La fille de mon ami a développé une maladie incurable. Elle sera en douleur chronique en permanence. Mon ami demande comment quelqu’un peut visiter l’hôpital pour enfants et croire en Dieu. Que dire ? [Lily]

La question de votre ami est compréhensible, mais je crois liée à un malentendu…. Tant que Christ n’est pas revenu, la mort est toujours à l’œuvre (1Corinthiens 15, 23-26), que ce soit par les petites morts (différentes épreuves comme les maladies) ou la grande mort. Même le chrétien n’est pas à l’abri… Tous les apôtres sont morts, ont été malades, ont souffert… On pense à Paul qui a lutté avec son écharde que Dieu ne lui a pas ôté malgré ses prières (2Corinthiens 12,7-10)… La Bible est on ne peut plus clair sur le sujet : nous ne sommes pas encore dans un monde complètement juste et libéré de la mort et de la souffrance injuste (Romains 8, 20-25). Dieu a certes dans l’histoire du salut opéré des guérisons, et manifesté ainsi son amour pour nous… mais les guérisons avaient avant tout valeur de signes (Hébreux 2,3-4) de l’autorité de Dieu et de son Fils. Ces signes marquent que la vie véritable consiste à aimer Dieu, que Christ est le chemin vers le Père, dans l’attente d’un monde où la mort ne sera effectivement plus (Apocalypse 21,4).

L’œuvre du Christ a avant tout été de nous libérer de la puissance du péché, qui est à l’origine de la mort dans ce monde (Romains 5,12)… Il n’a pas promis la santé ici et maintenant, mais la vie éternelle… Il n’a pas d’abord dit « guérissez-vous les uns les autres » mais « repentez-vous » (Marc 1,15) et aimez-vous (Marc 12,31) ! Il nous faut donc nous concentrer d’abord sur cette puissance du péché qui nous éloigne de Dieu… Pas sur tout ce qu’on voudrait que Dieu fasse, parce que ce n’est pas comme cela que le monde marche. Bien sûr, on peut tout demander à Dieu… mais les réponses lui appartiennent. Dieu peut agir de multiples manières dans la vie des enfants hospitalisés et de leur famille autrement qu’en donnant la santé à tout le monde… Visiter les malades est un témoignage de l’espérance que la mort n’est pas plus forte que la vie, qui est éternellement promise à ceux qui espèrent en Dieu… et une simple (mais tellement importante) manifestation de l’amour du prochain… car c’est pour cela que Christ est venu (Jean 13,34) !

Je souffre parce que je suis célibataire. Avez-vous des conseils pour ceux qui n’ont pas de partenaire ? Comment faire face au rejet et aux besoins sexuels ? [Dan]

Tout d’abord, je dirais qu’il faut que vous clarifiiez la conviction que vous avez du plan de Dieu pour vous : nous sommes crées pour faire Un avec quelqu’un du sexe opposé (Marc 10,8), mais certaines personnes peuvent avoir vocation au célibat (Matthieu 19,12 ; 1Co 7,7-8). Est-ce votre cas ? Pensez-vous que vous ayez une mission particulière qui ferait du célibat le mode de vie qui glorifiera Dieu en vous ? Si vous avez cette conviction, Dieu mettra ce qu’il faut en place pour que vous le viviez bien. Si l’éventualité du célibat ne vous est suggérée que par vos difficultés du moment, elle est évidemment à bannir avec force.

A partir du moment où vous croyez être appelé au mariage (seule visée légitime d’une vie en couple pour un chrétien, voir 1Co7,9), alors en route !

Si vous souffrez de rejet, il faut réagir…Tout d’abord, veillez à être bien dans vos baskets… Soyez la personne que Dieu vous appelle à être.. c’est cette personne que Dieu veut que vous soyez pour que vous correspondiez à votre conjoint. C’est en étant votre « vrai vous-mêmes », en Christ, que vous rayonnerez et serez attractif pour la personne que Dieu a préparée pour vous. Ensuite, aimez-vous ! Intégrez le fait que vous êtes une créature merveilleuse (Psaume 139,14). Et faites le nécessaire pour vous mettre en valeur… Soyez vous-mêmes, mais sous son meilleur jour possible. Nul besoin alors d’être obsédé par « la » rencontre… c’est au contraire peu attractif. En revanche quelqu’un d’assuré est attractif !

Quant aux besoins sexuels, attention surtout à ne pas vous enfermer dans des satisfactions rapides (solitaires ou ponctuelles) : cela risque de vous priver de la capacité à vous donner vraiment à quelqu’un. Vivez votre attrait pour les personnes du sexe opposé, mais efforcez-vous, avec l’aide de Dieu demandée dans la prière, de contrôler vos pulsions. Une fois qu’on l’a décidé, elles passent plus vite qu’on pourrait l’imaginer parfois.

Au fond : souciez-vous d’abord de servir Dieu, Il pourvoira à vos besoins, sans doute différemment de vos espérances, mais sans doute au-delà.

J’ai une fois prié pour ami qui a fait des péchés. Ma prière n’a pas été exaucée et mon ami a fini par blesser gravement les autres. Pourquoi la prière est-elle sans réponse ? [D]

La prière est, par nature, puissante car elle est le dialogue entre le Dieu créateur aimant-sauveur et moi la créature aimé-sauvé.

Dans ce dialogue, celui qui sauve est donc bel et bien Dieu. Et pas moi.
Dans ce dialogue, je remets à Dieu ce que je perçois comme pesant pour ce monde, pour mon environnement et moi-même.
Or, dans les textes bibliques, nous découvrons que Dieu peut laisser, selon ses propres objectifs (qui sont bons et témoignent de SON amour) des poids, des résistances et cela malgré notre prière.

Le premier exemple qui me vient en tête est la prière d’Abraham pour Sodome (Genèse 18-19) qui est entendue, prise en compte par Dieu… même s’il savait que la destruction de la ville serait évidente au regard de l’état dans laquelle elle se trouvait. Dans ce dialogue, Dieu a bien entendue la prière d’Abraham. Il l’a exaucée. Pourtant la ville de Sodome a belle et bien été détruite.

Je suis persuadé que Dieu a entendu votre prière et il l’a exaucée… même si l’ami en question a poursuivi une oeuvre destructrice. En le laissant agir ainsi, Dieu poursuit de bons objectifs. Que votre coeur soit patient et vous allez contempler plus vite que vous ne l’imaginer quels étaient les objectifs du Seigneur.

Quelle est la signification de Hébreux 10:26-27 ? [CC]

Que penser de ce qu’est pécher volontairement alors que nous sommes au fait de ce qu’est la vérité ?

Dans l’évangile selon saint Jean (14, 6), le Christ se fait connaître comme étant lui-même la vérité. Ce rappel me semble indispensable pour saisir la force des versets 26 et 27 d’Hébreux 10.

Premier pas: Lorsque je vis en Christ, je vis dans la vérité et la clarté et non plus dans le mensonge et la confusion.

Deuxième pas: Le péché est justement d’être ce mensonge et cette confusion qui se placent entre Dieu et moi. Que ce péché vienne de moi ou qu’il provienne d’une puissance extérieure à moi.

Troisième pas: Si je place volontairement du mensonge et de la confusion entre Dieu et moi c’est que je ne ne vis plus en Christ. Je suis donc sous l’influence de puissance contraire à Dieu. Mon comportement est donc un rejet réel du Christ et de son sacrifice unique et parfait. Mon comportement est en opposition à l’Esprit qui donne la vie.

Quatrième pas (celui de la grâce): Heureusement Christ est justement venu pour sauver les éprouvés et perdus que nous sommes. Il connait ce comportement « stupide » que nous adoptons, il nous appelle par notre nom et il souffle en nous son esprit d’appel à la conversion.

Cinquième pas (celui de la conversion/de la foi): Son esprit témoignant, nos cœurs s’ouvrent à lui et nos bouches crient : « Sauve-nous/Hosanna ».

Les mauvais esprits ne sont-ils pas ce qu’aujourd’hui on appelle les maladies mentales ? [Daniel]

Les mauvais esprits sont des réalités spirituelles.
Les maladies mentales sont des réalités psychologiques.
Les premiers interagissent donc au niveau spirituel de l’humain (avec des retombées sur le corps et sur la psyché), les deuxièmes interviennent au niveau de la psyché (l’âme, du latin anima).

Le fait de qualifier telle ou telle pathologie de maladie mentale ou de démonisation par un mauvais esprit est quelque chose qui dépasse de loin le fait scientifique, c’est éminemment culturel et daté. Beaucoup de comportements jugés comme étant le fait d’un esprit mauvais à l’époque des récits bibliques pourraient être requalifiés comme des maladies de la psyché aujourd’hui. Mais a contrario, beaucoup de pathologies évaluées à la hâte comme psychiatriques devraient, dans notre société scientiste, être révisées pour y constater une action externe (« démon ») plutôt qu’interne (pulsion) à l’humain.

Le marxisme et le protestantisme sont-ils compatibles ? Devrions-nous éviter le marxisme parce qu’il est trop athée ? Selon la Bible- il n’y a jamais d’espoir de gouvernement mondial unifié ? [PKJ]

Le marxisme repose sur un ensemble de principes qui s’opposent en effet, à la foi chrétienne. Nous pouvons en nommer ici quelques uns :

-L’idée que l’histoire est conduit par la « lutte des classes » et le déploiement des forces économiques. La fin de l’histoire, correspond, pour les marxistes à la victoire de la classe prolétarienne qui amènera enfin la paix et le bonheur dans le monde. La Bible dit  que Christ est l’alpha et l’omega, le commencement et la fin de l’histoire que Dieu conduit.
-L’idée que les idées religieuses viennent des rapports de pouvoir et sont « crées » par les classes dominantes pour servir leurs intérêts. Ainsi, le christianisme et considéré par Marx comme « l’opium du peuple ». La Bible, au contraire, nous raconte l’histoire d’un Dieu vivant qui parle et agit pour sauver les hommes et vient ainsi heurter et déplacer les idées qu’ils inventent pour se justifier.
-Le marxisme estime que la fin de l’histoire, le bonheur, la paix et la liberté adviendront quand la classe prolétarienne dominera. Il s’agira alors d’instaurer une « dictature du prolétariat », armes à la main, afin de forcer les riches à ne plus l’être. Le marxisme considère donc que la violence conduira une classe social à sauver le monde contre une autre catégorie sociale. Les chrétiens pensent que Dieu en Jésus, est venu sauver les hommes pécheurs par amour.

S’il propose des solutions mensongères du point de vue de la foi chrétienne, le marxisme
établit un diagnostique de notre condition de pécheur intéressant à considérer : l’idolâtrie de l’argent, la violence que les uns exercent sur les autres en raison du profit, notre facilité à inventer des idées qui nous confortent dans nos positions. A nous de chercher, dans la Bible, des réponses chrétiennes aux questions posées…dans la foi, l’espérance et l’amour.

Concernant la positivité d’un gouvernement mondial, exercé en ce monde pas des humains pécheurs, l’idée semble exclue par la Bible de son début à sa fin, et heureusement ! (Genèse 11 et Apocalypse).

Êtes-vous d’accord avec la thèse de Max Weber sur les liens entre le protestantisme et le capitalisme ? [Lionel]

Max Weber, dans son ouvrage de 1920 intitulé ‘L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme », tante d’expliquer quels facteurs spirituels et sociaux ont conduit à ce qu’il observait à son époque : les couches sociales supérieures sont protestantes en majorité. Son ouvrage met en avant deux facteurs théologiques qui selon lui, expliqueraient cet état de fait.

Le premier facteur mis en avant par le sociologue est la revalorisation par Luther du métier, comme manière de servir Dieu. Ainsi, le fait de travailler, auparavant considéré comme une simple nécessité vitale de valeur moindre par rapport à la prière des moines prend un sens devant Dieu. Calvin ira plus loin dans la valorisation du travail, en invitant les hommes à agir avec Dieu pour sa gloire.

Le second facteur mis en avant est la doctrine calviniste de la prédestination. Calvin, en affirmant que Dieu a  choisi d’avance ceux qu’il destinait au salut, a provoqué de l’angoisse, dans le cœur des croyants. Ces derniers, ne pouvant pas savoir s’ils étaient élus ou non, se sont mis à chercher dans leur manière de vivre des signes de leur salut. Le fait de vivre de manière simple sans trop chercher à profiter des biens matériels associé au désir de travailler dur pour la gloire de Dieu et d’en récolter des richesses a été perçu, par ces protestants, comme des marques rassurantes de leur élection. Il auraient ainsi été encouragés à accumuler le capital qui a rendu possible le développement du capitalisme.

Le travail sociologique de Max Weber met en avant des doctrines et des principes éthiques qui correspondent à ce que nous dit la Bible au sujet de la vocation et du salut, selon l’interprétation des réformateurs. Il nous montre aussi comment ces doctrines et ces principes ont pu être tordus par les humains angoissés et avides que nous sommes tous, au fond. Bref, Max Weber nous dit le péché qui se cache dans nos intentions, seraient-elles pieuses.  Il m’invite à tâcher aujourd’hui, de vivre avec Dieu simplement, dans  confiance et dans l’amour, pour devenir semblables à Christ, qui à priori, n’était pas un capitaliste.

« Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères ». Romain 8/29

 

 

Matthieu 24:29 est-il à comprendre littéralement ? [Emmanuel]

Ni plus ni moins que d’autres qui sont rédigés dans le même style apocalyptique. Ce verset annonce que les étoiles se décrocheront du ciel, ce que l’on trouve aussi par exemple en Ap 6, 13, ailleurs il s’agit du ciel qui se roule sur lui-même comme un parchemin (Ap 6 aussi), ou de monstres terribles envahissant la terre (Ap 9). Bref, on va dire que c’est « la loi du genre » : le style apocalyptique est à la Bible ce que la science fiction est à la littérature. Il utilise des images qui ne décrivent pas forcément la réalité de ce qui va se passer, mais tentent de nous transmettre le fond d’un message que je serai tentée de résumer ainsi : le monde que nous habitons n’est pas éternel, et il est un temps on touche ses limites. L’expérience est (ou sera) alors celle d’une destruction complète de tous nos points de repères et une urgence à nous préparer dès maintenant à ces circonstances ultimes pour faire alors le choix qui nous conduira vers la Vie et non vers la mort. C’est dans un futur lointain, lorsque Christ reviendra en gloire, ou c’est chaque fois que je suis confronté à un basculement de ma vie qui peut s’avérer aussi un temps de révélation (le sens du mot « apocalypse ») et de reconnaissance du Christ aux carrefours de mon existence.

Question étrange : la nudité non sexuelle est-elle un péché? Par exemple- la culture mixte de sauna nu en Allemagne/Scandinavie. Qu’en est-il du modèle posant nu pour photo (non-porno) ? Luxure ? [Fred]

Je suis d’accord avec vous pour trouver cette question étrange ! Le péché est ce qui me sépare de Dieu ou relève de ma séparation d’avec Lui. Dès lors, la nudité, qu’elle soit sexuelle ou non, doit être considérée dans le cadre des relations à Dieu et aux autres. Aller dans un sauna mixte… si c’est avec mon conjoint seulement, à mon sens, je ne vois pas le problème (même si, je vous l’accorde, dans la Bible, ce qui peut se rapprocher le plus du sauna… c’est la Géhenne du feu!). Si c’est avec d’autres personnes, il me paraît légitime de se poser des questions quant à la tentation qui peut naître et aux raisons qui me font y aller. S’il y a déjà une habitude de la nudité dans la civilisation à laquelle j’appartiens, cela peut aussi ne pas être de nature à me détourner de Dieu. Je crois que c’est la même chose pour le nu.

Jésus leur dit : Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens. Qu’est-ce que le « levain des Pharisiens » signifie-t-il ? [Mark]

Cette phrase se trouve dans les trois premiers évangiles (Matthieu 16. 6 ; Marc 8. 15 et Luc 12. 1). C’est sur cette dernière référence que je m’appuie car nous trouvons la réponse à votre question : « Pendant ce temps, les gens s’étaient rassemblés par milliers, au point de s’écraser les uns les autres. Jésus se mit à dire à ses disciples: «Avant tout, méfiez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie. » L’hypocrisie agit comme un levain en ceci que son action est cachée, mais que cela « fait monter » une atmosphère de défiance entre les personnes parmi lesquelles elle circule.