Comment dépeindre le Saint-Esprit à des non-croyants ? [Manu]

« Dépeindre » le Saint-Esprit, cela est hors de portée pour quiconque, car Dieu est au-delà de toute représentation. La Bible nous parle de l’Esprit de Dieu comme du souffle, ce qui est une image très riche et suggestive. Jugez plutôt : Nous ne voyons pas le vent, mais nous en voyons et ressentons les effets. Nous ne pouvons le posséder, pas plus que l’on ne peut retenir l’air que l’on respire, mais sans lui nous ne pouvons subsister. Sans l’air qui propage les sons en vibrant, nous n’entendrions aucun son, aucune parole : de même, la Parole de Dieu annoncée et faite chair en Christ ne peut nous atteindre et nous relever si l’Esprit ne nous ouvre les oreilles et le coeur pour la recevoir. Et enfin, « Le vent souffle où il veut », dit Jésus à Nicodème (Jean 3,8). Là où est L’Esprit-Saint, là est la liberté ! Il est le Seigneur, c’est à dire Dieu à l’oeuvre dans notre vie et dans ce monde, puissance que nul ne peut limiter ni contrôler.

Jésus se servit d’un fouet pour chasser les marchands du temple. Que dois-je comprendre dans ce geste (un peu violent)- une légitimation de la violence pour combattre le mal ? [Michel]

Jésus pose cet acte en temps que Fils de Dieu. Il est le messager de Malachie 3/1-5, celui qui juge pour purifier ce qui n’est pas juste dans notre relation à Dieu. N’étant pas Dieu, n’étant pas de ceux qui jugent mais plutôt de ceux qui sont jugés, nous ne pouvons pas employer ce passage pour justifier notre violence.
Ce texte, qui nous dit qui est Jésus, nous dit aussi qui nous pouvons être en lui : des humains qui adorent en Esprit et en vérité (Jean 4/20-21, annoncé en Zacharie 14/20-21).

La polygamie est-elle interdite par la Bible ? [Vicky]

La volonté de Dieu pour le couple est dite dans la Genèse : « L’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair.’ Genèse 2/24. Ce que Dieu veut pour l’humain, ce qui est bon pour lui, c’est l’engagement fidèle, à vie avec une seule personne, que l’on appelle le mariage. Tout autre chose, la polygamie de certains personnages de l’Ancien Testament comme l’autorisation de la répudiation, viennent de la dureté du coeur humain (Matthieu 10/2-9 et passages parallèles). En Christ, notre coeur dur étant « ramolli » comme annoncé en Ezéchiel 36/26, nous croyons que nous pouvons vivre aujourd’hui le couple tel que Dieu l’a prévu (1 Corinthiens 7/1-16, Ephésiens 5/21-33).

Le purgatoire est il une réalité biblique ? [Rémy]

Non ! Le terme purgatoire vient d’un mot latin qui signifie purifier. C’est un lieu où la personne décédée séjournerait en attendant de ‘passer’ au paradis.

Soit on met sa foi dans le Dieu de Jésus-Christ et à ce moment-là il y a la promesse de la vie éternelle auprès de lui, c’est ce que l’on appelle communément le paradis. Soit on ne l’est pas et on est séparé éternellement de lui, c’est l’enfer. il n’y a donc pas de moyen terme. Il s’agit bien d’une alternative, un choix pour toute personne, pendant sa vie sur cette terre. Après il est trop tard !

Toutes les spéculations sur le purgatoire présentent soit l’image d’un Dieu qui n’est pas biblique (il accepterait qu’un de ses enfants soit séparé de lui un temps avant de le rejoindre), soit la prétention de l’être humain à savoir mieux que Dieu ce qu’il en des humains est après leur mort.

Il y a sur le site 1001questions.fr d’autres réponses pouvant vous éclairer sur ce thème. N’hésitez à les consulter.

Un chrétien peut-il exercer tout métier ? [Patrick]

Comme chrétien j’essaye que ma vie soit en accord avec la volonté de Dieu. Je pense donc qu’il me faut répondre à la question : quel métier choisir qui soit en accord avec la volonté du Seigneur ? Autrement dit, je crois qu’il faut d’abord se poser la question de sa vocation de chrétien. Une fois la réponse à cette question, il y aura des métiers qui ne seront pas pour moi et d’autres oui.

Existe-t-il en France un centre de délivrance reconnu par l’Église. [Léa]

Chaque dénomination chrétienne gère (ou pas) la question de la délivrance.

Pour l’Eglise catholique, chaque diocèse dispose d’un prêtre exorciste, et de plus en plus de communautés gèrent la question de la délivrance (comme le Chemin Neuf par exemple).

Pour les Eglises de type évangéliques charismatiques, la plupart vont être disposées pour la prière de délivrance pour les personnes qui le demandent.

A notre connaissance les Eglises évangéliques non charismatiques ne traitent pas cette question, pas plus que la plupart des communautés protestantes classiques (dont les luthéro-réformés). Quelques lieux spécifiques sont ouverts à cette pratique, voire forment des personnes sur le sujet en France, autour du ministère www.liberer.fr porté par les paroisses de l’Eglise Protestante Unie au Marais et à Belleville (Paris) ainsi que quelques autres.

Si Jésus a autant parlé de l’enfer comme d’un lieu de souffrance, n’est-il pas ignorant ou simpliste d’affirmer que l’enfer est simplement une inexistence ou un non lieu ? [Joseph]

Si certains chrétiens imaginent que l’enfer n’est qu’une image, plutôt qu’un lieu réel, c’est notamment parce que le récit principal quant à l’enfer dans la bouche de Jésus lui-même est une forme de parabole ou de saynète : Luc 16,19-31, l’histoire du riche et du pauvre Lazare.

Le refus de l’enfer dans la théologie de certains parlent d’eux et de leurs désirs plutôt que de la réalité de l’enfer. Il peut arriver de refuser l’idée d’un enfer réel :
– par peur de la réalité d’une souffrance infinie,
– par sentimentalisme quant à la bonne nouvelle qui serait menacée dans son annonce par la « mauvaise nouvelle » qui va avec, et qui ne passerait pas bien en termes de marketing théologique,
– par simple apostasie car l’Ecriture est claire sur le sujet (Apoc 2,10, Apoc 21,8).

Jésus parle de la géhenne à sept reprises dans l’évangile de Matthieu ! (voir 2Rois 2,10 pour la première évocation de ce terme)

Paul parle de régions inférieures selon la terminologie grecque et le décrit comme un lieu de feu (Eph 4,9 – 2Thess 1,7-8).

Le Premier testament l’évoquait explicitement (Deut 32,22 – Esa 30,33 – Esa 33,14)

L’Apocalypse utilisera la terminologie de la seconde mort (Apoc 20,14 – 21,8 – 14,10-11 – 2,11).

Une femme divorcée peut-elle se remarier ? [Cathy]

Oui. En vous répondant de façon aussi lapidaire, je ne veux pas dire que le mariage est sans importance et que le divorce est une formalité, bien au contraire ! Le mariage est un signe de l’amour que Dieu porte à un homme et une femme, en les donnant l’un à l’autre comme le plus beau des cadeaux d’amour qu’Il pourrait leur faire. Dans un quotidien fait d’écoute, de respect, de pardon donné et reçu, de prière commune et chacun l’un pour l’autre, dans une sexualité épanouie où cette écoute et ce respects mutuels expriment leur quintessence, le mariage est vraiment un cadeau de Dieu. Mais il arrive qu’à cause de notre nature pécheresse, ce cadeau ne soit plus vécu dans un couple. Alors, même au sein du mariage, s’il y a du mensonge, de la violence, du mépris, le couple vit dans le péché. Il faut tout faire pour essayer de rétablir la situation dans et par l’amour, mais il peut arriver que ce ne soit pas possible. Vivre sa vie en chrétien, ce n’est pas habiter au pays des Bisounours ! Il vaut parfois mieux alors un divorce. C’est bien sûr toujours une épreuve, et cela peut être vécu comme un échec. Mais je crois en un Dieu qui fait miséricorde et qui cherchera toujours les pistes de vie dans nos existences. Interdire a priori à une femme (ou à un homme d’ailleurs) de se remarier après un divorce serait, me semble-t-il l’enfermer dans son passé douloureux. Ce n’est pas le projet de Dieu pour nous.

Que penser du panenthéisme ? [Pierre]

Oh là là ! Il faudrait écrire un livre pour vous répondre, et je ne peux qu’être très schématique ici. Car il est question de Dieu, et quand nous parlons de lui, nous arrivons très vite aux limites de ce que le langage humain peut exprimer, et au-delà de ce que notre pensée peut saisir.

Commençons par distinguer panenthéisme et panthéisme, lequel identifie le monde et Dieu : le tout, l’univers entier, est Dieu lui-même. Le panthéisme, présent notamment dans les religions de l’Inde, s’oppose clairement à la doctrine biblique de Dieu. En effet, par son acte créateur, Dieu se révèle comme un vis-à-vis du monde, distinct de lui, un Etre personnel (ainsi que les hommes créés à son image), qui entre en relation avec le monde, y intervient (contre le déisme, selon lequel Dieu laisse le monde fonctionner seul, un peu comme une horloge une fois remontée..).

Le panenthéisme, pour sa part, peut être en un sens davantage compatible avec ce que Dieu nous révèle de lui-même dans la Bible : panenthéisme signifie littéralement que Dieu est en toute chose, omniprésent dans le monde (c’est l’immanence de Dieu, son Esprit qui remplit toute la Création). Sans toutefois se confondre avec lui (on parle de sa transcendance, car Dieu est aussi « Père », c’est-à-dire origine, source de tout).

Est-il juste et biblique de faire la distinction suivante : A l’Etat la mission d’assurer la stabilité et la prospérité de la nation ; à l’Eglise celle de s’occuper seule des migrants ? [Philippe]

Dans la perspective biblique, l’autorité de l’Etat lui est déléguée par Dieu pour assurer le bien-être de tous, la justice, bref garantir à chacun liberté et protection éventuelle des plus faibles contre les plus forts, violents, exploiteurs, et autres oppresseurs. Lire par exemple Romains ch.13… Parmi les faibles et les opprimés aujourd’hui, il y a aussi ceux et celles qui, obligés de fuir dictatures, persécutions ou misères se voient déboutés du droit d’asile pour des raisons souvent électoralistes, notamment dans notre pays qui vient de durcir ses conditions d’accueil. Il est clair que les chrétiens (Eglises, associations) ne suffiront pas à la tâche pour suppléer à cette défaillance de l’Etat à assurer la justice, et heureusement que bien des non-croyants viennent en aide à ces gens en détresse sur la simple base d’un devoir d’humanité !

Nous devons donc respecter les personnes investies d’autorité (gouvernement, élus, magistrats, forces de l’ordre, etc), prier pour elles, mais aussi ne pas hésiter à les interpeller, voire à leur résister (pacifiquement bien sûr) quant elles dérogent au mandat qui est le leur. D’autre part, je voudrais lever une ambiguïté dans la formulation de votre question : en quoi la stabilité et la prospérité d’une nation seraient-elles menacées par une politique généreuse d’accueil et d’intégration ? Ceux qui bravent mille dangers et endurent mille épreuves pour parvenir en Europe constituent une élite profitable aux pays d’accueil. C’est ce que Louis XIV a oublié en révoquant l’Edit de Nantes, en 1685 : des centaines de milliers de protestants sont allés enrichir la Suisse, l’Allemagne, les Pays-Bas, etc. de leur savoir-faire et de leur dynamisme.