J’ai lu le livre de l’érudit chrétien Kirsten Birkett, ‘The Essence of Feminism’. Sa conclusion : le christianisme et le féminisme sont incompatibles. Êtes-vous d’accord ?

Tous les ——ismes sont un peu dangereux.
Jésus n’est pas venu pour nous proposer un nouvel ——isme.
Donc évidemment le féminisme, comme le machisme, sont incompatibles avec la spiritualité de Jésus.

Mais je crains aussi que le christianisme ait muté vers une certaine incompatibilité aussi…

Que dit la Bible à ceux qui sont constamment rejetés dans l’amour- incapables de trouver une femme parce qu’ils sont trop laids- insensibles- timides ? [Fred]

Je ne sais pas, Fred, si l’on peut trouver dans la Bible un verset tout prêt pour la situation que vous évoquez. Par contre, à travers ce que vous dites, j’entends de la souffrance, une blessure profonde qui affecte l’image de soi. Alors, je crois que le message de l’Évangile a toute sa pertinence : l’amour que Dieu nous porte est indépendant du regard que les êtres humains posent sur nous. Que des jugements aient été prononcés sur notre beauté, notre sensibilité ou notre ouverture aux autres n’empêchent pas Dieu de nous trouver une valeur inestimable. À mesure que cette relation là est développée, approfondie, je peux découvrir une source de paix, de confiance en moi, qui m’aidera à vaincre la timidité, à ouvrir ma sensibilité et à dépasser l’appréhension selon laquelle les femmes ne jugeraient les hommes que selon leur apparence physique.

Pourquoi Dieu considérait-il Abraham comme son ami (Esaïe 41-8) ? Comment pouvons-nous être des amis de Dieu aussi ? [Henry]

Abraham, mais aussi Moïse ou David, par exemple, ont vécu leur relation à Dieu dans une confiance et une intimité plus grande que d’autres personnes. En cela, ont trouve dans la Bible des versets qui nous explique qu’ils étaient des amis de Dieu (le verset que vous citez pour Abraham, Exode 33. 11 pour Moïse, 1 Samuel 13. 14 pour David). Mais nous ? Il est important de nous rappelez ce que Jésus a dit à ses disciples avant d’être livré : « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. » (Jean 15.15) Voilà la Bonne Nouvelle de l’Évangile ! Nous pouvons devenir des amis de Dieu, par la foi en Jésus !

Est-il encore utile d’étudier les premiers réformateurs- comme Luther- Calvin et Castellion ? J’étudie le « Commentaire sur les Galates » de Luther et il est magnifique- mais n’est-il pas obsolète ? [Ernie]

Je crois que les écrits des Réformateurs, comme ceux des pères de l’Église, sont une ressource inestimable de trésors spirituels qui m’aident à mieux comprendre le texte biblique et ses implications dans la vie. Bien sûr, tous ces auteurs sont datés, ils sont de leur temps et tout ce qu’ils ont écrits n’est plus aussi pertinent aujourd’hui qu’à leur époque. Je ne considère pas les écrits de Luther, Calvin Augustin ou autres de la même manière que je considère la Bible, par laquelle Dieu a choisi de parler aux hommes sous l’action de l’Esprit Saint. Mais, comme vous, je trouve certains textes des Réformateurs magnifiques, et en cela, je crois qu’il peuvent m’aider à approfondir ma foi pour ma situation aujourd’hui. Il ne s’agit pas de chercher à revenir au temps de la Réforme. Ce serait même contraire au projet des Réformateurs !

Comment les protestants commémorent-ils le massacre de la Saint-Barthélemy et la révocation de l’édit de Nantes ? [Fred]

Le massacre de la Saint-Barthélémy et de la révocation de l’édit de Nantes sont avant tout des moments de l’histoire de France, et c’est avant tout dans ce cadre qu’il arrive qu’ils soient évoqués lors d’événements publics tels que des conférences et des expositions, par exemple lors d’anniversaires symboliques (exemple en 1985 le 300° anniversaire de la révocation, ou en 1998 le 400° de l’Édit de Nantes en lui-même). Les protestants participent alors à l’organisation de ce type de manifestation en tant que citoyens et le maintien de la mémoire est quasiment un service rendu à la société dans son ensemble pour éviter que ne se renouvelle ce genre de tragédie.

Mais honnêtement c’est un sujet qui nous préoccupe assez peu : il concerne l’histoire et non la foi protestante. Elle nous projette plus dans l’avenir et l’espérance que dans le retour permanent sur une histoire douloureuse; plus que cela, le Christ nous enseigne le pardon et nous libère. D’ailleurs, savez-vous qu’en grec le mot « mémoire » signifie aussi « tombeau » ? A Pâques le Christ s’est échappé du tombeau de nos mémoires pour nous tirer vers la vie, et à vrai dire cela est plus important pour nous que les commémorations historiques !

La bague de fiançailles ou bague de mariage est-elle biblique ? Sinon quel objet de croyance pour les chrétiens ? [Alphonse]

Dans l’antiquité, l’anneau était effectivement le signe d’un engagement. On trouve dans la Bible quelques allusions à un échange d’anneau pour formaliser des fiançailles (par exemple Abraham avec Rebecca en Genèse 24, 22 et s) mais il semble que cela n’était pas réservé au mariage (par exemple dans le récit dit du retour du fils prodigue, dans l’évangile de Luc, chap 15, c’est le père qui fait passer un anneau au doigt de son fils).

D’autre part, cet anneau n’est en aucun cas un objet de croyance; il n’est qu’un anneau, c’est à dire un signe qui renvoie toujours à une relation. On ne place pas sa confiance dans un objet, mais dans quelqu’un. Lors d’un mariage, l’échange des alliances n’est que le signe de l’alliance que le couple a décidé de librement contracter et de la confiance qu’ils se font l’un à l’autre.

Les anges sont-ils réels ? Quel est leur rôle ? [Jean]

Si l’on traduit le mot « ange » littéralement (c’est un mot grec à l’origine) il s’agit tout simplement d’un messager. Les anges sont des messagers de Dieu. A partir de là, tout est affaire de foi : si vous croyez en Dieu et pensez qu’il peut communiquer avec vous aujourd’hui, il se peut que vous croisiez des anges; sinon ce sera sans doute plus difficile et donc moins « réel » !

Dans la Bible, de nombreux récits mettent en scène des anges, et bien souvent les personnages qui les croisent ne les reconnaissent qu’après coup, ce qui laisse à penser qu’ils n’apparaissent pas avec des ailes et une auréole mais ont forme humaine (exemples : Genèse 18, 1-2, Juges 6,10 et s, Hébreux 13,2…). Alors voilà : vous avez déjà peut-être déjà réellement croisé un messager de Dieu sans en avoir conscience…

Que penser de ces tags « Jésus sauve »- que l’on trouve partout dans Paris ? Est-ce à la gloire de Christ ? [Peps]

« Qu’importe? De toute manière, que ce soit pour l’apparence, que ce soit sincèrement, Christ n’est pas moins annoncé: je m’en réjouis, et je m’en réjouirai encore. » Philippiens 1. 18. Je ne suis pas dans la tête des personnes qui font ces tags, je ne peux donc rien dire quant à leurs intentions. Mais en lisant votre question, c’est ce verset de Paul qui m’est tout de suite venu à l’esprit. Bien sûr, cela ne veut pas dire que je cautionne la pratique du tag ou du graffiti qui tombe sous le coup de la loi…

Une information

Suite à une arrivée massive de questions posées par des robots ou des personnes malveillantes, nous rappelons que notre règle interne nous fait répondre uniquement à des personnes dont l’email de référence a été correctement renseigné.
L’équipe 1001questions.fr qui vous souhaite une belle année 2019

Pensez-vous que Dieu a donné aux humains le mandat d’explorer l’espace (Genèse 1-28) ? [Doug]

Je crois que Dieu a doté l’être humain d’une raison, d’une capacité de réflexion, ainsi que d’une curiosité qui peuvent l’amener à se mettre en quête de nombreux domaines de découvertes. Tant qu’il s’agit de mieux s’émerveiller devant la grandeur de la création et donc devant la majesté du créateur, tant qu’il s’agit de développer chez soi le sens de la responsabilité à l’égard de cette création pour laquelle le créateur nous appelle à une domination à son image, je crois qu’il faut même encourager ces explorations (dans l’espace autant que dans l’infiniment petit, dans le ciel comme au fond des océans). Mais si ces recherches sont mues par l’avidité ou la cupidité (trouver toujours de nouveaux gisements d’hydrocarbures, de nouvelles substances pour produire des biens de consommation…) ou par l’orgueil, alors, comme toute autre attitude humaine stimulée par de telles motivations, elles ne correspondent plus à la volonté de Dieu pour nous.