J’aime trop les femmes- j’arrive pas à être fidèle à une seule. Pouvez-vous m’aider ? [Fred]

D’abord, le projet de Dieu pour l’homme vis-à-vis des femmes c’est de n’en avoir qu’une (Genèse 2, 24) ! Les relations hors mariage ou adultérines ne sont pas sans conséquence (1Corinthiens 6, 9-10). Mais, comme toutes les bonnes choses, l’attrait pour la gente féminine peut exercer une telle force en nous qu’il ne s’agit pas seulement de vouloir s’en émanciper pour y arriver. Le sexe ou même la drague peuvent procurer de tels plaisirs qu’ils peuvent donner lieu à une forme de dépendance. Il faut alors rappeler que c’est l’obéissance aux commandements de Dieu qui procurent le bonheur (Psaume 119, 1-2), et les plaisirs hors de ces sentiers n’engendrent, à plus ou moins long terme, que déceptions et amertume.

Voici une suggestion de « plan d’action » pour sortir de votre mauvais penchant :

-d’abord, demandez pardon à Dieu pour vos relations illégitimes avec les femmes. Remettez-Lui les blessures ou les mensonges que vous avez entendu qui font peut-être que les rapports avec les femmes ont pris une telle importance pour vous. Et, si vous ne l’avez pas encore et que vous ne vous sentez pas appelé au célibat, priez Dieu pour qu’il vous donne VOTRE femme. Ensuite, priez Dieu pour qu’il transforme votre volonté et qu’il ne vous soumette pas à la tentation.

-quand vous cédez, par un regard (Matthieu 6, 22) ou plus, à votre attrait démesuré, demandez encore pardon à Dieu, demandez-lui encore de changer votre cœur et repartez… petit à petit, si vous êtes sincères, Dieu va vous libérer de cet attrait.

-enfin, quand vous aurez la conviction d’avoir rencontrée VOTRE femme, concentrez-vous sur l’amour que vous êtes appelés à lui porter (Ephésiens 5, 23). Je crois que, peut-être plus vite que ce que vous ne le croyez, la joie d’une relation fidèle et sincère, associée à la poursuite du combat spirituel contre votre mauvais penchant, vous permettront un jour de rendre gloire à Dieu pour vous avoir libéré de votre problème.

Que pensez-vous des mouvements comme l’association Coexister ? Les religions contraires peuvent-elles vraiment dialoguer ensemble ? Je prie chaque jour que tous se tournent vers le Christ. [Valentina]

Coexister est une association dont le but est de favoriser le vivre-ensemble entre personnes de religions et convictions diverses. Elle incite donc à la rencontre, au dialogue pour promouvoir des relations interconvictionnelles assumées et pacifiques. Elle considère que la diversité convictionnelle, plus qu’une donnée à prendre en compte, est une chance. Mais comment défendre que chaque conviction doive s’assumer pleinement et en même temps penser que la coexistence est possible ? Il me semble que c’est en effet illusoire, car s’il peut exister des points communs entre les différentes convictions religieuses et philosophiques, il y a des contradictions difficilement conciliables. Par exemple, être monothéiste implique adorer un Dieu et un seulement, ce qui est en contradiction avec le fait de n’en adorer aucun ou plusieurs ; croire que Jésus est le messie d’Israël et le fils de Dieu mort et ressuscité pour le salut des Hommes est en contradiction avec le fait de ne pas y croire… et y croire ou non change beaucoup de choses.

En tant que chrétiens, je crois que l’on peut reconnaître que dans différents peuples et individus peuvent se trouver une certaine appréhension de Dieu ou des vérités sur l’Homme et la création (Romains 1, 20-21). Il me semble qu’il est louable de ne pas céder à la violence d’une part, d’essayer d’écouter et de comprendre l’autre d’autre part. Pour autant, derrière la mode du dialogue interreligieux à proprement parlé, il y a l’adhésion plus ou moins consciente à une vérité non-chrétienne selon laquelle toute vérité serait relative, ou bien qu’elle se trouverait partiellement chez tout le monde. Or les Écritures enseignent que Jésus Christ est le Fils de Dieu, Celui qui a crée le monde, le jugera (Romains 2, 6-8) et s’est révélé de manière privilégiée à Israël ; Jésus est le chemin, la vérité et la vie et nul ne vient au Père sans passer par Lui (Jean 14,26); Il est le Juste qui soumettra toute chose afin que Dieu soit tout en tous (1Corinthiens 15, 28) ; c’est Lui la clé de la paix entre Dieu et les Hommes (Romains 5,1) et entre les Hommes entre eux (Esaïe 9,5-6). Il me semble que vous faites bien de prier pour que tous se tournent vers Christ.

Comment comprendre l’enlèvement de l’Eglise évoqué dans 1 Thessaloniciens 4-17 ? [Henri]

L’idée d’un « enlèvement » de l’Eglise, des croyants, est effectivement surtout évoquée en 1Thessaloniciens 4,13-18 (voir aussi Matthieu 24,40-41, même si ce n’est pas le même mot grec qui est utilisé pour décrire cette sorte d’ « enlèvement »).

Dans ce passage, Paul souhaite encourager (1Thessaloniciens 4, 13 et 18) les croyants quant à la destinée de ceux qui sont morts dans la foi, leur attestant qu’ils ne seront pas lésés par rapport à ceux encore vivants lors de l’avènement du Christ (1Thessaloniciens 4,15).

Il s’agit très clairement d’un événement prévu lors du retour du Christ (comparer avec Matthieu 24,30-31), au moment de la résurrection des morts pour le jugement. Paul affirme que les croyants vivants lors de la résurrection seront « enlevés », « pris » avec les morts tout juste ressuscités pour rencontrer le Seigneur (1Thessaloniciens 4,17).

On peut comparer ce passage avec 1Corinthiens 15,51-52. Ce que Paul souligne, ce n’est pas tant la description d’une réalité physique, que l’idée fondamentale d’une union et d’une transformation du croyant pour être avec Christ loin des difficultés du temps présent. Ce pour quoi le croyant lutte (1Thessaloniciens 4,1-12) dans ce temps et ce corps encore marqués par le péché et la mort sera alors pleinement accompli (voir Philippiens 3,12 ; 1Corinthiens 9, 24-25).

Je voudrais connaître la position précise des protestants sur les interdits concernant le sang dans la Bible (transfusions- dons- consommation- greffes etc.). [Carole]

Difficile de répondre pour « les protestants » en général sur cette question. Mais penchons-nous sur la Bible, autorité en matière de foi et de vie pour les protestants. Si la question de l’usage du sang humain ou animal pose question, c’est parce que le sang est associé à la vie (à « l’âme » dans certaines traductions) en Genèse 9,4-5 notamment, idée que l’on retrouve dans la description des rites sacrificiels (Lévitique 17,11). L’interdiction de verser le sang de l’Homme (Genèse 9,5-6) renvoie à l’interdit du meurtre : ainsi le sang apparait comme une métaphore de la vie, pas comme la vie elle-même. Le sang symbolise la vie (ce qui est logique puisque faute de sang, pas de vie !), d’où la symbolique dans l’eucharistie du Christ qui donne sa vie par son « corps » et son « sang » à ses disciples. Pour en revenir aux animaux, cette idée selon laquelle le sang est associé à leur vie qu’il est demandé aux Hommes de ne pas consommer est vraisemblablement liée à un souci de Dieu que l’animal soit ainsi respecté par l’Homme.

Sur les questions médicales, les époques de rédaction de la Bible n’étaient pas confrontées à des questions telles que celles de la transfusion sanguine ou des greffes. Il me semble que le bon sens de l’amour du prochain nous encourage à l’ouverture sur ces pratiques médicales (voir 1Jean 3,16), le « sang » étant un symbole de la vie non le lieu de la vie ou de l’être lui-même.

S’agissant de la consommation du sang des animaux, la question est plus complexe. En Lévitique 11-17, il est prescrit aux Israëlites un certain nombre de règles alimentaires, dont celles de ne pas consommer de sang. Mais, en continuité avec Genèse 9,4, il est également demandé aux étrangers d’Israël qui adorent Dieu de ne pas consommer le sang des animaux (Lévitique 17,10). On retrouve logiquement cette prescription en Actes 15,29. Toutefois, Paul légitime dans ses communautés la consommation de toutes les viandes qui se vendent au marché (1Corinthiens 10,25), y compris donc des viandes non saignées, ce afin que le plus grand nombre soit sauvé (1Corinthiens 10, 33). Il est clair que le Nouveau Testament ne pose pas d’interdit alimentaire, hors problématique de scandale potentiel du prochain (Romains 14,15), et qu’un contexte nouveau a fait évoluer la pratique alimentaire du peuple de Dieu. La question peut éventuellement se poser en termes d’idéal : si on peut s’abstenir de la consommation de sang, n’est-ce pas légitime, au regard de Genèse 9,4 et Actes 15,29, de s’en abstenir ? Rien de bien important toutefois, me semble-t-il : «…De tout ce qui vient du dehors et pénètre dans l’homme, rien ne peut le rendre impur… » (Marc 7,18-19).

 

 

Depuis quelques semaines- un phénomène d’heures doubles se présente à moi de manière répétée sans recherche ni consentement. Est-il raisonnable de m’en préoccuper ? [Anna]

Nous héritons largement d’une culture très rationaliste, qui a marginalisé la vie spirituelle… mais chassez le surnaturel, il revient au galop… Nous ne sommes pas des êtres rationnels, nous sentons que des forces nous dominent, nous déterminent, et nous cherchons plus ou moins légitimement de l’aide, des signes pour nous guider. Face à ce besoin, beaucoup de gens prétendent avoir des connaissances surnaturelles, parfois par expérience de l’occultisme, parfois par charlatanisme (1Timothée 6,3-5).

A mon humble avis, si vous remarquez souvent des heures doubles (quand l’heure correspond à un nombre en double, par exemple 11H11), c’est parce que vous y portez attention…. Cela frappe votre regard, et vous aimeriez peut-être y voir des signes. Quoi qu’il en soit, les heures doubles n’indiquent rien de clair, et je ne crois pas qu’il faille se fier aux diverses interprétations existantes. Quelles que soient vos préoccupations, vous trouverez ce que vous avez vraiment besoin de savoir dans les Ecritures et dans une relation fidèle et confiante avec le Seigneur.

Que penser de la prière ou de l’adoration du Saint Esprit ? Qu’en dit la Bible ? [Maryline]

Je commencerai par la question sur l’adoration du Saint-Esprit : le Saint-Esprit est une des trois « personnes » du Dieu unique trinitaire (Matthieu 28,19). Le chrétien, qui adore le Dieu trinitaire, adore donc le Saint-Esprit comme les autres « personnes » de la trinité : faisant partie de Dieu, qui est un être et non une simple force ou énergie, il est dit du Saint-Esprit qu’il déploie une volonté (Ac16,6) et des sentiments (Ephésiens 4,30), qu’Il parle (1Timothée 4,1) aime (Romains 15,30), enseigne (Jean 14,26), intercède (Romains 8,26), et qu’Il partage les attributs de Dieu : omniscience (1Corinthiens 2,10), éternité (Hébreux 9,14) omniprésence (Psaume 139,7).

Mais le mot français « personne » est trompeur : il peut laisser penser qu’il y aurait trois êtres divins. Dans le christianisme oriental, on parle plutôt des trois « hypostases » (substances) de la trinité. C’est Tertullien qui le premier, en latin, aurait utilisé le terme « persona » (traduit « personne » en français). Tertullien, Père de l’Eglise ancienne, luttait contre une tendance qui consistait à confondre totalement le Père et le Fils, jusqu’à dire que le Père aurait souffert sur la croix. Pour lutter contre cette dérive théologique (appelée « modalisme »), il aurait utilisé le terme « persona » pour les éléments de la trinité, qui n’a pas le même sens qu’en français aujourd’hui mais qui permettait de tenir la distinction entre les trois aspects de Dieu.

Or, s’il y a un seul Dieu, il n’y a pas lieu de prier les différentes substances/personnes de Dieu. Jésus dit que le Père donne l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent (Luc 11,1).

Le fait de parler au Saint-Esprit est une pratique relativement nouvelle, et ne me semble pas biblique puisqu’on ne la trouve nulle part… Une exception peut-être, en Ezéchiel 37:

Suite à une vision de Dieu et à un appel à un moment précis, le prophète Ézéchiel appele « l’Esprit » et lui donne un ordre. Mais, dans ce geste prophétique annonciateur effectivement de la venue de l’Esprit de Dieu (le Saint-Esprit) sur son peuple, Ezéchiel donne-t-il un ordre au Saint-Esprit ou à l’esprit qui rend l’Homme vivant ? De toute façon, il est difficile de généraliser une pratique à partir de ce texte très particulier.

Traditionnellement, quand on prie Dieu, on prie en même temps ses trois « personnes », et on s’adresse au Père comme l’a fait Jésus (Matthieu 6,9), au nom de Jésus (qui est le chemin vers le Père, Jean 14,6), par le moyen du Saint-Esprit (qui est « Dieu en nous » Romains 8,26). Cela me semble conforme à l’enseignement biblique.

Je me demande si cette tendance à la prière au Saint-Esprit, à cette place parfois excessive donnée au Saint-Esprit et à Son rôle, n’est pas parfois liée à cette tentation humaine d’instrumentaliser Dieu : le Saint-Esprit, à qui on s’adresse, avec qui on échange directement comme s’il était séparé du Père, serait alors une sorte d’outil au service de nos rêves de contrôle et d’autonomie.

Peut on être Franc-Maçon (d’obédience déiste- qui admettent le Grand Architecte de l’Univers) et croire au Dieu de l’évangile- sans confusion des genres ? [Didier]

Il est difficile, de l’extérieur, d’avoir une vision claire de la nature de la franc-maçonnerie. Son caractère initiatique rend forcément opaque l’appréhension de sa nature réelle.

Toutefois, l’adhésion à la franc-maçonnerie et la foi au Dieu de l’Evangile semblent incompatibles, que la loge soit déiste ou pas.

D’abord, la spiritualité maçonnique est ésotérique.
Le Dieu de l’Evangile s’est révélé aux Hommes, par la Torah, les prophètes, Jésus Christ, et continue d’éclairer l’Eglise par l’Esprit Saint. En revanche, la spiritualité maçonnique appelle à puiser à l’intérieur de soi une connaissance secrète transmise par initiation. L’autorité du franc-maçon n’est pas la Bible comme ensemble de textes révélés par Dieu, mais un savoir à découvrir par l’appropriation de rituels et de symboles, qui peuvent être tirés de la Bible, mais comme simple outil.

Ensuite, être franc-maçon situe dans une fraternité qui peut entrer en contradiction avec l’obéissance chrétienne. Si on entre en franc-maçonnerie par cooptation, l’Evangile s’adresse à tous ; s’il y a des étapes dans le développement de la foi chrétienne, l’Evangile est disponible pour tous les Hommes (Romains 1,16). Comment un chrétien pourrait-il conserver jalousement un savoir ?
De plus, le franc-maçon est lié par un serment à ses frères de loge. Que faire si l’Esprit Saint appelle à agir à l’encontre d’engagements maçonniques ?
Enfin, il y a en franc-maçonnerie une hiérarchie spirituelle en fonction du degré d’élévation. On est loin de l’égalité du corps de Christ (1Corinthiens 12, 4-26) et de l’amour chrétien (Philippiens 2,3).

Enfin, la franc-maçonnerie se présente elle-même comme une association philosophique et philanthropique. Elle a ainsi, en quelque sorte, vocation à être « sel de la terre et lumière du monde » (Matthieu 5, 13-14)… mais la base philosophique qui détermine la philanthropie n’est pas le respect des révélations de Dieu, mais des valeurs de l’humanisme… Croire au Dieu de l’Evangile implique d’obéir aux commandements de Dieu (1Jean 5,3), tandis que la franc-maçonnerie prétend à l’autonomie de l’Homme selon la philosophie humaniste, qui est, à plus d’un titre, en tension voire en contradiction avec la foi chrétienne.

Noé est-il basé sur Gilgamesh ? Jésus et Pierre parlent comme s’il était une personne réelle. [P]

Plusieurs cultures antiques ont dans leur patrimoine des récits de déluge. Certains pensent que la version biblique est plus récente que celle de l’Epopée de Gilgamesh car des spécialistes datent ce texte babylonien du XVIIe siècle av J.-C., ce qui n’est pas prouvé pour la version biblique. Le récit de Noé serait alors, pour certains, inspiré du texte babylonien.

Toutefois, il n’y a aucune preuve à cela. Il s’agit sans doute de versions différentes d’un même évènement, dont l’exacte historicité selon des critères occidentaux du XXIe siècle n’est pas la première préoccupation. Le texte babylonien sert d’apologie du pouvoir babylonien et de leurs dieux, celui de la Bible du pouvoir du Dieu unique. Les Ecritures servent en effet à enseigner, convaincre, corriger et instruire dans la justice (2Tim 3,16-17). Et il n’est pas impossible que le texte biblique soit écrit en polémique avec la version babylonienne, même s’il a des fondements historiques.

Si les points communs entre les deux récits sont évidents, les différences du texte biblique avec l’Epopée de Gilgamesh sont également très importantes :

  • ce n’est pas par inconvenance liée au bruit que Dieu suscite le déluge, mais le cœur peiné du mal accompli par les Hommes (Gn 6,5-7)
  • il n’y a pas conflit de volonté entre des divinités capricieuses et injustes : c’est le Dieu unique et qui veille à la justice qui est aux commandes des évènements
  • le déluge dure quarante jours, temps hautement symbolique
  • Dieu n’accorde pas l’immortalité à Noé, puisque le péché est encore présent dans la création

Pourquoi Dieu a-t-il permis que les huguenots soient si persécutés ? Comment cela faisait-il partie de son plan ? [Dennis]

Difficile à dire… ce que la Bible dit c’est que souffrir pour la justice (1Pierre 3,14) n’a rien d’étonnant pour les disciples (Matthieu 10,23-24), que de telles épreuves peuvent être un aspect du jugement de Dieu (qui commence par Sa maison, voir 1Pierre 4,17), et que l’attitude face la persécution peut avoir grande valeur de témoignage (1Pierre 3,16).

Avec le recul de l’histoire, on peut dire que la persécution des Huguenots en France, particulièrement vive à la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle, a suscité d’importantes migrations qui ont plutôt réjoui les pays d’accueil, que le témoignage des huguenots persécutés continue à porter la foi de leurs descendants et que les excès de l’Etat français à cette époque ont favorisé d’importantes remises en question à la fin du XVIIIe siècle.

Mais restons prudents : les voies du Seigneur sont impénétrables (Romains 11,33-36)… Pour le croyants, l’essentiel est je crois de garder en tête que « tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (Romains 8,28), dans cette vie ou dans la perspective de l’éternité.

La fille de mon ami a développé une maladie incurable. Elle sera en douleur chronique en permanence. Mon ami demande comment quelqu’un peut visiter l’hôpital pour enfants et croire en Dieu. Que dire ? [Lily]

La question de votre ami est compréhensible, mais je crois liée à un malentendu…. Tant que Christ n’est pas revenu, la mort est toujours à l’œuvre (1Corinthiens 15, 23-26), que ce soit par les petites morts (différentes épreuves comme les maladies) ou la grande mort. Même le chrétien n’est pas à l’abri… Tous les apôtres sont morts, ont été malades, ont souffert… On pense à Paul qui a lutté avec son écharde que Dieu ne lui a pas ôté malgré ses prières (2Corinthiens 12,7-10)… La Bible est on ne peut plus clair sur le sujet : nous ne sommes pas encore dans un monde complètement juste et libéré de la mort et de la souffrance injuste (Romains 8, 20-25). Dieu a certes dans l’histoire du salut opéré des guérisons, et manifesté ainsi son amour pour nous… mais les guérisons avaient avant tout valeur de signes (Hébreux 2,3-4) de l’autorité de Dieu et de son Fils. Ces signes marquent que la vie véritable consiste à aimer Dieu, que Christ est le chemin vers le Père, dans l’attente d’un monde où la mort ne sera effectivement plus (Apocalypse 21,4).

L’œuvre du Christ a avant tout été de nous libérer de la puissance du péché, qui est à l’origine de la mort dans ce monde (Romains 5,12)… Il n’a pas promis la santé ici et maintenant, mais la vie éternelle… Il n’a pas d’abord dit « guérissez-vous les uns les autres » mais « repentez-vous » (Marc 1,15) et aimez-vous (Marc 12,31) ! Il nous faut donc nous concentrer d’abord sur cette puissance du péché qui nous éloigne de Dieu… Pas sur tout ce qu’on voudrait que Dieu fasse, parce que ce n’est pas comme cela que le monde marche. Bien sûr, on peut tout demander à Dieu… mais les réponses lui appartiennent. Dieu peut agir de multiples manières dans la vie des enfants hospitalisés et de leur famille autrement qu’en donnant la santé à tout le monde… Visiter les malades est un témoignage de l’espérance que la mort n’est pas plus forte que la vie, qui est éternellement promise à ceux qui espèrent en Dieu… et une simple (mais tellement importante) manifestation de l’amour du prochain… car c’est pour cela que Christ est venu (Jean 13,34) !