Jésus est Dieu ou un prophète ? [LamieKone]

Jésus est prophète et il est Dieu.

Il est prophète au sens où un prophète est quelqu’un qui parle de la part de Dieu le Père, le créateur du ciel et de la terre.
Et il est aussi Dieu, parce que Dieu a considéré qu’il était son Fils, d’une part, et d’autre part, parce que traditionnellement Jésus est considéré comme le Christ, le Messie, l’Elu, l’Oint, la Parole présente au commencement du monde, la deuxième « personne » de la Trinité (la troisième étant le Saint-Esprit).

Vous retrouvez un peu tout ça en un seul verset :

Dieu [le Père] dit : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le !”
(Marc 9:7)

Comment développer son parler en langues ? [Jimmy]

Pour vous répondre en restant à l’intérieur même d’une théologie charismatique : le parler en langues est un charisme (relire 1Corinthiens 12:30). Si c’est un charisme, c’est que c’est une grâce de l’Esprit, une disposition surnaturelle donnée ponctuellement par le Saint-Esprit de Dieu. Sinon ce serait un aptitude, un talent, voire une technique. Le grec CHARISMA vient du mot CHARIS qui veut dire la grâce. On ne négocie pas la grâce, on ne muscle pas sa capacité à recevoir la grâce. C’est binaire. On la reçoit ou on ne la reçoit pas.
Aussi, comme le parler en langues est reçu tout à nouveau à chaque fois par l’Esprit Saint, on ne peut pas développer son parler en langues.

Que dois-je faire pour être sauvé ? [Dennis]

Cette question a été posée en Actes 16/30. La réponse est donnée par Paul et Silas au verset 31 « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé ». Voir aussi Marc 6/16. Reste à savoir de quoi nous devons être sauvé et ce que signifie vraiment « croire ».
-Nous avons besoin d’être sauvés du péché qui nous conduit à la mort en nous séparant de Dieu (Romains 3/23, Romains 6/23).
-Dieu, en Jésus, nous libère de notre péché pour nous réconcilier avec Dieu. Croire, c’est accueillir cela. C’est accepter d’accueillir ce que Dieu nous donne en Jésus, parce que nous avons confiance en lui. (Jean 3/16, 2 Corinthiens 5/17-21.
-Cette confiance ne nous est pas accessible humainement. Nous ne pouvons pas décider d’avoir confiance en Dieu (Exemple du jeune homme riche, Marc 10/17-27), la foi est un don que Dieu nous fait (Ephésiens 2/8-10). Nous pouvons la demander dans la prière. Qui cherche Dieu, le trouve ! (Luc 11/9-13.)

Comment dépeindre le Saint-Esprit à des non-croyants ? [Manu]

« Dépeindre » le Saint-Esprit, cela est hors de portée pour quiconque, car Dieu est au-delà de toute représentation. La Bible nous parle de l’Esprit de Dieu comme du souffle, ce qui est une image très riche et suggestive. Jugez plutôt : Nous ne voyons pas le vent, mais nous en voyons et ressentons les effets. Nous ne pouvons le posséder, pas plus que l’on ne peut retenir l’air que l’on respire, mais sans lui nous ne pouvons subsister. Sans l’air qui propage les sons en vibrant, nous n’entendrions aucun son, aucune parole : de même, la Parole de Dieu annoncée et faite chair en Christ ne peut nous atteindre et nous relever si l’Esprit ne nous ouvre les oreilles et le coeur pour la recevoir. Et enfin, « Le vent souffle où il veut », dit Jésus à Nicodème (Jean 3,8). Là où est L’Esprit-Saint, là est la liberté ! Il est le Seigneur, c’est à dire Dieu à l’oeuvre dans notre vie et dans ce monde, puissance que nul ne peut limiter ni contrôler.

Que dit la Bible d’une affirmation comme celle-ci : « On peut faire du mal autour de soi sans faire d’erreur » ? [Michel]

Voici ce que Paul affirme, dans la lettre aux Romains 7/18-25 : « Oui, je le sais, le bien n’habite pas en moi, je veux dire en moi qui suis faible. Pour moi, vouloir le bien, c’est possible, mais faire le bien, c’est impossible. En effet, le bien que je veux, je ne le fais pas, et le mal que je ne veux pas, je le fais. Si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est pas moi qui agis, mais c’est le péché qui habite en moi. Ainsi, je découvre cette loi : quand je veux faire le bien, c’est le mal qui se présente à moi. Au fond de moi-même, la loi de Dieu me plaît. Mais je trouve dans mon corps une autre loi, elle lutte contre la loi avec laquelle mon intelligence est d’accord. Cette loi me fait prisonnier de la loi du péché qui est en moi. Me voilà bien malheureux ! Qui va me libérer de ce corps qui me conduit vers la mort Remercions Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! »

Nous ne pouvons pas faire le bien erreur ou pas. Ainsi, bien attentionnés ou non, nous sommes indéniablement pécheurs. L’expérience ne nous dit pas autre chose. Ainsi, alors que je désire bien faire et ne me trompe pas sur ce qui est bon, je n’arrive pas toujours à le faire. Prenons un exemple : j’ai raison de croire que je ne dois pas mentir. Certaines circonstances m’y pousseront pourtant. Je peux aussi penser qu’une chose est bonne et l’accomplir alors qu’elle ne l’est pas, parce que je suis incapable de mesurer parfaitement la portée de mes actes. Ainsi, je vais donner des stylos pour des écoliers pauvres d’un pays lointain et penser que je fais bien. En réalité, à cause de mon don, les stylos locaux cesseront de se vendre et je participerai à la misère de ceux dont c’était le travail.
Déprimant ? Non, car nous avons un Sauveur ! Le texte continue (Romains 8/1-2) : « Il n’y a donc maintenant plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l’Esprit de la vie en Jésus-Christ t’a libéré de la loi du péché et de la mort ».

Il ne s’agit donc pas aujourd’hui de ne pas faire d’erreur, mais de nous laisser reprendre, pardonner et conduire par Dieu !

Pourriez-vous m’expliquer davantage la notion de l’unicité de Dieu ? [Christ-Joa]

C’est vraiment un immense sujet ! D’autres pasteurs vous donneront sans doute des réponses complémentaires et aidantes pour vous, mais voilà ce que je peux vous partager en quelques mots : L’unicité de Dieu n’est pas un monolithisme. Quand la Bible dit que Dieu est un (Deutéronome 6. 4) elle emploie le même mot que pour désigner l’unité de chair entre l’homme et la femme au sein du couple (Genèse 2. 24). Le couple humain n’est pas une entité dans laquelle la personnalité de l’homme et de la femme disparaissent ! C’est pareil, manifestement, pour Dieu. Le récit de l’apparition de Dieu à Abraham aux chênes de Mamré (Genèse 18) nous montre aussi que tout en étant un seul, il peut être… trois ! Je vous invite à relire ce texte. L’unicité de Dieu a un caractère éminemment relationnel, car Dieu est relation (je pense que c’est une des choses que Jean dit quand il dit que Dieu est amour). Jésus n’a pas remis cette unité en question quand il a dit « Moi et le Père nous sommes un ».

Pourquoi certains subissent des agressions sexuelles et pas d’autres ? Est-ce « Dieu » qui choisit l’un par rapport à l’autre ? Pourquoi ? L’un est plus méritant que l’autre ? Plus aimé ? [Anicet]

La façon dont les questions que vous posez sont formulées me semble très dangereuse. Elles me font penser à la question que les disciples adressèrent à Jésus au sujet d’un homme aveugle de naissance : « Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Ce à quoi Jésus répond en quelque sorte : « Ni l’un ni l’autre » et il réoriente le problème non pas en direction du passé de la personne mais de l’avenir. Il en va de même ici. Une victime d’agression sexuelle a besoin de soutien, de compassion et d’ouverture à l’action de l’Esprit de Dieu pour l’aider à se reconstruire sur tous les plans (même et surtout spirituels). Je ne crois pas que lui donner des explications, des « bonnes raisons » de ce qui lui est arrivé soit de nature à lui apporter cette aide. Je crois que Dieu intervient comme reconstructeur, refondateur, et pas auteur de tels drames. Je ne sais pas pour quelle raison telle ou telle épreuve survient dans la vie de quelqu’un mais je crois que Dieu peut intervenir pour faire que cette épreuve soit constructrice et pas destructrice.

La piété fait-elle vraiment partie des sept dons de l’Esprit ? Cf. Esaie 11 duquel la piété est exclue alors qu’elle est comprise par l’Eglise dans la liste des dons. [Manu]

Je n’ai jamais lu Ésaïe 11 comme l’établissement de la liste exhaustive des dons de l’Esprit. D’autant que ce passage ne correspond pas exactement à des versets comme Galates 5,22, Éphésiens 5,9, 1Corinthiens 12, etc. Les dons de l’Esprit sont très divers, et le but de notre vie chrétienne n’est d’abord, me semble-t-il d’établir une liste de 7, 12 ou 40 dons. La piété, la ferveur, la foi, il me semble difficile de ne pas voir l’Esprit de Dieu derrière.

Un pasteur d’une église de réveil, m’a dit que lorsqu’on écrit des hiéroglyphes quand on est en transe- c’est pas de Dieu. Pour lui- il n’y a que le parler en langue qui existe. Ça peut se traduire. [Jean-Paul]

La question que vous posez est celle de la gestion du « surnaturel ». Dans les communautés dites charismatiques, on gère ces questions sur une base biblique. Et en particulier en s’appuyant sur 1 Corinthiens 12-14.

Les phénomènes de transe n’ont pas leur place dans l’Eglise de Jésus-Christ. Au pire ce sont des manifestations démoniaques et ces esprits doivent être chassés. Donc, comme le dira Paul dans le passage que je viens d’évoquer, tout doit se faire dans l’ordre, ou, pour l’utilité commune. Ecrire en hiéroglyphe est plus de l’ordre d’un surnaturel occulte que d’un surnaturel divin. On est bien d’accord.

Attention aussi car si nous sommes d’une culture afro-caribéenne par exemple, il ne faut jamais oublié que la « mémoire » de l’animisme n’est pas si lointaine dans la culture et la société. Alors il peut y avoir des phénomènes qui s’opèrent et qui effectivement, ne viennent pas de Dieu, mais plutôt de résidus de la sorcellerie et autres pratiques occultes. La sobriété s’impose donc dans ces contextes. Pour que ce soit clair : qui est le Seigneur dans ces lieux, Christ ou les puissances mauvaises ?

Les textes bibliques sont-ils ouverts à une pluralité d’interprétations ? Chaque croyant devrait-il interpréter le sens d’un passage biblique pour lui-même ? [Bjorn]

Les textes bibliques peuvent avoir plusieurs interprétations, tout dépend surtout de l’intention de la personne qui les interprète. Il me semble qu’interpréter le sens d’un passage biblique pour soi-même, donc en quelque sorte, tout seul, ne me paraît pas judicieux. D’abord parce qu’il y a beaucoup d’autres chrétiens avant moi qui ont interprété, et que c’est peut-être plus simple d’aller d’abord voir ce qu’ils en ont dit plutôt que de me casser la tête sur des versets qui peuvent être compliqués. Ensuite parce que l’interprétation biblique n’est pas une fin en soi, me semble-t-il. Il s’agit d’abord et avant tout d’approfondir notre relation au Dieu vivant révélé en Jésus-Christ. Nous ne sommes pas là d’abord pour faire des interprétations. Si les interprétations que je lis ne me semblent pas renvoyer à un approfondissement de ma relation au Christ mais que, par exemple, elles cherchent à défendre une idéologie ou à faire admirer l’intelligence de l’interprète, je préfère prier, reprendre le texte et alors, proposer une interprétation. Ce sera la mienne, mais j’aurais cherché à travers elle à mieux faire connaître le Seigneur et son amour.