Pourquoi seulement quelques disciples ont-ils été autorisés à voir la transfiguration ? [Rick]

Il m’arrive d’être un peu jaloux des apôtres qui ont côtoyé Jésus « de visu » ou des disciples sur le chemin d’Emmaüs qui ont marché et se sont assis à côté du Ressuscité. Je me dis, dans ces moments-là, que ma foi serait plus forte, plus « augmentée » parce que j’aurai vu…

Et puis, la parole de Jésus adressée à Thomas me rappelle que je suis bienheureux de croire sans avoir vu ces événements là… pour ainsi mieux vivre ceux que Dieu a prévu pour moi en ce 21ème siècle, dans mon pays et ma ville.

Du coup, j’apprends à faire confiance aux témoins occulaires et aux suivants, à ceux comme Pierre, Jacques et Jean qui ont vu des événements particuliers avec Christ et à Marc, Matthieu ou Paul qui en ont vécu d’autres, tout aussi riches.

Et vous, qu’avez-vous vu et que vous souhaitez raconter des hauts faits de Dieu ?

Jésus est-il né le 25 décembre ? [Yves]

Non, clairement.

Les premiers chrétiens ne fêtaient pas Noël, mais uniquement la Résurrection du Christ, avec la grande fête de Pâques (avec une dispute entre les premières communautés sur la date à fêtes) mais aussi avec la célébration hebdomadaire.

Lorsqu’il s’est fait sentir le besoin d’ancrer la réalité de l’incarnation du Fils de Dieu (certains faux enseignements annonçaient que Dieu n’était pas devenu un vrai homme…ou alors qu’il était directement venu en adulte), les chrétiens ont estimé justes de rappeler que Jésus était vraiment né comme un petit enfant.

Pour le choix du 25 décembre, il correspond simplement à une fête païenne de la lumière.
Dieu utilisant nos cultures propres pour se révéler (et nous déplacer, afin de vivre en plénitude avec lui) ce choix a été plutôt judicieux puisque nous proclamons que Jésus EST la lumière du monde.

Je me dis que si la fête et la joie de Noël n’avait pas été choisi un 25 décembre, il aurait fallu que Dieu donne à l’Eglise quelque chose à vivre en ce temps hivernal froid et obscurs pour que son peuple se rassemble joyeusement 🙂

Comment gérer le « Père Noël » dans une famille chrétienne ? [Emma]

Je crois qu’il faut être radical.
Sinon vous risquez, le jour où votre enfant apprendra que « le Père Noël n’existe pas », de faire face à un « et Jésus aussi, c’est un mensonge » ?
Laissez-moi vous l’expliquer en montrant que faire croire au Père Noël à son enfant est une désobéissance à six des dix commandements.
Rien que ça…

1er. « Tu n’auras pas d’autre dieu » – ce personnage soi-disant bénissant répond à nos prières et nos demandes avec automatisme, hors de toute grâce et il récompense seulement nos bonnes oeuvres.
2ème. « Tu ne te feras pas d’image » – tout l’imaginaire du Père Noël est faussé, c’est une idole du capitalisme et de la surconsommation.
3ème. « Tu n’emploieras pas le nom de Dieu en vain » — le Père Noël est un faux « père qui est dans les cieux ». Et Jésus nous demande justement d’appeler Dieu « Notre Père »
8ème. « Tu ne voleras pas » – nous savons bien que l’hyperconsommation est la base même des injustices les plus profondes entre Nord et Sud.
9ème. « Tu ne feras pas de faux témoignage » – parce que mentir à nos enfants je peux jamais être édifiant.
10ème. « Tu ne convoiteras pas » – et nous savons que si nos enfants veulent ces jouets, c’est parce que des tiers les leurs imposent, souvent : la télé, la pub, les groupes d’amis… qui les poussent à vouloir ce qu’ont les autres.

Alors ? Père Noël ou pas Père Noël ?

A Noël, un enfant nous est né, son nom est Jésus, Emmanuel (Esaïe 7,14) et Dieu le Père ouvre pour nous la bénédiction d’une vie sauvée de la mort et du péché.

Marc 12:25 signifie-t-il qu’il n’y a pas de mariage/sexe dans la vie éternelle ? Ainsi- la douleur du rejet amoureux- des problèmes de mariage- est abolie ? [Claude]

Il me semble que le verset que vous citez dit explicitement que le mariage concerne la vie présente et que les lois relatives à la vie quotidienne « ici-bas » n’auront plus nécessairement lieu d’être dans le Royaume. Je ne sais pas si cette considération peut aider à abolir la douleur du rejet amoureux, qui me semble d’un autre ordre. Même si le mariage ne recevait pas dans cette vie la bénédiction de Dieu, vivre une situation de rejet amoureux resterait douloureux. Je pense qu’alors c’est davantage la promesse d’Apocalypse 21.4 qui peut être évoquée : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. »

Jésus et Pierre marchant sur l’eau (Marc 6- Matt 14) ne constitue-t-il pas une violation de la mise à l’épreuve de Dieu (Luc 4:9-12) ? [Robert]

Vous faites sans doute référence, Robert, à la demande de Pierre à Jésus de marcher lui aussi sur l’eau, lorsque les disciples ont vu le Christ rejoindre leur barque battue par les flots. Seul Matthieu l’évoque. Marc et Jean ne mentionnent pas cet élément dans leur récit de l’épisode. Il me semble important de voir que les disciples étaient alors effrayés et ont cru voir un fantôme. Or, il ne faut pas faire confiance à un fantôme, ni à qui que ce soit qui prétend être Jésus (voyez Matthieu 24. 5) ! La demande de Pierre me semble aller dans le même sens que celle de Gédéon lorsque l’ange est venu le rencontrer (Juges 6. 17-18). Il ne s’agit pas d’incrédulité, mais de s’assurer que l’on n’est pas sujet à une illusion.

Dans Jean 3:16 est-ce que « le monde » veut dire tout le monde ou juste les élus / prédestinés ? [Claude]

Je crois bien que cela veut dire tout le monde. Si je reprends tout le verset : « En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle », je comprends que l’amour de Dieu concerne tout le monde, mais que tout le monde ne le reçoit pas. Pour ne pas périr et avoir la vie éternelle, il faut croire dans le Fils unique, Jésus-Christ. Dire que Dieu aime le monde, tout le monde, ne veut pas dire que tout le monde est sauvé, juste comme ça. La foi, réponse au don gratuit de réconciliation que Dieu nous fait en Jésus-Christ, ouvre au salut.

J’ai entendu cela récemment. Est-ce un bon résumé de l’Evangile ? « Il a fallu la crèche pour amener Dieu à l’homme mais la croix pour élever l’homme à Dieu. » [Anonyme]

Je ne pense pas, même si le mouvement de ce texte est assez beau, à mon point de vue. Mais le résumé de l’Évangile, c’est que c’est Dieu (et lui seul) qui est venu jusqu’à nous, comme un homme, en Jésus-Christ (donc depuis sa naissance jusqu’à sa mort et sa résurrection, en passant par son ministère) pour rétablir, entre Lui et nous, la relation brisée par le péché. Je ne veux pas oublier la résurrection du Christ, car c’est elle qui valide le pardon de Dieu (I Corinthiens 15. 17). En fait, pour essayer de reprendre les termes de la phrase que vous citez, je dirais plutôt : « Il a fallu Jésus-Christ pour amener Dieu à l’homme et pour élever l’homme à Dieu. »

Pourquoi Jésus devait-il être crucifié ? Pourquoi Dieu ne pourrait-il pas simplement nous pardonner sans ce sacrifice terrible de son fils ? [Eric]

Le sens de la mort de Jésus, sa portée et sa cause font l’objet de beaucoup de remises en question depuis des décennies. Certains ne veulent y voir qu’un acte héroïque du témoin de la vérité et de la justice, une dénonciation de la violence des hommes (Matthieu 23,31). Ou une victoire sur les puissances de mort (Apocalypse 12,10ss) qui oppriment les humains. Ou encore, une preuve d’amour total de Jésus envers nous (év. Jean 15,13)  ou d’obéissance/confiance absolue envers le Père (voir Jean 14,31, ou l’attitude de Jésus crucifié face aux moqueries et aux défis qui lui sont lancés). Liste non exhaustive.

Ces sens sont bien présents dans le Nouveau Testament, mais vous avez employé, Eric, le terme le plus important parmi les interprétations que donne l’Ecriture de la mort de Jésus : « sacrifice ». Le fait que son sang a été répandu pour effacer nos fautes (idée de substitution), comme, symboliquement, le sang de l’animal répandu sur l’autel, effaçait les souillures (Lév 17,11).  Jésus est bien le serviteur fidèle annoncé par Esaïe : « la sanction, gage de paix pour nous, était sur lui, et dans ses plaies se trouvait notre guérison… Le Seigneur a fait retomber sur lui la perversité de nous tous » (53,5 et suivants, version TOB). L’épitre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, montre que le sacrifice de Jésus, victime parfaite offerte une fois pour toutes, met fin à tous les sacrifices et à toutes les tentatives humaines pour s’auto-purifier devant Dieu, puisque c’est Dieu qui y pourvoit lui-même en Christ (thème central chez l’apôtre Paul, voir entre autres Romains 3,21-25). Dieu se réconcilie avec nous à la croix, et la Résurrection de Jésus nous l’atteste.

Donc la mort de Jésus « pour nos péchés » a bien à voir avec notre péché ! Et le pardon a toujours un prix. Ce sens expiatoire, pénal, est difficile, voire scandaleux à accepter. Mais « sans effusion de sang,  il n’y a pas de pardon » (Hebreux 9,22). Loin d’évoquer ici un Dieu cruel, vengeur et assoiffé de sang, dont la vue « apaiserait le courroux » (caricature dont témoigne une certaine spiritualité chrétienne, hélas), la mort de Jésus atteste ce que nous révèle la Loi de Dieu : le poids insurmontable de notre péché, qui nous prive de la gloire (de la présence) du Dieu vivant, et dont le salaire (= la conséquence) est la mort. La mort de Jésus est notre jugement. Dieu dit « non » à ce que nous sommes ou tentons d’être sans lui. « Christ a payé pour nous libérer de la malédiction de la croix, en devenant lui-même malédiction pour nous, puisqu’il est écrit : Maudit quiconque est pendu au bois » (Galates 3,13).

Et la croix nous appelle donc à « mourir à nous-mêmes », elle condamne sans appel tous les marchandages religieux que l’homme tente avec Dieu (c’est-à-dire ses vaines tentatives pour e rendre juste) pour qu’il ne vive que de la Grâce, du don gratuit que Dieu nous fait en Jésus-Christ (Romains 5,20 ; 6,14,23).

Bref, pour reprendre une image à la mode, il faut préserver, dans la « biodiversité » des explications de la mort de Jésus dans la Bible, cette « espèce menacée » qu’est le sens sacrificiel ! Jésus est bien « l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde », comme le disait Jean-Baptiste.

Que penser à propos de prière du « Notre Père » ? Je n’aime pas la réciter. C’est obligatoire pour bien prier ? [Val]

« Réciter » le Notre Père n’est non seulement pas obligatoire, mais aussi pas du tout recommandé ! Je vous recommande de chercher en ligne, si vous ne le connaissez pas déjà, le savoureux sketche que la compagnie théâtrale sketch-up propose sur ce sujet : quelqu’un dit mécaniquement le Notre Père avant de s’endormir et surprise ! Voilà que Dieu lui répond. Le dialogue qui va s’ensuivre montre combien chaque demande de cette prière engage celui qui la formule, et va marquer le commencement d’un changement radical dans sa vie et ses relations.

Cette prière enseignée par Jésus à ses disciples a ceci d’extraordinaire qu’elle rassemble, résume tout ce que nous pouvons demander au Seigneur, et qu’elle nous unit à la grande famille des enfants de Dieu (nous disons bien « Notre » Père). Alors bien sûr, rien d’obligatoire à la dire. Mais tous ceux et celles qui la pratiquent en prenant le temps d’habiter chacune de ses demandes diront combien elle nous aide à approfondir notre dialogue avec Dieu, avec les autres… et notre vie de disciples qui préparent ce Règne tant attendu.

Peut-on voir dans la Bible un texte qui parle de la vie de Jésus entre ses 20 et 30ans ? [Ghislain]

Les quatre évangiles que nous avons conservé pour former le canon du Nouveau Testament (et qui font donc autorité pour nos vies) n’évoquent pas cette période de la vie du Christ.

Le but des évangiles étant clairement de susciter la foi dans le Messie et ainsi recevoir la vie, les évangélistes se sont concentrés sur des moments-clés de la vie et de l’enseignement du Seigneur : sa présentation au Temple quelques jours après sa naissance et sa venue au même lieu à 12 ans affirment ainsi que Jésus est bien né et a grandit… comme nous (il n’est donc pas apparu par miracle directement adulte); son baptême à environ 30 ans sur les bords du Jourdain vient inaugurer le début de son ministère qui se poursuivra jusqu’à sa mort, sa résurrection et son ascension.