Est ce qu’être Rotarien ou Lion’s est compatible avec la foi chrétienne? [Koko]

Le Rotary ou le Lion’s sont des « clubs service » qui ont pour vocation d’associer leurs membres pour des buts éducatifs ou humanitaires (par exemple octroyer des bourses d’études à des jeunes défavorisés), en fonction de valeurs communes. Les chrétiens y ont leur place, tout comme dans les partis politiques, les syndicats, et autres associations véhiculant une certaine vision de l’homme et de la société. Ils peuvent y rendre témoignage en actes de leur amour du prochain, de leur foi et de l’espérance qui leur est donnée en Jésus-Christ. Bien sûr, on pourra soupçonner parfois tel ou tel membre d’un club de ce genre de se servir du réseau de relations auquel il a ainsi accès à des fins personnelles, mais c’est à chacun d’être au clair sur ses intentions !

La piété fait-elle vraiment partie des sept dons de l’Esprit ? Cf. Esaie 11 duquel la piété est exclue alors qu’elle est comprise par l’Eglise dans la liste des dons. [Manu]

Je n’ai jamais lu Ésaïe 11 comme l’établissement de la liste exhaustive des dons de l’Esprit. D’autant que ce passage ne correspond pas exactement à des versets comme Galates 5,22, Éphésiens 5,9, 1Corinthiens 12, etc. Les dons de l’Esprit sont très divers, et le but de notre vie chrétienne n’est d’abord, me semble-t-il d’établir une liste de 7, 12 ou 40 dons. La piété, la ferveur, la foi, il me semble difficile de ne pas voir l’Esprit de Dieu derrière.

Que penser de la pratique spirituelle de la coupure des liens générationnels en vogue dans certains milieux charismatiques ? [Jack]

L’idée qui se trouve derrière cette pratique c’est de mettre en œuvre, d’activer une réalité spirituelle décrite par Ezéchiel et Jérémie : quand les temps messianiques seront accomplis, il n’y aura plus la fatalité de subir les conséquences de ce qu’on fait les générations précédentes. Dans leur langage : on ne dira plus que les parents ont mangé des raisins verts et que ce sont les enfants qui ont eu mal aux dents (Jérémie 31,29 et Ezéchiel 18,2).

Dans le même sens, Jésus lui-même a pris le temps de couper avec Joseph dans l’expérience au Temple à douze ans (Luc 2,49) et avec Marie pareillement à trente ans (Jean 2,4).
Il s’agit que la malédiction évoquée dans les dix commandements (Exode 20 et Deutéronome 5), puisse être levée par le Seigneur : on ne sera plus maudit jusqu’à la troisième et quatrième génération de ceux qui haïssent Dieu.

Pour autant, quand cela devient une théologie à part entière à l’intérieur de la théologie biblique, il faut se questionner. Ce n’est pas parce qu’on prononce des phrases tous azimuts qu’on est libre des problématiques ancestrales. C’est sous l’inspiration du Saint-Esprit que la mobilisation des ces réalités devient pertinente.

Est ce que suivre Christ nécessité forcément le baptême par immersion- un païen ne peut-il pas vivre une vie pleinement en Christ sans passer par ce baptême ? [Vincent]

Non, je ne crois pas. Les évangiles ne racontent nul baptême des premiers disciples et des premiers personnages qui se sont mis en route derrière lui comme par exemple l’aveugle Bartimée. La foi n’est pas donnée par un rite, quel qu’il soit, mais par une disposition intérieure à accueillir le Christ dans sa vie. Pour plagier Jésus dans les évangiles, j’ai envie de dire que le baptême a été fait pour l’Homme et pas l’Homme pour le baptême !

Ce qui n’enlève en rien la force de moment lorsqu’il est vécu et partagé avec des frères et des sœurs, par immersion ou pas d’ailleurs. Ce n’est pas le baptême qui permet la vie en Christ, mais il la construit et l’enrichit considérablement, c’est indéniable. Il existe sur ce site (et ailleurs !) d’autres articles qui vous permettront de creuser plus avant le sens du baptême.

Je voudrais connaître la position précise des protestants sur les interdits concernant le sang dans la Bible (transfusions- dons- consommation- greffes etc.). [Carole]

Difficile de répondre pour « les protestants » en général sur cette question. Mais penchons-nous sur la Bible, autorité en matière de foi et de vie pour les protestants. Si la question de l’usage du sang humain ou animal pose question, c’est parce que le sang est associé à la vie (à « l’âme » dans certaines traductions) en Genèse 9,4-5 notamment, idée que l’on retrouve dans la description des rites sacrificiels (Lévitique 17,11). L’interdiction de verser le sang de l’Homme (Genèse 9,5-6) renvoie à l’interdit du meurtre : ainsi le sang apparait comme une métaphore de la vie, pas comme la vie elle-même. Le sang symbolise la vie (ce qui est logique puisque faute de sang, pas de vie !), d’où la symbolique dans l’eucharistie du Christ qui donne sa vie par son « corps » et son « sang » à ses disciples. Pour en revenir aux animaux, cette idée selon laquelle le sang est associé à leur vie qu’il est demandé aux Hommes de ne pas consommer est vraisemblablement liée à un souci de Dieu que l’animal soit ainsi respecté par l’Homme.

Sur les questions médicales, les époques de rédaction de la Bible n’étaient pas confrontées à des questions telles que celles de la transfusion sanguine ou des greffes. Il me semble que le bon sens de l’amour du prochain nous encourage à l’ouverture sur ces pratiques médicales (voir 1Jean 3,16), le « sang » étant un symbole de la vie non le lieu de la vie ou de l’être lui-même.

S’agissant de la consommation du sang des animaux, la question est plus complexe. En Lévitique 11-17, il est prescrit aux Israëlites un certain nombre de règles alimentaires, dont celles de ne pas consommer de sang. Mais, en continuité avec Genèse 9,4, il est également demandé aux étrangers d’Israël qui adorent Dieu de ne pas consommer le sang des animaux (Lévitique 17,10). On retrouve logiquement cette prescription en Actes 15,29. Toutefois, Paul légitime dans ses communautés la consommation de toutes les viandes qui se vendent au marché (1Corinthiens 10,25), y compris donc des viandes non saignées, ce afin que le plus grand nombre soit sauvé (1Corinthiens 10, 33). Il est clair que le Nouveau Testament ne pose pas d’interdit alimentaire, hors problématique de scandale potentiel du prochain (Romains 14,15), et qu’un contexte nouveau a fait évoluer la pratique alimentaire du peuple de Dieu. La question peut éventuellement se poser en termes d’idéal : si on peut s’abstenir de la consommation de sang, n’est-ce pas légitime, au regard de Genèse 9,4 et Actes 15,29, de s’en abstenir ? Rien de bien important toutefois, me semble-t-il : «…De tout ce qui vient du dehors et pénètre dans l’homme, rien ne peut le rendre impur… » (Marc 7,18-19).

 

 

Comment les protestants d’Alsace font-ils les enterrements ? [Josée]

En Alsace ou hors Alsace, selon la tradition réformée, luthérienne ou évangélique, les cultes d’enterrement sont centrés sur la Parole de Dieu. L’assemblée se met à l’écoute de ce que la Bible dit de la mort, de l’espérance du deuil et de la consolation que Dieu apporte en Christ aux croyants. Elle prie aussi pour les proches du défunt ainsi que pour ceux qui traversent les mêmes difficultés Le service protestant d’enterrement a donc la particularité d’être tourné vers les vivants et non sur le défunt, qui est remis à la seule grâce de Dieu.

Dans la tradition luthérienne, majoritaire en Alsace, le corps du défunt est disposé dans l’église au moment du culte. Le célébrant, souvent un pasteur, accueille les personnes présentes, puis appelle la présence de Dieu sur l’assemblée réunie. Vient ensuite un temps pendant lequel la vie du défunt est rappelée par le pasteur qui a élaboré ce « chemin de vie » à partir de ce que les proches en deuil lui ont raconté. Il n’est pas ici question de vanter les mérites de la personne décédée, mais de rendre grâce à Dieu pour ce qu’il nous a donné à travers elle.  Après avoir demandé à Dieu d’éclairer sa Parole par le Saint-Esprit, vient alors un temps de lectures bibliques. Une tradition alsacienne veut que le verset que la personne décédée a reçu lors de sa confirmation soit parmi ces lectures. Le pasteur commente alors la Parole, en tâchant de l’appliquer à ce qu’il a perçu de ce que la famille du défunt traverse. Enfin, après la lecture du symbole des apôtres qui dit la foi de l’Eglise et un temps d’offrande pour permettre à l’église d’assurer son service, une prière pour les endeuillés est dite par le pasteur. La célébration s’achève par une parole de remise à Dieu adressée au défunt et la bénédiction de l’assemblée. Les pompes funèbres viennent chercher le corps de la personne défunte qui est suivi par le pasteur, ses proches et l’assemblée jusqu’au cimetière où le corps est déposé dans la tombe. Après un court temps de prière, les proches se retrouvent pour partager un verre de l’amitié, souvent composé de spécialités locales. Il m’est aussi arrivé de voir à l’un de ces occasions, une cigogne, sur le parvis de l’église !

Est-ce que les gens qui ont vécu avant la mort de Jésus ont aussi été sauvés ? Et qu’adviendra-t-il des personnes non-chrétiennes ? Seront-elles sauvées ? [Rija]

Les questions que vous soulevez sont très importantes, mais peut-être, plus encore, difficiles à résoudre. Car le mystère du salut est entre les mains du Père. Même les places à droite et à gauche du Fils dans le royaume ne dépendant pas de lui mais du Père seulement (Matthieu 19. 23). Nous pouvons considérer I Pierre 3. 18-20 comme la prédication de Jésus aux défunts, mais ce n’est qu’une interprétation de ces versets. Plutôt que de m’angoisser avec des questions trop grandes pour moi, je pense avoir déjà assez de travail à faire pour m’ouvrir toujours davantage au salut que Dieu a préparé à mon intention en Jésus-Christ, ainsi qu’à témoigner de son amour autour de moi pour que d’autres s’ouvrent à cette grâce.

Noël… confondu avec une fête païenne- ça me gêne. Jésus n’a jamais demandé de célébrer sa naissance mais sa mort en mémoire de Lui. Est-ce alors « bien » de fêter Noël ? [Françoise]

Qu’est-ce que nous fêtons à Noël ? L’anniversaire du petit Jésus ? Alors en effet, il y a un problème. Mais si nous nous souvenons à cette occasion que Dieu, par amour, a décidé de rejoindre notre humanité en se faisant homme (et donc en passant par toutes les étapes de la vie humaine, naissance et petite enfance comprises) pour venir rétablir la relation brisée par le péché, alors je crois que la célébration de Noël est très chrétienne. L’affaire est entendue, nous ne savons pas la date exacte, et le 25 décembre n’est qu’un calque posé sur une fête païenne. Cela n’enlève rien au sens chrétien de la célébration.

Que penser de l’introduction de la méditation en pleine conscience dans la relation d’aide chrétienne ou profane ? [Jack]

La relation d’aide chrétienne, en tant qu’accompagnement d’une personne dans son cheminement de vie sous le regard de Dieu, et afin de l’aider à mieux discerner l’action de Dieu dans sa vie ou à Le laisser agir, ne me semble pas avoir grand-chose de commun avec la méditation en pleine conscience qui est une activité thérapeutique inspirée du bouddhisme et ayant pour but de réduire le stress et de prévenir les rechutes dépressives. Je peux pratiquer la méditation en pleine conscience pour entretenir ma psyché, comme d’autres font des pompes ou des abdos pour entretenir leur corps. Cela ne me rapprochera pas de Dieu qui vient par grâce, en Jésus-Christ, se révéler à moi et renouveler mon esprit par son Esprit, me donner l’assurance de son pardon, de son amour et du rétablissement de la relation avec Lui. La relation d’aide chrétienne peut avoir des effets au niveau de la vie psychique (l’âme) qui seront le fruit de l’action de l’Esprit de Dieu en moi, et pas d’abord de mes efforts ou d’une méthode que j’applique, comme par exemple la méditation en pleine conscience. En ce qui concerne la relation d’aide non chrétienne, j’estime ne pas avoir à me prononcer.

Peut-on exercer un ministère de louange alors qu’on vit en intimité avec une personne à laquelle on n’est pas marié ? [Bilbo]

La louange est l’un des nombreux services que le chrétien, membre du corps du Christ, peut être appelé à rendre (1 Corinthiens 12). Exercer un service dans l’Eglise, c’est s’engager à la suite de Christ, pour sa gloire. Cet engagement dépasse bien évidement les deux heures du culte et le temps de répétition nécessaire. Il concerne toute la vie du croyant appelé à soumettre au Christ tous les aspects de son existence.
Dieu a créé l’homme et la femme pour devenir « une seule chair », qu’il ne s’agit pas de séparer (Matthieu 19/6). La Bible invite ainsi à vivre la sexualité dans le cadre de l’union stable et fidèle qu’est le mariage.
Ainsi, il me semble qu’un croyant désireux de servir Dieu devrait chercher à vivre l’engagement qu’est le mariage et à mettre sa vie en conformité avec le plan de Dieu. Cela implique de prendre au sérieux ce que la Bible dit du couple et de se demander devant Dieu ce qui nous empêche de le vivre. Dieu vous répondra, vous éclairera, vous donnera force et discernement : vous aurez alors quelques raisons de plus de le louer !