Dieu est amour (1 Jean 4: 8). Est-ce un attribut de Dieu ou son essence ? Comment pouvons-nous concilier cela avec l’ordre violent de Dieu dans l’Ancien Testament ? [Jacques]

Je ne pense pas que l’on puisse qualifier uniquement de violent l’ordre de Dieu dans l’Ancien Testament, même si indéniablement il peut l’être et sur ce sujet qui à lui seul mérite un développement je vous invite à lire un article très éclairant d’une de mes consœurs ici : https://regardsprotestants.com/bible-theologie/le-dieu-de-lancien-testament-est-il-violent/

Pour répondre  votre question, elle note que la violence de Dieu peut aussi être comprise comme une pédagogie vis à vis de son peuple à un moment de l’histoire biblique, et dans les catégories de l’histoire qui a porté la rédaction de ces textes. Mais est-ce qu’un parent qui se précipiterait pour gronder son enfant qui approche sa main de la flamme ne l’aimerait pas ? En tout cas le Nouveau Testament dans son ensemble affirme que Dieu est amour, et qu’il s’agit bien là de son essence. Je vous invite en particulier à aller (re)lire la 1ere épître de Jean (en entier, et par exemple 1 Jean 4, 8).

Si ma conscience dit que quelque chose est acceptable mais que la Bible dit que c’est un péché- la Bible a-t-elle préséance ? [Jeannie]

Votre question, Jeannie, me pose un problème, car je la trouve très vague. À titre personnel, depuis ma conversion, je cherche à développer une compréhension toujours plus grande de qui est Dieu, tel qu’il s’est révélé à moi en Jésus-Christ, et de la manière dont, par son Esprit, Dieu vient renouveler mon intelligence et ma conscience, afin qu’il me soit donné de progresser sur le chemin de la sanctification où Il m’appelle. Je n’y arrive pas tout le temps, loin de là, mais je m’efforce d’avancer, avec le texte de la Bible, lu, prié, médité, comme repère et garde-fou. Si ma conscience et la Bible sont à ce point séparée que je dois chercher qui a la préséance, c’est que, sur la question que je me pose, je ne me suis pas encore assez laissé travailler par Dieu. Avant donc de trancher, je vais prier, lire la Bible (quand je trouve des passages pour m’éclairer), et vérifier où en est ma conscience en cherchant avant tout quelle est la volonté de Dieu dans l’histoire.

Les rapports sexuels doivent-ils toujours être associés à la procréation? Le sexe est-il purement pour le plaisir dangereux/pécheur ? [Jean]

Je vous invite à relire le cantique des cantiques. Les deux amants qui se parlent ici ne font pas beaucoup de projets d’enfants, mais évoquent bien le plaisir de leur rencontre. Cependant, je crois que si la sexualité est bénie par Dieu comme moyen de se témoigner de l’amour par le plaisir réciproque que l’on se donne, il me semble clair que la Bible pose cela dans un certain cadre : un couple uni et fidèle, dans une altérité sexuelle (homme-femme) qui est l’image de Dieu.

Jésus exhortait ses disciples à guérir et chasser les démons comme lui-même le faisait, pourquoi ne nous a-t-il pas appelé aussi à changer l’eau en vin et à marcher sur l’eau ? [Jean-Luc]

Pour Jésus il y a des impératifs de plus ou moins grande importance.

Celui qui revient le plus souvent (plus souvent même que le commandement d’amour), c’est d’annoncer que « le Royaume de Dieu s’est approché (de nous/vous) ».

Et cette annonce majoritaire est adjointe régulièrement, dans l’ordre d’occurence des plus importantes, de ces mentions :
1. Guérissez les malades
2. Chassez les démons
3. Purifiez les lépreux et ressuscitez les morts.

Viennent ensuite toutes les autres, comme :
– laver les pieds des autres croyants,
– prendre un repas en mémoire de lui,
– baptiser les personnes, même issues des nations non juives,
– aimer les ennemis,
– etc.

Jamais il ne demande de changer l’eau en vin ni de marcher sur l’eau.
Peut-être parce qu’il a concédé à le faire juste pour signifier sa puissance. Mais que ce qu’il nous demande, c’est de faire des choses significatives pour les autres, qui portent un fruit immédiat dans leur vie.

C’est certainement pour cela qu’il insiste sur l’évangélisation, la guérison, la libération.

Dieu est souverain. Son omnipotence signifie-t-il qu’il planifie et contrôle toutes choses ? [Marc]

La question que vous posez, Marc, renvoie à une compréhension de la souveraineté et de l’omnipotence qui suppose que si je peux faire quelque chose, je dois le faire. Il me semble que cette façon de voir est liée à notre condition humaine, justement marquée par l’impuissance à tout faire, et tenté par la réponse technicienne du contrôle absolu sur tout ce qui m’entoure. La Toute Puissance de Dieu le rend libre de répondre « non » à la question : Suis-je obligé de faire ce que je peux faire ?

Moins de 2% des Français sont des protestants. L’Eglise EPUdF a choisi- en contradiction avec la Bible- de bénir les couples homosexuels. Comment pouvons-nous restaurer et construire selon les instructions de Jésus (Mat 28 19) ? [Lesage]

C’est, pour moi, tout le sens d’un mouvement comme les Attestants qui cherche à rappeler au sein de l’Église Protestante Unie, l’importance de la Bible comme repère et norme de la vie de foi.

Au fait : http://lesattestants.fr/forum-2019/

Allez voir, ça vaut le coup !

Pourquoi les chrétiens négligent le jour du sabbat ? Un jour béni par Dieu qui est le 7ème jour dans la Bible ? [Irénée]

La spiritualité du sabbat était centrale au temps de Jésus. L’ordre de se reposer est toujours le quatrième commandement, légitime pour les chrétiens. Mais comme Jésus s’est dit « maître du sabbat », une partie des chrétiens ont considéré que leur jour de repos devait être le jour symbolique de la résurrection, un dimanche. C’est pour cela que durant le dimanche (dominicus dies, jour du Seigneur), beaucoup de chrétiens se reposent dans une sorte de sabbat centré sur Jésus.
Mais les pratiques sont très diverses à l’intérieur du christianisme.
Ce qui semble essentiel c’est de bien respecter un jour de repos :
– d’après Exode 20 parce que Dieu s’est reposé le 7ème jour,
– d’après Deutéronome 5 parce que si on ne se repose pas, c’est comme si on méprisait notre libération d’Egypte.

Jésus a-t-il marché physiquement sur l’eau (Matt 14: 22-33)? J’ai entendu certains dire que c’est une allégorie. Cela ne compromettrait-il pas tous les miracles- et même la résurrection ? [Dan]

Dans ce passage, Matthieu (14. 25) comme Marc (6. 49) et Jean (6. 19), ont une façon très curieuse d’utiliser la grammaire grecque, pour nous faire comprendre que ce qui s’est passé montre la divinité de Jésus. Il marche sans bouger ! Je ne peux pas vous dire ce qui s’est passé exactement (je n’y étais pas, n’est ce pas…) mais ce que je constate c’est que les trois évangiles font la même « erreur » de grec pour signifier qu’en Dieu, il y a du mouvement, qui ne correspond pas à notre mouvement humain, conditionné par les lois de la physique terrestre. Dès lors, pour moi, il ne s’agit ni de voir cela comme une marche sur l’élément liquide, ni comme une allégorie, mais comme la tentative de rendre compte d’une expérience spirituelle qui va au-delà des mots. Ce qui est le propre de tous les miracles, qui ont une signification spirituelle qui va au-delà même de leur matérialité.

Je suis chrétien- mais je continue de céder à la tentation de regarder du porno. Hébreux 10:26 signifie-t-il que je ne serai pas pardonné ? [Philippe]

La question que vous posez, Philippe, nécessiterait sans doute un entretien pastoral en vis-à-vis. Hébreu 10. 26-27 dit : « En effet, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une terrible attente du jugement et l’ardeur du feu qui dévorera les adversaires de Dieu. » Le mot important par rapport à votre situation me semble « volontairement ». Vous parlez de « céder à la tentation ». Le faites-vous en pleine conscience, en vous disant à ce moment là que vous vous moquez de Dieu, de ses promesses ? Ou s’agit-il pour vous d’une lutte avec une addiction qui réclamerait un entretien pastoral approfondi ou une délivrance ? Quoi qu’il en soit, dites-vous qu’il n’est pas trop tard pour réagir et vous débarrassez de ce qui est avant tout une source de souffrance spirituelle pour vous et votre entourage.

J’ai lu le livre de l’érudit chrétien Kirsten Birkett, ‘The Essence of Feminism’. Sa conclusion : le christianisme et le féminisme sont incompatibles. Êtes-vous d’accord ?

Tous les ——ismes sont un peu dangereux.
Jésus n’est pas venu pour nous proposer un nouvel ——isme.
Donc évidemment le féminisme, comme le machisme, sont incompatibles avec la spiritualité de Jésus.

Mais je crains aussi que le christianisme ait muté vers une certaine incompatibilité aussi…