« La soumission des femmes », pourquoi tant de messages sans la fin du passage ??? [e-Za]

C’est clair ! Je veux dire : « Paul est au clair ! » et contrairement à ce qu’on dit souvent, à l’intérieur du système hyper patriarcal dans lequel il vit il n’est pas machiste, voire parfois, il est plutôt égalitariste. Souvenez-vous de 1 Corinthiens 7:4 : « La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. » Un propos totalement révolutionnaire pour l’époque.

La citation que vous évoquez est la suivante : « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur […] Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle […] » (Ephésiens 5*). Et sous une autre forme quasi équivalente en Colossiens 3,18-19**.

Sincèrement, la barre est mise beaucoup plus haute pour les maris que pour les femmes si on réalise à quel point Christ a aimé l’Eglise : il est mort pour elle… Qui sont les maris prêts à mourir pour leurs femmes.

Alors oui, e-Za, si on entend 8 prédications sur la soumission des femmes aux maris, et 2 sur les devoirs des maris, c’est juste à cause du machisme… de Paul ? Non. Des prédicateurs.
Point barre. Que l’Eglise entière, mais en particulier ses enseignants, se repentent.

 

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* Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l’Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église, parce que nous sommes membres de son corps. (Ephésiens 5,22-30)

** Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles. (Colossiens 3,18-19)

Qu’est-ce que le péché ? Est-il inné ou acquis ? [Pep’s]

Il y a plusieurs mots en hébreu pour désigner le péché. Mais pour faire simple, on peut le définir comme la désobéissance à la loi de Dieu (1Jean3,4), c’est-à-dire la volonté de Dieu manifestée dans la création (Romains 1,20-21), en chacun (Romains 2,15) et révélée aux juifs (Romains 3,1). Il s’agit donc bien d’actes, desquels les Hommes sont responsables (Romains 2,12-13). Le péché est par conséquent, si on peut dire, une acquisition: on ne nait pas avec des actes que l’on n’a pas fait (même si on hérite des conséquences des péchés des générations passées, voir Exode 20,5) ! Mais le péché apparaît aussi comme une puissance…. qui habite en nous (Romains 7,17) suite au péché d’Adam (Romains 5,12),qui nous rend esclaves (Romains 6,6), et nous détourne de notre statut d’humain véritable, d’être à l’image de Dieu…. c’est pourquoi nous avons besoin d’une nouvelle naissance, du Saint-Esprit (Romains 8,2-3) pour accomplir la loi de Dieu (Romains 8,4). Comme puissance qui habite en nous, le péché est donc inné… Mais il n’y a pas de fatalité: la solution, c’est la foi en Jésus-Christ (Romains1,16-17 ; Romains 6,8-11) !

Bonjour ! Pourquoi s’opposer au mariage de personnes de même sexe ? [Peps]

Bonjour ! Nous essayons d’être fidèles à la Bible, dont la première fonction n’est certes pas de nous donner des commandements à suivre à la lettre, mais de témoigner que Jésus-Christ est l’accomplissement de toutes ces Écritures et qu’il est « le chemin, la vérité et la vie ». Pourtant, il y a dans la Bible des cohérences, des images de ce que Dieu fait pour nous et de ce qui non seulement est conforme à sa volonté (que « nous transgressons tous les jours et de plusieurs manières », certes), mais nous permet de mieux témoigner de lui et de son amour pour nous et pour chacun.

C’est donc que, dans notre vie, il y a des choses qui sont opaques, et d’autres qui sont ou sont rendues transparentes à Jésus-Christ. Selon la Bible, l’homosexualité fait partie, au milieu de tas d’autres choses, de ce qui nous rend opaques à l’amour de Dieu. C’est le sens de la condamnation ferme dont elle fait l’objet dans l’Ancien et le Nouveau Testaments.

Entendez bien : il n’y a pas là de condamnation du pécheur (que je suis tout autant), mais bien dénonciation du péché (qui m’emprisonne en me cataloguant autrement que seulement comme enfant de Dieu). Aussi bien l’Église doit-elle être accueillante à tous les pécheurs (« aucun n’est juste, pas même un seul »), sans pour autant légitimer le péché (celui-ci ou un autre) en le bénissant au nom du Dieu qui le condamne !

Nous avons pris l’habitude, au XIVe siècle, de bénir les mariages (unions monogames hétérosexuelles). La Réforme protestante a relégué ceux-ci dans la sphère civile et non religieuse (ça n’a pas trop bien pris…). Dans la Bible, l’union d’un homme et d’une femme est une image de l’amour d’un Dieu d’ordre, d’une parole qui distingue pour permettre un tel amour. L’homosexualité est donc à l’inverse l’image de la confusion, du refus de la distance qui permet parole et amour.

Ceci ne veut pas dire que toutes les unions hétérosexuelles vivent selon Dieu (loin de là !), ni que les personnes homosexuelles vivant en couple ne s’aiment pas ! D’autant que l’homosexualité, la plupart du temps (et en dehors des modes de notre société), est subie et non choisie. Un chrétien homosexuel (comme tout autre chrétien) est donc pris entre le désir de vivre le moins mal ce qui lui est donné, et le désir de laisser l’Esprit de Dieu agir en lui pour le transformer. La légitimation religieuse de ce qu’on est ou de ce qu’on vit met obstacle à l’action de l’Esprit au lieu de la permettre et de la rendre visible. Voilà pourquoi nous sommes contre la célébration religieuse des unions de personnes de même sexe, sans stigmatiser aucunement les personnes ni les couples qui existent, et que nous accueillons bien volontiers dans la communion des pécheurs pardonnés et justifiés en Jésus-Christ, en lui seulement.

Dans le Symbole des Apôtres, est-ce que les expressions « Je crois à l’Esprit Saint » et « Je crois au Saint-Esprit » sont interchangeables  ? Existe-t-il une différence entre le Saint-Esprit et l’Esprit Saint ? [GeoB]

La réponse sera rapide : ce sont seulement des différences de traduction de la même expression grecque, l’adjectif pouvant se trouver avant le substantif, ou bien après en répétant l’article, ou même vous pouvez trouver « l’Esprit de sainteté » qui est un sémitisme disant là encore la même chose. Il y a un seul Esprit saint, Dieu, « qui procède du Père, et qui avec le Père et le Fils est adoré et glorifié » (Symbole de Nicée-Constantinople).

L’Esprit saint rend témoignage à Jésus-Christ, il est en nous Dieu qui parle à Dieu, auteur de notre foi, de notre prière, de notre obéissance, de notre propre témoignage. Le livre biblique maladroitement nommé « Actes des Apôtres » est en fait un livre des actes du Saint-Esprit ! C’est lui qui conduit l’Église, qui la rassemble dans l’écoute de la parole de Dieu et la célébration des sacrements, qui l’envoie dans le monde pour y témoigner et servir au nom du Christ.

L’expression « Dieu trois fois saint » est-elle biblique et a-t-elle un sens théologique ? D’où vient-elle en réalité et que signifie-t-elle ? [Geroges]

Le début du chapitre 6 d’Ésaïe le prophète dans le premier testament donne à voir une vision du prophète de la présence de Dieu dans le temple. Au verset 3 on peut lire qu’il y avait des séraphins (des anges en forme de lions ailés) : « Ils criaient l’un à l’autre, et disaient : Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! ».

C’est de ce verset que vient l’expression.

Les théologiens chrétiens, après avoir repris notamment la finale de Matthieu 28 dans ce qu’on appelle la doctrine de la Trinité, ont souvent voulu voir la sainteté du Dieu trois et un à la fois : il est Dieu, l’Unique, mais aussi il est Père, Fils et Saint-Esprit.

Que penser de la « catéchèse du bon berger » ? [Lara]

J’ai découvert grâce à vous cette catéchèse, merci ! De ce que j’ai pu lire, l’intérêt de cette méthode est qu’elle s’appuie sur une pédagogie où l’enfant est acteur de ses apprentissages (inspirée des travaux de Maria Montessori), par opposition à des « leçons » où l’adulte transmet une connaissance à sens unique. En cela c’est intéressant. Mais visiblement, cette méthode fait beaucoup de place aux temps et symboles liturgiques : en cela je pense qu’elle est sûrement plus adaptée à un contexte catholique. Dans le monde protestant, il existe des recherches similaires qui s’appuient sur les mêmes recherches mais sont centrées sur les récits bibliques. Elles sont en train d’arriver en France, et si cela vous intéresse je vous conseille de lire le très bon livre de Richard Gossin « L’enfant théologien : Godly play une pédagogie de l’imaginaire » (Lumen Vitae) où il explique très bien cette méthode.

Sur quels passages bibliques s’appuie l’église luthérienne pour justifier le baptême de bébé ? Comment le pasteur peut-il affirmer que le petit bébé fait désormais partie de la famille de Dieu ? [ClaudeW]

Les Églises luthériennes, réformées, anglicanes et méthodistes, tout comme l’Église catholique, baptisent les petits enfants des fidèles lorsque ceux-ci le demandent dans une démarche de foi. Elles baptisent évidemment aussi les adultes qui ne l’ont pas été. Elles ne rebaptisent pas ceux qui l’ont été dans une autre Église chrétienne.

« On doit baptiser les enfants, […] par ce Baptême, ils sont offerts à Dieu et lui deviennent agréables. » (Confession d’Augsbourg, art. 9)
« Or, quoique le Baptême soit un sacrement de foi et de pénitence, néanmoins, parce que Dieu reçoit dans son Église les petits enfants (Matthieu 19 / 14) avec leurs parents, nous disons que, par l’autorité de Jésus-Christ, les petits enfants engendrés des fidèles doivent être baptisés. » (Confession de La Rochelle, art. 35)

Elles se basent sur plusieurs textes. Tout d’abord, puisque l’Église chrétienne est le peuple de Dieu, à l’image et à la suite de l’Israël de l’Ancien Testament, il y a un parallèle avec la circoncision, qui concerne tout enfant (mâle) dans le judaïsme (Genèse 17 / 11-12). Mais surtout, dans le Nouveau Testament, il y a notamment deux textes : dans les Actes des Apôtres et la Première épître aux Corinthiens.

Actes des Apôtres 2 / 39 : « La promesse est pour vous, pour vos enfants… »
1 Corinthiens 7 / 14 : Les enfants d’un couple où l’un des parents est « saint » (= chrétien) sont saints.

Mais sans doute peut-on aussi interpréter différemment ces textes, et aujourd’hui il n’y a plus d’excommunication envers les Églises qui ne baptisent que les adultes. Mais pour les luthéro-réformés, le baptême (quel que soit l’âge du baptisé) reste d’abord une affirmation de la libre grâce de Dieu, un acte de parole de Dieu, et non d’abord une affirmation de la foi du baptisé. « Par le Baptême la grâce divine nous est offerte. » (Confession d’Augsbourg, art. 9)

En Actes des Apôtres 1-23:26 les apôtres ont prié, puis tiré au sort celui qui remplacerait Judas. Est-ce que prier puis tirer au sort est un moyen sûr de connaître la volonté de Dieu ? Merci. [G.]

La première étape a été un rappel historique, donnant le sens des événements. La seconde étape a été de comprendre comment faire ensuite, en se référant aux Écritures bibliques. La troisième étape a été de se donner des critères de sélection. La quatrième étape a été de sélectionner des candidats (2 seulement au final) correspondant aux critères.

Et finalement, c’est seulement la cinquième étape qui consista en prière et tirage au sort entre les deux seuls fidèles retenus. En fait, toutes les étapes sont importantes, et d’autres feraient bien de s’en inspirer ! Tout se passe comme si les premières étapes étaient accessibles à la raison humaine (y compris donc la référence à la Bible). C’est là où on ne sait plus comment avancer, là où deux personnes correspondent parfaitement à ce qui était attendu, qu’interviennent les deux moyens dont vous parlez (qui ne sont pas deux étapes, mais une seule) : le tirage au sort entre deux personnes que rien d’humain ne peut départager, et la prière sur cet exercice afin que ce soit bien Dieu et non pas le hasard qui décide.

Il me semblerait hasardeux d’appliquer cela comme une recette dans d’autres cas ! La Bible n’a guère eu d’affection pour « ourim et toummim », instruments sacerdotaux de divination, qu’elle n’a pas voulu taire, mais sur lesquels elle ne s’appesantit guère. Le tirage au sort ne saurait remplacer la parole de Dieu. Il s’agit ici d’un moyen de sortir d’une situation d’ex æquo… Il ne faut pas oublier que dans le livre d’Esther, c’est l’ennemi du peuple de Dieu qui utilise ce moyen de décision : les « pourim ».

C’était les quatre premières étapes qui étaient importantes (dont je n’imagine pas qu’elles aient pu se passer de la prière, même si ce n’est pas mentionné) : d’où l’on vient, où l’on doit aller selon la Bible, comment y aller, et y aller !

Comment choisir une Eglise et y rester, au milieu de toutes les Eglises protestantes, entre les tendances libérales et pharisiennes qui existent parfois au sein d’une même assemblée ? [Phanie]

Comment choisir une Eglise et y rester, au milieu de toutes les Eglises protestantes, entre les tendances libérales et pharisiennes qui existent parfois au sein d’une même assemblée ? [Phanie]

Les dénominations et différentes assemblées sont l’arc-en-ciel avec ses couleurs, qui une fois rassemblées et synthétisées, forment la lumière. Chaque couleur touche l’autre. Il y a une diversité d’Eglises pour que vous puissiez trouver un lieu où vous soyez le plus à l’aise possible. Dans certains coins de France, c’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de choix.

A l’intérieur de chaque Eglise, il y a toute une diversité aussi. Parce que chacun est unique, comme tout le monde. Pas évident. Mais l’Eglise est la famille que nous recevons d’en-haut. Nous avons reçu une famille par le sang et n’avons pas choisi nos parents et nos frères et sœurs. La plupart du temps on fait tout pour les supporter. L’Eglise c’est pareil ; la part du choix est minime car on va toujours trouver une communauté qui ne nous convient pas parfaitement. Mais cette imperfection et ces tendances a cela d’utile qu’elles nous permettent de nous laisser façonner et d’apprendre à aimer ceux qu’on n’aime pas naturellement. Jésus disait : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même ? » (Matthieu 5,46). Nous recevons les membres de l’Eglise comme des frères et des sœurs qui sont tout aussi dignes et tout aussi indignes que nous d’avoir Dieu comme Père… Ça rend humble.

Après ça restent des critères aussi :
– est-ce que ce qui est porté par la communauté, dans la vie et le message, est bien conforme à l’Ecriture biblique et à la trajectoire de ce que Dieu a proposé ?
– est-ce que Dieu m’appelle vraiment à être dans cette assemblée au-delà de mon confort ?