Pourquoi la consommation de pornographie est-elle considérée comme un péché ? Est-ce que le porno est une forme de prostitution (puisque les femmes sont payées pour poser nue/faire des actes sexuels) ? [Terry]

La Bible ne parle pas de la pornographie. Elle dit  que la sexualité se vit correctement dans le cadre d’un engagement, le mariage. En dehors de ce cadre, la sexualité est un adultère si on est déjà marié ou de l’inconduite sexuelle si on ne l’est pas encore. Inconduite et adultère viennent briser l’unité que Dieu veut pour l’homme et la femme mariés (1 Corinthiens 6 et 7, Marc 10,1-12).

Regarder de la pornographie n’est pas accomplir un acte sexuel avec quelqu’un, certes. Cependant, Jésus considère que l’adultère débute dans le regard (Matthieu 5,28). Il n’est pas besoin non plus de grande dissertation pour expliquer que le visionnage de tels films ne favorise ni la formation ni la continuité de couples stables.

Le second aspect de se problème de situe au niveau de notre responsabilité par rapport aux personnes qui tournent de tels films. Jésus nous demande d’aimer notre prochain comme nous-mêmes. Si nous pensons ne pas devoir livrer notre corps pour de l’argent, parce que là n’est pas la bonne volonté de Dieu pour l’humain, nous ne pouvons pas favoriser cette pratique.

Un chrétien peut-il s’inscrire sur des sites de rencontres ? Quels sont les dangers ? [Ludwig]

Commençons par le plus simple, si vous êtes déjà mariés, n’allez jamais sur ces sites, même pour voir, même pour faire des rencontres « amicales », etc… Quand bien même votre couple serait malheureux, batifoler même virtuellement serait une provocation à Satan pour qu’il vous pourrisse définitivement !

Ensuite, il y a évidemment des sites clairement labellisés par le démon : les sites de rencontres avec des personnes mariées, les sites de rencontres « coquines », les sites de rencontres qui déguisent de la prostitution (exemple : vieux riche rencontre jeune pauvre…)

Bibliquement, il y a de nombreux cas de figure pour les rencontres. Jacob a commencé à draguer Rachel au puits où elle venait faire boire ses bêtes (Genèse 29), c’est le lieu de rencontre naturel et évident. Par contre Ruth alla directement draguer Booz chez lui (Ruth 3). Mais la plupart des rencontres bibliques se passent par l’intermédiaire de la famille qui s’implique dans les rencontres des jeunes gens (Genèse 24 par exemple). 

Il n’y a aucune  raison biblique de condamner globalement les sites de rencontre internet qui sont tout simplement les places publiques contemporaines. Les familles riches qui organisent des soirées mondaines pour marier leurs enfants à des gens de leurs conditions, les boîtes de nuit où l’on vient chasser ne valent pas mieux en soi… Dans une société sécularisée, le problème de la place publique, c’est principalement qu’on y trouve peu de gens attachés au Seigneur. En ce sens, les communautés chrétiennes devraient être les premiers lieux de rencontres amoureuses ! Mais ce n’est pas toujours possible… 

C’est donc le discernement qu’il faut aiguiser pour ne pas faire d’erreurs ! Virez tous les sites malsains, on y rencontre difficilement quelqu’un de bien qui se serait perdu lui aussi… Prenez garde aux mensonges spécifiques que les relations virtuelles peuvent cacher ou même encourager. Gardez vos standards éthiques et spirituels de la vie réelle, pour vous même et pour la personne que vous attendez. En toutes choses, consultez le Seigneur !

Suite à cet article, plusieurs chrétiens ont témoigné de leur expérience positive sur des sites de rencontres chrétiens (par exemple : mariagechretien.com ; jetunoo.fr ; missioneliezer.com )

Je ne vois dans la Bible qu’une seule fois le mot « fornication ». Pourriez-vous m’expliquer de quoi il s’agit ? [Mat

Le mot « fornication » est la traduction du mot grec « porneia » que l’on rend plus souvent aujourd’hui par « impudicité » ou « inconduite sexuelle ». La plupart du temps, quand ce mot est écrit dans le Nouveau Testament, il désigne les relations sexuelles qui ne correspondent pas à ce que Dieu a prévu pour l’homme et la femme. La lecture de 1 Corinthiens 5, 6 et 7, qui voit revenir souvent ce mot, peut nous aider à comprendre ce que cela recoupe (1 Co 5/1, 6/13, 6/18, 7/2).

La volonté de Dieu étant l’union à vie de l’homme et de la femme (Genèse 2/24, Matthieu 19/5, Marc 10/7-8, 1 Corinthiens 6/16, Éphésiens 5/31), l’inconduite sexuelle est ce qui vient détruire ou mettre en péril cette union : sexualité sans engagement, hors mariage donc, prostitution, adultère… – la Bible comparant la relation de Dieu avec son peuple à un mariage, Christ étant l’époux de l’Eglise.

Dans Ephésiens 5/21-28 ou le livre d’Osée, le mot « porneia » désigne aussi, en certains endroits, l’idolâtrie – le fait d’adorer d’autres dieux que le vrai Dieu. C’est souvent le cas quand ce mot est employé dans l’Apocalypse (Ap 2/21…). Il est alors souvent traduit par « prostitution ».

Le Seigneur agrée-t-il l’union entre deux personnes ayant entretenu des relations sexuelles avant de se marier ? [Mel]

Le Dieu créateur a établi un ordre dans Sa création et des règles qui permettent d’y vivre conformément à son projet bienveillant. L’être humain est appelé à vivre sa sexualité dans le cadre de l’union fidèle entre un homme et une femme (Gn 2,18-24 ; Ex 20,14 ; Mt 19,4-5 ; 1Co 6,13-18 ; 1Co 7,2-9).

Toutefois, même si le pardon de Dieu n’est pas un visa pour le péché, Dieu est miséricordieux et pardonne ceux qui le Lui demandent d’un cœur sincère. Vivre une sexualité avant le mariage n’est pas ce à quoi nous sommes appelés. Mais si Dieu projette d’unir deux êtres par le mariage, ce qui a pu précéder cette union ne saurait amoindrir Sa bénédiction.

La dot est-ce biblique ? Comment en parler face à des chrétiens de culture où elle est encore exigée ? Spirituellement que risque t-on ? [Jin]

Il y a cinq mentions de la dot dans le premier testament.
C’est une pratique culturelle. Cela ne fait pas partie des choses centrales de la foi.
La dot n’est pas un élément de la Bonne Nouvelle du Royaume puisqu’il n’y aura plus ni homme ni femme (Galates 3,28), et qu’on n’aura pas la préoccupation de la sexualité ou de la reproduction.

Donc il s’agit d’un élément totalement culturel. Qui a pour fonction de signifier que les familles « perdent » beaucoup quand elles lâchent un de leur membre pour qu’il intègre une autre famille. D’où la compensation symbolique qui s’y joue, et qui dans certains contextes n’est pas que symbolique, mais une vraie fortune.

Il ne faut pas mépriser ce qui se joue dans la culture ; souvent ce sont des intuitions justes pour marquer des grands moments de la vie, des rites de passage.
Maintenant si on a le sentiment d’être vendu(e) ou acheté(e) il faut prendre position spirituellement et signifier sa liberté, et le fait que nous sommes sous la seule autorité de Christ.

Je suis chrétienne et j’aime un homme qui en aime une autre. Est-ce mal de demander au Seigneur de me faire épouse de cet homme? De lui demander de tourner son cœur vers moi ? [Winnie]

Je ne suis pas à l’aise pour vous dire si c’est « bien » ou « mal ». Déjà, vous vous orientez dans la prière, et ça ça me paraît important. À partir de ce moment, je crois qu’il faut toujours se poser la même question : Pourquoi est-ce que je prie ? Est-ce que c’est pour demander à Dieu qu’Il fasse ce que je veux ou pour ouvrir mon cœur à Sa volonté, et de m’aider à ce que Sa volonté devienne la mienne ? Si le Seigneur a pour projet de vous voir en couple marié avec cet homme, il fera en sorte que cela se réalise. Mais si ce n’est pas le cas, votre prière ne fera alors que vous faire du mal, car vous vous enfermerez dans un désir qui est le vôtre, mais pas celui de Dieu. Ce n’est donc pas « mal », mais cela pourrait vous faire du mal. Pour ma part, je m’efforce de demander à Dieu qu’Il me rende conforme à ce qu’Il veut et qu’Il m’aide à accueillir Sa volonté dans ma vie. Et il arrive bien des fois que Sa volonté coïncide avec ce que je souhaite ! Dieu ne veut pas forcément me contrarier…

Si vous couchez avec celui qui sera à terme votre conjoint et que vous êtes ensemble depuis 6 ans- ça reste toujours un péché ? [Ano]

La Bible est claire sur le fait que la sexualité crée une unité entre l’homme et la femme qu’il n’est pas bon de briser. Ainsi, la  juste manière de vivre sa sexualité est dans l’engagement à vie qu’est, chez nous et en notre temps,  le mariage. Je vous invite à regarder les autres réponses données à ce sujet, pour plus de précisions.

Le temps passé depuis qu’on est en couple, le fait qu’on s’imagine volontiers mariés  dans le futur, les sentiments même ne fait pas l’engagement. La question que vous devriez vous poser est la suivante : suis-je engagé  avec cette personne ? Est-ce que je compte rester lié à elle pour le reste de ma vie ? Cette personne a-t-elle envers moi les mêmes dispositions ?

Si toutes ces conditions sont réunies, pourquoi ne vous mariez-vous pas ? Si elles ne le sont pas encore, ne serait-il pas bon de réfléchir et de se préparer à cet engagement, à l’aide d’un parcours alpha duo, par exemple ? En effet, beaucoup de couples se retrouvent liés de fait par la sexualité avant d’avoir eu le temps de mesurer et de choisir l’engagement que cela signifie. Ils ont alors bien peu de ressources quand il s’agit d’affronter les difficultés de la vie à deux.

Je suis chrétienne et j’aimerais me marier avec un judeo-chrétien- est-ce que notre mariage sera reconnu par Dieu si je ne me marie pas à l’Eglise ? Peut-on se marier « deux fois » ? [Lib]

Votre question semble interroger la possibilité de se marier avec quelqu’un d’une confession chrétienne différent ou d’une religion différente. La Bible ne parle pas d’institution du mariage. Elle parle, en revanche, de l’unité du coup, de l’appel à vivre cette unité dans l’engagement à la fidélité pour toute la vie (Genèse 3/23-24). Ainsi le protestantisme reconnait le mariage civil, comme le « vrai mariage ». La mairie est en effet le lieu qui rend possible la prise d’engagement de chacun des membres du couple. Dieu entend ces engagements (Matthieu 5/37).

La bénédiction au temple protestant vient après ce mariage. Il permet au couple de remercier publiquement Dieu, de lui demander son aide et de recevoir la prière de la communauté. Une telle cérémonie est pertinente si elle correspond au désir des deux membres du couple. L’accumulation de deux cérémonies religieuses ne m’apparaît donc pas porteuse de sens.

Faire l’amour avant le mariage est-ce que c’est un péché ? [Jehiela]

« Il ne faut pas coucher avant le mariage ; on risque d’être en retard à la cérémonie ». C’est ce que j’aime bien dire à ceux qui me posent cette question pour déplacer les enjeux et faire sourire.

Derrière cette question il y a une attente de validation ou de refus. Si on répond qu’il ne faut pas on devient un docteur de la loi qui parle sur la base de je ne sais quelle règle (c’est écrit où dans la Bible ?). Et si on répond positivement, on donne une caution à ceux qui veulent coucher n’importe comment.

Donc…
La question à se poser est autre : coucher ensemble, c’est faire un, c’est être couple. Mariage civil ou pas. Mariage religieux ou pas. Coucher c’est être mariés parce que l’union sexuelle pour Dieu est l’apanage du couple clairement uni. Et ce « clairement uni », dans notre cadre culturel et règlementaire c’est… le mariage entre un homme et une femme.

Le problème est donc que si on couche avec quelqu’un qui ne sera pas à terme notre conjoint, on sape cette relation durable en créant un adultère avant l’heure, que l’Ecriture appelle généralement fornication. C’est pour ça que la société a posé des marqueurs simples, pour une trajectoire lisible :
– on s’apprécie
– on se fiance (publication dans les familles et dans la famille de l’Eglise)
– on se marie (à la mairie en France, pour être vraiment considérés comme mariés par tous, dont l’Etat)
– on se marie (ou chez nous luthéro-réformés, on est bénis) à l’Eglise, pour mettre ça vraiment devant Dieu explicitement.

Est-il plus avisé de fréquenter et se marier avec un croyant(e) si on l’est soi-même? [Joe]

Paul évoque cette question dans la première épître aux Corinthiens, chapitre 7. Ainsi, il affirme qu’un couple croyant-non croyant est un vrai couple, qui doit pouvoir durer. Le croyant est appelé à tout faire pour conserver l’unité de son couple ( Co 7/12-16) en le confiant à Dieu, qui peut parfaitement conduire l’un de membres du couple à la foi. Néanmoins, Paul reconnait la difficulté de ce genre de relation en évoquant la possibilité d’une séparation à l’initiative du non croyant.
Concernant les couples qui ne se sont pas encore engagés, Paul recommande le mariage avec un croyant/une croyante (1 co 7/39). Ephésiens 5/22-25 ou 2 Co 6/14-18. nous aide à comprendre qu’il est question de l’autorité du Christ, qui doit régner dans la famille, ce qui est grandement facilité lorsque les deux membres du couple sont disciples de Jésus.
Dans la pratique, nous comprenons facilement les difficultés que rencontrent les couples croyant-non croyant, quant à l’organisation de l’emploi du temps, l’éducation des enfants, ce à quoi s’ajoute l’impossibilité d’affronter ensemble, dans la prière les difficultés de la vie de couple.
Ainsi, pour conclure, si vous n’êtes pas encore marié, il est vraiment plus avisé de fréquenter et de vous marier avec un croyant/une croyante !