La fête d’Ésaïe 25 est-elle une vision eschatologique d’une fête littérale- une vision de l’au-delà ou est-ce une métaphore ? [Daniel]

Au ch.25 et aux versets 6 à 8, le prophète Esaïe dépeint effectivement un monde réconcilié, sous les traits d’un délicieux banquet arrosé des meilleurs crus, offert par Dieu à tous les peuples. Toute larme, tout deuil est effacé. La mort a disparu de l’horizon de l’humanité. Cette vision d’espérance sera reprise dans l’Apocalypse, au ch.21, v.1 à 5, à la lumière de Jésus-Christ, mort et ressuscité.

Il ne nous est guère possible de saisir cette réalité à venir, pris comme nous le sommes dans les griffes du mal et de la mort encore présents. Il  semble clair que sa description comme un festin est métaphorique. Mais cette image du Règne de Dieu n’est pas prise au hasard : quoi de plus joyeux, quoi de plus rassembleur, qu’un bon repas pris en famille ou entre amis ? Il y a plus de repas dans la Bible que de prières, paraît-il ! (je n’ai pas compté). Et si Jésus a voulu que nous ses disciples partagions un repas en mémoire de lui, c’est pour annoncer et comme anticiper sa venue, qui établira définitivement le Royaume de Dieu.

C’est quoi un chrétien ? [Nicolas]

La question a le mérite d’être brève et précise !

Je commencerai par dire ce que ça n’est pas :
1. Un chrétien n’est pas quelqu’un qui le serait par le seul héritage familial, culturel, ou national, par le fait que l’un ou/et l’autre de ses parents soit ou ait été chrétien.
2. Un chrétien n’est pas une personne qui se targue d’obéir à une morale prétendument judéo-chrétienne, dont personne ne sait ce qu’elle est…
3. Un chrétien n’est pas quelqu’un qui est sous un système de lois dont l’obéissance conditionnerait sa foi.

Alors je peux dire ce qu’il ou elle est :
1. Un.e chrétien.ne a accepté de dire un jour en public qu’il ou elle se reconnaissait comme enfant de Dieu à cause de son frère aîné qui est Jésus le Christ, le Seigneur et le Sauveur qui donne la vie pour toujours.
2. Un.e chrétien.ne vit une relation de confiance avec son Dieu (Père, Fils et Saint-Esprit) dans l’expérience relationnelle de la prière et l’écoute de la Parole de Dieu qui surgit des Ecritures bibliques.
3. Un.e chrétien.ne porte du fruit dans sa vie (Galates 5), reçoit des dons de l part de l’Esprit Saint (1 Corinthiens 12), et vit d’une loi d’amour résumée par Jésus en un commandement à la fois ancien et nouveau (Marc 12,30-31).

Le reste me paraît déjà souvent culturel…

Pourquoi y a-t-il une recrudescence de gens qui se considèrent comme asexuels ? [Sophie]

Voilà quelques décennies – la fameuse révolution sexuelle des années 60/70 – que la couverture du lit a été tirée et que la sexualité est devenue un sujet de société, et même un sujet politique. Désormais à découvert, elle est prise entre deux feux : celui de l’émancipation et celui de l’identité. 

L’émancipation : l’idée d’une révolution sexuelle rend bien compte de l’aspiration à la liberté et au choix qui caractérise désormais la sexualité. Les discours les plus progressistes sur le sujet sont essentiellement préoccupés de faire la chasse à tout ce qui pourrait ressembler à une forme de domination. Le sigle LGBTQUI2A+ en est en quelque sorte le symbole. On retrouve l’asexualité dans l’un des A. L’asexualité est le fait de n’avoir pas de sexualité : ni hétéro, ni bi-, ni homo-. Le désir sexuel serait tout simplement absent, une coquille vide de l’existence. 

L’identité : avec l’émancipation vient la revendication d’une identité nouvelle, signe de la liberté acquise. Ces identités singulières donnent aujourd’hui l’impression d’être multipliées sans limites : autant d’individus, autant d’identités possibles. Le domaine de la sexualité est l’un des domaines les plus investis par cette quête identitaire, avec les affirmations de genre. 

Concernant l’asexualité, il se pourrait bien qu’elle soit aussi le symptôme d’une fatigue face à l’investissement à outrance de la question sexuelle. En tout cas c’est un choix par la négation, qui peut se comprendre devant l’hypersexualisation à l’oeuvre dans nos sociétés (à laquelle participe l’émancipation). 

Dans le christianisme, on parle plutôt de chasteté ou d’abstinence, pour parler du renoncement à la vie sexuelle.  

La question peut se poser : peut-on vraiment se défaire de tout désir sexuel, ou du moins le contrôler de telle sorte qu’il ne se traduise pas en actes ? Il faudrait du temps pour répondre. 

D’un point de vue chrétien et donc biblique, je relèverais deux repères importants : 

  • C’est en Christ que se construit notre identité première. Par conséquent, ces identités particulières que nous revendiquons ne sauraient être que secondaires, contrairement à ce que l’on voit bien souvent, où elles sont mises en avant. 
  • Le corps et la sexualité ont leur place dans la vie spirituelle. Et quelle que soit l’option prise, ils demandent tous les deux à être pris au sérieux comme dimensions vitales de l’existence. 

Selon Pascal- les calvinistes pensent « que- pour exécuter [la] volonté absolue [de Dieu]- Dieu a fait pécher Adam et non seulement permis- mais causé sa chute». Est-ce juste ? [Miriam]

La question du libre-arbitre dans l’accueil de la grâce de Dieu a traversé les siècles, avec des résultats divers. Oups, j’ai seulement quelques lignes … 

Non, tous les calvinistes ne font pas cette lecture du récit de la création et de la chute. Calvin lui-même considère d’ailleurs qu’Adam a péché à cause de son incrédulité. Ce que Pascal retient a malgré tout droit de cité dans la théologie calviniste : cela correspond à la doctrine de la double-prédestination. Elle affirme que non seulement Dieu a destinés ses élus au salut, mais qu’il a aussi destinés les damnés à la perdition. Le résultat – et c’est là-dessus que Calvin a voulu insister – est que ni les uns, ni les autres ne peuvent être considérés comme sauvés par leurs œuvres, bonnes ou mauvaises, comme responsables de leur salut. Tout, pour les uns comme pour les autres, vient de Dieu et de sa volonté souveraine. Une manière, plutôt radicale, c’est vrai, de régler la question de la place des oeuvres humaines dans le salut. 

Chez les héritiers de Calvin, la double-prédestination a cependant été une source de tension et même de séparation, en particulier au 17ème siècle, le siècle de Blaise Pascal.  

Il faut dire que le témoignage des Ecritures ne parle pas prioritairement du jugement de Dieu en ces termes, quand bien même on serait réceptif à la notion de prédestination (cf. Rm 8, 29 ; Eph. 1, 5). On peine à juste titre à concevoir un Dieu qui aurait lui-même fait pécher Adam, pour ensuite le relever.  

Aujourd’hui, les chrétiens réformés (ou calvinistes) confessant la double prédestination ne sont de loin pas majoritaires. Nous tombons même dans l’excès inverse, qui consiste à ne considérer que la liberté humaine, oubliant « celui qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté » (Eph. 1, 11), au risque de se prendre pour Lui ! 

Est-ce que Jésus est descendu aux enfers comme le dit le Credo ? [Yves]

Il faut en premier lieu relever que cette affirmation du Credo ou Symbole des Apôtres, la plus ancienne confession de foi commune à toutes les Eglises chrétienne, évoque les enfers, au pluriel. À distinguer de l’enfer au singulier, réalité que l’on pourrait identifier au fait d’être définitivement coupé d’avec Dieu, privé de son amour.

« Les enfers » est l’équivalent en français du mot hébreu « shéol » ou du grec « Hadès ».  Dans l’Ancien Testament, le shéol c’est le séjour des morts, lieu redouté car on ne peut plus y célébrer le Seigneur, qui est le Dieu vivant, et donc Dieu des vivants. Cette crainte s’exprime par exemple au Psaume 6 v.6 ou au psaume 88 v.11-12Avec une lueur d’espérance qui s’affirme aussi dans les Psaumes, par exemple au Ps.139 v.8 : même au séjour des morts, le Seigneur est présent ! Rien, aucun lieu ni aucune puissance n’échappe à sa souveraineté. 

C’est dans la nouvelle Alliance que cette espérance a été comblée : « Il est descendu aux enfers » signifie que Jésus a partagé cet état d’abandon et de solitude que l’apôtre Paul identifie comme le « salaire du péché » (Romains 6,35). Autrement dit Jésus est vraiment mort ! Il nous a rejoints jusqu’à ce point ultime de notre condition. Et Dieu « l’a délivré de l’hadès » ( Ac 2, 24). C’est la bonne nouvelle de Pâques, promesse de notre propre délivrance et de notre résurrection.

Y aura-t-il littéralement un troisième temple construit à Jérusalem avant le retour du Christ ? [Pierre]

Votre question, Pierre, est – et restera sans doute toujours – d’une actualité brûlante, tant on peut considérer que des équilibres essentiels de ce monde sont liés à la destinée de Jérusalem.  

Bibliquement, elle se trouve au carrefour de deux espérances : celle que propose le prophète Ezéchiel en publiant la vision du temple futur depuis l’exil où il se trouve avec le peuple juif à Babylone (Ezéchiel 40). Après la destruction du second Temple, en l’an 70 par les armées romaines, cette vision a été comprise dans les textes de la tradition juive comme annonçant la reconstruction d’un 3ème Temple (après celui de Salomon, et celui du retour d’Exil). 

L’autre espérance est celle que Paul exprime quand il avertit les chrétiens d’origine païenne que dans le projet de salut de Dieu, tout Israël sera sauvé (Romains 11). 

En conjuguant ces deux espérances, on pourrait croire à la nécessité de ce 3ème Temple pour le salut des juifs … et de tous avec eux ! 

L’Ecriture témoigne pourtant, me semble-t-il, en faveur d’une autre option, qui est : plus de temple à Jérusalem. Je proposerais 3 références pour l’affirmer. 

  • L’heure du Christ ne donne plus la priorité aux lieux de culte mais à une adoration “ en esprit et en vérité” (Jn 4, 23). 
  • Le Christ avait déjà choqué son auditoire en annonçant la chute et le relèvement du Temple en 3 jours : il ne parlait pas des pierres, mais de lui-même, de sa mort et de sa résurrection (Matthieu 26, 61) 
  • La Jérusalem nouvelle du livre de l’Apocalypse ne comporte pas de Temple, car “ elle a pour temple le Seigneur tout-puissant, ainsi que l’agneau” (Apocalypse 21, 22) 

D’accord donc pour affirmer que le salut du monde est lié à celui du peuple d’Israël, mais, au vu des témoignages scripturaires, pas besoin d’en passer par cette oeuvre de pierre, que le Christ a déjà mise en question.   

Quelles différences entre luthériens- réformés et baptistes ? [Lulu]

Luthériens, réformés et baptistes font ensemble partie de la même famille protestante. Comme vous le savez sans doute déjà, il y a pas mal de nuances en son sein, qui en fait une sorte de kaléidoscope.  

En l’occurrence, la différence entre ceux qu’on peut nommer les luthero-réformés et les baptistes est loin d’être négligeable, puisqu’il s’agit de la question du baptême. Autrement dit de l’entrée dans la vie chrétienne. A ma gauche, les luthéro-réformés reconnaissant la validité du geste consistant à baptiser les enfants ; à ma droite les baptistes ne prenant en compte comme vrai baptême qu’un baptême choisi et accompli par une personne d’âge mûr, en son âme et conscience. Au coeur du débat se trouve le rôle des croyants dans l’oeuvre de salut. A ma gauche, on insiste sur la force irrésistible de la grâce ; à ma droite, sur la nécessaire profession de foi du baptisé. 

Cette différence est ancienne, puisqu’elle remonte au 16ème siècle, c’est-à-dire à la naissance même du protestantisme. En héritier de Saint Augustin, Martin Luther avait une très haute idée de la grâce de Dieu, et beaucoup de réserve quant au bien-fondé des décisions humaines. Il était soucieux aussi de changer l’Eglise de l’intérieur, en en conservant des fondements, en particulier les sacrements du baptême et de la Sainte-Cène. Sa position favorable au baptême des enfants peut s’expliquer par ces deux éléments. A la même époque se dessina une réforme plus radicale, menée par des chrétiens anabaptistes, rejetant la tradition du baptême des enfants, et mettant en en avant la nécessité de la nouvelle naissance des croyants dans le baptême. C’est de cette branche que viennent les baptistes, dont les premières communautés apparaissent en Angleterre et aux Pays-Bas au début du 17ème siècle. 

Puis je perdre mon salut si je vis hors mariage ? Je suis née de nouveau et mon compagnon refuse le mariage. [Déborah]

D’abord, traitons la question de la perte du salut.
Comment votre salut s’est-il mis en place ? Vous dites que vous êtes née de nouveau. Quelqu’un maîtrise-t-il sa naissance ? Personne.

Pour la nouvelle naissance, c’est juste la réception du message de la grâce de Dieu en Jésus-Christ qui nous ouvre la possibilité de dire : « Oui Père céleste, j’accepte d’être ton enfant, d’être sauvé.e et de naître de nouveau ».
Votre salut a été proposé et, une fois accepté, garanti et scellé par le sang de Christ.
Qui peut détruire quelque chose que Christ a construit ?
Le salut n’est pas quelque chose que l’on peu perdre à cause du péché, car Christ sait bien que nous demeurons des créatures marquées par le péché. La différence avec notre vie d’avant, c’est que, par l’accès au Père que nous garantit Jésus, à cause justement du salut qu’il nous a donné, nous pouvons demander pardon pour notre péché et en être lavés.

On ne peut donc « perdre son salut », en aucun cas.
On peut le refuser, mais ce serait un acte de rébellion consciente et frontale qui ressemblera de près à ce que Jésus appelle « blasphème contre le Saint-Esprit », quand on maudit Dieu en face droit dans les yeux, si j’ose dire.

Donc, vous ne pouvez pas perdre votre salut pour une question de statut conjugal.

1 Corinthiens 7:12-14 nous dit : « Si un frère a une femme non croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie point ; et si une femme a un mari non croyant, et qu’il consente à habiter avec elle, qu’elle ne répudie point son mari. Car le mari non croyant est sanctifié par la femme, et la femme non croyante est sanctifiée par le frère. »

Il faut donc plutôt intercéder pour votre conjoint. Il a peut-être dans sa tête l’idée qu’il y a de « bonnes raisons » de ne pas se marier :
– peut-être est-il insécurisé et inapte à prendre des engagements durables ; un accompagnement spirituel lui serait d’un plus grand bien,
– peut-être a-t-il eu de mauvaises images de la conjugalité, des expériences fâcheuses, à commencer par le couple de ses parents ou dans la famille ; il doit vivre une guérison intérieure.
– peut-être trouve-t-il que la pression que met l’Eglise, la famille, la société, et sa fiancée, est très étrange ; vous avez besoin de parler plus de l’intérêt d’être mariés.
– ou bien d’autres possibles encore…

Quoi qu’il en soit, dialoguez, et ne le « coincez » pas dans vos raisonnements, vos craintes, et vos discussions. Priez et Dieu fera le reste.

Pourquoi fallait-il que Jésus soit sacrifié pour nous sauver ? Dieu est bon- pourquoi a-t-il mis en place cette « règle du jeu » barbare ? [Alexis]

C’est vrai, Alexis, que la théologie chrétienne est allée jusqu’à présenter la mort du Christ un peu comme une “ règle du jeu “ destinée à satisfaire mécaniquement, ou mathématiquement la soif de colère du Père envers l’humanité. Et dans certaines Eglises, ou certains milieux, on se plaît à souligner toute la barbarie de la crucifixion, que la Bible, elle, se garde d’étaler. La logique est alors : plus le sang coule, plus le prix payé par le Christ pour notre salut est important ! 

Les Ecritures lient évidemment la mort du Christ, et donc, d’une certaine manière sa souffrance, au salut des croyants. Pourtant, il est juste de voir en elle plus le signe d’un amour que d’une cruauté. Je propose trois réflexions pour l’étayer. 

Le Christ ne vit sa mort comme un abandon que dans les derniers instants. Abandon à la volonté du Père (Matthieu 26, 42). Le reste de sa vie laisse voir le Messie qui se donne pour les autres. Une vie où le don est plus fort que l’abandon, et c’est aussi cette force du don qui conduit à la mort. 

Sa mort n’est pas la fin de l’histoire, mais sa résurrection, qui est vécue par les croyants, et présentée par les textes comme une victoire. La souffrance du Fils n’est donc pas le dernier mot, mais son élévation et son règne avec le Père, dans la réconciliation. La communion du Père et du Fils n’est pas rompue. 

Le pourquoi de la souffrance du Christ reste malgré tout un mystère que devant lequel nous plions le genou, parce que ses dimensions ultimes nous échappent (Philippiens 2, 6-11). En étant près du Christ, on comprend cependant que ce n’est pas souffrance qui est recherchée, mais le salut et la vie. 

Certains font appel à un magnétiseur pour leur santé. Quel est l’impact sur le plan spirituel ? [Nicole]

Il serait hasardeux, Nicole, de donner une réponse catégorique à votre question. Cet impact que vous mentionnez dépend à mon avis de plusieurs critères d’appréciation. J’en mentionnerai deux, les principaux pour moi :  

D’abord, de quelle pratique parlons-nous, exactement ? Entre un praticien qui utilise le rayonnement des pierres, relevant d’une chimie naturelle, et un autre qui se réclame d’un don de guérison transmis de génération en génération, il existe à mon sens une différence qualitative. Le deuxième cas est le plus susceptible d’atteindre spirituellement la personne “ soignée “, étant donné le mystère qui entoure en général l’origine de ce don. Une puissance qui ne dit pas son nom peut s’avérer nuisible, et c’est souvent le cas. Mieux vaut ne pas s’y fier, quand bien même elle serait efficace d’un point de vue de la santé physique.  

Ensuite, quelle est la disposition intérieure de la personne se soumettant au soin ? Est-elle psychiquement et spirituellement dans un état de vulnérabilité ? Si c’est le cas, elle sera d’autant plus exposée. Par vulnérabilité, j’entends aussi le fait de vouloir la santé à tout prix, ce qui peut être une entrave à la confiance en Dieu, confessé comme étant celui qui sauve son enfant dans la santé et dans la maladie. La santé est un bien éminemment souhaitable, mais on ne peut pas se jeter en son nom à corps perdu dans toutes les mains.  

La foi proclame que Christ est vainqueur de toute puissance de ce monde. Approprions-nous cette victoire, sans négliger le mal, mais sans nous y soumettre dans la peur.