Entrez par la porte étroite. Car large est la porte- spacieux est le chemin qui mènent à la perdition- et il y en a beaucoup… (Matt 7-13) Comment trouver cette porte étroite ? [Mark]

En acceptant avant tout d’être vous-même trouvé par celui qui vous guidera jusqu’à cette porte, vous donnera la force de la traverser, et continuera de vous conduire à chaque fois qu’il vous faudra la franchir à nouveau. Car on ne la passe pas qu’une fois dans sa vie ! Chaque jour, l’existence nous met au défi de la franchir encore : ne pas juger (Matthieu 7.1) pardonner, faire confiance à Dieu (Matthieu 7. 11) sans faire confiance aveuglément à tous ceux qui prétendent parler en son nom (Matthieu 7. 15-21) faire le bien sans se rendre forcément compte qu’on le fait, ou s’assurer que ce n’est pas parce que l’on fait quelque chose de bien que l’on est automatiquement en Jésus-Christ (Matthieu 7. 21-23) voilà quelques exemples de l’étroitesse de cette porte. Elle est infranchissable, tant que nous n’avons pas accepté que Jésus seul soit notre guide.

Je n’ai jamais eu d’amis. J’ai été victime d’intimidation à l’école parce que je suis extrêmement timide- introverti- peu charismatique et sans personnalité. Que dit la Bible aux gens comme moi ? [Céli]

Ce que j’entends à travers votre question est une immense souffrance, liée au regard que les autres ont porté sur vous et que vous portez sur vous-mêmes. Ce qui me vient le plus spontanément, est cette parole de Jésus, dans l’évangile de Matthieu : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos. » (Matthieu 11. 28). Ce fardeau de la mauvaise image de vous-même que vous portez depuis si longtemps, Jésus vous invite à venir le déposer à ses pieds. Je ne suis vraiment, mais vraiment, pas sûr que vous soyez véritablement sans personnalité. Il me semble plutôt que l’on ne vous a jamais permis de découvrir ou d’exprimer votre personnalité. Dieu, en Jésus-Christ le peut, et n’attend que cela. En m’ouvrant à lui, j’ai découvert qui j’étais, et avant tout qu’il m’aimait. Cela est vrai pour vous aussi, je le crois sincèrement.

Le mal n’existait pas avant Satan puisque le mal n’est pas en Dieu : comment donc Lucifer (créature de Dieu) a t-il pu avoir l’idée du mal ? [Samuel]

Il ne me semble pas que le mal soit une idée. Le mal est un acte, ou l’absence d’acte bon. En lisant la Bible, je ne reçois pas de réponse théorique sur l’existence du mal. Les premiers chapitres de la Genèse ne sont pas une réflexion abstraite sur le problème du mal, mais expliquent de façon imagée la situation de l’être humain devant Dieu. Ainsi, le mot mal n’apparaît que pour parler du fruit de « l’arbre de la connaissance du bien et du mal ». Un fruit, ça se mange, on n’en n’a pas l’idée. De même, Lucifer n’est pas un nom biblique (dans les langues d’origine de la Bible, l’hébreu et le grec). Il n’apparaît que dans la traduction latine de Jérôme. Les premiers chapitres de la genèse parlent plutôt du serpent. Pourquoi le serpent ? Pourquoi a-t-il parlé à Ève de la façon dont il lui parle ? Nous n’avons pas la réponse à ces questions, sans doute parce qu’elle ne nous aideraient pas à comprendre comment nous comporter devant Dieu et face au mystère du mal, comme celui du bien d’ailleurs.

Dans Deut. 5 v 9 à10- Dieu dit « qu’il punit les fils pour la faute de leur père jusqu’à la 3ème et 4ème génération ». Une maladie congénitale ou héréditaire peut-elle en être aujourd’hui la conséquence ? [Deborah]

Je ne pense pas. Le verbe traduit par « punit » dans le passage que vous citez veut d’abord dire « chercher », »visiter », « examiner ». J’entends ce verset comme une façon de nous dire que Dieu, de génération en génération, cherche à « rattraper le coup » de la faute d’un père, en visitant ses descendants, afin que, par la repentance et la conversion, les choses s’améliorent. Il peut arriver que des mécanismes traumatiques se reproduisent de génération en génération, mais c’est plutôt pour moi le signe que l’on ne laisse pas Dieu venir ! Le cas des maladies héréditaires ne me semble pas relever de la même chose. Je ne me sens pas en mesure d’affirmer a priori, que les maladies de ce type soient liées au péché d’un ancêtre dans la famille affectée, même si cela n’est pas non plus impossible. Mais je ne peux pas dire que cela soit liée à une punition que Dieu reporterait de génération en génération.

Que s’est-il exactement passé lors de l’Ascension de Jésus ? C’est son corps qui est monté au ciel (comme on le voit dans les films sur le Christ) ou c’est son âme ? [Rija]

Si vous trouvez quelqu’un qui prétend vous dire ce qui s’est exactement passé lors de l’Ascension de Jésus, fuyez, c’est un fou dangereux ! De la même manière qu’on ne peut pas expliquer de façon systématique la Trinité ou al Résurrection, ce qui s’est passé à l’Ascension ou à la Pentecôte ne me semble pas pouvoir être décrit de façon exacte. Cela ne veut pas dire qu’il s’agit d’un mythe ! C’est un mystère, qui vient dire que désormais un humain est aux côtés de Dieu, et que quand Dieu regarde l’humanité, il la regarde à travers cet humain. Par la foi, je me place derrière Jésus sous le regard de Dieu, afin que, quand Il me regarde, se soit à travers Jésus qu’il le fasse.

Le complexe d’Œdipe est-il le fruit d’une parole de malédiction ? [Rémi]

Le complexe d’Œdipe est une théorie de la psychanalyse, que Sigmund Freud a énoncé dans sa première topique (terme employé pour décrire les étapes du fonctionnement de l’esprit humain). Elle donc le fruit d’une réflexion humaine, qui, comme toute réflexion de ce type, est respectable mais ne peut, à mes yeux être placée au même niveau que la Parole de Dieu. Elle a d’ailleurs été critiquée sur bien des plans. Il ne s’agit donc pas d’une vérité propre à tout être humain. Je ne pense pas pouvoir dire qu’il s’agisse du fruit d’une parole de malédiction. Qui aurait prononcé cette parole ? Pourquoi ? À qui s’adresse-t-elle ? Cela me semble faire trop de questions supplémentaires…

« Dieu aurait pu se passer de la croix ». Que répondre à ce type de message ? [Pierre-Henry]

Dieu a choisi la croix comme une réponse à toutes nos prétendues sagesses et toutes nos tentatives de penser hors de son alliance. Je répondrais pour ma part sobrement par les réponses que la Bible elle-même nous propose :

  • Il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. – Colossiens 1,20
  • [Christ] a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix. – Colossiens 2,15
  • Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j’en parle maintenant encore en pleurant. – Philippiens 3,18
  • La prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. – 1 Corinthiens 1,18
  • Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! – Galates 6,14
  • Celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. – Matthieu 10,38

Pourquoi Dieu a-t-il endurci Pharaon ? [Emmanuel]

Vous faites référence au récit des plaies d’Égypte raconté dans le livre de l’Exode (chapitres 7 à 10) dans lequel plusieurs fois il est effectivement précisé que c’est Dieu endurci le cœur de Pharaon pour mieux le punir ensuite, ce qui semble assez pervers à première vue. Mais je nuancerai notre indignation de plusieurs pistes de réflexions :

  • Pharaon est montré tout le long du récit comme un homme au cœur dur et qui persécute le peuple hébreu sans scrupules; c’est un homme méchant et qui se croit comme étant l’égal de Dieu. Plusieurs fois d’ailleurs le récit note que le Pharaon endurcit son cœur très bien tout seul ! C’est en quelque sorte à ce « jeu » là que Dieu le prend au mot pour le remettre à sa place humaine : endurcir son cœur pour l’obliger à regarder en face les effets de cette dureté.
  • En ce sens l’action de Dieu est un révélateur de ce qui n’aurait peut-être pas été visible aussi bien, mais qui était quand même la vérité. Dieu grossit le trait et accélère le processus, mais on peut penser que de toute façon c’est ce qui se serait passé. Ce faisant, Dieu accélère aussi son action et la rapidité avec laquelle survient la libération d’Israël.
  • Enfin, cela m’a fait penser à cette phrase de l’Évangile : « on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. » (par exemple en Mat 25,29 à la fin de la parabole des talents) et qui me semble désigner le mystère de la foi et de l’espérance. Il suffit d’ouvrir un peu la porte de la confiance pour que Dieu entre et que notre foi grandisse; mais à celui qui choisit de se méfier (de s’endurcir le cœur) même le peu d’espérance qu’il avait finit par disparaître. Dans tous les cas, Pharaon était bien décidé à s’opposer à Dieu : en cela il est la figuré du pécheur qui ne se repend pas.

Satan et les démons peuvent-ils lire dans nos pensées ? [Peps]

Dieu seul a accès à notre âme et à notre esprit.
Nous pouvons donner accès à notre âme (ψυχή) par la parole échangée. Nous pouvons dévoiler aux autres ce que nous pensons par le biais de la verbalisation.
Mais Dieu connaît notre cœur : « Moi, l’Eternel, j’éprouve le coeur, je sonde les reins » (Jérémie 10,7).

Satan et les démons ne connaissent pas nos pensées. Mais ils peuvent connaître nos mauvaises habitudes et appuyer sur les bons boutons pour nous pousser dans une mauvaise voie.
Seuls les esprits de divination ont accès à nos pensées. Vous pouvez relire à cet effet l’histoire de l’esclave avec un esprit de Python en Actes 16,16-23.

Le « Jesus Seminar » est-il digne de confiance ? Certains théologiens nient que Jésus a été ressuscité corporellement/physiquement. La résurrection n’est-elle qu’un mythe ? [Sophie123)

Le « Jesus Seminar » est un groupe d’historiens anglo saxons cherchant à établir l’historicité de la vie de Jésus. En tant que démarche scientifique, ce travail ne me paraît ni plus ni moins digne de confiance que n’importe quel autre. Mais comme souvent en ce qui concerne les sciences, il s’agit de ne pas considérer que les résultats auxquels ces chercheurs sont parvenus soient la vérité ; au prétexte qu’ils utiliseraient des méthodes « objectives » de recherches. Les méthodes utilisées en histoire sont toujours critiquables et permettent souvent à leurs utilisateurs de dire ce qu’ils ont envie de dire, tout en prétendant ne faire qu’observer leurs sources de façon neutre. Ainsi, nier la résurrection corporelle de Jésus est une opinion historique, procédant d’une interprétation particulière des sources, les évangiles. Que des personnes affirment que Jésus n’est pas ressuscité des morts est leur droit le plus absolu, qu’elles prétendent le faire en s’appuyant sur une démarche scientifique également. Il faut simplement qu’elles acceptent alors qu’elles ne sont pas ou plus chrétiennes, car la résurrection physique de Jésus est un élément central de la foi chrétienne (relire I Corinthiens 15). Délimiter l’espace de sa foi à ce qui est seulement démontrable ou même concevable est en fait une façon de n’avoir confiance qu’en sa raison… Ce qui est une des formes de l’idolâtrie.