Dans certaines Bibles, Joël 2,28-32 est numéroté 3,1-5. Quelqu’un pour éclairer ma lanterne ? [Joëlle]

Le découpage des textes bibliques en chapitres et en versets -qui est particulièrement pratique pour nous repérer- n’était pas prévu lors de la rédaction de ces textes : Ce découpage a eu lieu entre les XIII° et XVI° siècles !

A cette époque-là déjà, plusieurs éditions de la Bible étaient répandues.

Pour nombre d’historiens et théologiens ce sont les principales raisons de ce découpage actuel différent : les Bibles s’inspirant plutôt de la Vulgate latine auraient trois chapitres (avec 32 versets pour le chapitre 2) et celles s’inspirant plutôt de la Bible hébraïque auraient quatre chapitres (avec 27 versets pour le chapitre 2 et 5 versets pour le chapitre 3).
Pourtant cette argumentation ne fait pourtant pas l’unanimité parmi les intellectuels.

Alors: A trois ou quatre chapitres, ce qui importe c’est le message délivré par le prophète Joël et notamment la promesse de l’effusion d’esprit, proclamée à nouveau par Pierre.

Si on devient travesti, et qu’on continue quand même de prier, de croire en Dieu, on peut être sauvé en Dieu ? [Confident]

Ce que l’on sait en matière de salut, c’est que Dieu jugera chacun selon ses œuvres (Romains 2,6-8), et qu’il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ (Romains 8,1 ; Romains 10,9). Dieu connait les cœurs et nos actes, et il ne peut pas être injuste.

Dieu nous a crée dans des identités sexuelles bien déterminées (Genèse 1,27 ; 2,15-24): notre appartenance sexuelle biologique n’est pas un accident, et notre corps n’est pas une prison. Nous sommes donc appelés à remercier Dieu pour notre corps, à accepter notre appartenance sexuelle, et à ne pas adopter des tenues culturellement associées au sexe opposé (Deutéronome 22,5).  Croire en Dieu, en Sa Parole, en Ses commandements, ne me semble pas compatible avec le fait de se travestir, et une telle pratique n’est donc pas compatible avec la vie éternelle (1Corinthiens 6,9).

Toutefois, des troubles de l’identité, de la représentation de soi, des blessures de l’âme peuvent nous conduire à des pulsions ou des tentations auxquelles il n’est pas facile de résister. Mais Christ est plus fort que la puissance du péché, et avec la foi (donc la repentance), il peut libérer de ces envies de travestissement, par la puissance du Saint-Esprit qui transforme notre volonté (Romains 7,14-25).

La repentance étant une dimension importante de la spiritualité chrétienne, nul doute qu’une vie de prière mènera celui qui a une tendance au travestissement au salut.

Que penser des coloriages chrétiens, finalement inspirés des techniques de mandala ? [Anonym]

A la différence de ce que nous vivons en Occident, la séparation entre le sacré et le profane, le spirituel et le culturel est très floue en Orient. Dès qu’il s’intéresse à une pratique ou à une pensée orientale, le chrétien occidental est donc appelé à la vigilance.

Les mandalas bouddhistes sont faits pour méditer en lien avec une divinité, pour aider à la procuration de certaines émotions, comme peuvent le faire un chant, une position du corps ou la décoration d’un lieu de rassemblement. D’ailleurs, le rôle de certaines décorations (telles que les rosaces) d’églises catholiques ressemble fort à celui des mandalas pour les bouddhistes. Si un coloriage est fait dans le but d’aider à la relation avec le Dieu unique adoré par les chrétiens, cela peut être un support comme un autre à la spiritualité chrétienne.

Toutefois, je crois que l’on peut sérieusement s’interroger sur une certaine fascination des chrétiens occidentaux pour des pratiques orientales, et plus généralement liées au mouvement New Age. Est-ce qu’il y a une carence dans les pratiques des églises occidentales pour accompagner à la croissance en Christ ? Ou bien cet attrait est-il (au moins potentiellement) idolâtre ?

Quelle est cette crainte dont parle Paul dans Romains 8-15 ? Est-ce la même que dans le Psaume 111-10 ? La bonne crainte découle-t-elle de cet esprit d’adoption ? [Chris

Dans l’Antiquité, voir ou entendre Dieu est à la fois un émerveillement et une frayeur : la crainte dont il est question dans tout l’Ancien Testament est de cet ordre. Par exemple lorsque Jacob lutte avec Dieu (Genèse 32), il commence par s’étonner de ne pas être mort dans ce face-à-face. C’est aussi pour cela que si souvent Dieu s’adresse à son interlocuteur en lui disant « n’aie pas peur »… Et l’on retrouve aussi cette attitude dans les évangiles lorsque les disciples prennent conscience qu’ils sont face à un mystère qui les dépasse (par exemple Marc 10,32). On peut comprendre cette notion de crainte comme étant la distance qui sépare Dieu et l’humain, distance qui signifie aussi bien le respect, la différence, le mystère insondable, la peur…

C’est en s ‘appuyant sur cette compréhension que Paul déclare que le changement radical opéré en Christ est la réduction de cette distance. Grâce au Christ nous n’avons plus peur de Dieu. Comme vous le dites, effectivement « l’esprit d’adoption » reçu dans la foi n’abolit ni le mystère, ni le respect, ni la différence… Mais bannit la peur.

Pour que Jésus soit de la branche de David ne fallait-il pas que Joseph soit son VRAI père ? [Guillaume

Tout est dans les majuscules que vous utilisez pour écrire VRAI père : c’est quoi au juste un « vrai » père ? Est-ce celui qui transmet son patrimoine génétique, ou celui qui élève et aime un enfant ? Concernant Jésus, peut-on vraiment mettre Dieu et Joseph sur le même plan ???

Il me semble que quelles que soient les réponses que nous pouvons apporter à ces questions sur la paternité, Jésus est de toute façon doublement de la lignée de David : par sa filiation divine, sur un plan spirituel, il est choisi pour accomplir le projet de Dieu pour l’humanité, comme David l’avait été en son temps; par sa filiation humaine à travers Joseph, il est héritier de la foi et de l’espérance davidique qui se sont transmises à travers les générations.

Et parce qu’il est le Christ, il nous fait participer à cette filiation ! 😉

Que signifie être prêtre dans la Bible ? Que faut-il faire pour y parvenir ? (Voir Apocalypse 20-6 et 5-9-10) entre autres. [Freddy]

Être prêtre est une fonction essentiellement définie dans l’Ancien Testament et, pour faire court, le prêtre est celui qui sert de médiateur entre Dieu et les humains en particulier à travers toutes les fonctions ayant trait au service du culte. C’est une fonction qui tout au long de la Bible est à la fois valorisée (ce service particulier est nécessaire à l’humanité) et relativisé (nombreux sont les passages où on voit Dieu signifier clairement que l’important n’est pas « la pratique » – prières, sacrifices, etc – mais la foi « du cœur »). Israël en tant que peuple est aussi considéré comme assurant cette fonction vis à vis des autres peuples de la terre.

En s’appuyant sur cette compréhension, le Nouveau Testament comprend Jésus-Christ comme étant celui qui dorénavant accomplit toutes les fonctions du prêtre (cf Hébreux  par exemple). Dans la foi, les chrétiens sont associés à ce ministère du Christ comme le mentionne le passage de l’Apocalypse que vous citez, mais aussi par exemple 1Pi2,9. On appelle ça du nom barbare de « sacerdoce universel » que les différentes Églises chrétiennes interprètent chacune différemment.

Tous les croyants sont donc appelés à devenir « prêtres » et ce qu’ils ont à faire, c’est tout simplement de croire au Christ et d’en témoigner (le mot martyr utilisé dans l’Apocalypse désigne ceux qui témoignent…).

Quelqu’un m’a blessée dans l’Eglise – et j’ai pardonné. Cependant, j’éprouve toujours un grand malaise avec cette personne. Du coup, ai-je vraiment pardonné ? [Isabelle]

L’expérience se charge bien souvent de nous montrer que le pardon n’est pas à notre portée et que nous avons décidément vraiment besoin de la grâce que le Seigneur donne, par son Saint-Esprit.

Alors qu’il nous est donné, de voir que nous devons pardonner, puis de décider de pardonner, puis d’être libéré de la rancœur qui nous pesait tant, nous devons encore, après cela, continuer à nous ouvrir à l’oeuvre que le Seigneur veut accomplir en nous en lui demandant patiemment de restaurer nos relations avec la soeur ou le frère qui nous a blessé. Nous devrons alors, encore, lui faire confiance, et nous laisser conduire. Parfois, une rupture nécessaire advient, parfois, la confiance est rétablie…

Puisse le Seigneur vous éclairer et vous donner joie et paix !

Qu’en est-il des anciennes lois telle que l’interdiction de manger du porc ? [Tobi]

La première Eglise décide, lors du synode de Jérusalem, de limiter les règles alimentaires à très peu (Actes 15/24-29), par rapport à ce qui est commandé en Lévitique 11 par exemple. Ce qui a présidé à cette décision est la nécessité d’accueillir des personnes qui croyaient en Jésus, alors qu’elles n’étaient pas juives et n’avaient donc pas l’habitude de telles pratiques alimentaires (Voir aussi Actes 10). Derrière cette évolution se trouve probablement la conscience qu’une étape nouvelle est franchie avec Jésus, qui vient briser les murs qui séparaient juifs et non juifs, pur et impur, pour offrir le salut au monde entier. Il ne s’agit plus maintenant pour les croyants de se tenir à part, en gardant un régime différent, mais de recevoir l’amour de Dieu et de le partager. (Voir Marc 7/19 ou Marc 12/28-31).

Est-ce qu’avec Jésus c’est la fin de la loi ? [Yahia]

Jésus n’a pas mis fin à la loi, il est venu l’accomplir (Matthieu 5. 17). En Jésus, Dieu est venu définitivement réconcilier les êtres humains avec lui, en prenant sur lui le poids de tout ce qui sépare l’humanité de Dieu. Il l’a fait en allant jusqu’à la mort, qui devrait nous être destinée pour toujours au regard de notre séparation profonde d’avec Dieu. Mais si nous mettons notre foi en lui, alors plus rien ne peut nous séparer de son amour. La loi sert de témoignage à l’action de réconciliation et à la sainteté de Dieu. Quand on la prend pour le moyen par lequel Dieu nous reconnaîtrait comme « justes », on fait erreur. Quand on met sa foi en Jésus, on comprend petit à petit que toute la loi ne fait que le désigner lui.

Qu’est-ce-que la béatification et pourquoi l’Église catholique canonise ses papes ? [Guillaume]

Dans l’Église catholique, la béatification est la déclaration, par décision du pape et après toute une enquête (il faut, par exemple, qu’il y ait eu un miracle associé à la personne à béatifier), qu’une personne chrétienne a pratiqué les vertus de façon exemplaire, ou même héroïque (je ne sais pas ce que cela signifie précisément). On peut alors vénérer cette personne. Ce peut être un pape, mais aussi bien un religieux ou un laïc (homme ou femme). Pour l’Église orthodoxe, c’est le synode des évêques d’une Église nationale qui propose la canonisation, qui est proclamée par le patriarche de cette Église.