Comme vous le soulignez, Louis, la pratique de la pleine conscience est dérivée de la méditation. C’est même un terme que l’on retrouve dans le bouddhisme, « l’attention juste » (samyak-smriti en sanskrit) étant considérée comme une des étapes nécessaires vers la libération, ou éveil, pour les bouddhistes. Il me semble donc évident que du point de vue chrétien, une pratique de ce type, avec ce but, ne saurait être à encourager. Le message chrétien est ici aussi radical que peut-être, désagréable à entendre : il n’y a pas de chemin qui mène vers l’éveil, le bonheur, la justice, ou encore même Dieu qui soit autre que Jésus-Christ, c’est-à-dire Dieu lui-même ! Par nos propres forces, notre méditation, nos pratiques religieuses ou morales, nous ne pouvons pas plaire à Dieu. C’est par l’ouverture de notre foi à son amour que nous laissons Dieu entrer au plus profond de nous-mêmes et nous sauver en Jésus-Christ.
Maintenant, l’occident se faisant une spécialité de mal comprendre ce que disent les sagesses orientales, la pratique de la méditation en pleine conscience est aujourd’hui souvent vue comme un moyen de faire « baisser son stress » en se recentrant sur un objet particulier. Si c’est pour s’aider à entrer en prière, en se concentrant sur une Bible ouverte à la page d’un passage que l’on aime, cela ne me paraît pas plus méchant que ça.