Comment reconnaître la ‘voix’ de Dieu et être sur que c’est sa ‘voix’ ? [Massako]

Vous avez pris la précaution, Massako, d’encadrer le mot voix avec des guillemets, car Dieu a bien d’autres moyens de nous parler que par une voix résonnant à nos oreilles ! Un message d’un proche, un signe qui nous frappe, un verset biblique qui me touche, une méditation entendue à la radio, ou à l’Eglise, qui tombe « pile » dans la situation que je traverse…

Les réponses à votre question ont été diverses au cours de l’histoire. A Martin Luther convoqué à la diète de Worms, il a été conseillé de se soumettre à l’autorité établie (de l’Eglise) car c’était, pensait-on, par elle que Dieu parlait aux hommes. Même revendication de certains qui prétendent que l’Esprit Saint parlent par leur bouche, mais cette auto-validation me laisse très sceptique. Luther a rétorqué à Worms qu’il ne reconnaissait que les Ecritures Saintes comme autorité divine. C’est une première réponse : ne peut venir de Dieu que ce qui est conforme à sa Parole. Ainsi, je ne peux pas transgresser un commandement et prétendre que c’est la volonté de Dieu, ni affirmer quoi que ce soit contraire à l’enseignement des Ecritures (même si c’est à la mode).

Bien sûr, cette première réponse ne suffit pas. Comment être sûr que la façon dont je comprends, ou qu’on m’explique, tel ou tel passage de la Bible est fidèle à ce qu’a voulu dire son auteur, ou plutôt ses auteurs (l’écrivain humain, et l’Esprit Saint qui l’a inspiré) ? Comment être sûr qu’un conseil qui m’est donné devant une décision grave à prendre, ou un choix délicat à faire, est conforme à la volonté du Seigneur ?

Une deuxième réponse, ce serait l’appel au bon sens. Le Seigneur nous a doté de raison, de sagesse, et c’est un don précieux. On peut éprouver l’envie de faire des bêtises, de commettre des excès de toutes sortes, ce n’est certainement pas le Seigneur qui nous y pousse ! Il en va de même des interprétations farfelues de la Bible qu’un rigoureux respect des textes interdit (dernier exemple en date : le chiffre de la bête que chacun doit porter sur le front ou la main pour pouvoir acheter ou vendre selon Apocalypse ch.13, v.17, ce serait le vaccin anti-covid !).

L’apôtre Paul nous donne un troisième critère : ce qui n’est pas fondé sur la foi (en Christ) est péché. Autrement dit, si j’agis par soumission aux autres et non pas conformément à ce que je crois, ce n’est plus le Seigneur qui est aux « commandes ». En Romains ch.14, Paul traite la question de ce qu’il est permis ou non à un chrétien de manger… Pour certains chrétiens, consommer des viandes d’animaux sacrifiés aux dieux païens, c’était se souiller. Pour d’autres (y compris Paul lui-même), ce n’était que de la viande, et tout ce que Dieu a créé étant bon, aucun problème pour en manger. Et pourtant, Paul incite ceux qui pensent comme lui à respecter la conviction de ceux qui croient autrement.

Un 4e critère pour laisser Dieu nous parler, par exemple avant de prendre une décision engageante : écouter ce que nous disent nos frères et soeurs dans la foi, ne pas se confier qu’à son propre discernement.

Malgré tout, nous ne serons jamais sûrs à 100% d’avoir bien entendu ce que Dieu veut nous dire. Aucun critère de discernement ne nous dispensera jamais de demander au Seigneur son Esprit pour nous éclairer et nous guider.

Mon mari (qui se dit chrétien catholique) m’impose la polygamie, fait des pratiques occultes. Puis-je divorcer ou je dois supporter parce que Dieu hait le divorce ? [Ana]

Tout d’abord Ana permettez-moi de vous exprimer ma compassion pour ce qui vous est infligé au sein même de votre couple. La polygamie, même si elle est admise dans certaines cultures, n’est pas la vision chrétienne du mariage, loin de là. Quant aux pratiques occultes, nous savons aussi leur nocivité pour ceux qui s’y adonnent et les conséquences indirectes pour leur entourage.

Je n’ai pas à vous dire ce que vous devez faire concrètement, dans la mesure où votre situation nécessite l’accompagnement d’un pasteur ou autre conseiller, des entretiens qui pourront vous aider, vous éclairer dans votre décision (si votre mari se dit chrétien, il peut accepter d’y participer et entendre votre souffrance avec la médiation d’un tiers). Peut-être d’ailleurs avez vous déjà eu recours à ce type d’aide. Je peux simplement vous donner quelques indications sur l’enseignement biblique, sans aucunement chercher à peser sur votre conscience.

Ce n’est pas le divorce en soi qui est haï par le Seigneur, mais ce qui en est la cause : la dureté et l’obstination de notre coeur (Matthieu 19,8; Marc 10,5), à savoir notre incapacité à aimer notre conjoint(e), à le/la respecter, prendre soin de lui/d’elle. Le divorce est un constat d’échec et de mort du couple. L’apôtre Paul encourage la femme chrétienne à rester avec son mari même incroyant parce qu’elle le « sanctifie », mais ajoute que le résultat n’est pas sûr, et ajoute qu’elle n’est pas obligée de vivre un enfer imposé alors que Dieu a voulu que le couple vive dans l’harmonie et dans la paix ! (1 Corinthiens 7,12-16).

Constantin était-il vraiment chrétien ? Sa conversion était-elle sincère ? [Peps]

L’empereur Constantin arrivé au pouvoir à Rome après avoir vaincu son rival Maxence a signé l’édit de Milan (en 313) autorisant tous les citoyens de l’empire Romain à adopter la religion de leur choix, ce qui a donc fait cesser les persécutions contre les chrétiens (déjà nombreux à l’époque). Les biens qui leur avaient été confisqués leur ont été restitués. Nos frères et soeurs de l’Eglise orthodoxe le vénèrent comme un Saint. Les sources, Lactance et Eusèbe, deux historiens chrétiens des premiers siècles, attestent que Constantin s’était converti suite à une vision.

Nous n’avons pas de raison d’en douter, et aucun moyen de vérifier si cette conversion est un acte d’opportunisme politique ou l’aboutissement d’un parcours spirituel authentique, voire un peu des deux ! « Dieu seul connaît ceux qui lui appartiennent », déclare un des textes constitutifs de l’Eglise protestante Unie, dont font partie tous les pasteurs qui répondent sur 1001questions.fr. C’est une affirmation prudente, fondée sur l’Ecriture (voir la parabole du bon grain et de l’ivraie en Matthieu 13,24-30).

Il est plus prometteur et utile de tenter d’évaluer les conséquences de cette conversion pour le Christianisme. Constantin a assumé un double-pouvoir, politique et religieux (Il a convoqué lui-même le concile de Nicée qui a réaffirmé face à l’hérésie arienne la nature divine du Christ). Le Christianisme en devenant progressivement « religion officielle » après Constantin, sous l’empereur Théodose, est-il resté vraiment fidèle à son Maître ? Peut-il exister une société chrétienne avant que vienne le Royaume de Dieu ? Le débat n’est pas prêt d’être clos… Mais ce n’était pas votre question de départ !

Peut-on considérer les mormons comme chrétiens ? Ils ont des croyances éloignées des Écritures. [Augustin]

L’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours (appellation plus correcte que « Mormons ») est née aux Etats-Unis, dans l’ébullition spirituelle qu’a connue ce pays au 19e siècle. Son fondateur, Joseph Smith, affirmait avoir reçu de Jésus-Christ lui-même la mission de refonder l’Eglise authentique après 18 siècles d’apostasie et avoir été pour cela au bénéfice d’une révélation spéciale.

Même si elle reconnaît à Jésus-Christ une place centrale dans le plan de Salut de Dieu, cette Eglise, d’un point de vue protestant, ne peut être considérée comme faisant partie de la grande famille chrétienne, unie par la référence à l’Ecriture et les textes doctrinaux des conciles oecuméniques des premiers siècles comme le Symbole des Apôtres, reconnus par les catholiques, les orthodoxes, et les protestants.

Malgré des aspects positifs (un engagement éthique, le refus du racisme, etc), et des dialogues qui l’ont rapprochée, notamment aux Etats-Unis, d’autres confessions, L’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours est un mouvement sectaire. Tout d’abord, comme on l’a dit, elle se considère comme l’unique Eglise authentique, toutes les autres avant elles ont trahi le Seigneur. Ensuite, elle admet d’autres sources de révélation comparables à la Bible elle-même (pourtant pleinement suffisante, comme l’oeuvre du Christ lui-même !). Notamment des écrits qui auraient été gravés sur des plaques d’or confiées à Joseph Smith, traduits et réunis dans le Livre de Mormon qui raconte « les relations de Dieu avec les anciens habitants de l’Amérique et contient la plénitude de l’évangile éternel » (dixit l’introduction de l’édition dont je dispose). Il contient l’histoire d’un prophète juif, Léhi émigré en Amérique avant la chute de Juda en 600 av. JC., et de ses descendants. Ils y auraient reçu la visite de Jésus lui-même vers l’an 34… Le verset cité à l’appui de cette doctrine farfelue par des missionnaires de l’Eglise des Saints des derniers jours que j’ai rencontrés est l’Evangile de Jean, ch.10 v.16: « j’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos et celles-là aussi il faut que je les mène ». Alors qu’il s’agit bien sûr des païens, des non-juifs réunis avec les juifs autour d’un seul berger.

Quels types d’entités peut-il y avoir dans les cimetières- liées à des personnes qui ne voudraient pas quitter ce monde ou à des pratiques occultes ? Comment s’en prémunir ? [Anne]

Pour ce qui est de votre première question, Anne, il faut tout d’abord considérer qu’il n’existe aucun lieu en ce monde, fût-il très marqué symboliquement (comme un cimetière), qui soit a priori plus habité par le mal qu’un autre. Je peux très bien éprouver une envie de meurtre ou d’adultère, voire me livrer à l’occultisme dans une Eglise… ou être rempli du Saint-Esprit et rendre gloire à Dieu au fin fond du plus sinistre des cachots (comme Paul et Silas dans la prison de Philippes, voir le récit d’Actes ch.16).

« Même si je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi », écrivait David (Psaume 23,4). Le Christ à la croix a été fait Seigneur de toutes choses, y compris du séjour des morts. Nous n’avons donc plus rien à redouter en ce monde, ni lieux particuliers, ni esprits, ni puissances, quelles qu’elles soient. Encore moins les « personnes qui ne voudraient pas quitter ce monde » (est-ce en leur pouvoir de décider d’y rester, d’ailleurs ?). Quant aux pratiques occultes, elles ne peuvent pas davantage nous séparer de l’amour de Dieu, même si, de multiples témoignages le confirment, elles peuvent lier gravement ceux qui s’y adonnent, et la Bible nous met clairement en garde contre elles.

Comment s’en prémunir ? En nous appuyant non sur divers gris-gris, formules conjuratoires ou autres amulettes, mais sur Jésus-Christ. Une amie me disait : tu sais, quand un pensée mauvaise (rancune, orgueil, etc) me vient à l’esprit, je déclare : « au Nom de Jésus-Christ, cette pensée, je la chasse ». Et elle ajoutait, « tu sais, ça marche ! ».

Face aux crises majeures qui seront la conséquence du réchauffement climatique- comment se positionner en tant que chrétiens ? Faut-il envisager une rupture de mode de vie radicale ? [Marion]

Vous en conviendrez, Marion, les chrétiens sont aussi des… terriens ! Notre avenir est donc étroitement lié à celui de notre environnement terrestre, comme pour tout être vivant, n’en déplaise à ceux qui pensent que la solution serait de coloniser la planète Mars… En outre, nous confessons que sa Création, le Seigneur l’a confiée aux hommes pour la cultiver et la garder, c’est à dire en prendre soin (Genèse ch.2, v.15). Nous ne pouvons donc pas nous soustraire à l’enjeu écologique sous prétexte que notre vraie patrie est le Royaume des cieux. Bien au contraire. Dans sa prière au Père pour nous, Jésus déclare : « je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mal (ou : du Mauvais ») (Jean 17,15).

En tant que chrétiens, nous n’avons pas une compétence particulière pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences. La Bible ne nous donne aucune recette technique à cet égard ! C’est avec les autres que nous pouvons réfléchir aux changements qu’il convient d’opérer dans nos modes de vie, à l’échelon individuel comme au niveau des choix de société. Mais nous pouvons nous en sentir encore plus responsables devant notre Dieu, et pas seulement devant les générations qui auront à subir les conséquences de nos insouciances et de nos gaspillages. Ou vis à vis de nos contemporains qui en souffrent déjà (victimes des aléas climatiques).

Nous pouvons surtout apporter en tant que chrétiens une espérance., face à ce dérèglement climatique source de tant d’angoisse (ou de cynisme) autour de nous. Celle qui nous est donnée, par la résurrection de Jésus-Christ, d’une Création renouvelée, réconciliée avec Dieu, libérée du mal, du péché et de sa source : la convoitise et l’illusion d’être des dieux. Nous pouvons, sinon la bâtir, du moins en donner des signes, en devenir les témoins actifs, notamment en changeant nos habitudes néfastes de consommation, de transport, de gestion de nos déchets, etc. Bref, par une vie sobre. Et comme l’écrivait Paul, en apprenant à nous satisfaire de ce que nous avons, dans l’abondance ou dans la pénurie (Philippiens 4,11s).

Est-ce que Jésus a vaincu la mort à la croix- ou à la résurrection ? Si c’est à la résurrection- pourquoi a-t-il dit : Tout est fini ? Donc- quand est-ce qu’il a écrasé Satan ? [Claudette]

Juste avant d’expirer, Jésus a déclaré, selon l’év. de Jean (ch 19 v;30) : tout est accompli (ou : tout est achevé, trad. TOB). Et non pas « tout est fini » au sens où rien ne pourrait suivre l’événement de la croix !

Cette parole, et bien d’autres éléments des récits de la mort de Jésus, nous permettent d’affirmer que la victoire du Christ sur le mal, la mort, et Satan est acquise de façon décisive à la croix ; c’est par sa mort que le Christ l’a remportée. Cette parole de Jésus l’atteste sans aucun doute possible, tout comme certains faits : le voile du temple déchiré à ce moment-là (le Christ nous ouvre un libre accès au Père), ou le cri qu’il a poussé, signe de victoire contre les puissances (Matthieu ch.26, v.50).

La Résurrection de Jésus est l’attestation de cette victoire, de son élévation dans son abaissement même.

Quelle est la position chrétienne historique et actuelle sur la peine de mort ? Est-elle en accord avec la Bible à ce sujet ? [Nic]

Cher Nic, il y a un aspect de votre question auquel je puis répondre sans aucune hésitation : Il n’y a pas UNE position chrétienne, passée ou présente, sur la question de la peine de mort, comme sur bien des questions relevant de l’éthique, d’ailleurs. En gros, on peut distinguer ceux qui estiment la peine capitale légitime, sur la base, notamment, de Genèse 9 v.6 : « qui verse le sang de l’homme, par l’homme verra son sang versé ; car à l’image de Dieu, Dieu a fait l’homme » (trad. TOB). D’autres pensent qu’en Jésus-Christ nous sommes tous à la fois passibles de la peine de mort (salaire du péché) et pourtant épargnés par le don de sa propre vie à la croix, et qu’il faut donc préserver la vie même du pire des meurtriers, dans l’espérance qu’il se repente et vienne à son Sauveur. La parabole du figuier stérile (Luc 13,6 à 8) nous montre bien un ouvrier agricole incitant son maître à ne pas le couper tout de suite, dans l’espérance qu’il finira par porter du fruit…

Sur la question des principes « de base » de notre vision chrétienne de la loi et de l’éthique, se greffe celle des circonstances, et du contexte particulier. ça complique encore les choses ! Serait-ce tout à fait la même chose d’exécuter un criminel dans un pays qui aurait les moyens matériels et un cadre politique, juridique, suffisamment stable pour lui donner une chance de réhabilitation sans mettre en danger la société, et un pays livré par exemple à la folie du terrorisme djihadiste dans un pays d’Afrique subsaharienne, ou plongé dans le chaos par les cartels des narcotrafiquants en Amérique du Sud ?

Pas simple… C’est une des questions où le choix ne se fait pas entre le bien et le mal, mais entre le moindre de deux maux. Je vous conseille en tout cas de taper « peine de mort » ou « loi » dans l’onglet de recherche en haut et à droite de l’écran pour trouver d’autres réponses, tout aussi nuancées, à cette question délicate !

Comment discuter avec quelqu’un qui pense que Trump était un Cyrus moderne ? – [Stephie]

La comparaison du précédent président des Etats-Unis d’Amérique avec le roi de Perse Cyrus a été faite par des chrétiens qui voulaient justifier leur préférence pour sa candidature à l’élection présidentielle. Tout en admettant qu’à l’instar de Cyrus qui n’adorait pas le Dieu d’Israël, Trump n’affichait pas un comportement ou des propos correspondant à des convictions chrétiennes, ces chrétiens américains estimaient que certaines de ses prises de position (par exemple contre l’avortement) montraient qu’il exécutait la volonté de Dieu. De même que, sans le savoir, Cyrus, en permettant aux juifs de revenir de leur exil dans leur pays et de rebâtir Jérusalem et son temple, fut serviteur du Seigneur, aux dires du prophète Esaïe (voir 44,28, 45,1,13, etc).

Il n’y a pas lieu ici d’évaluer le mandat et l’action politique de Donald Trump. Je note seulement qu’il a consciemment voulu rallier les voix de l’électorat chrétien, et en particulier évangélique, dont le poids est important aux USA. Jusqu’à se faire photographier Bible en main devant le panneau d’une Eglise, au nom de sa conception de la loi et de l’ordre (les responsables de ladite Eglise n’ont pas apprécié cette instrumentalisation symbolique et l’ont fait savoir). Cyrus pour sa part n’avait pas conscience de la portée de ses décisions pour le peuple de Dieu. Il ne cherchait à séduire personne à coups de fake-news ou autres « faits alternatifs », ni à gagner des suffrages, il avait déjà tout pouvoir.

Quant au résultat de la dernière élection présidentielle, ceux qui avaient prophétisé le choix de Dieu en faveur de « son élu Donald-Cyrus » s’en sont repentis, et pour cause !

Pourquoi Paul dit-il que la mort est le dernier ennemi- si Jésus l’a vaincue ? – [Steeve]

Vous citez, Steeve, le verset 26 du grand chapitre (15) que Paul consacre à la résurrection de Jésus et à la nôtre, dans la première lettre aux Corinthiens. Jésus a vaincu la mort, et nous allons le fêter à Pâques, dans deux jours, au moment où j’écris. Et cette victoire est décisive, elle fonde notre espérance en notre propre résurrection, notre propre délivrance de cet ennemi ultime qu’est la mort.

Ennemi vaincu, mais pas encore éliminé ! La mort frappe toujours, notre résurrection est encore à venir. Oscar Cullmann, un grand spécialiste du Nouveau Testament, a comparé ce « déjà-là » et ce « pas encore » de la victoire sur la mort à celle de la 2nde guerre mondiale. On peut dire qu’au soir du débarquement du 6 juin 44, ouvrant un deuxième front contre l’Allemagne, les jeux étaient faits, Hitler ne pouvait plus gagner. Et pourtant le combat contre les nazis avec son cortège de destructions et de morts innocentes, a perduré sur près d’un an supplémentaire, jusqu’à la défaite finale en mai 45.

Le temps de l’Eglise se situe « entre juin 44 et mai 45 ». Un temps de lutte, de souffrances et d’épreuves, mais nous connaissons, par la foi, son dénouement. Et dès aujourd’hui, nous nous en réjouissons. A l’horizon, c’est l’aube de Pâques qui se lève !