« Tu ne tueras point » ; ce commandement ne s’applique pas seulement aux autres humains. Les autres créations de Dieu ne doivent pas être tuées non plus. Place du végétarisme dans la chrétienté ? [Carole]

Ce n’est pas tant « tu ne tueras point » que « tu ne commettras pas de meurtre ».
Donc cela concerne les humains. C’est le verbe « assassiner ».
Le chrétien peut vouloir être végétarien, c’est son droit, conformément à Romains 14 notamment. Mais ce n’est assurément pas sur ce commandement qu’il doit se fonder. Le végétarisme est un choix personnel et pas une prescription biblique.
Manger de la viande est possible depuis Caïn et Abel et/ou le déluge en Genèse.
Manger toutes les viandes est possible depuis la vision de Pierre dans les Actes.

L’enjeu de la casheroute (manger casher) dans le judaïsme est de continuer à manger de la viande en prenant en compte la bientraitance des animaux.

Que signifie en Matthieu cette histoire de 7 démons qui reviennent quand un a été chassé ? [Kris]

Jésus, en Matthieu 12,45 nous avertit en effet, que si un démon est chassé, ça ne suffit pas à libérer la personne. La liberté ce n’est pas le vide intérieur. La nature a horreur du vide ; bien que ce proverbe ne soit pas biblique, c’est un peu ce que Jésus essaye d’expliquer. Si ce n’est pas un autre esprit — je devrais écrire un autre Esprit — à savoir l’Esprit du Christ, qui vient régner à la place de l’esprit mauvais, le Malin enverra sept autre démons, pour se venger, par colère, et comme ils trouveront la place vide, ils s’installeront.

Bref, il ne suffit pas de vider, il faut remplir.
Sinon d’autres le feront à notre place.

Comment expliquer simplement ce qu’est la Trinité ? [Kristina]

Alors là, ce n’est pas simple.
Parce que la Trinité est de l’ordre de la parabole : en effet, pour faire comprendre ce qu’elle recouvre, il faudra plutôt des images qu’une prétention à une description scientifique. Aussi voici quelques mini-paraboles. Toutes ont leurs limites… et donc leurs imprécisions.

La Trinité, c’est comme…

  1. L’œuf. Il y a le blanc, le jaune, la coquille. Ils sont distincts. Mais séparés, ce n’est plus vraiment un œuf.
  2. L’eau. Quand il fait -10° celsius, elle est solide. Quand il fait 10° elle est liquide. Quand il fait 110° elle est gazeuse. Et pourtant, c’est toujours de la molécule H2O.
  3. Et puis il y a le sacro saint hand spinner

    Crédit : creusonlabible.fr

Quel est ce Royaume de Dieu cité en Matt 24:14 ; pourquoi Jésus insiste sur cette « bonne nouvelle » dit-on ? [Jules]

La Bonne Nouvelle, dans ce discours de Jésus de Matthieu 24,14, c’est ce qui précède au verset 13 : « Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. »

Tout le passage insiste sur les occasions de chute, la dégradation des mœurs et de la foi des croyants. Il y a donc une bonne nouvelle à être des marathoniens de la foi, qui s’engagent sur la durée et pas seulement sur des coups de tête ou durant des temps forts.

Le Royaume de Dieu s’est approché de nous.

Faire l’amour avant le mariage est-ce que c’est un péché ? [Jehiela]

« Il ne faut pas coucher avant le mariage ; on risque d’être en retard à la cérémonie ». C’est ce que j’aime bien dire à ceux qui me posent cette question pour déplacer les enjeux et faire sourire.

Derrière cette question il y a une attente de validation ou de refus. Si on répond qu’il ne faut pas on devient un docteur de la loi qui parle sur la base de je ne sais quelle règle (c’est écrit où dans la Bible ?). Et si on répond positivement, on donne une caution à ceux qui veulent coucher n’importe comment.

Donc…
La question à se poser est autre : coucher ensemble, c’est faire un, c’est être couple. Mariage civil ou pas. Mariage religieux ou pas. Coucher c’est être mariés parce que l’union sexuelle pour Dieu est l’apanage du couple clairement uni. Et ce « clairement uni », dans notre cadre culturel et règlementaire c’est… le mariage entre un homme et une femme.

Le problème est donc que si on couche avec quelqu’un qui ne sera pas à terme notre conjoint, on sape cette relation durable en créant un adultère avant l’heure, que l’Ecriture appelle généralement fornication. C’est pour ça que la société a posé des marqueurs simples, pour une trajectoire lisible :
– on s’apprécie
– on se fiance (publication dans les familles et dans la famille de l’Eglise)
– on se marie (à la mairie en France, pour être vraiment considérés comme mariés par tous, dont l’Etat)
– on se marie (ou chez nous luthéro-réformés, on est bénis) à l’Eglise, pour mettre ça vraiment devant Dieu explicitement.

Pourquoi Jean prêchait-il dans le désert ? Pourtant les gens venaient se faire baptiser (eau=désert ?). D’où vient l’institution du baptême d’eau ? [Marie]

Jean prêchait dans la région proche du Jourdain qui est assez désertique. Il baptisait, comme ce fut le cas pour Jésus, dans le Jourdain.

Le baptême d’eau était une pratique rituelle, toujours pratiquée en judaïsme, liée à la purification, dans des bains qu’on appelle mikveh. Ce baptême était lié à la repentance et accompagnait une décision de changer de vie radicalement, quand il n’était pas pratiqué pour la pure forme par ceux qui le vivaient.

A part ça Jean prêchait dans le désert parce qu’il préparait les chemins du Seigneur (lire Esaïe 40,3, Marc 1,3). Il y annonçait l’advenue du règne de Dieu. Parce que contrairement à ce qu’on croit souvent les déserts ne sont pas déserts du tout. Dans la représentation de l’époque le désert est le lieu d’habitation des démons notamment. Bref, avant que Jésus ne vienne prêcher aux puissances et aux humains, Jean-Baptiste commençait à annoncer aux créatures spirituelles ce qui était en train d’advenir avec l’arrivée du Messie, du Christ, l’Oint de Dieu.

A la fin de sa vie terrestre Jésus dit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Quel connexion avec le psaume 22 ? [Nathan]

Il semble qu’alors qu’il expirait Jésus a effectivement récité le psaume 22, comme le ferait tout bon Juif reprenant des paroles bibliques pour rythmer les étapes majeures de son existence.

Relisez tout le psaume en imaginant Jésus sur la croix prononçant non seulement cette parole mais l’ensemble du psaume. C’est étonnant !

Un chrétien peut-il chanter la Marseillaise ? [Olivier]

A l’approche du 14 juillet… que vous dire ?
D’abord que chanter n’est pas un acte anodin. Nous chantons beaucoup de choses qui nous édifient (Ephésiens 5,19 – Colossiens 3,16) et pas mal d’autres choses qui ne nous édifient pas. Méditez les paroles des comptines pour enfants « A la pêche aux moules » ou « Une souris verte », et vous réfléchirez peut-être à les faire chanter à vos bambins.

Chanter n’est pas un acte anodin parce que ce qui passe par notre bouche et en particulier ce qui en sort peut nous souiller, d’après Jésus (Matthieu 15,11). Il s’agit de proclamations, et si Dieu aime les proclamations bénissantes, l’ennemi du Christ adore les proclamations maudissantes.

Les questions que je me poserais donc avant de chanter la Marseillaise seraient les suivantes :
– L’étendard sanglant levé contre la tyrannie… quel est ce sang ? Contre quelle tyrannie ? Celle de l’Ancien Régime avec sa monarchie de droit divin ? Ou, a posteriori, celle de la Terreur, pur produit de la Révolution ?
– Le sang impur qui abreuve nos sillons. On lit tout et n’importe quoi pour justifier cela. Il y a simplement en finale de cet hymne national une jubilation à voir un sang couler dans la terre. Relisez ce que dit Dieu à Caïn en Genèse 4. Ne pas faire couler le sang est un impératif non négociable des Ecritures. L’idée d’un sang impur en saurait en tout cas s’appliquer à du sang humain, dans la Bible. Parce que le sang, c’est la vie et que cette vie est donnée par le Seigneur.

Personnellement, vous l’aurez compris, je ne chante pas ce chant. Je pense que le nationalisme est un fléau de l’humanité, car il est une haine non jugulée, ajoutée à un patriotisme, qui lui peut être paisible.
Il y a des hymnes nationaux qui sont plus sobres, d’autres qui sont franchement à la gloire de Dieu. Si vous avez des idées pour une réforme de la Marseillaise, écrivez au Président de la République !

Il paraît que les noms hébreux ont toujours un sens. Que veut dire « Jésus » ? [Soso]

Les noms hébraïques sont effectivement souvent « théophores » (de theos : Dieu, et phoros : porteur). Ils portent quelque chose de Dieu, qui a rapport à Dieu.

Le nom de Jésus est Yéshouah en hébreu ; de Yah qui est le nom « propre » de Dieu comme dans le nom YHWH révélé à Moïse au Sinaï, et yasha qui veut dire sauver. Mais ce verbe-racine peut aussi se traduire par les verbes défendre, délivrer, secourir, venir à l’aide, retenir la main, protéger, élargir.

Jésus signifie donc « Dieu sauve ».
Et c’est ce bien ce que Dieu a fait en Jésus : sauver l’humanité.

Quel est l’âge règlementaire pour avoir un premier rapport sexuel (pour ma fille) ? Qu’a-t-on le droit de faire ou non (sexuellement), en tant que chrétien ? [K]

Définir un âge idéal pour un rapport sexuel, c’est se poser une bonne question, mais je dirais c’est se la poser dans le mauvais sens.
Il faut que votre fille comprenne plutôt deux choses :
– d’abord que la sexualité n’est pas une affaire d’âge, mais plutôt de relation entre un homme et une femme. C’est pour cela que le Seigneur bénit la stabilité du couple homme-femme, en particulier dans le cadre du mariage. Parce que cela sécurise la relation. Donc ce n’est pas une affaire d’âge mais de contexte bon ou mauvais.
– ensuite parce qu’il vous faut expliquer précisément à votre fille l’enjeu, non pas moral, mais spirituel de s’unir à quelqu’un voire à plusieurs personnes successivement. Se crée un lien très fort au niveau de l’âme et de l’esprit, quand on fait « une seule chair » avec quelqu’un. Et donc elle va se retrouvée « liée » à cette personne (à ces personnes si elle essaye avec plusieurs), et ça va l’attacher spirituellement aussi à ces personnes qui ne seront pas son mari. Ce sera tout un travail de défaire ce type de liens.
– enfin, l’enjeu n’est pas « d’avoir un rapport sexuel », car si elle ou vous, vous posez la question de cette façon, ça signifie que vous ouvrez la possibilité juste de l’acte sexuel pour lui-même, avec un garçon qui lui plairait, mais qui ne sera pas nécessairement son mari à terme. On n’a pas « un rapport sexuel », on vit une sexualité dans un projet d’amour et de fidélité au long cours.

S’il vous plaît, aidez votre fille à comprendre ça pour qu’elle ne fasse pas comme bon nombre d’entre nous, plus âgés, qui regrettons que personne ne nous ait expliqué ces choses, et qui avons à les régler dans la douleur, a posteriori ; et parfois n’y arrivons même pas, nous traînant cette histoire comme un boulet.