Comment entendre la voix de Dieu ? [Aude]

Tu as raison de te poser la question car nous voyons dans la bible que Dieu ne se laisse pas voir mais qu’il est un Dieu qui parle : il parle à Abraham, Moïse, au peuple d’Israël par les prophètes. Il parle à Jésus, il parle par lui et il veut communiquer régulièrement avec ceux qui croient en Jésus-Christ.

Mais cette « voix de Dieu » retentit de diverses manières. Elle s’exprime en tout premier lieu à travers la bible que l’on appelle parfois « la Parole de Dieu », lorsque le Saint-Esprit illumine pour nous tel passage qui prend sens dans notre vie. Elle s’exprime aussi à travers un témoignage, une prédication, une parole que nous recevons dans le cadre de la communion des frères et soeurs en Christ.

Le Seigneur peut aussi nous parler en tête à tête quelque soit le contexte ou les circonstances par une petite voix intérieure ou plus souvent par une nouvelle manière de voir un problème, une situation.

A chaque fois, le Saint-Esprit est à l’oeuvre dans notre esprit pour nous faire entendre la voix de Dieu.

Comment donc entendre cette voix ?

Tout d’abord en ayant l’assurance que le Seigneur nous cherche et nous parle bien plus que ce que nous entendons. Ensuite en étant disponible pour l’écouter. On ne peut pas forcer quelqu’un à parler, et surtout pas le Seigneur. Mais nous avons plaisir à échanger avec une personne qui est à notre écoute ! Ainsi en est-il aussi pour notre Dieu !

Il faut cependant se rappeler que nous sommes tous dans la situation d’une humanité qui s’est écartée de Dieu comme l’expriment les premiers chapitres de la genèse. Lorsque l’homme et la femme entendent la voix du Seigneur dans la brise du soir, ils se cachent car ils ont peur de Dieu (Genèse 3:8). Il nous est ainsi difficile aujourd’hui d’écouter et d’entendre la voix de Dieu et cela, même quand on s’est déjà approché du Seigneur par la foi. Parfois, notre coeur reste fermé, nos pensées divaguent, nous sommes enfermés en nous-mêmes. C’est notre lot à tous !

Nous avons besoin d’entendre le message de réconciliation que le Seigneur nous adresse à travers Jésus, nous devons recevoir le pardon et la vie qu’il nous donne à travers Jésus, par sa mort et sa résurrection. Lorsque nous nous reconnaissons profondément pécheurs, c’est-à-dire loin de Dieu et que nous recevons comment Dieu nous a pardonnés, le Saint-Esprit souffle sur nous, notre être intérieur s’ouvre à la présence de Dieu et nous devenons disponibles à sa Parole.

Remercier le Seigneur pour ses bienfaits, le louer, seul et mieux encore avec d’autres, deviennent alors des moments où nous sommes réceptifs à ce qu’il veut nous communiquer. C’est ainsi que le prophète Elisée fait venir un musicien pour entendre la parole de Dieu (2 Rois 3/15).

Et moi-même, quand je veux me rendre disponible au Seigneur, je prends un psaume de la bible ou un autre passage de la bible et je le médite comme Marie, dont il est dit qu’elle passait et repassait ces choses en son coeur ! (Luc 2:19).

Rappelle-toi bien, là où le Seigneur se plait à parler c’est à travers la bible et tout particulièrement à travers Jésus dont il est dit qu’il est La Parole de Dieu pour nous ! Si tu t’attaches à Jésus et le laisses être le Seigneur de ta vie, la parole de Dieu retentira dans ta vie et tu apprendras à faire la distinction avec tes pensées et le brouhaha de ce monde.

Sommes-nous appelés à devenir saints ? Quelle est la justification du salut sachant que la grâce et le salut sont donnés ? Quelle est aussi d’ailleurs la justification de la demande du pardon ?

Comme souvent, la difficulté de la question provient des sens divers donnés à un même mot.

Le mot « saint » a été marqué par la tradition catholique en désignant des personnes dont on recommande la vie et que l’on présente en exemple pour les fidèles. Les protestants se sont démarqués de cette approche car ils y ont vu une démarche conduisant à un légalisme : le saint est une sorte d’idéal auquel j’essaye de ressembler pour être accepté par Dieu.

Il n’en reste pas moins que l’apôtre Paul écrit que ceux qui croient sont appelés à être saint (Romains 1:7, 1 Corinthiens 1:2, Ephésiens 1:4,…) et Pierre reprend explicitement un commandement de l’Ancien Testament dans lequel Dieu dit : Vous serez saints, car je suis saint (1 Pierre 1:16). Le mot saint est aussi régulièrement employé à la place de croyant !

Par opposition à la tradition catholique, les protestants ont souvent insisté sur le fait que nous sommes justifiés devant Dieu par la foi, indépendamment de ce que nous pouvons faire. C’est ce que l’apôtre Paul développe dans sa lettre aux romains : tous ont péché et sont privés de la présence glorieuse de Dieu. Mais Dieu, dans sa bonté, les rend justes à ses yeux, gratuitement, par Jésus-Christ qui les délivre du péché. (Romains 3:23-24).

Mais en même temps, Paul appelle à reconnaître ses fautes (Romains 2:4-5) et à vivre de manière cohérente avec sa foi Romains 12 (Sois vainqueur du mal par le bien v. 21).

J’avais un beau-père qui aimait beaucoup le récit où Jésus manifeste la grâce de Dieu à la femme adultère face à ses contradicteurs religieux (Jean 8:1-11). Il était évident pour lui que cette femme allait retourner à ses pratiques parce que nous sommes toujours pécheurs et pardonnés.

Je crois que c’est une mauvaise compréhension de la justification : on oublie alors que l’évangile est une puissance de Dieu qui oeuvre pour nous sauver : Nous sommes justifiés entièrement par grâce mais cette parole par laquelle le Seigneur nous accueille tel que nous sommes, nous transforme et nous conduit dans une liberté nouvelle pour vivre avec lui (Romains 6:1-14) : En effet, le péché n’aura plus de pouvoir sur vous, puisque vous n’êtes pas soumis à la loi mais à la grâce de Dieu, nous dit Paul.

C’est vraiment la bonne nouvelle de l’Evangile : si nous confessons nos fautes et croyons que Jésus est mort à notre place pour nous libérer, nous recevons l’Esprit qui est le Saint-Esprit et qui nous conduit dans une relation nouvelle à Dieu et aux autres (Romains 8:1-17 et Galates 5:16-22).

A nous donc d’avancer, non en nous confiant sur nous-mêmes, mais en recevant le don de Dieu avec foi.

Si je comprends bien, en sus de notre nature pécheresse, il y a également des puissances spirituelles qui veulent notre perte. Qui sont elles ? Pourquoi l’Eglise est aussi peu prolixe à leur sujet ? [Didier]

Les évangiles nous transmettent que le ministère de Jésus comportait un enseignement accompagné de guérisons et d’actes de délivrance.
Dans l’évangile de Marc, le ministère de Jésus commence par une délivrance (Marc 1:21-28). Lorsque Jésus envoie les 12 disciples, il leur donne autorité sur les esprits impurs (Matthieu 10:1).
On trouve déjà quelques mentions de puissances spirituelles mauvaises dans l’Ancien Testament mais c’est seulement avec le ministère de Jésus que nous trouvons le témoignage de délivrance d’esprits mauvais. Cette activité est l’un des signes les plus manifestes de la venue du Royaume de Dieu . Jésus ne libère pas du pouvoir temporel de l’occupant romain mais il libère de ces puissances qui oppriment les humains (Luc 11:20-22). Il n’a pu commencer son ministère qu’après avoir été confronté au diable et l’avoir rejeté par la parole (Luc 4:1-14).

Il ne nous est rien dit concernant l’origine de ces puissances spirituelles. C’est une réalité qui est révélée à travers le ministère de Jésus et que l’on peut expérimenter dans la prière. La bible nous enseigne cependant l’essentiel : ce sont des créatures qui ne peuvent résister au Seigneur. Elles prennent autorité sur la vie des hommes s’ils les laissent entrer ou même les appellent volontairement. Leur pouvoir a été vaincu par Jésus mort et ressuscité pour nous. Par la foi en Christ, nous avons autorité sur elles.

Nous avons vécu (mais c’est en train de changer) dans une culture qui a placé la raison humaine et la science comme critère absolue de vérité. Or la dimension spirituelle échappe au regard de la science. Elle ne peut pas plus observer le St Esprit que les esprits impurs. Ce n’est pas une réalité « objectivable ». Certains courants de l’Eglise ont estimé qu’il fallait soumettre le témoignage biblique au critère de la raison et ont proposé des interprétations uniquement existentielles ou psychologiques. Si l’on admet que le spirituel échappe à l’observation directe de la science pour des raisons méthodologiques, alors le ministère de délivrance de Jésus reprend tout son sens et il est important de proposer une prière de délivrance à certaines personnes qui peuvent en avoir besoin . Jésus est venu aussi pour ce faire, nous rendre libre de tout mal, de notre péché mais aussi des puissances qui cherchent à nous rendre esclaves.

Que pensez-vous des « étapes du pardon » selon Monbourquette ? [Laure]

Ces 12 étapes sont le fruit d’une expérience d’un prêtre et psychologue ; elles apportent une sagesse sur différents aspects du pardon.

C’est une approche principalement psychologique. Ces 12 étapes sont intéressantes à ce titre, et peuvent aider celui qui a du mal à pardonner à discerner sur quel aspect il bute dans sa démarche. Dans une approche plus théologique, on peut rajouter les points suivants :
Le pardon est présenté par Jésus comme une démarche indispensable : « Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. » Matthieu 6,14-15.
Mais inversement, ce qui nous rend possible de pardonner aux autres, c’est le fait d’avoir reçu le pardon de Dieu pour notre propre vie. Ainsi, tout pardon s’enracine dans le pardon accordé par Jésus et en lui : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » Luc 23,34.

Si je n’arrive pas à pardonner, il me faut revenir à ce pardon initial.

Le fondement de tout pardon se trouve ainsi en Jésus qui s’est donné lui-même pour chacun de nous et qui a pris nos fautes sur lui. Si j’ai été ainsi aimé et pardonné, je puis et je dois pardonné à mon prochain. Et comment pourrais-je retenir la faute d’une personne pour laquelle le Christ lui-même a donné sa vie ! (voir la parabole en Matthieu 18,21-35). On comprend alors que le pardon est à la fois une décision que je prends et une grâce que je reçois du Christ.