Le mot en grec qui désigne l’instrument de torture sur lequel Jésus est mort, peut se traduite en français par ‘poteau’ (ou pieu) mais aussi par ‘croix’, cf. les dictionnaires de grec classique.
Le Christ est mort supplicié sur un objet que les Romains utilisaient régulièrement. Or ces mêmes Romains avaient un mot pour parler de la partie transversale de la croix.
Donc je conclue, naturellement, que le Christ est mort sur une croix.
Mais au fond, l’important n’est pas d’abord de savoir sur quel objet d’infamie le Christ est mort ! L’important c’est le sens que tout cela prend. « Le Christ est mort, bien plus il est ressuscité » (Romains 8, 34). Et l’apôtre Paul écrira quelques versets avant que le Christ a été livré pour nous tous et qu’avec son Fils, Dieu nous donnera tout gratuitement (Romains 8, 32).
Auteur/autrice : Olivier Raoul-Duval
J’ai du mal à accueillir l’autorité de Christ sur Mammon- car trop de logiques et de comportements découlent de ses logiques. Comment lutter contre cela ? [Manu]
Vous posez bien la question : il s’agit effectivement d’une question d’autorité. Confesser que Jésus-Christ est le Seigneur, c’est faire en sorte que le Christ ait autorité sur notre vie, dans toutes ses dimensions.
Il est vrai que Mammon est présent dans bien des compartiments de notre société. Et comme dit en Matthieu 6,24 : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. »
Alors pour accueillir l’autorité du Christ sur toute notre vie et donc pour en chasser Mammon, un chemin nous est offert. Il nous est proposé de confesser Jésus comme seul Seigneur et de demander pardon à Dieu pour avoir donné, consciemment ou pas, autorité à un autre seigneur que Lui. C’est ce qu’on appelle la repentance : se retourner vers Dieu. Et Il entend la confession et pardonne.
Un conseil : Mammon est une puissance, qui comme vous le mentionnez, s’insinue partout. Alors il est utile de rentrer en soi-même et de chercher les lieux où il a pris autorité et dans la prière de repentance de demander pardon à partir de ces éléments précis. Et pour faire ce travail de discernement Dieu nous envoie une aide : l’Esprit saint.
Un chrétien peut il acheter des produits dits « Hallal » ? [Michèle]
« Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est ce qui souille l’homme » Matthieu 15, 11. Donc à priori un chrétien peut consommer un produit hallal (licite, permis).
Votre question porte sur l’achat de ces produits. Il faut savoir qu’en France et dans d’autres pays il y a une taxe supplémentaire ajoutée par des institutions, organisations ou entreprises sur les produits hallals vendus, certifiant qui le sont.
Lorsqu’on achète un tel produit on finance une entreprise privée, liée à la religion musulmane.
La question n’est pas est-ce qu’on peut (est-ce qu’on a le droit), mais est-ce utile lorsqu’on est chrétien de le faire ?
Lorsqu’on mélange religion et argent ou foi et argent, comme le rappelle également Jésus, à propos de servir Dieu et l’argent : on « haïra l’un, et aimera l’autre ; ou [on] s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. » Matthieu 6, 24.
Alors oui, on peut en acheter, mais ce n’est pas utile.
Vivre le Carême, c’est quoi pour un protestant ? [Pierret]
Le Carême est une période de privation, de jeûne. Alors dans la bible il y a au moins deux indications intéressantes :
– « Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » Matthieu 6,16-18
– Et parce que c’est plus intéressant de dire les choses de manière positive
« Voici le jeûne auquel je prends plaisir : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les opprimés, et que l’on rompe toute espèce de joug ; partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile ; si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne pas de ton semblable. Alors ta lumière poindra comme l’aurore, et ta guérison germera promptement ; ta justice marchera devant toi, et la gloire de l’Éternel t’accompagnera. » Esaïe 58,6-8
En quoi le sacrifice de Jésus est unique, non reproductible ? D’où la question : est-ce que ça a vraiment coûté quelque chose à Dieu ? [Yannick]
Au moment de la mort du Christ, le voile dans le saint des saints du temple de Jérusalem s’est déchiré en deux (Matthieu 27, 51). Seul le grand sacrificateur avait le droit, une fois par an d’y pénétrer, en passant ce voile. Il entrait dans le lieu où la présence de Dieu se manifestait. Là il faisait des sacrifices pour le pardon des péchés du peuple.
Avec la mort du Christ, plus de grand sacrificateur, plus de séparation entre Dieu et l’humanité (Hébreux 9). Sa mort est donc unique et avec sa résurrection, l’alliance que Dieu scelle avec l’humanité en Christ est désormais éternelle.
9 fois dans les 3 premiers évangiles Dieu parle de Jésus comme son « fils bien-aimé ».
C’est ce Fils de Dieu qui est mort et ressuscité et je crois donc que cela a coûté à Dieu.
L’homme a besoin d’un sens à sa vie. Pourquoi Dieu a-t-il créé l’homme ? Quel est le sens ultime de notre existence ? Quel est le projet et en quoi nous concerne-t-il, nous les terriens ? [Pierre]
Même s’il faut bien constater que parfois certaines personnes traversent la vie comme on traverse un supermarché, trouver un sens à sa vie est d’une grande aide.
La question qui se pose alors est quel est ce sens. Dans une perspective chrétienne, en lisant la Bible, on découvre un Dieu qui n’a de cesse de montrer qu’il veut la vie pour le monde. Cela passe entre autres choses par la création, notamment celle de l’homme et de la femme, par la libération du peuple hébreu de son esclavage en Egypte, par la naissance du Christ, par sa résurrection et par le don de l’Esprit saint.
Dieu choisit donc de proposer à l’Homme un projet de vie. Et le sens de sa vie est de chercher quel est concrètement ce projet de Dieu pour lui et de s’y ajuster le plus et le mieux possible.
Dieu parle ainsi dans le premier testament : « j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Eternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui. » Dt 30,19 et 20
Qu’est ce que le blasphème contre l’Esprit saint dont parle Jésus ? Pourquoi est-il impardonnable ? [Tototte]
Blasphémer, cela veut dire parler en mal de quelqu’un ou de quelque chose.
Le Nouveau testament dans les évangiles selon Matthieu (12, 31-32), Marc (3, 28-30) et Luc (12, 8) parle du blasphème contre l’Esprit.
Blasphémer contre l’Esprit cela revient à dire qu’il n’est pas de Dieu, qu’il n’est pas saint. Qu’il n’est pas Esprit de vie, mais esprit de mort.
Or le Nouveau testament présente l’Esprit comme venant de Dieu et de Jésus, comme Esprit de vie. Il nous permet même de dire que nous sommes enfants de Dieu. C’est-à-dire en relation proche, personnelle avec Lui. « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » Romains 8, 16.
Donc blasphémer contre l’Esprit c’est dire qu’on n’est pas fils ou fille de Dieu. Ne pas être enfant de Dieu, être hors de sa face, de son alliance, de son amour, c’est être mort.
Blasphémer contre l’Esprit ce serait comme se tirer une balle dans le pied. Et comment être pardonné par le Dieu dans lequel on ne croît pas ?
D’où vient le mot Parabole, puisqu’on dit que Jésus parlait tout le temps en paraboles ? [Seb]
C’est un mot qui vient du grec signifiant comparaison. Une parabole est une courte histoire qui s’appuie sur des éléments de la vie courante pour parler et présenter quelque chose de plus essentiel, de plus profond.
Et effectivement Jésus a souvent parlé en paraboles. Il a même répondu à ses disciples qui lui ont demandé pourquoi il parlait aux gens en paraboles (Matthieu ch. 13, verset 12 et suivant). Dans ce texte il a dit à ses disciples que Dieu leur donnait à eux de connaître les vérités cachées venant de Dieu. Eux qu’il a appelé.
Alors Jésus parlait en parabole pour aider chacun à comprendre qui est Dieu. Et soit nous nous situons comme un de ses amis, soit comme un de ses détracteurs. Il y a là un vrai choix et la réponse que nous y apporterons nous permettra ou pas de comprendre.
C’est à travers la proximité avec Jésus que nous pouvons appréhender ce qu’il dit et recevoir ce qui vient de Dieu.