Comment dois-prendre le Ps 39 en ce qui concerne mes relations et rapports pour mener une vie en Christ ? [James]

Le psaume 39 est un des plus terribles de tout le psautier. Le cri de douleur qu’il exprime est un des plus sombres de toute la Bible. La question que vous posez me semble donc tout à fait légitime : Comment recevoir en tant que chrétien un texte où, à première vue, seul le désespoir semble affirmé ? Une première remarque tient tout simplement au fait que ce texte se trouve dans la Bible… Cela à l’air bête, mais notre conviction est donc qu’il est aussi inspiré par Dieu que tout les autres. En fait, je trouve cela très consolant : Dieu est avec nous jusque dans la vallée de l’ombre de la mort, qui peut parfois prendre l’allure du désespoir. Cela ne veut pas dire qu’il approuve ou encourage ces pensées, mais que nous n’y sommes pas seuls quand nous les éprouvons. Ensuite, je crois que notre foi en Jésus-Christ constitue d’ailleurs une confirmation de cela : le psaume 39 peut-être entendu comme le psaume du samedi saint, Jésus, par sa mort, ayant pris sur lui le poids de toute cette désespérance. Enfin, je crois aussi que ce psaume vient nous encourager à parler à Dieu, à lui dire tout ce que nous avons dans le cœur, dans notre prière. C’est souvent que je me suis ouvert pleinement au Seigneur que j’aie pu me rendre compte qu’il était bien là, qu’il m’écoutait et portait ma souffrance au fond de son cœur de père aimant.

Que faut-il penser de l’accueil et de la participation des jeunes enfants à la Cène. [Abcd]

Paul, en 1 Corinthiens 11/27-34 recommande de prendre la Cène dignement, en discernant le corps du Christ. Il ajoute que celui qui boit et mange sans discerner ce qui est donné, est jugé par ce qu’il fait. Ainsi, la Cène n’est pas un petit goûter communautaire amusant. C’est le signe de ce que Christ a accompli pour nous. Recevoir la Cène, c’est accueillir le pardon et la grâce de Dieu, si bien que manger et boire sans comprendre et désirer ce qui est donné équivaut à un rejet du Christ lui-même.

C’est ainsi que je trouve relativement logique d’attendre que l’enfant-le jeune ou même l’adulte soit enseigné et ait eu l’occasion de confesser sa foi à l’occasion de son baptême pour lui proposer de prendre part au Repas du Seigneur, qui en est la suite logique. Il convient, en tous cas, de discuter avec le pasteur de l’église locale des choix qui ont été faits dans votre église.

Considérant 1Corinthiens 6:9‭-‬10- est-ce que celui qui croit aura le salut s’il est impudique- adultère- voleur…? [Gilchrist]

Dans ce passage, Paul nous rappelle que ces comportements, qui ne sont pas ce que Dieu a prévu pour l’homme ne pourrons pas être dans le Royaume. Quand Dieu régnera, quand il sera parfaitement tout en tous, le croyant sera tel que Dieu l’a prévu. Dans l’attente de cela, nous devons tâcher de laisser mourir ces choses pour accueillir ce que Dieu veut changer en nous. Paul nous encourage donc ici à accepter le processus de changement que Dieu veut engager en nous. Comment en serait-il autrement si nous lui faisons confiance, si nous avons la foi ? (Voir Colossiens 3/5-11, par exemple). Nous voyons-nous à la fin des temps, dire à Dieu « OK, je veux vivre avec toi toujours dans ce monde nouveau que tu apportes, mais je veux garder mon péché, parce que mon péché, je l’aime bien…? » si nous ne pensons pas pouvoir dire cela à la fin des temps, pourquoi dire cela à Dieu aujourd’hui ?

Je suis catholique. Que pensez-vous de la présence des statues dans nos églises et aussi sur la vénération de la vierge Marie et des saints. J’ai quelques doutes. [Wilfried]

Le protestantisme a voulu, dés ses débuts, au XVIème siècle, fonder la foi et la pratique chrétienne sur la Bible. Les réformateurs se sont ainsi opposé à la vénération des saints, pour plusieurs raisons.
La raison principal de la non vénération des saints dans le protestantisme est l’absence, dans la Bible, d’appel à demander à des personnes spécialement saintes d’intercéder pour nous. Les saints, dans les lettres de Paul, sont ceux qui demeurent attachés à Christ, par la foi. Nous en sommes donc tous, en tant que croyants. Ainsi, réconciliés avec Dieu, nous pouvons nous adresser directement au Père au nom de Jésus-Christ, par le Saint-Esprit. Nous croyons que Dieu nous écoute et que nous n’avons pas à « passer » par des saints décédés. Voir Marc 11/24, Esaïe 8/19-20, par exemple. Cela nous permet d’être confiants : Dieu s’occupe lui-même de nous, nous n’avons pas à trouver le bon saint pour cela.

Concernant Marie, la Bible ne disant pas qu’elle a été élevée au ciel, les protestants la considèrent comme une sainte, une croyante fidèle. Alors que nous ne prions pas les saints, nous ne prions donc pas Marie.

De la même manière, puisque nous ne vénérons ni ne prions aucun humain en dehors de Christ, Fils de Dieu, il n’y a aucune raison que des statues humaines se trouvent dans nos églises. La réforme du XVIème siècle a accusé ces statues de conduire à l’idolâtrie, à l’adoration des créatures au lieu du créateur (Exode 20/1-6, Romains 1/25).  Il reste que ces statues et ces images peuvent avoir un rôle pédagogique, en présentant l’histoire de ceux qui ont cru. J’apprécie, pour ma part, de visiter les églises catholiques pour cette raison.

Le Seigneur a dit : Allez et faites de ce monde des disciples. Comment procéder ? Est-ce un programme d’évangélisation ou bien une pratique quotidienne ? [Dimitri]

Eh bien Dimitri, ce mot d’ordre que Jésus ressuscité laisse à ses envoyés (tout à la fin de son ministère terrestre) est à la fois un programme d’évangélisation, et une pratique, une attitude quotidienne. Evangéliser c’est annoncer à ceux et celles que nous cotoyons une Bonne Nouvelle. On peut la formuler ainsi : quelqu’un les aime, à ses yeux ils ont une valeur immense. Ce quelqu’un -celui que Jésus nous a appris à nommer « Père »- les cherche et veut les faire vivre alors qu’ils vont vers la mort. Leur vie, dont Dieu est la source, a donc un sens, une espérance s’ouvre devant eux…

Mais comment procéder, comment le leur dire ? Tout d’abord, en les cotoyant et en prenant le temps de les rencontrer, sans vouloir répondre aux questions qu’ils ne se sont pas encore posées. En leur manifestant concrètement l’amour de Dieu par notre amitié, notre respect profond, notre écoute, notre engagement à leurs côtés si nécessaire. Comment puis-je dire à l’autre : « tu comptes aux yeux de Dieu » s’il n’est pas quelqu’un qui compte pour moi ? Je me souviens d’avoir été abordé à la gare Montparnasse par une personne inconnue qui m’a appelé à me convertir… sans me laisser le temps de lui dire que je partageais sa foi en Jésus-Christ. Au-delà du comique de la situation, j’ai ressenti sa démarche comme agressive.

Le pire contre-témoignage, c’est celui des actes ou des attitudes qui contredisent nos paroles. Même si bien entendu, le Seigneur nous envoie malgré et avec nos ambiguïtés, nos faiblesses, nos contradictions.

Jésus se servit d’un fouet pour chasser les marchands du temple. Que dois-je comprendre dans ce geste (un peu violent)- une légitimation de la violence pour combattre le mal ? [Michel]

Jésus pose cet acte en temps que Fils de Dieu. Il est le messager de Malachie 3/1-5, celui qui juge pour purifier ce qui n’est pas juste dans notre relation à Dieu. N’étant pas Dieu, n’étant pas de ceux qui jugent mais plutôt de ceux qui sont jugés, nous ne pouvons pas employer ce passage pour justifier notre violence.
Ce texte, qui nous dit qui est Jésus, nous dit aussi qui nous pouvons être en lui : des humains qui adorent en Esprit et en vérité (Jean 4/20-21, annoncé en Zacharie 14/20-21).

La polygamie est-elle interdite par la Bible ? [Vicky]

La volonté de Dieu pour le couple est dite dans la Genèse : « L’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair.’ Genèse 2/24. Ce que Dieu veut pour l’humain, ce qui est bon pour lui, c’est l’engagement fidèle, à vie avec une seule personne, que l’on appelle le mariage. Tout autre chose, la polygamie de certains personnages de l’Ancien Testament comme l’autorisation de la répudiation, viennent de la dureté du coeur humain (Matthieu 10/2-9 et passages parallèles). En Christ, notre coeur dur étant « ramolli » comme annoncé en Ezéchiel 36/26, nous croyons que nous pouvons vivre aujourd’hui le couple tel que Dieu l’a prévu (1 Corinthiens 7/1-16, Ephésiens 5/21-33).

Le purgatoire est il une réalité biblique ? [Rémy]

Non ! Le terme purgatoire vient d’un mot latin qui signifie purifier. C’est un lieu où la personne décédée séjournerait en attendant de ‘passer’ au paradis.

Soit on met sa foi dans le Dieu de Jésus-Christ et à ce moment-là il y a la promesse de la vie éternelle auprès de lui, c’est ce que l’on appelle communément le paradis. Soit on ne l’est pas et on est séparé éternellement de lui, c’est l’enfer. il n’y a donc pas de moyen terme. Il s’agit bien d’une alternative, un choix pour toute personne, pendant sa vie sur cette terre. Après il est trop tard !

Toutes les spéculations sur le purgatoire présentent soit l’image d’un Dieu qui n’est pas biblique (il accepterait qu’un de ses enfants soit séparé de lui un temps avant de le rejoindre), soit la prétention de l’être humain à savoir mieux que Dieu ce qu’il en des humains est après leur mort.

Il y a sur le site 1001questions.fr d’autres réponses pouvant vous éclairer sur ce thème. N’hésitez à les consulter.

Un chrétien peut-il exercer tout métier ? [Patrick]

Comme chrétien j’essaye que ma vie soit en accord avec la volonté de Dieu. Je pense donc qu’il me faut répondre à la question : quel métier choisir qui soit en accord avec la volonté du Seigneur ? Autrement dit, je crois qu’il faut d’abord se poser la question de sa vocation de chrétien. Une fois la réponse à cette question, il y aura des métiers qui ne seront pas pour moi et d’autres oui.

Existe-t-il en France un centre de délivrance reconnu par l’Église. [Léa]

Chaque dénomination chrétienne gère (ou pas) la question de la délivrance.

Pour l’Eglise catholique, chaque diocèse dispose d’un prêtre exorciste, et de plus en plus de communautés gèrent la question de la délivrance (comme le Chemin Neuf par exemple).

Pour les Eglises de type évangéliques charismatiques, la plupart vont être disposées pour la prière de délivrance pour les personnes qui le demandent.

A notre connaissance les Eglises évangéliques non charismatiques ne traitent pas cette question, pas plus que la plupart des communautés protestantes classiques (dont les luthéro-réformés). Quelques lieux spécifiques sont ouverts à cette pratique, voire forment des personnes sur le sujet en France, autour du ministère www.liberer.fr porté par les paroisses de l’Eglise Protestante Unie au Marais et à Belleville (Paris) ainsi que quelques autres.