Le ciel est-il un état spirituel ou un lieu physique ? [Cécile]

Dans la création de Dieu, certains éléments nous sont connus par nos sens « physiques » (l’ouïe, le toucher, le goût, l’odorat et la vue), d’autres par nos sens « psychiques » (émotion, intelligence/raison) et d’autres encore par notre esprit. Moi, par exemple, je ne connais les planètes du système solaire que par mon intelligence… mais si vous êtes astronomes ou astronautes, vous les connaîtrez, également, par votre vue voire votre toucher !

Tous ces éléments ont été créé par Dieu et les chrétiens veulent proclamer la souveraineté/seigneurie de Dieu sur chacun d’eux. Lorsque la Bible parle du ciel, de la terre, de la mer, des firmaments, des êtres vivants, bref de toute la création, elle veut nous faire comprendre la légitimité de l’autorité (et volonté) de Dieu sur toutes choses.

Le ciel est à la fois ce que je perçois avec mes yeux mais également l’une des créations de Dieu dans lequel et sur lequel il règne. Son éloignement de la Terre a encouragé nombre de croyants (dans la Bible ou non) d’y voir le lieu où vit Dieu, cependant depuis l’incarnation de Jésus Christ nous ne pouvons plus considérer qu’il ne règne que là-haut ou de là-haut…même si nos mains continuent de s’élever vers le ciel pour indiquer la grandeur de Dieu pour nous.

Et j’entends aussi tout ce que Dieu a créé dans le ciel, sur la terre, sous la terre et sur la mer. Tout ce qui existe dans le monde chante : « Louange, honneur, gloire et pouvoir pour toujours à celui qui est assis sur le siège royal, ainsi qu’à l’Agneau ! » (Apocalypse 5, 13, PdV)

Pourriez-vous m’expliquer davantage la notion de l’unicité de Dieu ? [Christ-Joa]

C’est vraiment un immense sujet ! D’autres pasteurs vous donneront sans doute des réponses complémentaires et aidantes pour vous, mais voilà ce que je peux vous partager en quelques mots : L’unicité de Dieu n’est pas un monolithisme. Quand la Bible dit que Dieu est un (Deutéronome 6. 4) elle emploie le même mot que pour désigner l’unité de chair entre l’homme et la femme au sein du couple (Genèse 2. 24). Le couple humain n’est pas une entité dans laquelle la personnalité de l’homme et de la femme disparaissent ! C’est pareil, manifestement, pour Dieu. Le récit de l’apparition de Dieu à Abraham aux chênes de Mamré (Genèse 18) nous montre aussi que tout en étant un seul, il peut être… trois ! Je vous invite à relire ce texte. L’unicité de Dieu a un caractère éminemment relationnel, car Dieu est relation (je pense que c’est une des choses que Jean dit quand il dit que Dieu est amour). Jésus n’a pas remis cette unité en question quand il a dit « Moi et le Père nous sommes un ».

Peut-on aimer un autre homme marié tout en étant soi-même en instance de divorce ? [Nicky]

Le sentiment amoureux n’est pas toujours en phase avec les notions de permis et d’interdit. La façon dont vous posez votre question appelle pour moi d’autres questions, qui permettraient d’affiner la compréhension de votre situation. Est-ce parce que vous aimez cet homme que vous êtes en instance de divorce ? Si vous êtes amoureuse de cet homme, lui l’est-il de vous ? Comment ce sentiment est-il né chez lui alors qu’il est lui aussi marié ? Je ne suppose rien derrière ces questions, et j’espère simplement qu’elle vous aideront vous-même à y voir plus clair, si vous ne vous les êtes pas posées. Il est évident que je ne saurai encourager personne à considérer le divorce comme une issue indifférente de la vie de couple. Mais il est parfois plus sage de se rendre à l’évidence si la vie conjugale n’est plus possible. Dans ce cas, la séparation, pour difficile qu’elle soit, peut devenir porteuse de vie, et il faut vous souhaiter de trouver l’homme que le Seigneur souhaite pour que vous formiez avec lui une seule chair.

Que faire d’un verset comme Lév 19:19 qui interdit le port de chaussettes en coton et polyamide ? [Pierre]

Le tour humoristique de votre question montre bien que vous avez déjà une partie de la réponse : il ne faut pas confondre l’esprit et la lettre de la Loi de Dieu. Lv 19,19 interdit l’association d’espèces différentes (d’animaux, de semences, et, donc, de fibres textiles). Pourquoi ? C’est effectivement mystérieux, surtout au milieu d’autres commandements de ce chapitre 19 qui nous semblent beaucoup plus clairs, comme l’amour du prochain, la prise en charge du pauvre, l’accueil de l’étranger, le souci de la justice… Il est au centre du code de Sainteté, qui s’étend des chapitres 17 à 27. La sainteté, c’est le fait d’être  « à part », consacré, réservé pour le Seigneur. Parce que Dieu est Saint. Il crée d’ailleurs en séparant (voir le premier chapitre de la Genèse) lumière et ténèbre, terre et mer, etc… Israël, peuple choisi par Dieu, doit refléter sa sainteté dans tous les domaines de la vie et rejeter tout ce qui est du domaine du mélange, de la confusion.. Donc l’interdit que vous pointez a une valeur symbolique. En Jésus-Christ, l’alliance devient universelle, s’étend à tous les peuples de la terre et nous ne sommes plus soumis à la lettre de ces lois et rituels qui relèvent de l’ancien culte. Peut-être, simplement, nous invitent-ils à nous interroger sur toutes les confusions dans lesquelles notre nature de pécheurs peut nous enfermer, et comment justement nous pouvons manifester le statut nouveau de sainteté que nous confère notre union à Jésus-Christ ! Car être saint, c’est ne plus nous appartenir nous-mêmes, puisque le Christ nous a rachetés une fois pour toutes, pour que nous lui appartenions tout entiers.

Qui étaient les nephilim ? [Jean]

Dans la Bible, ce mot est utilisé deux fois, en Genèse 6,4 et Nombres 13,33. Il est souvent traduit par « géant » mais signifiant littéralement « tombés ». Ils sont nommés au début du récit qui raconte l’épisode du déluge, et désignés comme « des héros de l’antiquité ».  Et on n’en sait pas beaucoup plus !!! Ce récit a un style tout à fait mythologique qui emprunte à nombre d’autres récits contemporains issus de la même région. Il se peut que cette mention des nephilim, qui a vraiment peu d’importance dans la Bible, soit une trace de ces emprunts aux traditions environnantes.

Et ce qui est certain, c’est que tout le reste de ce qui est dit sur ces créatures n’est pas biblique !

Comment se libérer bibliquement de l’impudicité ? Comment prier pour que Dieu nous exauce ? [Yehoudi]

L’impudicité (impureté sexuelle) est quelque chose qui se situe dans la chair, c’est-à-dire à la croisée du physique et du psychique. Et dans le psychique, c’est le champ de bataille entre les pensées et les émotions, les désirs et les pulsions, la volonté et le découragement. Pourquoi dire cela ? Parce que la lutte contre l’impudicité est bien une lutte contre la chair, notre propre chair. Les désirs de la chair doivent être soumis à la loi de l’Esprit. C’est donc une bataille que NOUS avons à mener. Ce n’est pas à Dieu de la mener à notre place. Nous pouvons, comme le psalmiste (psaumes 42, 43, 103), donner l’ordre à notre âme (notre psychisme), de se soumettre. C’est un combat à mener dans la consécration à Dieu, certes, mais c’est nous qui le menons et pas lui.

Il peut y avoir deux exceptions. Si notre désir sexuel est démesuré, il peut s’agir :
– d’une problématique hormonale qu’un médecin (généraliste, psychiatre, urologue, sexologue…) peut accompagner afin qu’elle soit régulée chimiquement,
– d’un enjeu spirituel si c’est lié à une pratique occulte ou sorcière. Alors il faudra mener un combat spirituel avec l’aide de frères et sœurs. Mais attention à ne pas mettre trop vite sur le dos des sorciers ou des démons des responsabilités qui sont d’abord les nôtres : se repentir pour la consultation de la pornographie, demander pardon pour l’infidélité et la luxure, ne pas se laisser dominer par le péché, etc.

Pourquoi certains subissent des agressions sexuelles et pas d’autres ? Est-ce « Dieu » qui choisit l’un par rapport à l’autre ? Pourquoi ? L’un est plus méritant que l’autre ? Plus aimé ? [Anicet]

La façon dont les questions que vous posez sont formulées me semble très dangereuse. Elles me font penser à la question que les disciples adressèrent à Jésus au sujet d’un homme aveugle de naissance : « Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Ce à quoi Jésus répond en quelque sorte : « Ni l’un ni l’autre » et il réoriente le problème non pas en direction du passé de la personne mais de l’avenir. Il en va de même ici. Une victime d’agression sexuelle a besoin de soutien, de compassion et d’ouverture à l’action de l’Esprit de Dieu pour l’aider à se reconstruire sur tous les plans (même et surtout spirituels). Je ne crois pas que lui donner des explications, des « bonnes raisons » de ce qui lui est arrivé soit de nature à lui apporter cette aide. Je crois que Dieu intervient comme reconstructeur, refondateur, et pas auteur de tels drames. Je ne sais pas pour quelle raison telle ou telle épreuve survient dans la vie de quelqu’un mais je crois que Dieu peut intervenir pour faire que cette épreuve soit constructrice et pas destructrice.

Un chef d’état prétend avoir « le droit absolu » de « se gracier lui-même » ? Un éclairage biblique ? Quelles conséquences spirituelles ? [PCaf]

Ce chef d’Etat a aussi prétendu être chrétien mais n’avoir jamais eu besoin de se repentir de quoi que ce soit…
Un droit absolu serait un droit divin, obtenu de Dieu au-delà de la constitution. La constitution américaine ne permet pas à un président de se gracier lui-même. Il s’agit donc d’un fantasme de toute-puissance.

Ultimement, c’est bien Dieu qui pardonne et qui gracie.

Nous pouvons être amenés à nous pardonner nous-mêmes pour des choses dont nous nous accuserions sans cesse, mais se gracier de ce que la justice des hommes aurait condamné en nous, quand on sait que toute autorité vient de Dieu, c’est une façon de… se mettre à la place de Dieu.

Conséquence spirituelle : quand on craint si peu Dieu qu’on se met à sa place, on risque de le rencontrer. A savoir comment. Dans la conversion ? Alleluia. Dans le jugement ? Ca peut être plus chaud…

Quelle était la marque que Dieu mit sur le front de Caïn ? [Joves]

Le récit auquel vous faites référence se trouve dans le chapitre 4 du livre de la Genèse et le mot hébreu employé qui est traduit par « marque » ou « signe » est un mot couramment employé et qui ne ne permet pas d’être plus précis.

La Bible ne permet donc pas de répondre à votre question.

Le plus important dans le texte n’est pas la nature de cette marque mais son sens : elle protège Caïn afin que personne ne l’assassine. Ce n’est pas aux hommes de rendre la justice de Dieu…

La piété fait-elle vraiment partie des sept dons de l’Esprit ? Cf. Esaie 11 duquel la piété est exclue alors qu’elle est comprise par l’Eglise dans la liste des dons. [Manu]

Je n’ai jamais lu Ésaïe 11 comme l’établissement de la liste exhaustive des dons de l’Esprit. D’autant que ce passage ne correspond pas exactement à des versets comme Galates 5,22, Éphésiens 5,9, 1Corinthiens 12, etc. Les dons de l’Esprit sont très divers, et le but de notre vie chrétienne n’est d’abord, me semble-t-il d’établir une liste de 7, 12 ou 40 dons. La piété, la ferveur, la foi, il me semble difficile de ne pas voir l’Esprit de Dieu derrière.