Je pense que du point de vue biblique, Halloween n’est tout simplement pas acceptable. La mort est la dernier ennemi. Tout ce qui peut de façon même soit disant « légère » jouer avec l’imaginaire de la mort et des forces du mal ne peut pas être valider bibliquement. Ensuite, la dimension purement mercantile de l’importation de la fête d’Halloween dans notre pays n’aura échappé à personne. Mamon (divinisation de l’argent) doit être démasqué par les chrétiens autant qu’il est possible. Là encore en tant que chrétien, je pense qu’il nous faut toujours avoir du recul par rapport à des « fêtes » dont le moteur principal est le maintien de l’activité consumériste (Halloween, Saint-Valentin, etc.)
Catégorie : Bible
Est-ce qu’embrasser son fiancé sur la bouche avant le mariage est un péché ? [Esther]
Un péché, c’est se mettre en rupture avec la loi de Dieu.
La Bible n’est pas un code de lois uniquement. La preuve c’est que pendant longtemps, les 10 commandements ont suffit, en tout et pour tout. Il y a pas mal de textes qui disent les règles dans la Bible, puisqu’il s’y trouve 613 commandements, mais après ça c’est à nous de réfléchir. La Bible ne nous dit pas comment nous comporter avec les téléphones portables. Alors on réfléchit à ce qui est en jeu.
Dans l’histoire du baiser sur la bouche, la question c’est de savoir ce qui se passe dans ce geste. Si c’est un geste d’expression d’une belle émotion d’amour, c’est forcément bien ! Si c’est un type d’érotisation qui va vous mettre en danger car à un moment vous n’arriverez pas à stopper l’embrasement progressif de vos corps, c’est problématique.
En tout cas c’est un peu comme ça que je réfléchirais.
Mais la Bible n’a pas répondu à cette question.
Pourquoi Pierre n’a-t-il pas pardonné à Ananias et à Saphira (Actes 5 vs. Matt 18/22) ? [Thomas]
Le texte d’Actes 5 ne nous dit pas que Pierre a refusé de pardonner à Ananias et Saphira. Il nous montre plutôt la première étape de ce que nous devons faire lorsque notre frère ou notre soeur a péché : le lui dire (Matthieu 18/15-17). Suit à cela, Ananias et Saphira auraient pu demander pardon à Dieu et à l’Eglise ou refuser de demander pardon. Pierre aurait dû alors lui pardonner comme l’indique Matthieu 18/22 et laisser ainsi le jugement de son comportement à Dieu. Le processus s’est arrêté avant, puisque le couple est décédé. J’espère que Pierre leur a pardonné !
Nul ne peut voir Dieu et vivre, pourtant Marie a porté 9 mois durant Dieu en elle. Cela ne prouve-t-il pas sa supériorité et le fait qu’elle ait une place spéciale auprès de Dieu ? [Ludivine]
Reprenons point par point.
Marie n’a pas porté Dieu en elle. Elle a porté Jésus.
Après ça, sa supériorité n’est pas dû au fait qu’elle ait porté Jésus en elle. Voyez :
A l’interpellation d’une femme dans la foule, écoutons ce que Jésus a répondu : « Heureux le sein qui t’a porté! heureuses les mamelles qui t’ont allaité ! Et Jésus répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ! » (Luc 11:27-28)
Donc pas de supériorité de Marie, puisque Jésus refuse que sa maternité soit un sujet de gloire. Mais plutôt une valorisation de la fidélité.
C’est à ce titre que Marie est quelqu’un d’exceptionnel : elle a CRU !
Désormais toutes les générations la diront bienheureuse ! (cf Luc 1:48)
La place spéciale de Marie est donc que, quand le jugement aura sonné, elle sera vraisemblablement la première ressuscitée, car la première à avoir CRU !
« Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? Etendant la main sur ses disciples, Jésus dit : Voici ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma soeur, et ma mère. » (Matthieu 12:48-50).
Comment développer son parler en langues ? [Jimmy]
Pour vous répondre en restant à l’intérieur même d’une théologie charismatique : le parler en langues est un charisme (relire 1Corinthiens 12:30). Si c’est un charisme, c’est que c’est une grâce de l’Esprit, une disposition surnaturelle donnée ponctuellement par le Saint-Esprit de Dieu. Sinon ce serait un aptitude, un talent, voire une technique. Le grec CHARISMA vient du mot CHARIS qui veut dire la grâce. On ne négocie pas la grâce, on ne muscle pas sa capacité à recevoir la grâce. C’est binaire. On la reçoit ou on ne la reçoit pas.
Aussi, comme le parler en langues est reçu tout à nouveau à chaque fois par l’Esprit Saint, on ne peut pas développer son parler en langues.
Entre notre grand-mère Lucie et les dinosaures- qui le premier a commencé à croire en Dieu ? [Nathan]
La Bible nous dit que Dieu est visible à travers sa création. Ainsi, Romains 1:20 « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’oeil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. » Nous pouvons donc croire que les humains ont, de tous temps, pu croire en l’existence de Dieu, Lucy et dinosaures compris.
Malheureusement, cette connaissance est obscurcie par notre péché. L’humain, bien qu’il se doute de l’existence de Dieu, ne peut parvenir à le connaitre et à l’aime vraimemebt. Il se fourvoie dans des raisonnements qui ne lui permettent pas de connaître Dieu ou d’entrer en relation avec lui Romains 1/22. Dieu ne l’a pourtant pas abandonné. Il a appelé un peuple à le suivre, il lui a donné la loi, il lui a parlé pas les prophètes de l’Ancien Testament. Les personnes qui ont reçu ces choses sont les croyants (Hébreux 11). Aujourd’hui, il nous donne Jésus-Christ, qui nous dit qui est vraiment Dieu (Jean 1/18). Il nous donne son Esprit pour pouvoir mettre notre confiance en lui et le suivre (Romains 8/15). Tout cela s’est passé, probablement un peu après Lucy et ses gros amis…
La Bible légitime-t-elle la légitime défense ? [Nico]
« Celui qui veut sauver sa vie la perdra » (Marc 8,35)
« Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi la gauche » (Matthieu 5,39).
Ces textes pourraient suffire à bannir toute notion de « légitime défense »… Mais les choses sont sans doute plus compliquées. La Bible dit aussi que tout Homme est créé à l’image de Dieu, donc que la vie est sacrée, et d’aimer son prochain comme soi-même, ce qui implique, me semble-t-il, de se protéger soi-même, et de protéger son prochain (notamment sa famille).
Augustin, donc la tradition de l’Eglise, a résolu cette tension en distinguant les nécessités de la vie réelle et civile (où le mal doit être sanctionné et dont il faut se protéger), et l’attitude spirituelle de miséricorde.
Pour ce qui est des Ecritures elles-mêmes, il me semble qu’il est important de souligner ce que la théologie moderne oublie souvent : la continuité entre les deux testaments. Jésus n’a pas aboli la Loi de Moise (Matthieu 5,17-18) et, comme les juifs l’ont toujours fait, il l’éclaire, l’actualise, l’interprète en fonction des circonstances.
D’après la Loi de Dieu, révélée à Moise (avec les grands principes des 10 paroles, puis ses applications contextuelles), toute vie est sacrée (Ex20,13)… la propriété privée, qui permet la vie, doit être respectée (Exode 20, 15 ;17 ; voir une application en Exode 22,1). Jésus n’a jamais prétendu aller contre ces grands principes.
Qu’en est-il alors des textes qui invitent à relativiser sa propre vie ? Ils sont liés à la cause de l’Evangile… Ainsi un chrétien peut être conduit à accepter le martyr pour sa foi, mais « perdre sa vie » à cause du Christ, ce n’est pas perdre sa vie pour laisser dominer quelqu’un qui se comporte en ennemi de la justice et du Christ. D’ailleurs, « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15,13).
Que dire du sermon sur la montagne, où on trouve la parole « Mais moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre » (Matthieu 5,39) ? Jésus s’adresse ici à ses disciples devant une foule d’Israelites qui pleurent, à cause de longs siècles de désobéissance collective à Dieu, l’injustice et la misère qui sévissent dans le pays. Les velléités de révoltes sont nombreuses, et les réponses du pouvoir romain aux insurrections sont sanglantes. Les Israélites ont pourtant en tête les promesses de bonheur faites par Dieu avant leur entrée en Terre promise s’ils lui obéissent (Deutéronome 28,1). Or Jésus est le Messie qui vient restaurer et libérer Israël afin qu’il bénisse toutes les nations. Dans le cadre du renouvellement de l’alliance de Dieu avec son peuple (Matthieu 5, 3-11), Jésus invite probablement (5,41 renvoie assez clairement à une forme de persécution du pouvoir romain) à ne pas résister violemment au pouvoir. Si tel est le cas, cette position de Jésus de non-résistance à un pouvoir oppresseur se retrouve chez Paul en Romains 12,17-13,10, où Paul invite à ne pas résister à un pouvoir romain très menaçant, mais à compter sur l’intervention divine (voir Deutéronome 32, 35).
Ainsi, de manière générale, il me semble que la Bible légitime la « légitime défense », mais sa position est toute différente face à un pouvoir injuste.
Que signifie : « Tout ce que tu interdis sur la terre sera interdit aux yeux de Dieu et tout ce que tu autoriseras sur la terre sera autorisé aux yeux de Dieu » ? (Matt 16:19) Qui a cette autorité ? [Bernard]
Si vous relisez les versets qui précèdent, vous verrez que cette parole de Jésus est adressée à Pierre, à la suite de sa reconnaissance de Jésus comme le Messie. Jésus dit à Pierre : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce n’est pas de toi-même que tu as trouvé cela. C’est mon Père céleste qui te l’a révélé. » (Matthieu 16. 17, traduction Bible du Semeur, qui est celle que vous avez utilisée, je crois). Cet échange est donc placé sous l’inspiration de Dieu. Jésus confère cette autorité ici à Pierre (il redira une chose semblable à ses disciples au sujet du pardon des péchés en Matthieu 18. 18), mais il faut, je crois, garder clairement à l’esprit qu’il s’agit avant tout de l’autorité de Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Donc : il ne faut pas prétendre pouvoir s’approprier cette autorité juste au motif que l’on est un chrétien baptisé. L’Esprit Saint est acteur de cette transmission d’autorité. Et dans le passage que vous citez, la parole a été adressée à Pierre, qui immédiatement après chute, se croyant autorisé à rabrouer Jésus (donc à lui interdire de dire ce qu’il dit) et se fait vertement remettre à sa place par Jésus. Il ne s’agit donc en aucun cas d’un pouvoir dont on disposerait pour toujours.
Le Livre de Josué est-il un récit d’événements historiques ou une allégorie spirituelle sur le « combat spirituel / la conquête de nos péchés »? [L’australie]
Le statut de textes comme le livre de Josué est très difficile à définir dans la mesure où les historiens ont eux mêmes du mal à établir de façon tranchée sa date de rédaction. Le problème est lié au fait qu’il ne sera jamais vraiment possible de savoir si ce qui est écrit procède de la seule invention littéraire ou qu’un substrat historique a déterminé la rédaction. Au fond, la question de l’historicité de ce qui est raconté ici me semble seconde (pas secondaire) dans la mesure où si Josué, ou n’importe quel autre livre de la Bible, n’était qu’une chronique historique, et n’avait rien d’autre à me dire aujourd’hui que de me renseigner sur des événements passés, il ne m’aiderait pas beaucoup dans ma relation à Dieu. Mais si je crois que l’Esprit de Dieu a guidé a rédaction de ce livre comme des autres livres de la Bible, alors je peux, dans la prière, y trouver des passages qui pourront me rejoindre. Ainsi le premier chapitre, par exemple, peut contenir de nombreuses paroles d’encouragements et d’appel à la confiance en Dieu, que je peux prendre pour moi.
Le Livre de Jonas est-il destiné à être une satire comique ? [Samboy]
Le livre de Jonas est un de ceux que je préfère. Il est drôle, certes. Il me montre surtout des travers de ma personnalité que je connais bien. Il pointe ma peur, mes préjugés, ma difficulté à accepter que la volonté de Dieu soit différente de la mienne. S’il est une satire comique, c’est donc moins pour me faire rire que pour me conduire à voir mon péché, à m’en repentir et à changer ! Le livre de Jonas est donc un livre inspiré, un livre prophétique, un livre qui me permet de mieux me connaître et de mieux connaître Dieu. Un vrai livre biblique, donc !