On ne peut effectivement rien retrancher ni ajouter au message de la Bible. Mais il nous est parvenu dans des langues inconnues du plus grand nombre, et il faut le traduire du grec, de l’hébreu… Ce travail n’est pas prêt d’être achevé puisque non seulement il existe encore beaucoup de peuples qui ne disposent pas de la Bible -en tout cas entière- dans leur langue, mais en plus toutes les langues évoluent, et il faut réviser les traductions existantes. Or aucune traduction n’est parfaite ! Traduire c’est toujours faire un choix, un compromis : doit-on rendre l’idée d’abord (le principe de l’équivalence dynamique, retenu pour la BIble en Français Courant), ou s’efforcer de respecter plus littéralement le texte original ? Parfois, des passages de la Bible nous paraissent obscurs. Il est bon alors de comparer les traductions pour se faire une idée plus précise de ce qu’a voulu dire l’auteur. Enfin, si nous avons du mal à comprendre ce que dit un auteur biblique, d’autres passages de la Bible sur le même sujet pourront nous éclairer.
Mais vous évoquez sans doute le fait que les versions catholiques contiennent, pour l’Ancien Testament, des livres qui ne figurent pas dans les versions protestantes (Siracide, 1 et 2 Macchabées, Judith, Tobit, etc). Ces livres du Judaïsme, rédigés assez tardivement, se trouvaient dans le canon (c’est à dire la liste officielle) de la traduction de l’Ancien Testament dite des Septante, réalisée à Alexandrie au 3e siècle avant J.C. à l’usage des juifs de langue grecque. Mais ils n’ont pas été retenus dans le canon de la Bible hébraïque, qui, lui, a servi de référence aux Réformateurs. Les catholiques considèrent ces écrits comme « deutéro-canoniques », c’est à dire qu’ils ne sont pas reconnus d’importance aussi grande que les autres, que nous estimons -avec eux- pleinement inspirés. Les Réformateurs pour leur part les considéraient utiles pour la foi, bien qu’apocryphes (littéralement : « laissés de côté », c’est à dire pas considérés comme vraiment inspirés par l’Esprit Saint). D’ailleurs les anciennes éditions protestantes les incluaient, ils en ont été enlevés au XIXe siècle lors de la diffusion en masse de la Bible par les sociétés bibliques… par souci d’économie car à l’époque les livres coûtaient encore très cher ! Ils n’ajoutent ni n’enlèvent rien de décisif à la révélation du dessein de Dieu révélé à Israël et en Jésus-Christ.