On m’a enseigné que bénir c’est « dire le bien ». Donc maudire c’est dire du mal ? [Ludo]

L’étymologie même de bénir, c’est « dire le bien » : bénédiction vient de bene (bien) et dicere (dire).
Maintenant vue la difficulté de comprendre ce qui est vraiment bien et ce qui est vraiment mal dans pas mal de situations, parfois c’est compliqué de trancher en mode tout-blanc-tout-noir.

Le livre de la Genèse nous raconte en son troisième chapitre que l’humain a voulu manger du fruit de l’arbre qui « permet de connaître ce qui est bien et ce qui est mal ». C’était le nom de cet arbre.
Ce désir de maîtriser le bien et le mal a été stimulé par le serpent, figure diabolique, afin d’éloigner l’humain de Dieu. La Genèse nous exprime donc que la recherche obsessionnelle de ce qui est bien et mal est la condition de l’humain sans Dieu, l’humain qui s’est éloigné de Dieu, qui a voulu être intelligent avec le serpent plutôt que vigilant avec Dieu.

Maudire, c’est donc « dire du mal », mais plus précisément encore, c’est « mal dire ». Cela signifie que l’on dit les choses autrement que comme Dieu (seul capable de dire les choses de façon parfaitement juste). C’est donc plus fin que juste prononcer des paroles mauvaises, ça concerne aussi les paroles imprécises, ambiguës, ambivalentes, approximatives, au sens où elle ne sont pas ajustées avec la parole qui sort de la bouche de Dieu.

Que penser de la pratique spirituelle de la coupure des liens générationnels en vogue dans certains milieux charismatiques ? [Jack]

L’idée qui se trouve derrière cette pratique c’est de mettre en œuvre, d’activer une réalité spirituelle décrite par Ezéchiel et Jérémie : quand les temps messianiques seront accomplis, il n’y aura plus la fatalité de subir les conséquences de ce qu’on fait les générations précédentes. Dans leur langage : on ne dira plus que les parents ont mangé des raisins verts et que ce sont les enfants qui ont eu mal aux dents (Jérémie 31,29 et Ezéchiel 18,2).

Dans le même sens, Jésus lui-même a pris le temps de couper avec Joseph dans l’expérience au Temple à douze ans (Luc 2,49) et avec Marie pareillement à trente ans (Jean 2,4).
Il s’agit que la malédiction évoquée dans les dix commandements (Exode 20 et Deutéronome 5), puisse être levée par le Seigneur : on ne sera plus maudit jusqu’à la troisième et quatrième génération de ceux qui haïssent Dieu.

Pour autant, quand cela devient une théologie à part entière à l’intérieur de la théologie biblique, il faut se questionner. Ce n’est pas parce qu’on prononce des phrases tous azimuts qu’on est libre des problématiques ancestrales. C’est sous l’inspiration du Saint-Esprit que la mobilisation des ces réalités devient pertinente.