La « théologie de l’alliance » est souvent opposée au dispensationalisme. Laquelle est biblique selon vous ? [Miriam]

Votre question est importante, parce que selon que l’on opte pour l’un ou l’autre de ces systèmes théologiques, on aboutit à des conclusions doctrinales et éthiques différentes. La « théologie de l’alliance », bien qu’ayant des appuis chez les Pères de l’Eglise, a été développée par Jean Calvin, le plus influent des théologiens réformés, et peut être considérée comme traditionnelle au sein du protestantisme. Le « dispensationalisme » est un système théologique développé au 19e siècle par John Darby, et popularisé par la Bible annotée de Cyrus Scofield. Il a eu une influence considérable sur le monde évangélique et particulièrement le mouvement pentecôtiste depuis lors.

Ces systèmes sont des tentatives de rendre compte de la logique biblique de l’histoire du salut… Il faudrait rentrer dans les détails de ces deux systèmes et leurs conséquences pour considérer leur pertinence au regard de la Bible… Mais la question du rapport aux textes est me semble-t-il un des enjeux de votre question, et c’est sur ce point que j’insisterai.

Le dispensationalisme apparait comme une réaction contre un certain relativisme quant à l’autorité de la Bible et de ses enseignements. Ce système a prétention à une fidélité littérale à la Bible. C’est par une lecture littérale des prophéties que le dispensationalisme aboutit à une de ses grandes particularités : la distinction les prophéties qui concernent l’Eglise, et celles qui concernent Israël.

Il me semble que respecter l’autorité des Ecritures ne doit pas conduire à une prétendue littéralité qui nous ferait passer à côté de certaines subtilités des Ecritures et de leur logique. Ainsi, la nouvelle alliance n’est pas si nouvelle que cela… elle révèle ce qui en réalité figurait dans les alliances précédentes (Hébreux 8,5 ; 2Corinthiens 3, 14-16). Ensuite, les premiers chrétiens ont considéré vivre l’accomplissement d’un certain nombre de prophéties, bien que non « littéralement », comme la reconstruction du Temple de Jérusalem (Jean 2, 19-22) ou la restauration du royaume de Juda (comparer le livre de Joël avec Actes 2). Dans quelle mesure certaines prophéties ont-elles été ou non pleinement accomplies, symboliquement ou « littéralement » ? Telle est la question. Sur la question très délicate du rapport Eglise/Israël, une théologie réformée traditionnelle, avec sa doctrine de la substitution, ne fait sans doute pas justice à certains textes comme Romains 9-11. Mais la doctrine de la substitution n’est pas non plus sans fondement.

Prudemment, je dirais que les textes bibliques sont globalement clairs et accessibles pour la conduite de nos vies et notre salut. Mais nous avons une distance culturelle avec l’époque d’écriture de ces textes qui rend aujourd’hui complexe certains de leurs aspects. Je crois qu’un certain littéralisme, en réalité marqué par le rationalisme moderne, peut nous éloigner du sens profond de certains textes bibliques, et donc du respect de leur autorité.

Peut-on servir Christ sans l’Eglise institutionnelle qui semble si loin de la première Eglise ? Y a t-il une réforme possible pour libérer l’église du cléricalisme actuel ? [Gérard]

Quelle tristesse en effet de dépenser son énergie pour servir la religion des hommes plutôt que le Royaume de Dieu. Pire, dès le temps des prophètes de l’Ancien testament, on constate qu’à confondre le service de Dieu et le service religieux, ce n’est pas simplement son temps ou sa force que l’on perd, mais carrément son âme (Osée 6, 4-6 par exemple).

Cela dit, l’institution de l’Eglise n’est pas en soi une malédiction, car c’est Dieu qui donne des ministères à son Eglise, un ordre, une structure qui a de l’autorité (c’est-à-dire la capacité pour sa mission). Il y a beaucoup de mauvaises raisons pour rejeter cette réalité à commencer par l’orgueil personnel dont l’insoumission et la rébellion sont souvent les fruits… Ne perdons pas de vue notre repentance personnelle quand nous discernons les problèmes des autres !
Historiquement, ceux qui ont servi le Christ authentiquement n’ont jamais refusé l’aide des autres chrétiens dans leur mission. Paul lui-même, qui semble loin des arcanes de Jérusalem, n’a pas endossé un ministère solitaire mais collaboratif ainsi que les adresses de ses épîtres en témoignent. En outre, il a toujours activement cherché la communion avec les autres serviteurs de Christ à travers le monde à commencer par celle avec les apôtres institués par Christ.
Concrètement, je ne vois qu’une personne capable de répondre à la question « où devons-nous servir ? » : Dieu Lui-même. Tant que la facilité, l’orgueil, l’habitude, le ressentiment… nous guident nous ne pourrons entendre la voix de Dieu clairement et nous ne vaudrons pas mieux que les institutions religieuses que nous dénonçons. Dieu seul peut répondre ultimement à cette question et sa réponse ne sera pas forcément la même pour tout le monde : faut-il servir dans une institution malgré ses défauts ou inaugurer des nouvelles pistes pour le service. De toutes les manières, recherchons la communion authentique où elle est, bénissons Dieu pour ce qui reste encore de Lui dans les institutions, prions pour le réveil et efforçons nous d’agir conformément à l’espérance que nous avons pour l’Eglise de Jésus-Christ. Dieu parle, consultons-le !

Jésus aurait-il aussi pu dire : « Je suis contre l’avortement mais pour sa légalisation. » ? [Simon]

La Bible ne parle pas clairement ni directement d’avortement.

Mais dans le livre de Jérémie, Dieu dit au prophète qu’Il le connaissait « avant de te former dans le ventre de ta mère » et l’avait déjà consacré (1,5), ce que l’apôtre Paul dit aussi s’agissant de lui-même (Galates 1,5).

Nous lisons aussi dans la Bible que Dieu forme dans le ventre maternel et est déjà à ce moment-là bel et bien en relation avec Sa créature (Ps119,13-16).

Enfin, le livre de l’Exode prévoit la même sanction pénale pour la mort du bébé d’une femme enceinte que pour tout autre meurtre (Exode 21, 22-25), ce qui laisse penser que le statut d’un enfant en gestation est bien celui d’un être humain. La Bible ne fait pas explicitement mention de l’avortement, pourtant bien connu, sans doute parce que l’expérience suffisait à constater qu’il s’agissait bien d’un être vivant (à 6 semaines, le cœur bat déjà). Chez le peuple d’Israël, on ne pouvait pas être sérieusement « pour l’avortement ».

Jésus est venu en tant que Messie d’Israël, son roi attendu afin qu’il restaure le peuple élu pour qu’il joue son rôle de lumière des nations (Luc 2, 30-32), et que s’accomplisse la promesse faite à Abraham « toutes les nations de la terre seront bénies en toi » (Genèse 12,3).

La mission de Jésus était bien d’amener son peuple à la repentance, à revenir à Dieu, et à pratiquer la justice, possible par le Saint-Esprit (Ezéchiel 36,27).

Les personnes desquelles Jésus dénonçait les pratiques injustes n’étaient logiquement pas les membres des nations loin de Dieu… Il polémiquait avec les membres de son peuple qui prétendaient servir le Dieu d’Israël mais qui n’accomplissaient pas vraiment Sa loi (Matthieu 15,3). Jésus n’a pas été amené à se prononcer sur les pratiques des autres nations et leurs législations, car tel n’était pas son mandat lors de son incarnation.

Jésus ne pouvait être favorable au péché, le salaire du péché étant la mort (Romains 6,23). Jésus est venu apporter la libération de la puissance du péché et donc des pratiques qui n’apportent pas le vrai bonheur, aux sociétés comme aux individus.

Dans Ézéchiel 44 / 25 : « Un sacrificateur n’ira pas vers un mort, de peur de se rendre impur. » Pourquoi assiste-t-on à un culte avant l’enterrement ? [Marc]

Plusieurs remarques pour répondre à votre question.

Tout d’abord, l’Ancien Testament est ancien ! Non pas à cause de sa date d’édition, mais parce qu’il est dépassé par le Nouveau qu’il annonçait. Dans le Nouveau, il n’y a plus de sacrificateurs, ni d’impureté rituelle (cf. Actes 10). Le Christ est le seul sacrificateur et l’unique victime expiatoire (cf. l’épître aux Hébreux). Il n’y a d’ailleurs plus de Temple non plus depuis 1.950 ans… Pasteurs et chrétiens ne sont pas des prêtres, sinon par la prière pour les autres, l’intercession, et pour ce faire ils le sont tous de par leur baptême, quelles que soient les circonstances.

Quant au texte que vous citez, la réponse en est bien sûr l’histoire du « bon Samaritain » (Luc 10 / 30-37), où le sacrificateur et le lévite appliquent ce verset, tandis que le Samaritain (Jésus ?) s’approche, lui, du blessé qui est peut-être mort (moi ?). C’est Jésus qui accomplit l’Ancien Testament en rendant caduques ses ordonnances rituelles, par sa propre mort et sa résurrection, gage de la mienne.

La question du culte à l’occasion d’un enterrement ou d’une crémation est très différente, en protestantisme. Il ne s’agit pas de s’approcher du mort (le culte peut avoir lieu sans la présence du cercueil, d’ailleurs), mais d’une famille en deuil, pour prier avec elle (les « condoléances » au sens propre), et écouter ensemble la Parole que Dieu lui adresse, témoignage justement de cette résurrection pour le défunt comme pour chacune des personnes présentes. Ce culte n’est donc pas nécessaire (pour éviter toute idolâtrie, les Réformés d’autrefois s’en passaient), mais il est à la fois l’expression de la fraternité chrétienne (soutenir des frères et sœurs dans la peine) et la mission de l’Église (annoncer l’Évangile en toute circonstance).

La Bible dit que nous sommes mis à part dès le sein de notre mère, choisis par Dieu comme Israël, et d’autre part que le salut est offert à tous en J.-C. Quelle est notre part dans tout ça ? [Manu]

C’est une question qui depuis toujours divise le christianisme. Pélage, comme le judaïsme avant lui, insistait sur la part de l’être humain dans son salut. Le catholicisme souligne qu’avec l’aide de Dieu, l’être humain peut faire ce qu’il faut. Au sein-même du protestantisme, alors que les Réformateurs insistaient, eux, sur la prédestination des croyants, le méthodisme (et à sa suite la majorité du courant évangélique, notamment le pentecôtisme), a réintroduit la nécessité du choix.

Pourquoi donc faudrait-il que nous y ayons notre part, dans notre salut ? Nous en sommes indignes, et « incapables par nous-mêmes d’aucun bien » (cf. la confession des péchés de Calvin et Bèze). C’est un pur cadeau. Je ne puis qu’en être reconnaissant, dès que j’ai conscience de l’avoir reçu, et le mettre en œuvre dans ma vie et autour de moi avec l’aide du Saint-Esprit, comme témoignage rendu à Jésus-Christ.

Mais le salut n’est-il pas offert à tous en Jésus-Christ, comme vous l’écrivez ? Certes ! C’est bien pour ça que le témoignage évangélique est nécessaire, et qu’un chrétien ou une Église ne peut pas justifier n’importe quoi… Pour saisir ce salut, il faut bien que l’être humain ait d’abord une conscience aiguë de son indignité, de son péché, pour recevoir joyeusement le fait que Christ l’a pris sur lui et l’en a libéré par sa mort et sa résurrection. « Vous êtes sauvés par grâce, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » (Éphésiens 2 / 8)

Comment les deux s’articulent-ils pour les autres ? C’est dans la main de Dieu, pas dans la mienne ! À moins que ce ne soit une question de regard. J’ai lu une fois (sous une plume pentecôtiste), que celui qui était à l’extérieur semblait avoir le choix d’entrer ou non, pour s’apercevoir une fois dedans qu’il y était attendu et qu’il n’aurait pas pu faire autrement… Quant à moi qui sais être dedans, je ne puis que rendre grâces humblement.

Pourquoi cette complaisance des autorités du protestantisme traditionnel à laisser l’édifice se désagréger en criant « Paix- paix- paix » ? [Stéphane]

La question que vous posez est celle de la capacité des institutions ecclésiales à se réformer, c’est à dire à se conformer à ce que Christ, qui en est le chef déclaré, attend d’elle.

La thèse 92 des fameuses 95 thèses de Luther affirmait : « Qu’ils disparaissent donc tous, ces prophètes qui disent au peuple de Christ : « Paix, paix » et il n’y a pas de paix ! ». Les responsables de l’Eglise d’alors étaient accusées par le réformateur, de faire comme si tout allait bien, alors que l’église se trompait en incitant les gens à se fier aux indulgences plus qu’au Christ.

Luther cite Jérémie 6/14 ou 8/11. A l’époque de Jérémie, Dieu a averti le peuple qu’il désobéissait et qu’il allait subir une grave défaite militaire en conséquence. Les institutions de l’époque étaient accusées de faire comme si tout allait bien. Ces passages avancent deux causes à cet état de fait : la première est la recherche de leur propre profit par les responsables, la seconde est la difficulté à avoir des regrets à se repentir. Toute institution et tout responsable qui y sert n’est-il pas soumis à ces deux difficultés ? Même si nous ne voulons pas servir notre propre personne en servant dans l’Eglise, la position de responsable pousse à défendre l’institution telle qu’elle est, ainsi que ses intérêts. Il ne nous est pas facile de dire que l’institution dans laquelle nous servons ne fonctionne pas, car nous avons peur de la détruire. L’autre difficulté est la repentance. Il n’est facile à personne de remettre en question notre travail, ce que nous avons contribué à bâtir.

Que dire donc ? Qu’il n’est pas question ici d’une église ou d’une époque, mais qu’il est plutôt question du péché, qui se promène dans le coeur de l’humain.

Alors que faire ? ne pas crier « guerre, guerre » en accusant les autres, mais entrer soi-même dans un mouvement de repentance et de service de Dieu, prier avec persévérance dans la foi qu’en Jésus-Christ, le péché de l’église comme le péché de nos cœur sera un jour guéri, pardonné.

« En ces jours, en ce temps-là, dit l’Eternel, On cherchera l’iniquité d’Israël, et elle n’existera plus, Le péché de Juda, et il ne se trouvera plus; Car je pardonnerai au reste que j’aurai laissé. »

Un chrétien peut-il perdre son salut ? [Phil]

Une certitude : c’est par la grâce que nous sommes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de nous, c’est le don de Dieu. (Ephésiens 2,8). Le salut est donc souverainement l’œuvre de Dieu et il s’étend de façon opérationnelle dans notre vie dans l’expérience de la foi.
Donc si Dieu nous sauve, qui pourrait détruire ce que Dieu fait ?
Y a-t-il quelqu’un de plus puissant que Dieu, ou qui pourrait détruire l’œuvre de Dieu ?
La seule destruction possible, c’est celle que nous faisons nous-mêmes quand nous refusons le salut.

Un péché (celui contre le Saint-Esprit) est dit impardonnable en Matthieu 12,32, Marc 9,29 et Luc 12,10. Mais il n’est pas dit qu’il vaudrait un refus du salut pour autant !
Reste donc un verset, Hébreux 6,4-6 : « Il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie. » Il s’agit bien d’une démarche de la personne chrétienne qui volontairement refuse son salut.

On ne peut donc pas « perdre son salut », sinon en choisissant de le renier.

Jésus a dit : « J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Ecriture soit accomplie. » Jean 17,12 – et vous n’êtes pas le diable, semble-t-il !

Que faire quand on s’est converti et qu’il n’y a pas d’église à proximité ? [Jean-Louis]

La Bible nous dit que le croyant est appelé à rejoindre une communauté, pour être enseigné, partager avec des frères et sœurs, prier et vivre la Sainte-Cène (Actes 2/42-43). Elle dit aussi, un peu plus loin, que c’est le Seigneur lui-même, qui ajoute ceux qui se convertissent à l’Eglise, communauté des croyant appelée à se vivre dans le concret de la rencontre d’autres croyants (Actes 2/47). Si vous vous êtes converti, si vous avez mis votre confiance en Jésus et vous êtes engagés à sa suite, il n’est nulle doute que vous êtes appelés à le servir dans une communauté chrétienne, selon vos dons (1 Corinthiens 12).
Que faire si vous habitez loin d’une communauté chrétienne ? Prier pour que le Seigneur vous conduise, en vous ouvrant au fait qu’il peut vous mener dans une communauté un peu différente de celle que vous désireriez, à priori, fréquenter. Ce site, qui répertorie les différentes églises chrétiennes, peut peut-être vous aider : https://eglisedansmaville.com/
Si aucune église n’était proche de chez vous, ou si vous ne disposez pas des moyens de transports nécessaires pour vous y rendre, n’hésitez pas à contacter le pasteur ou les responsables de l’Eglise. Ils pourront peut-être vous mettre en lien avec des membres susceptibles de vous conduire ou vous inviter à rejoindre un groupe de maison proche de votre domicile ! Bonne continuation à vous !

Sur le plan dogmatique- quelles sont les différences entre Calvinistes et Luthériens pour la Sainte Cène ? [Yves]

Pour Luther, le pain et le vin sont réellement corps et sang du Christ (voir Jean 6, 53-55) pour celui qui reçoit le sacrement au moment de l’office (il considère qu’il y a consubstantiation, c’est-à-dire qu’au moment où le sacrement est donné, il est en même temps pain et vin et réellement corps et sang du Christ.. cette conception diffère de l’idée de transsubstantiation propre à l’Eglise romaine, selon laquelle le pain et le vin, après leur consécration, changent de substance et deviennent vraiment corps et sang du Christ). Calvin, qui est de la deuxième génération des réformateurs suisses, a une conception très proche de Luther sur ce point. C’est avec la première génération des réformés suisses, notamment Zwingli dont l’influence restera importante sur cette question dans le monde réformé, que la différence est plus marquée avec les Luthériens. Zwingli ne considérait pas la présence du Christ à la Sainte Cène comme réelle, plutôt comme spirituelle. Mais je crois qu’il ne faut pas exagérer ces différences, qui étaient très importantesau XVIe siècle pour des raisons largement philosophiques. Par rapport au monde luthérien, disons que la portée du sacrement est un peu relativisé dans le monde réformé, où la Sainte-Cène sera globalement moins régulièrement célébrée (c’est tous les dimanches chez les Luthériens, pas toujours chez les Réformés).

Quelle est la confession de foi des Attestants et celle de Epudf ? [JPO]

L’EPUdF parle des textes fondateurs de sa foi, dans un texte qui s’appelle « Le déclaration d’Union ».

Cette déclaration mentionne :  » la foi exprimée dans les symboles de l’Église ancienne, foi au Dieu trinitaire ainsi qu’à la divinité et à l’humanité de Jésus-Christ ». Il est fait référence ici au symbole des apôtres et au symbole de Nicée-Constantinople, qui sont communs à toutes les églises chrétiennes.Elle mentionne aussi la spécificité « protestante » de l’Eglise par ce passage : « L’Église protestante unie de France s’inscrit dans la famille des Églises de la Réforme. Avec la Concorde de Leuenberg, elle reçoit leur témoignage commun, tel qu’il a été exprimé dans la Confession d’Augsbourg et les autres livres symboliques luthériens, comme dans la Confession de foi de La Rochelle et les autres confessions de foi de la tradition réformée. »La Confession de foi de La Rochelle est le document qui fonde la foi réformée en France depuis le XVIème siècle. Il en est de même de la Confession d’Augsbourg pour la foi Luthérienne. La concorde de Leueunberg, rédigée en 1973 affirme que ces deux confessions convergent sur l’essentiel.C’est ainsi que dans l’EPUdF qui est l’union des églises Luthériennes et Reformées de France, les paroisses et les pasteurs Luthériens de l’EPUdF peuvent s’appuyer sur les textes luthériens, alors que les églises et pasteurs réformés peuvent se réclamer de la Confession de la Rochelle sans que cela ne remette en question la communion des uns et des autres.

Les Attestants sont membres de l’EPUdF, ils peuvent donc choisir de s’attacher à l’une ou à l’autre confession protestante, en plus des symboles anciens qui sont communs à toutes les églises et qu’ils considèrent généralement comme  conformes à la foi biblique. Ils considèrent qu’il est important de dire la foi de l’Eglise à partir de ce que la Bible en dit, afin de pouvoir en témoigner justement et avec assurance.  Ils travaillent à ce que le contenu de la révélation biblique soit au centre des nouvelles formulations de  foi qui pourraient émerger, notamment lors de l’élaboration de la nouvelle « Déclaration de foi » de l’EPUdF, qui doit être travaillée et décidée pendant le Synode qui se tiendra à Lille pendant l’Ascension 2017.