tard !

Toutes les spéculations sur le purgatoire présentent soit l’image d’un Dieu qui n’est pas biblique (il accepterait qu’un de ses enfants soit séparé de lui un temps avant de le rejoindre), soit la prétention de l’être humain à savoir mieux que Dieu ce qu’il en des humains est après leur mort.

Il y a sur le site 1001questions.fr d’autres réponses pouvant vous éclairer sur ce thème. N’hésitez à les consulter.

Si Jésus a autant parlé de l’enfer comme d’un lieu de souffrance, n’est-il pas ignorant ou simpliste d’affirmer que l’enfer est simplement une inexistence ou un non lieu ? [Joseph]

Si certains chrétiens imaginent que l’enfer n’est qu’une image, plutôt qu’un lieu réel, c’est notamment parce que le récit principal quant à l’enfer dans la bouche de Jésus lui-même est une forme de parabole ou de saynète : Luc 16,19-31, l’histoire du riche et du pauvre Lazare.

Le refus de l’enfer dans la théologie de certains parlent d’eux et de leurs désirs plutôt que de la réalité de l’enfer. Il peut arriver de refuser l’idée d’un enfer réel :
– par peur de la réalité d’une souffrance infinie,
– par sentimentalisme quant à la bonne nouvelle qui serait menacée dans son annonce par la « mauvaise nouvelle » qui va avec, et qui ne passerait pas bien en termes de marketing théologique,
– par simple apostasie car l’Ecriture est claire sur le sujet (Apoc 2,10, Apoc 21,8).

Jésus parle de la géhenne à sept reprises dans l’évangile de Matthieu ! (voir 2Rois 2,10 pour la première évocation de ce terme)

Paul parle de régions inférieures selon la terminologie grecque et le décrit comme un lieu de feu (Eph 4,9 – 2Thess 1,7-8).

Le Premier testament l’évoquait explicitement (Deut 32,22 – Esa 30,33 – Esa 33,14)

L’Apocalypse utilisera la terminologie de la seconde mort (Apoc 20,14 – 21,8 – 14,10-11 – 2,11).

Que penser du panenthéisme ? [Pierre]

Oh là là ! Il faudrait écrire un livre pour vous répondre, et je ne peux qu’être très schématique ici. Car il est question de Dieu, et quand nous parlons de lui, nous arrivons très vite aux limites de ce que le langage humain peut exprimer, et au-delà de ce que notre pensée peut saisir.

Commençons par distinguer panenthéisme et panthéisme, lequel identifie le monde et Dieu : le tout, l’univers entier, est Dieu lui-même. Le panthéisme, présent notamment dans les religions de l’Inde, s’oppose clairement à la doctrine biblique de Dieu. En effet, par son acte créateur, Dieu se révèle comme un vis-à-vis du monde, distinct de lui, un Etre personnel (ainsi que les hommes créés à son image), qui entre en relation avec le monde, y intervient (contre le déisme, selon lequel Dieu laisse le monde fonctionner seul, un peu comme une horloge une fois remontée..).

Le panenthéisme, pour sa part, peut être en un sens davantage compatible avec ce que Dieu nous révèle de lui-même dans la Bible : panenthéisme signifie littéralement que Dieu est en toute chose, omniprésent dans le monde (c’est l’immanence de Dieu, son Esprit qui remplit toute la Création). Sans toutefois se confondre avec lui (on parle de sa transcendance, car Dieu est aussi « Père », c’est-à-dire origine, source de tout).

Que dit la Bible d’une affirmation comme celle-ci : « On peut faire du mal autour de soi sans faire d’erreur » ? [Michel]

Voici ce que Paul affirme, dans la lettre aux Romains 7/18-25 : « Oui, je le sais, le bien n’habite pas en moi, je veux dire en moi qui suis faible. Pour moi, vouloir le bien, c’est possible, mais faire le bien, c’est impossible. En effet, le bien que je veux, je ne le fais pas, et le mal que je ne veux pas, je le fais. Si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est pas moi qui agis, mais c’est le péché qui habite en moi. Ainsi, je découvre cette loi : quand je veux faire le bien, c’est le mal qui se présente à moi. Au fond de moi-même, la loi de Dieu me plaît. Mais je trouve dans mon corps une autre loi, elle lutte contre la loi avec laquelle mon intelligence est d’accord. Cette loi me fait prisonnier de la loi du péché qui est en moi. Me voilà bien malheureux ! Qui va me libérer de ce corps qui me conduit vers la mort Remercions Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! »

Nous ne pouvons pas faire le bien erreur ou pas. Ainsi, bien attentionnés ou non, nous sommes indéniablement pécheurs. L’expérience ne nous dit pas autre chose. Ainsi, alors que je désire bien faire et ne me trompe pas sur ce qui est bon, je n’arrive pas toujours à le faire. Prenons un exemple : j’ai raison de croire que je ne dois pas mentir. Certaines circonstances m’y pousseront pourtant. Je peux aussi penser qu’une chose est bonne et l’accomplir alors qu’elle ne l’est pas, parce que je suis incapable de mesurer parfaitement la portée de mes actes. Ainsi, je vais donner des stylos pour des écoliers pauvres d’un pays lointain et penser que je fais bien. En réalité, à cause de mon don, les stylos locaux cesseront de se vendre et je participerai à la misère de ceux dont c’était le travail.
Déprimant ? Non, car nous avons un Sauveur ! Le texte continue (Romains 8/1-2) : « Il n’y a donc maintenant plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l’Esprit de la vie en Jésus-Christ t’a libéré de la loi du péché et de la mort ».

Il ne s’agit donc pas aujourd’hui de ne pas faire d’erreur, mais de nous laisser reprendre, pardonner et conduire par Dieu !

Est-ce vrai que tous les théologiens pensent que Noël est mythique ? [Frédéric]

Non.

Mais plusieurs pensent, et pas sans raison, que le récit composé dans les Evangiles peut, à défaut d’être mythique, avoir des éléments d’un discours mythologique. C’est-à-dire que le récit, quand bien même il serait basé sur des faits réels, est « enveloppé » par le rédacteur spécialement pour l’occasion. C’est un grand classique de l’Histoire. Voyez comment on raconte même des événements récents en brodant sérieusement pour faire l’apologie de telle ou telle idée… Et puis, il est vrai que Noël n’est raconté que dans 50% des Evangiles avec le récit de la Nativité. Jean choisit un récit plus philosophique et spirituel sur la Parole créatrice. Quant à Marc, il ne parle que du baptême de Jésus (à trente ans !) comme récit de démarrage. Matthieu nous parle des rois (riches) et Luc des bergers (pauvres) et des anges.

Tout ça pour dire que Jésus est certainement né dans une étable à Bethléem, mais que pour le reste, il ne faut pas s’attendre à ce que ce qui est raconté soit parfaitement exact scientifiquement.
Qu’importe en fait !

Que dit le protestantisme par rapport à la prostituée de Babylone ? Est-ce l’Eglise catholique ? [Philippe]

La Grande Prostituée est cette femme évoquée dans le livre de l’Apocalypse qui domine une bête à 7 têtes (représentant à la fois 7 montagnes sur lesquelles elle est assise et 7 rois). Jean, qui reçoit cette révélation biblique de Jésus, s’adresse aux chrétiens pour leur montrer ce qui doit arriver bientôt. Cela lui permet de les encourager ou de les mettre en garde contre eux mêmes et contre le reste de la création.

Cette Grande Prostituée qui porte le nom de Babylone, est la mère de toutes les abominations de la Terre, boit le sang des martyrs chrétiens, brille par ses vêtements (pourpre et écarlate) et ses bijoux (en or, pierres précieuses et perles), exerce une domination sur des peuples et nations. Cette Grande Prostituée sera vaincue par dix rois et la Bête.

Nous voyons ici qu’il s’agit d’images et que les interprétations peuvent être nombreuses et contradictoires. Le protestantisme ne porte donc pas une seule compréhension de ce qu’est cette Grande Prostituée.

Il est vrai que certains protestants (après avoir entendu -plus que lu- que le Réformateur Martin Luther avait publié un ouvrage intitulé « Prélude sur la captivité babylonienne de l’Eglise ») ont pu considéré qu’il s’agisse de l’Eglise catholique romaine. Cependant, cette interprétation est extrêmement minoritaire comme en témoigne les nombreux dialogues et rencontres fraternels entre catholiques et protestants et évangéliques.
D’autres protestants, beaucoup plus nombreux, plaçant ce livre de l’Apocalypse dans son contexte d’écriture, estime que cette Grande Prostituée est l’Empire Romain.
Pour ma part, je demande au Seigneur de m’éclairer sur ce qui en moi, dans mes pensées, mes paroles et mes gestes sont des compromissions avec la Grande Prostituée, au détriment de sa volonté à Lui, Mon Créateur.

Pourriez-vous m’expliquer davantage la notion de l’unicité de Dieu ? [Christ-Joa]

C’est vraiment un immense sujet ! D’autres pasteurs vous donneront sans doute des réponses complémentaires et aidantes pour vous, mais voilà ce que je peux vous partager en quelques mots : L’unicité de Dieu n’est pas un monolithisme. Quand la Bible dit que Dieu est un (Deutéronome 6. 4) elle emploie le même mot que pour désigner l’unité de chair entre l’homme et la femme au sein du couple (Genèse 2. 24). Le couple humain n’est pas une entité dans laquelle la personnalité de l’homme et de la femme disparaissent ! C’est pareil, manifestement, pour Dieu. Le récit de l’apparition de Dieu à Abraham aux chênes de Mamré (Genèse 18) nous montre aussi que tout en étant un seul, il peut être… trois ! Je vous invite à relire ce texte. L’unicité de Dieu a un caractère éminemment relationnel, car Dieu est relation (je pense que c’est une des choses que Jean dit quand il dit que Dieu est amour). Jésus n’a pas remis cette unité en question quand il a dit « Moi et le Père nous sommes un ».

Dieu qui est Dieu- n’est pas humain- alors comment pourrait-il avoir un Fils ? Et nous qui appelons Dieu notre Père- comment sommes-nous devenus enfants (fils et filles) de Dieu ? [Peps]

Voilà une question proprement théo-logique. La première règle quand on parle de Dieu, c’est de se rappeler que paradoxalement, Dieu est connu comme inconnaissable, compris comme incompréhensible. Parce que nos raisonnements et nos mots humains ne sauraient « l’enclôre », comme disait Jean Calvin, le définir, le délimiter donc symboliquement. Nous n’avons pour parler de lui que l’analogie, la comparaison avec ce que nous pouvons connaître en tant qu’humains, et ce que Dieu surtout veut bien nous révéler de lui. La Bible nous dit que Jésus est homme, mais qu’il est aussi Dieu, le verbe éternel (voir le prologue de l’év. selon Jean, entre autres et nombreux textes). Donc pas une simple créature. D’où – l’image -car c’en est une de la relation Père-Fils, puisqu’un père ne « crée » pas son fils, il l’engendre. Nous recevons à notre tour, par notre union à Jésus-Christ, ce statut filial, mais nous ne sommes pas divins bien sûr ! Dieu nous « adopte » comme ses enfants, pour reprendre là aussi une image biblique.

Faut-il être baptisé pour prendre la Sainte-Cène ? Si oui, de quel baptême (immersion/aspersion) précisément ? [Frank]

La logique veut que le baptême soit l’obéissance au commandement de Christ (que les Eglises protestantes classiques appellent sacrement) pour signifier qu’on rentre dans l’Eglise pour faire partie du corps du Christ. Et la Sainte-Cène sera le sacrement de l’appartenance.
Il est donc logique que le baptême précède la participation à la Cène de mon point de vue.
Pour autant la discipline de l’Eglise protestante unie de France depuis un synode récent ne pose pas l’obligation d’être baptisé pour prendre la Cène, ce qui me semble assez illogique pour être sincère.

Quel baptême ? Immersion ou aspersion ?
Franchement pour moi la question n’est pas dans la quantité d’eau. Ni dans des querelles sans fin sur l’âge du baptisé. Même ceux qui s’accordent à la faveur d’un baptême d’une personne consciente n’arrivent pas à dire quand un enfant/adolescent est conscient de ce qu’il fait en demandant le baptême. Toutes ces histoires sont donc des affaires de dénominations, des préoccupations humaines et charnelles.
Pour autant :
– je préfère le baptême par immersion au baptême par aspersion parce que le grec baptizein veut dire « être plongé entièrement » ; mais j’ai été baptisé par aspersion,
– je préfère avec les chrétiens du premier siècle un baptême en rivière qu’un baptême dans une piscine ou un baptistère, car le premier évoque une eau vive, et le second une eau morte ; mais j’ai été baptisé dans un baptistère,
– je préfère un baptême d’adulte à un baptême d’enfant parce que je ne vois pas comment on peut se repentir en étant bébé, or la repentance me semble être un élément fort du baptême, avec la confession de la foi et l’accueil premier et supérieur de la grâce ; mais j’ai été baptisé bébé.
– je préfère un baptême d’adule aussi parce que nous ne sommes plus en régime de chrétienté où l’appartenance à l’Eglise serait linéaire. Comme aux temps bibliques, elle redevient un choix personnel et c’est tant mieux !
– je préfère un baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit parce que Jésus le demande en Matthieu 28, mais je ne suis pas choqué qu’on soit baptisé au nom du Seigneur Jésus comme en Actes 2,8 et d’autres références…
Et on pourrait continuer sur toutes les facettes que seul un esprit de division essaye de nous faire prendre comme essentielles alors qu’elles ne le sont pas.

Le baptême est simplement le signe visible de la Grâce invisible, et il est là pour dire que nous sommes sauvés, mis à part pour Christ, marqués du sceau de l’Agneau.

Comment comprendre l’enlèvement de l’Eglise évoqué dans 1 Thessaloniciens 4-17 ? [Henri]

L’idée d’un « enlèvement » de l’Eglise, des croyants, est effectivement surtout évoquée en 1Thessaloniciens 4,13-18 (voir aussi Matthieu 24,40-41, même si ce n’est pas le même mot grec qui est utilisé pour décrire cette sorte d’ « enlèvement »).

Dans ce passage, Paul souhaite encourager (1Thessaloniciens 4, 13 et 18) les croyants quant à la destinée de ceux qui sont morts dans la foi, leur attestant qu’ils ne seront pas lésés par rapport à ceux encore vivants lors de l’avènement du Christ (1Thessaloniciens 4,15).

Il s’agit très clairement d’un événement prévu lors du retour du Christ (comparer avec Matthieu 24,30-31), au moment de la résurrection des morts pour le jugement. Paul affirme que les croyants vivants lors de la résurrection seront « enlevés », « pris » avec les morts tout juste ressuscités pour rencontrer le Seigneur (1Thessaloniciens 4,17).

On peut comparer ce passage avec 1Corinthiens 15,51-52. Ce que Paul souligne, ce n’est pas tant la description d’une réalité physique, que l’idée fondamentale d’une union et d’une transformation du croyant pour être avec Christ loin des difficultés du temps présent. Ce pour quoi le croyant lutte (1Thessaloniciens 4,1-12) dans ce temps et ce corps encore marqués par le péché et la mort sera alors pleinement accompli (voir Philippiens 3,12 ; 1Corinthiens 9, 24-25).