Je ne sais pas, Fred, si l’on peut trouver dans la Bible un verset tout prêt pour la situation que vous évoquez. Par contre, à travers ce que vous dites, j’entends de la souffrance, une blessure profonde qui affecte l’image de soi. Alors, je crois que le message de l’Évangile a toute sa pertinence : l’amour que Dieu nous porte est indépendant du regard que les êtres humains posent sur nous. Que des jugements aient été prononcés sur notre beauté, notre sensibilité ou notre ouverture aux autres n’empêchent pas Dieu de nous trouver une valeur inestimable. À mesure que cette relation là est développée, approfondie, je peux découvrir une source de paix, de confiance en moi, qui m’aidera à vaincre la timidité, à ouvrir ma sensibilité et à dépasser l’appréhension selon laquelle les femmes ne jugeraient les hommes que selon leur apparence physique.
Auteur/autrice : Michel Block
Pourquoi Dieu considérait-il Abraham comme son ami (Esaïe 41-8) ? Comment pouvons-nous être des amis de Dieu aussi ? [Henry]
Abraham, mais aussi Moïse ou David, par exemple, ont vécu leur relation à Dieu dans une confiance et une intimité plus grande que d’autres personnes. En cela, ont trouve dans la Bible des versets qui nous explique qu’ils étaient des amis de Dieu (le verset que vous citez pour Abraham, Exode 33. 11 pour Moïse, 1 Samuel 13. 14 pour David). Mais nous ? Il est important de nous rappelez ce que Jésus a dit à ses disciples avant d’être livré : « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. » (Jean 15.15) Voilà la Bonne Nouvelle de l’Évangile ! Nous pouvons devenir des amis de Dieu, par la foi en Jésus !
Est-il encore utile d’étudier les premiers réformateurs- comme Luther- Calvin et Castellion ? J’étudie le « Commentaire sur les Galates » de Luther et il est magnifique- mais n’est-il pas obsolète ? [Ernie]
Je crois que les écrits des Réformateurs, comme ceux des pères de l’Église, sont une ressource inestimable de trésors spirituels qui m’aident à mieux comprendre le texte biblique et ses implications dans la vie. Bien sûr, tous ces auteurs sont datés, ils sont de leur temps et tout ce qu’ils ont écrits n’est plus aussi pertinent aujourd’hui qu’à leur époque. Je ne considère pas les écrits de Luther, Calvin Augustin ou autres de la même manière que je considère la Bible, par laquelle Dieu a choisi de parler aux hommes sous l’action de l’Esprit Saint. Mais, comme vous, je trouve certains textes des Réformateurs magnifiques, et en cela, je crois qu’il peuvent m’aider à approfondir ma foi pour ma situation aujourd’hui. Il ne s’agit pas de chercher à revenir au temps de la Réforme. Ce serait même contraire au projet des Réformateurs !
Pensez-vous que Dieu a donné aux humains le mandat d’explorer l’espace (Genèse 1-28) ? [Doug]
Je crois que Dieu a doté l’être humain d’une raison, d’une capacité de réflexion, ainsi que d’une curiosité qui peuvent l’amener à se mettre en quête de nombreux domaines de découvertes. Tant qu’il s’agit de mieux s’émerveiller devant la grandeur de la création et donc devant la majesté du créateur, tant qu’il s’agit de développer chez soi le sens de la responsabilité à l’égard de cette création pour laquelle le créateur nous appelle à une domination à son image, je crois qu’il faut même encourager ces explorations (dans l’espace autant que dans l’infiniment petit, dans le ciel comme au fond des océans). Mais si ces recherches sont mues par l’avidité ou la cupidité (trouver toujours de nouveaux gisements d’hydrocarbures, de nouvelles substances pour produire des biens de consommation…) ou par l’orgueil, alors, comme toute autre attitude humaine stimulée par de telles motivations, elles ne correspondent plus à la volonté de Dieu pour nous.
Dieu a créé toutes choses ; les dinosaures en font donc partie- cependant la Bible n’en parle pas. [Marianne]
La Bible ne mentionne pas exhaustivement tous les animaux, ni tous les minéraux, etc. Car la Bible n’est pas une encyclopédie d’histoire naturelle, pas plus qu’un livre d’histoire ou de géographie universelles. Pour parler aux humains, Dieu a choisi de s’exprimer à travers des hommes et des femmes qui vivaient dans un temps donné, avec des conceptions particulières et une manière de voir le monde et la vie qui leur était propre. C’est sous l’inspiration de Dieu que ce que nous lisons dans la Bible devient pour nous Sa parole. Je crois que la Bible dit la vérité sur ma vie. Ce n’est pas parce que je ne trouve pas dans sa lettre toute la réalité de ce j’ai appris que je dois remettre en question la vérité biblique.
On dit que le mot Seigneur ne fait pas totalement référence à Dieu mais plutôt à un roi ou empereur. Comment faire pour savoir si la Bible fait référence à un Dieu ou un roi lorsqu’il parle de Jésus ? [Teague]
La Bible fait référence à un roi et à un dieu lorsqu’elle parle de Jésus ! La plus belle illustration de cela me semble être l’exclamation de Thomas devant le ressuscité : « Mon seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20. 28). Mais la Bible va même plus loin ! Jésus est grand prêtre (Hébreu 4. 14), avocat (1. Jean 2.1), juge des vivants et des morts (Actes 10. 42), chef de l’Église (Éphésiens 1. 22), et j’en passe. D’une manière générale, je crois que l’on peut considérer que les auteurs de la Bible ont tous essayé de rendre compte à leur manière de cette nouvelle abasourdissante : Jésus-Christ était Dieu, et en même temps le Messie annoncé par le Premier Testament.
Je suis un pacifiste chrétien. Est-ce que ma position est biblique ? Je comprends que l’Église primitive était strictement pacifiste. [An]
Il me semble important de rester précis sur les termes que vous employez. Vous vous dites pacifiste, c’est-à-dire partisan de la paix. Si ce positionnement concerne les relations humaines ou la politique entre les États du monde, je crois que l’on peut difficilement contester qu’il soit biblique (Romains 12. 18, 14.19, Marc 9. 50…). Maintenant, la vie spirituelle du chrétien est une vie de combat, mais pas contre les êtres humains (Éphésiens 6.12). En tant que chrétiens, ce qui je crois nous caractérise, plus que le pacifisme, c’est la non-violence et la non-puissance. Les premiers chrétiens, comme vous le rappelez, refusaient le service militaire. Reste que la non-violence n’a rien à voir avec la lâcheté ou la passivité. En cas de risque de non assistance à personne en danger, par exemple, il me semble que si la violence est le seul recours, il faut être prêt à en faire usage, quitte à ensuite s’humilier devant le Seigneur.
Les derniers événements de l’actualité en France ont amener la Fédération Protestante de France à faire une déclaration. Je vous invite à la consulter, pour voir si vous vous sentez en accord avec : http://www.protestants.org/index.php?id=23&tx_ttnews[tt_news]=4320&tx_ttnews[year]=2018&tx_ttnews[month]=12&cHash=5c90555e92
Jusqu’où va l’autorité des parents quand on vit encore chez eux et qu’on a 25 ans. Une mère peut-elle refuser que l’on parte en vacances avec des amis afin de préserver la virginité de sa fille ? [Pauline]
Il me semble que votre question suppose une situation bien particulière. Les raisons qui font que vous habitez encore chez vos parents sont sans doute une part non négligeable du problème que vous rencontrez. Il est certain que votre mère n’est légalement plus en droit de vous interdire vos déplacements, attendu que vous êtes majeure aux yeux de la loi française. Mais le motif pour lequel elle vous interdit ce départ en vacances semble indiquer une relation qui n’est pas correctement positionnée entre vous et votre mère. Je me sens appelé à vous interpeller sur la place que vous laisser votre mère prendre dans votre vie.
Les protestants français trouvent-ils l’Halloween à l’américaine acceptable ou ont-ils des préoccupations à ce sujet ? [Hank]
Je pense que du point de vue biblique, Halloween n’est tout simplement pas acceptable. La mort est la dernier ennemi. Tout ce qui peut de façon même soit disant « légère » jouer avec l’imaginaire de la mort et des forces du mal ne peut pas être valider bibliquement. Ensuite, la dimension purement mercantile de l’importation de la fête d’Halloween dans notre pays n’aura échappé à personne. Mamon (divinisation de l’argent) doit être démasqué par les chrétiens autant qu’il est possible. Là encore en tant que chrétien, je pense qu’il nous faut toujours avoir du recul par rapport à des « fêtes » dont le moteur principal est le maintien de l’activité consumériste (Halloween, Saint-Valentin, etc.)