Pourquoi, lorsqu’on referme une porte, l’ennemi tente-t-il de revenir encore et encore ? [Ludivine]

Hélas, Ludivine, c’est son « travail »… Lorsque la Bible parle du « satan », c’est en tant qu’accusateur au tribunal de Dieu. Or elle nous dit aussi (Zacharie, ch. 3, v. 2 ; Évangile selon Luc, ch. 10, v. 18) que Dieu n’écoute plus cet accusateur, qui continue son œuvre, dévoyée, sur la terre, auprès de nous qui l’écoutons encore.

Cette œuvre est multiforme. Il accuse Dieu à nos oreilles, et il nous accuse nous, nous convaincant que Dieu ne nous aime pas à cause de ce que nous avons fait de mal ou pas fait de bien, et nous tentant de toutes sortes de manières. Il manipule des « démons » et autres forces spirituelles qui, sans lui, nous seraient soumis à cause de Jésus. Ainsi, nous avons à lutter contre ces forces adverses, nous qui appartenons à Jésus-Christ et qui apprenons à lutter avec les armes de Dieu, comme Paul l’exposait notamment aux chrétiens d’Éphèse (ch. 6, v. 10 à 18).

Nous gagnons par l’Esprit de Dieu bien des batailles (« lorsqu’on referme une porte », dites-vous). L’Ennemi pour autant ne s’en satisfait pas, et il revient à la charge, par la même porte, la fenêtre ou tout autre accès, et sous la même forme ou sous une autre… Et si nous ne sommes plus des pécheurs aux yeux de Dieu, qui ne regarde que la croix de son Fils à travers laquelle il nous voit justes, néanmoins le péché continue d’agir dans nos membres, en nous, jusqu’à la fin. Il ne faut pas s’en étonner, mais pas non plus s’en satisfaire ! Et si nous tombons, nous savons qu’à cause de Christ nous ne tombons que par terre, et que par la foi nous pouvons nous relever sans sombrer.

Bon courage, donc, et sans désespérer. Car Dieu nous y aide, y compris à travers les frères et sœurs en Église !

Un chrétien qui choisit l’assistance médicale à mourir risque-t-il de compromettre son entrée dans la vie éternelle ? [Lvet]

Votre question, Lvet (seriez vous helvète ?) a été posée récemment par un responsable évangélique français qui suit de près les travaux de l’Assemblée Nationale autour du projet de loi relatif à l’aide à mourir. Il écrivait : « Face au don de Christ sur la croix, la question de l’impact d’un suicide assisté sur le salut du chrétien se pose ». Mais il a eu la prudence d’ajouter : « Au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas de réponse spirituelle universelle à cette « rupture éthique » dans notre société française ».

Les rares mentions de suicide dans la Bible, assisté ou pas (Ahitophel, Achab, Judas…) sont le fait d’hommes désespérés par l’impasse où leurs choix les ont conduits, et fermés au pardon et à la grâce de Dieu. Mais si nos actes malheureux, y compris ultimes, devaient nous priver du Salut, alors, qui pourrait être sauvé ? J’ai connu des chrétiens sincères qui, dans un moment de désespoir, de dépression ou de solitude, ne supportaient plus de vivre et ont commis ce geste fatal. Comment oser les juger ou leur dénier le statut d’enfant de Dieu ?

Ma conviction est que notre Salut éternel ne se joue pas dans nos actes, nos décisions et comportements, même si certains textes bibliques trop vite lus pourraient nous faire penser le contraire (comme : « sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie », Apocalypse 2,10).  Le Salut m’a été accordé une fois pour toutes par la croix de Jésus-Christ. Il ne dépend pas de la qualité de mes oeuvres, de mes choix, mais de l’amour de Dieu qui m’a précédé et élu de toute éternité (Ephésiens 1,5-7). Et c’est dans la confiance, dans la foi, que j’entends son appel, et reconnais ce cadeau de la grâce, dont je suis appelé à vivre.

C’est ici que commence la réflexion éthique qui doit, semble-t-il, dans une perspective chrétienne, nous faire préférer le développement des soins palliatifs, l’accompagnement de la vie et la prise en charge des plus fragiles jusqu’au bout, à une légalisation de l’euthanasie. Elle autorisera malgré les « garde-fous » promis tous les dérapages : pressions économiques, sociales, psychologiques, directes ou insidieuses, sur ceux et celles qui arrivent aux limites de la vie…  Le même responsable évangélique que j’évoquais ci-dessus cite à ce sujet Albert Schweitzer : « À certains moments de notre vie, notre propre lumière s’éteint et se rallume par l’étincelle d’une autre personne. Chacun de nous a des raisons d’éprouver une profonde gratitude pour ceux qui ont rallumé la flamme en nous. »  

 

Que penser de Lourdes et de Fatima ? Marie peut-elle vraiment faire des miracles ? [Marie-Jo]

Dieu seul opère ou fait opérer des miracles, appelés dans les évangiles soit « actes de puissance » soit (dans Jean) « signes ». Ce sont des actes reconnus comme désignant leur auteur, Dieu, aux yeux de la foi. Le Christ en a accompli un certain nombre, se désignant alors lui-même comme Dieu… ce qui n’a pas convaincu ses adversaires, bien au contraire. Car ce qui est miracle aux yeux de la foi apparaît comme magie aux yeux de l’incroyance. Et les gens confondent souvent les deux ! Car des manipulations de la nature des gens ou des choses peuvent aussi être de l’ordre de la magie, et/ou des œuvres du diable !

Dans la Bible, qui est notre seule référence ultime, Marie, la mère de Jésus, n’accomplit aucun miracle. Les disciples, oui, au nom de Jésus – ce qui n’est pas une formule magique, cf. Actes des Apôtres, chapitre 19, versets 13 à 16.

Le critère pour reconnaître un miracle comme tel n’est pas son caractère surnaturel, mais qu’il permette d’y voir l’action de Dieu, action libératrice, et le témoignage de Jésus. Dieu peut bien se servir de ce qu’il veut pour se manifester : il s’est servi des étoiles pour parler aux Mages dans le récit de Noël selon Matthieu, puisque les Mages étaient astrologues ! Il peut bien se servir d’une image de Marie pour se manifester à des gens qui n’ont hélas reçu de l’Évangile que cette image. Mais alors, ceux qui ont vu cette « apparition » se sont-ils convertis au Seigneur Jésus plutôt qu’à Marie ?

Il faut enfin noter que la « marque » de l’Évangile n’est pas les miracles, mais l’amour qui place l’autre au-dessus de soi, ce que Jésus a vécu jusques et y compris sa mort sur la croix. Cette mort est le seul vrai lieu où l’on peut contempler le salut puissant de Dieu pour les humains, ce que nous affirmons en proclamant que Christ est ressuscité, dans l’espérance de notre propre résurrection.

Les pentecôtistes parlent en langues, un langage incompréhensible. Je pensais qu’Actes 2 faisait référence au fait de parler en langues étrangères, compréhensibles ; non ? [Julie]

Vous pensiez juste ! Le texte du chapitre 2 des Actes des Apôtres parle effectivement de « xénolalie », le fait de parler en langues étrangères, non connues des locuteurs. Évidemment, le but de cette xénolalie est que l’annonce de l’Évangile soit reçue par tout le monde. Cela restera la préoccupation majeure des chrétiens. Dès le 2e siècle et encore aujourd’hui, les Églises et Sociétés bibliques traduisent la Bible dans toutes les langues et tous les niveaux de langue possibles et imaginables.

Mais d’autres textes bibliques parlent bel et bien de « glossolalie », qui est le fait de parler, prier ou chanter en une langue inconnue sous l’action du même Saint Esprit. Le but est autre : c’est d’être libéré de ce qui nous empêche intérieurement de prier librement le Seigneur, et notamment du langage appris. Une telle expérience, si elle libère celui qui en est le bénéficiaire, ne sert pas à faire comprendre l’Évangile, elle n’édifie pas (sauf à être traduite par une autre révélation « en clair »). C’est ce que l’apôtre Paul expliquait aux Corinthiens, notamment au chapitre 14 de sa première épître.

Dans la même épître, au chapitre 13, il évoquait « les langues des humains et des anges », c’est-à-dire et la xénolalie et la glossolalie.

Ceci dit, cette expérience du « parler en langues » n’est pas limitée au pentecôtisme, elle peut se produire dans n’importe quelle dénomination ou confession chrétienne, dite alors charismatique. Par ailleurs dans les milieux ordinairement pentecôtistes ou charismatiques, on considère que c’est le moindre charisme, celui qui manifeste le « baptême du Saint-Esprit », lequel Esprit accomplit beaucoup d’autres choses, de la prédication aux guérisons, etc.

Ce qui distingue ordinairement le pentecôtisme, c’est de considérer que ce don est obligatoirement reçu par les chrétiens, et que ceux (ou les Églises) qui ne l’ont pas reçu ne peuvent pas en faire l’économie.

Les réformés ont-ils une théologie eucharistique qui diffère de celle des évangéliques ? [Kanyr]

C’est bien sûr la Bible, qui définit pour nous la sainte cène, en particulier la première épître aux Corinthiens, chapitre 10 versets 14 à 22 et chapitre 11 versets 20 à 34. L’apôtre Paul évoquait alors non pas directement la célébration mais son contexte dans le cadre d’autres repas, et les dérapages constatés.

La théologie réformée classique a lu dans ces textes l’affirmation claire qu’il se passe quelque chose de particulier lors de la cène, que la participation à ce repas est le moyen par lequel nous sommes mis en communion avec le corps et le sang de Jésus-Christ mort et ressuscité pour nous. Comme il n’est plus présent ici-bas, c’est le Saint-Esprit qui réalise cette communion, non pas ordinairement seulement, mais ici de manière particulière.

Comme le dit la Concorde entre réformés, luthériens, frères tchèques et méthodistes en Europe (§ 18, 15b et 19) :

« Dans la Cène, Jésus-Christ le ressuscité se donne lui-même en son corps et son sang, livrés à la mort pour tous, par la promesse de sa parole, avec le pain et le vin. De la sorte, il se donne lui-même sans restriction à tous ceux qui reçoivent le pain et le vin ; la foi reçoit la cène pour le salut, l’incrédulité la reçoit pour le jugement.

Il nous accorde ainsi le pardon des péchés et nous libère pour une vie nouvelle dans la foi. Il renouvelle notre assurance d’être membres de son corps. Il nous fortifie pour le service des hommes.

Nous ne saurions dissocier la communion avec Jésus-Christ en son corps et en son sang de l’acte de manger et de boire. Toute considération du mode de présence du Christ dans la cène qui serait détachée de cet acte risque d’obscurcir le sens de la cène. »

Il me semble que, pour la plupart des Églises évangéliques, la cène est d’abord un mémorial, accompli selon l’ordre du Christ. Mais l’aspect de l’action de l’Esprit à cette occasion n’est pas souligné. Comme pour le baptême d’ailleurs, la théologie évangélique privilégie la foi, l’action humaine, chrétienne, dans la célébration du sacrement, quand les réformés privilégient l’action divine en vue de la foi. C’est une différence certaine de point de vue. Mais les uns comme les autres obéissent à l’ordre du Christ de célébrer ce repas, et les uns et les autres le font dignement, comme y exhortait Paul.

La création de l’État moderne d’Israël en 1948 est-elle susceptible d’être un signe eschatologique important ? [Daniel]

Question brûlante d’actualité, Daniel, ce qui explique peut-être le temps assez long mis à vous répondre !

Les prophètes de l’Ancien Testament annoncent la venue d’un Messie, descendant de David, précédé par le retour du prophète Elie, et qui délivrera le peuple d’Israël de ses oppresseurs, le rétablissant dans sa grandeur. Ce sera le « jour de l’Eternel », jour du jugement universel, dont parle par exemple Malachie (3,22-23). Dans le judaïsme, l’attente messianique du Salut s’est accompagnée d’un accent particulier sur le don à Israël, descendance d’Abraham, d’une terre promise pour toujours, et qui donc lui reviendra en même temps que la délivrance.

Les prophéties qui annonçaient le retour des juifs dans leur terre (voir par exemple la 2e partie du livre d’Esaïe, les ch.40 à 55 ou les ch. 37 à 39 du livre d’Ezéchiel) se sont réalisées avec le retour de l’exil à Babylone. Comme la répétition de la sortie d’Egypte et de l’entrée en Canaan. Aux 19e et 20e siècles, ce désir de la Terre promise s’est traduit politiquement par le Sionisme et la création d’un Etat permettant aux juifs de ne plus être dispersés, ni à la merci des pogroms et persécutions séculaires qu’ils ont subies, culminant dans la Shoa orchestrée par les nazis, et ses six millions de victimes en Europe.

Pour les Chrétiens, Le Messie d’Israël et le Salut de Dieu sont venus en la personne de Jésus.  Ses disciples, souffrant toujours de l’occupation romaine, manifestaient leur espérance du rétablissement d’un Israël fort :  voir leur question en Actes ch.1, v.8, à laquelle Jésus n’a pas répondu, car il n’a pas proclamé son règne par la force d’un pouvoir politique ou militaire, mais par le don de lui-même, l’abaissement de la croix et la victoire sur la mort au matin de Pâques. Il a accompli la promesse faite à Abraham d’une bénédiction pour tous les peuples de la terre (Genèse 12,3), et d’un Messie humble bien que victorieux (Zacharie 9,9).

Bibliquement, le signe annonçant que nous sommes entrés dans les derniers temps précédant son retour (eschatos en grec signifie « dernier »), c’est bien la première venue de Jésus-Christ et l’annonce de la bonne Nouvelle : en Iéchoua, le Messie, Dieu manifeste son amour à tous les hommes. Parce que le choix du peuple d’Israël par Dieu pour se révéler au Monde n’implique pas l’exclusion des autres peuples, bien au contraire. Les auteurs de l’A.T. l’avaient bien compris en voyant en Jérusalem le lieu de rassemblement de tous les peuples. Lire par exemple le Ps 87. Ou Genèse 13 : Abraham, parce que Canaan lui a été donné, peut justement partager cette terre avec son neveu Lot (ancêtre de Moab, des Jordaniens, voire des Palestiniens !).

Je me garderai ici de proposer une solution au conflit qui oppose depuis 1948 l’Etat d’Israël à ses voisins et aux Palestiniens, et qui atteint un degré épouvantable d’horreur depuis le 7 octobre 2023. Je me bornerai à renvoyer à la Déclaration de Larnaca, signée à Chypre en 2016 par des chrétiens palestiniens et des juifs messianiques. Se reconnaissant frères en Jésus-Christ et conscients de leurs désaccords sur l’analyse de ce conflit, ils sont convenus néanmoins que : 1) croire que Dieu a donné cette terre de Palestine à Israël n’implique pas d’en rejeter les Palestiniens, et 2) croire que  les prophéties se sont réalisées en Christ n’implique pas de refuser à Israël le droit à une Patrie pour y vivre en sécurité.

 

 

1 Corinthiens 15:24-28 semble infirmer le dogme de la Trinité ? [Irgalan]

Votre question, Irgalan, est sans doute surtout motivée par le verset 28 : « Lorsque tout lui aura été soumis, alors le Fils lui-même se soumettra à celui qui lui a soumis toute chose, afin que Dieu soit tout en tous. » Vous vous dites peut-être que souligner que le Fils sera soumis au Père infirme le dogme de la Trinité. Mais il me semble qu’à bien d’autre moment, Jésus lui-même a tenu des propos comparables : « En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu’il voit le Père accomplir. Tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. » (Jean 5. 19) On peut même trouver un verset qui semble donner une prééminence au Fils : « Mon Père m’a tout donné, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. » Cette question de soumission est avant tout, me semble-t-il une question d’obéissance et d’humilité dans l’amour. Nous avons du mal à penser que Dieu (Père, Fils et Saint Esprit) soit humble, c’est pourtant bien ce que la Bible nous enseigne. La Trinité décrit une réalité relationnelle et pas ontologique. C’est la même chose, par exemple, au sein du couple. La lettre aux Ephésiens dit : « Soumettez vous les uns aux autres dans la crainte de Dieu » (5. 21) ce qui dit un certain type de relation au sein du couple, marqué par l’humilité et l’amour réciproque.

Dieu connaît-il déjà notre futur(e) époux(se) ? [Marie]

« Le Seigneur est un Dieu qui sait », chante Anne dans le beau cantique qui porte son nom (1 Samuel ch.2, v.3). Et puisque Dieu est Eternel, il sait tout du passé comme de l’avenir. Donc, on peut répondre « oui » à votre question. Mais il faut ajouter que cette conviction n’implique aucun fatalisme, aucune démission de nos responsabilités humaines. Elle nous garde simplement dans la confiance et dans la paix, à l’image du Psalmiste qui s’écrie avec joie : « mes temps sont dans ta main » (Ps 31,16).

Le livre du Deutéronome nous résume la juste attitude par rapport à l’écart qu’il y a entre ce que Dieu sait et ce que nous pouvons connaître : « Au Seigneur sont les choses cachées, et les choses révélées pour nous et nos fils à jamais, afin que nous mettions en pratique les paroles de cette Loi » (Dt 29,28). La foi ne nous donne pas accès à une connaissance surnaturelle, à la capacité de tout prévoir ou anticiper, encore moins d’accéder à la sagesse et à l’omniscience de notre Créateur ! Elle est un acte de confiance dans la Parole de Dieu pour guider nos vies, et nous aider à préparer l’avenir, à défaut de  le connaître. La Bible contient des indications précieuses, pour rester dans l’exemple que vous prenez, quant à la conduite d’une relation amoureuse susceptible d’aboutir au mariage.

Utiliser une intelligence artificielle (IA) est-il un péché ? [Albane]

L’IA est simplement un outil. Ce sont des ordinateurs qui composent du texte et de l’image en fonction de commandes qui leur sont faites. Si c’est un outil, il n’est pas bon ou mauvais en soi. C’est l’usage qu’on en fait qui peut devenir problématique.
Par ailleurs, un péché n’est pas une faute morale, quelque chose qui nous fait « culpabiliser ». Un péché est une coupure avec Dieu et sa loi, et Dieu peut nous donner une conviction de péché pour nous permettre la repentance puis la restauration. Dieu seul a le droit de nous donner par son Saint-Esprit une conviction de péché. La morale c’est un outil d’abord social pour se contrôler les uns les autres et s’accuser.
Donc l’utilisation de l’IA par un.e chrétien.ne n’est problématique que tant que cela porte atteinte objectivement à la loi de Dieu et à l’identité de Dieu. Si j’utilise l’IA pour voler ou convoiter, c’est un problème et un péché, oui. Si, surtout, je prends l’IA pour une divinité toute-puissante et toute-sachante, alors oui, je mets l’IA à la place de Dieu et là ça devient grave.
Bref, si j’utilise l’IA dans le cadre bien bordé du projet de Dieu, qui humanise les humains au lieu de les animaliser comme le fait le diable, alors, pas de problème !
Méditez Romains 14:23 : « Tout ce qui ne procède pas d’une conviction de foi est péché. » (La Bible – TOB)

D’où venait la femme de Caïn ? [Rose]

Il est vrai que dès après le récit du meurtre d’Abel par son frère et de l’exil de Caïn à l’est d’Eden, il nous est dit que Caïn a eu un fils, Hénoch, de son épouse, donnant naissance a une lignée que la Genèse distinguera de la lignée de Seth, un autre fils d’Adam (Genèse ch.5). Cette lignée de Caïn sera marquée par l’essor des techniques, de la ville, des civilisations humaines mais aussi de la violence et du meurtre (voir Lémek, en 4,23-24), annonçant déjà le déluge (Gn 6 à 9).

Cette épouse est donc présentée comme la mère des civilisations, tout comme Eve a été la mère de tous les vivants (Gn 3,20).  Considérer le texte comme une chronique historique au sens moderne du texte (donc prendre le récit de la création d’Adam et d’Eve, puis de leurs enfants au pied de la lettre) mènerait à la difficulté que vous relevez. L’intention des auteurs de la Genèse, notamment des chapitres 1 à 11, n’est pas de nous livrer une biographie de la famille d’Adam mais une réflexion sur l’homme et sa condition de créature révoltée contre Dieu, et d’éclairer l’origine de toute vie, comme celle du mal et de la mort. Pour cela, ils se sont servis de traditions littéraires du Proche-Orient ancien (par exemple le déluge, attesté également à Babylone et ailleurs), et notamment de généalogies pour rappeler qu’il est bien question de l’histoire des hommes et pas d’un arrière-monde mythologique !