Jésus donne des clés pour régler les conflits ; la solution de Matt 18 est-elle réaliste finalement ? [Stan]

Les versets 15 à 18 de ce chapitre 18 de Matthieu traitent des conflit entre frères (donc au sein de la communauté chrétienne) et de la façon d’en sortir : par le dialogue, et la médiation. Il n’envisage pas de « solution » immédiate, facile, aux résultats instantanés. Au contraire, si une première tentative échoue, il propose une autre voie, et si cette 2e voie de règlement du conflit échoue, une 3e, et une 4e en dernier recours !

Premier essai : si ton frère a péché contre toi, va et reprends-le seul à seul. Donc va le voir au lieu de te plaindre de lui aux autres. Circonscris l’incendie et ne le répands pas ! Reprends-le en privé, ne l’agresse pas devant toute la communauté, geste humiliant qui l’amènerait sans doute à contre-attaquer et aggraverait donc le conflit. S’il t’écoute, ajoute Jésus, tu as gagné ton frère. Non pas : « tu l’as emporté, tu t’es bien vengé », mais au contraire : tu as regagné quelqu’un que tu avais perdu, puisque ce conflit te privait de lui et donc t’appauvrissait.

Les 2e et 3e essais consistent à parler du conflit avec d’autres membres, puis avec la communauté, non pas pour les mettre de ton côté, mais pour essayer de recréer un lien avec l’offenseur, si le face à face direct n’a pas de donné de résultat. Cela s’appelle la médiation, et souvent ça marche !

Mais Jésus envisage que l’offenseur ne veuille toujours pas écouter : alors, « considère-le comme un païen (donc un étranger) et un collecteur de taxes (donc un pécheur) ». Attention là aussi à ne pas faire de contresens. Jésus ne dit pas : « laisse tomber, celui-là est vraiment irrécupérable », mais plutôt : « considère-le et traite-le avec l’amour que moi, Jésus, j’ai pour toutes les personnes que l’on rejette et que l’on méprise » (les juifs considéraient les païens, les non-juifs, et leurs compatriotes collecteurs d’impôts au profit des Romains comme impurs, infréquentables, or Jésus les fréquentait !).

Franchement, je trouve la démarche que propose Jésus tout à fait réaliste. Et en même temps toujours pleine d’espérance. Faisons-lui confiance.

L’Apocalypse parle-t-elle de l’époque que nous sommes en train de traverser ? [Jonas]

L’Apocalypse est le dernier livre de la Bible.
Mais dans toute la Bible il y a des récits de type apocalyptique. Dans les livres de Daniel ou l’évangile de Matthieu par exemple. Parce que « apocalypse » ne veut pas dire catastrophe finale, comme on le croit souvent en français, mais ça vient d’un verbe grec qui veut dire « lever le voile » : l’apocalypse c’est donc le dé-voilement, la ré-vélation.

Le livre de l’Apocalypse est un livre de type prophétique, c’est-à-dire qu’il se présente comme une vision anticipée d’une situation qui va avoir lieu.
Mais plus encore, les récits de type prophétique ou apocalyptique parlent toujours à plusieurs niveaux :
1. Ce sont des récits imagés, souvent, pour parler de la situation présente du peuple de Dieu quand il traverse des difficultés.
2. Ce sont des récits qui peuvent aussi être lus comme pertinents à d’autres époques qu’au moment où ils sont écrits.
3. Ce sont des récits qui ont, quoi qu’il arrive, un intérêt pour comprendre notre « aujourd’hui ».

Quand Ésaïe présente son récit prophétique/apocalyptique de la fin des temps où le loup pourra enfin habiter avec l’agneau, sans danger (Ésaïe 11,6 et 65,25) il parle dans les trois niveaux présentés à l’instant :
1. A l’époque de rédaction, c’est une réflexion sur la cohabitation en exil des israélites et des babyloniens.
2. A l’époque de Jésus, ça a pu être entendu comme une annonce de la fin des temps et de Jésus seul réconciliateur possible entre les ennemis (loup/agneau).
3. De nos jours nous pouvons entendre ça comme une description de ce que nous vivons en Église (d’anciens « loups » devenus végans 😉 et d’anciens « agneaux » ayant vaincu la peur).

Le livre de l’Apocalypse parle ainsi :
1. De l’empire Romain avec sa Bête qu’est César, qui veut marquer tout le monde.
2. Des angoisses de la chrétienté autour de l’an Mille avec la peur de la fin du monde comme étant possible à tout instant.
3. De notre crainte que le réchauffement climatique ou que le gouvernement mondial armé de la bombe atomique conduise à la destruction de la Terre.

Donc l’Apocalypse parle toujours au moins de : 1. l’histoire ancienne, 2. l’avenir, 3. aujourd’hui.

Faut-il avoir le Saint-Esprit pour être sauvé ? [Jean]

Cher Jean, d’une certain façon votre questionnement pourra trouver quelque satisfaction dans des réponses déjà formulées sur ce site, je vous invite à entrer « salut » dans la barre de recherche par exemple.

Cependant j’apporterai ici deux éléments de réponse supplémentaires. D’abord votre question est pertinente dans le sens où elle rappelle que le Saint-Esprit est celui qui nous uni au Christ de façon efficace, il nous parle de Christ, il nous offre Christ, il nous permet de jouir des bienfaits de sa vie, de sa mort et de sa résurrection salvatrice. Le Saint-Esprit en effet nous offre de communier immédiatement au Christ, en ceci il est pleinement agent du salut.

Maintenant je crois qu’il est aussi pertinent de rappeler l’harmonie parfaite qui règne entre l’œuvre du Père, l’œuvre du Fils, et l’œuvre de l’Esprit. C’est le Père qui planifie le salut, et le Fils l’accompli par grâce.

« Par grâce » c’est à dire qu’il nous faut éviter ce piège qui consiste à penser qu’il faille faire quelque chose ou obtenir quelque chose. Donc pour répondre à votre question « faut-il… » non il n’y a rien à faire sinon ouvrir ses mains et son cœur pour recevoir le Salut et l’Esprit. Il ne faut pas « avoir » le Saint-Esprit au sens ou on l’obtiendrai ou le possèderai. Mais vous êtes sauvé, le Saint-Esprit se donne à vous et il vous parle du Christ.

« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » (Eph 2,8).

Que veut dire « se séduire soi-même » en 1 Jean 1,8 ?

Le début de la première épître de Jean concerne le rapport à la vérité, et la façon dont le chrétien peut se replacer dans la justice de Dieu en étant réaliste quant à ce qu’il vit vraiment intérieurement.
Dans ce registre, Jean insiste sur l’illusion que nous pouvons avoir d’être « sans péché ». Au sens du classique « Moi, Monsieur, je n’ai pas tué, je n’ai pas volé ». Se mentir à soi-même est une illusion. C’est ce que Jésus a pointé en maximisant les dix commandements dans son Sermon sur la montagne, et en montrant qu’une parole pouvait être un meurtre, qu’un regard pouvait être un adultère. Jésus ne voulais pas dire qu’il fallait lapider les gens pour un regard (ce qui pourrait être le désir de certains extrémistes), mais il veut nous aider à creuser toujours plus profond du côté des racines de notre péché.

Le péché est un acte. Mais il est plus profondément un projet, et plus profondément encore une intention, et plus profondément une frustration…
Se séduire soi-même c’est donc imaginer que notre gestion des apparences, notre image sociale de personne « bien sur soi », suffit à ne pas être un pécheur. Quelle hypocrisie ! Et c’est vraiment une séduction où nous sommes dans un marché de dupes, car nous créons un mensonge et nous croyons au mensonge qu’on a créé. Bref, c’est de la bonne conscience pour pas cher, et c’est ce qu’on appelle, techniquement la « mauvaise-foi ».

Comment bien parler du haut de la chaire du vaccin contre la covid-19- ainsi que des mesures et politiques sanitaires en vigueur ? [Nic]

Oh là là Nic, vous nous demandez de nous prononcer sur un sujet hautement sensible ! L’obligation de se faire vacciner contre la covid-19, ou de présenter un certificat sanitaire pour accéder à certains lieux ou autres moyens de transport publics, voire à son travail, en est un dans notre pays.

Le rôle d’un prédicateur n’est pas de prescrire à l’assemblée, réunie à l’écoute de la Parole de Dieu, ce que chacun doit faire ou ne pas faire, pour qui voter ou ne pas voter, contre qui ou quoi manifester… Cela engendrerait des divisions, sans doute.

Annoncer, prêcher l’Evangile de Jésus-Christ, c’est aider à vivre selon la volonté du Seigneur, à se garder du mal et à faire des choix libres, inspirés non par la peur (alimentée notamment par des théories complotistes, dans le cas de la co-vid) mais par l’amour. Aimer le Seigneur et son prochain est la plus grande liberté qu’il nous soit donné d’exercer. Et l’amour bannit toute peur (1 Jean 4,18).

L’apôtre Paul, sur le rapport du chrétien aux autorités et aux lois, le rappelle en Romains 13, versets 1 à 8. Après avoir traité du rôle de l’Etat (préserver l’ordre et l’harmonie d’un monde toujours menacé par le mal), et de ce que nous lui devons (notamment l’impôt), Paul conclut : la seule dette que vous avez, c’est de vous aimer les uns les autres (verset 8 qu’il faut rattacher à ce qui précède et pas seulement à ce qui suit). Donc, à chacun(e) de décider devant le Seigneur comment, concrètement, il ou elle manifestera l’amour envers son prochain dans la période de pandémie que nous traversons. En la matière, ne s’agit-il que de ma propre santé ou aussi de celle des autres ? S’agit-il seulement de me protéger, ou de protéger aussi les autres ?

Pourquoi dans l’AT- Dieu ordonne à son peuple de tuer- massacrer même d’autres peuples ? Ont-ils eu l’occasion de connaître Dieu ? [Elykia

Cette question sur la violence de Dieu dans l’Ancien Testament a déjà été posée à l’équipe de 1001questions.fr. Ce n’est pas étonnant, elle préoccupe beaucoup de lecteurs de la Bible. Tapez « violence » dans la case de recherche et vous retrouverez des réponses, les 30 et 31 janvier 2019. Voici quelques éléments en complément :

Au risque de choquer, il faut d’abord rappeler que Dieu est souverain et n’a pas de comptes à rendre à l’être humain. On peut -et on doit- lutter pour les droits de l’Homme, à commencer par le respect de la vie humaine ! Mais il s’agit des devoirs des humains envers leurs semblables. C’est nous qui avons des devoirs envers Dieu, et non le contraire. Dieu n’a pas à se justifier d’être le Dieu Saint et d’avoir en horreur le péché de sa créature. Cette « sainte horreur » s’exprime notamment à travers le récit de la conquête de la Terre promise, où, effectivement le Seigneur ordonne la destruction entière de villes et de leurs populations (par exemple Jéricho en Josué ch.6, v.17). Israël, peuple choisi, se voit appelé, à travers ces récits historiques, à se garder de toute contamination de l’idolâtrie des peuples cananéens.

Je me rappelle que certains étaient choqués de lire, sur un mur, du côté gauche de la chaire d’un des temples où j’officiais autrefois : « le salaire du péché, c’est la mort ». C’est pourtant biblique ! (Romains 6,23). Nous ne vivons et n’échappons au néant que par l’amour de Dieu, sa libre décision. C’est un cadeau, une faveur, et pas un dû.

Oui, pour répondre à votre deuxième question, tout être humain a l’occasion de connaître Dieu. On peut même dire, avec Paul, que ce que l’on peut connaître de Dieu, sa gloire de créateur, est manifeste (relisez Romains ch.1, versets 18 et suivants). Un athée, au sens propre, cela n’existe pas. Chaque homme sait au fond de lui-même qui est Dieu, mais il le rejette, le refuse, s’enfermant dans son mensonge. Le péché, fondamentalement, c’est cela. Refuser Dieu et se forger d’autres dieux que lui, les idoles qui encombrent nos esprits et nos coeurs. Et cela nous barre le chemin vers Dieu, source de notre vie.

Bien entendu, il ne nous est pas demandé d’exterminer les pécheurs autour de nous ! (sinon il faudrait commencer par nous-mêmes…). La vraie « guerre sainte » se mène contre le péché, et non pas contre le pécheur. Sur le mur du temple dont je parlais, à droite de la chaire, était écrite la suite du verset de Romains ch. 6 : « mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ ». Toute les Ecritures sont tournées vers Jésus-Christ, c’est lui le dernier mot de Dieu sur le péché et le mal pour tout être humain qui se repent et croit. Il est à rappeler que cette universalité du Salut offert à tout homme en Jésus-Christ est déjà présente, en germe, comme une promesse, dans l’Ancien Testament.

Quelques exemples entre beaucoup d’autres : à Jéricho, Rahab la prostituée a été épargnée, elle et sa famille, pour avoir mis sa confiance dans le Dieu d’Israël (elle figure d’ailleurs dans la généalogie de Jésus, lire Matthieu ch.1, v. 5. Malgré l’interdiction faite aux israélites des mariages avec les femmes étrangères, toujours pour éviter la contagion des religions païennes, Booz, petit-fils de Rahab, épousera Ruth, qui venait pourtant de Moab !). Et au psaume 87, on lit que Jérusalem est finalement la vraie patrie de tout être humain. Ceux qui se disputent cette ville aujourd’hui devraient méditer ce psaume, mais c’est une autre histoire…

La confession de foi de La Rochelle a-t-elle encore une importance au sein des paroisses de l’EPUDF ? [Augustinus]

Cette confession de foi, qui doit son nom au fait qu’elle a été adoptée par le Synode des Eglises réformées en France de 1571 réuni à La Rochelle, est toujours, selon le préambule de la constitution de l’EPUdF, la confession de référence des Eglises réformées membres de l’union. De même que la déclaration de foi de 1938 (texte plus court et plus synthétique, celle de La Rochelle compte 40 articles !). La déclaration de foi plus récente, adoptée en 2017 pour disposer d’un résumé de nos convictions commun aux luthériens et aux réformés, n’a remplacé ni l’une ni l’autre.

Le texte de la confession de foi de La Rochelle est disponible auprès des éditions Kérygma, 33 av. Jules Ferry, 13100 Aix en Provence (publicité gratuite !), comme d’autres textes de la Réforme (le catéchisme de Heidelberg, notamment).

Quant à savoir si elle a encore une importance au sein des paroisses, c’est à dire si elle est vraiment prise en compte, consultée, étudiée.., dans le climat de relativisation des convictions que notre société traverse, il est à craindre que non. Tout dépend des lieux, et je n’ai pas de statistiques ni autres renseignements à ce sujet.

Votre question nous donne en tout cas l’occasion d’en souligner la valeur et la pertinence.

Pourquoi l’argent serait-il l’unique racine de tous les maux ? [Anne]

Vous évoquez un verset de 1 Timothée 6,10.
Mais il ne dit pas que l’argent est la racine de tous les maux, mais que c’est l’Amour de l’Argent qui est la racine de tous les maux.
Bref, c’est dans notre rapport à l’argent que peut se nicher le péché.
Car pour ce qui est de l’argent (monétaire ou métallique) ou de l’or, ils appartiennent à Dieu d’après Aggée 2,8 dans le Premier Testament.

Beaucoup de choses ne sont pas intrinsèquement mauvaises mais c’est notre rapport à elles qui peut le devenir. A nous de considérer si nous sommes bien calés, et comme on le dit de façon proverbiale, que l’argent reste un bon serviteur, car sinon il risque de devenir un mauvais maître !

Maintenant, on peut agrée au fait qu’il soit racine de la quasi totalité des maux en référence aux dix commandements :

  1. Il peut prendre la place de Dieu
  2. Il est un attribut visible de pouvoir
  3. Il peut être objet d’idolâtrie
  4. Il peut nous faire travailler le dimanche 😉
  5. Il peut nous faire laisser dépérir nos parents
  6. Il occasionne beaucoup de meurtres
  7. Il est le coeur de la problématique du vol
  8. Il contribue à l’adultère
  9. Il nous pousse à mentir
  10. Il est la base de la convoitise…

Les cauchemars sont ils une attaque du malin ? [Ludivine]

Tout dépend de ce que vous appelez un cauchemar, Ludivine !

Je me souviens de cette personne adulte qui avait rassuré l’enfant que j’étais sur les rêves angoissants qu’il m’arrivait de faire, comme à tout un chacun. Elle m’avait expliqué qu’un cauchemar provenait de quelque chose qui m’avait impressionné, gêné ou effrayé, et qu’en quelque sorte ma tête « faisait le ménage » pendant mon sommeil, l’expulsait en l’exprimant sous la forme d’un rêve. Les sciences contemporaines nous ont appris que les rêves sont un langage de notre inconscient, souvent utiles à déchiffrer.

Dans la Bible, les songes peuvent constituer de véritables messages, mais de la part de Dieu ! ainsi le rêve qui trouble le Pharaon et que Joseph saura interpréter correctement, comme annonciateur d’une longue famine (les fameuses « années de vaches maigres », Genèse ch.41). Jérémie 23 v.28, ou Nombres 22, 1 à 20 et bien d’autres passages, y compris dans le Nouveau Testament (par exemple Matthieu ch.2, 12), attestent que le songe peut être un moyen de révélation divine. Mais pour nous aujourd’hui, il n’est pas, et de loin, le moyen essentiel par lequel Dieu nous conduit, puisque c’est sa Parole, contenue dans la Bible, qui doit nous guider avant tout.

Il peut aussi exister des rêves obsessionnels, sources de souffrance psychique, d’un malaise profond dont nous avons besoin d’être libérés. Viennent-ils de l’adversaire ? Non, la plupart du temps ils sont consécutifs à un choc émotionnel créé par une expérience traumatisante. Ils constituent un signal d’alerte sur notre état psychique, et invitent à chercher une aide, voire dans les cas les plus lourds une prise en charge thérapeutique.

Mais on peut dans certains -rares- cas répondre « oui » à votre question, si l’on considère que les trois manières que l’ennemi a d’agir pour nous éloigner du Seigneur sont d’accuser, de mentir, de diviser. Ce sont les trois fonctions diaboliques. Si des cauchemars vous exposent à ces attaques là : culpabilité maladive, enfermement dans une opinion ou vision fausse, haine tenace envers quelqu’un, le mieux est d’en parler avec une personne de confiance qui partage votre foi et saura vous écouter avec bienveillance, et prier avec vous le Seigneur pour qu’il vous en délivre.

Le bouddhisme est il une philosophie néfaste et si oui en quoi est il contraire à l’enseignement de Jésus ? [Émile]

Je vais aborder votre question, Émile, en partant de son dernier point. Le bouddhisme est profondément différent du christianisme (et en fait des trois monothéismes) en ceci que, comme pour l’hindouisme, la notion de personne est une illusion. C’est ce qu’on appelle l’anatman (absence de soi, absence d’âme, impersonnalité), ce qui est en lien avec la notion de vacuité (Sunyata) qui affirme qu’aucune chose n’a d’existence propre. Le but de la pratique bouddhiste est de parvenir à l’extinction (nirvana) de toute souffrance attachée à l’extinction de toute personne. Et cette pratique se traduit par la mise en pratique de préceptes qui permettent de suivre le « noble chemin ». Il y a donc une « méthode » à appliquer. Dans le christianisme, il n’est pas question de dire que mon corps, mon âme ou mon esprit soient des illusions. Et Dieu lui-même est une personne qui désire entrer en relation avec moi et vivre une relation d’amour avec moi pour l’éternité. Cette relation, je n’ai pas à la mériter, mais à en vivre, parce qu’elle m’est donnée gratuitement par Dieu en Jésus-Christ. C’est dans la force de son amour que je peux alors mettre en pratique ce qu’il attend de moi. Je n’ai donc pas à vous dire si le bouddhisme est néfaste ou pas. Je vous laisse mesurer la différence de fond que j’ai essayé de (très rapidement) décrire, pour que vous voyiez par vous-même si les deux sont compatibles.